Bonjour !
Voici ma nouvelle fic que je dédie à Mrs Crowley (allez lire ses fics, qu'elles sont bien ! Surtout si vous aimez les bad guys bien twisted et Deathmask). C'était censé être un one-shot, mais je pense qu'il y a matière à faire plus...
Attention, cancer grincheux, brouillon et couple atypique !
Enjoy !
Certaines choses ne changent jamais, elles sont immuables, figées dans le temps même si tu essaies de les noyer sous les vagues déchaînées d'un océan d'alcool fort. Je le sais, j'ai déjà essayé. Sauf que parfois, on a des surprises. Je sais pas si elles sont bonnes ou mauvaises, par contre. J'y ai pas réfléchi. Et puis, je m'en fous. Je m'attendais à te voir, perché sur ce mur pour te donner l'air plus grand, comme tu le faisais quand tu étais môme. Putain, sur le coup en ne t'apercevant pas à ton poste, j'ai eu un léger coup de flippe. C'est que je m'attendais tellement à te voir là. C'était gravé dans ma tête. Un peu comme si tu faisais partie du décor.
L'entrée du Sanctuaire était déserte. Bien-sûr, il y avait toujours ces putains de colonnes et ces putains de marches, cassées et fissurées par le temps, ces sales traitresses toujours à se dresser sur mon passage pour me faire trébucher. C'est qu'elles y parvenaient presque, quand j'étais trop en colère ou rond pour les éviter correctement. Merde, je déteste cet endroit ! Dès que j'y ai mis les pieds, je l'ai détesté de toute mon âme noire, de tout mon corps ! Je suis sûr que j'en ai eu des crises d'urticaire et si elles n'étaient pas réelles, je m'en souvenais pourtant encore !
Quand on est comme moi, on se souvient de tout. Mais toi aussi, non ? T'as toujours eu une putain de mémoire, il paraît. C'est parce que toi et moi on observe vachement les choses, notre environnement, les gens, tout ça. C'est ce qui nous permet d'avoir toujours un coup d'avance sur nos adversaires. Rien à voir avec de l'intelligence, c'est juste de l'instinct. Cet instinct sauvage et animal qui nous guide, comme de vraies bêtes irrationnelles. C'est difficile à assumer, pas vrai ? Moi, ça me bouffe de l'intérieur. Je sais pas comment tu fais pour rester tout le temps parfaitement maître de toi. Parfois, je te regarde quand t'es occupé à pas trop me surveiller du coin de l'oeil. Mais je suis sûr que tu me vois quand même, putain ! En tous cas, ce que je vois c'est un mec droit comme un piquet, droit dans ses bottes et avec un balai dans le cul. Tu ressembles à ton pote l'iceberg. C'est ton regard qui a fait couler le Titanic, je parie ! Ce regard méprisant que tu jettes sur tout le monde, sauf quelques rares élus. Mais comment trouver grâce à tes yeux ?
Je déteste ta gueule. En fait, je l'ai détestée dès que je t'ai vu la première fois ici, le cul vissé sur ce putain de muret. Tu attendais ta mère. Tapette ! Elle n'est jamais venue te chercher, elle en avait rien à foutre de toi. Même la mienne était plus attentive à moi, alors que c'était pourtant la pute la plus demandée de Milan ! Caché dans mon placard, nuit après nuit, j'observais, j'écoutais. Je l'ai toujours fait, tu vois ? Alors c'était pas ton insupportable petite gueule de victime innocente que j'allais épargner. T'étais un agneau hors de sa bergerie. T'avais pas connu d'horreur jusqu'ici, mais j'allais vite remettre nos pendules à la même heure... Je supportais pas de te retrouver planté là, jour après jour, inlassablement comme une saloperie de robot. C'était le même rituel quotidien, tu croyais qu'elle allait venir, mais en fait non, et c'était tout ce que tu méritais. Parfois, le glaçon français venait te tenir compagnie. Quelle charmant petit couple de cons. Qu'est-ce qu'on a pu se foutre de votre gueule, moi et Aphro ! Rapidement, t'es devenu notre souffre douleur. On en pouvait plus de te voir faire le guet et surtout de lécher les sandales de Saga, Monsieur Parfait.
Parfait Schizo, ouais !
Tu te souviens quand on a foutu le feu autour d'un scorpion, pour te faire chialer ? Ca n'a pas raté ! T'es allé pleurnicher dans les jupes de Saga et Aioros nous a collé une déculottée, puis corvée de nettoyage du quartier des apprentis pendant des semaines. Je t'en ai toujours voulu pour ça. Nous, on voulait juste s'amuser un peu pour voir si c'était vrai que les scorpions se suicidaient quand ils étaient acculés. On voulait savoir si c'était ce qui allait t'arriver à toi aussi, si ta mère revenait pas. Et surtout...
Je voulais te rendre fort.
Pourquoi toi t'avais le droit de te laisser aller à attirer la pitié des autres, alors que moi j'avais toujours dû me battre pour survivre ? Oh, cette lueur dans le regard des autres, je la connaissais bien, moi le pauvre fils de catin, abandonné de tous. Mais toi, comment tu faisais pour supporter ça ? Que les gens te plaignent, que les gens se sentent désolés pour toi ? Il te suffisait juste d'être mignon et tout le monde t'aimait ! Moi aussi j'étais mignon au début, mais je suis vite devenu vilain. C'était la seule solution pour devenir fort et pour ne pas finir comme les scorpions. Ton maître tolérait tes épanchements sentimentaux. Le mien ne les a jamais permis. Il me battait à mort si je me plaignais, si je montrais que moi aussi j'avais mal. Dans le fond, j'étais jaloux.
Ouais... et ça s'est pas arrangé en grandissant. T'es resté une fiotte. Mais une fiotte puissante, enfoiré ! Il a fallu que tu sois promu assassin. Saga t'avait à la botte, comme quoi, ça t'a servi finalement de lui lécher le cul toutes ces années. Tu t'es retrouvé au même rang que moi et Aphro, alors que nous, on en a donné de notre personne pour en arriver là ! Lui, il a donné son corps, moi, mon âme. Et toi ? Que dalle. C'est toujours les mêmes qui sont pistonnés. J'étais pas d'accord, ça ne se passerait pas comme ça, merde ! A partir de là, j'ai commencé à t'observer dans l'ombre. A te suivre.
Je savais pas trop pourquoi, mais ta simple présence auprès de lui était un affront pour moi. Ton existence m'irritait encore plus que quand t'étais un gosse chialeur. Avec ta belle armure dorée sur le dos, tu te la pétais grave. Je supportais pas ça. C'était comme si on pouvait plus t'atteindre. Comme si on pouvait même plus te faire pleurer. T'étais plus une fillette, t'étais le dangereux Chevalier d'Or du Scorpion. Paraît même que t'as fini par buter ton maître. Bah de toutes façons, c'était pas bien étonnant, même si je t'en aurai jamais cru capable. Ton maître était aussi con que toi et Saga réunis. C'était un imbécile sentimental lui aussi, c'est pour ça qu'il t'a jamais rien dit quand tu chouinais aux entraînements, alors que pour moi c'était une raclée pour chaque gémissement de douleur.
C'est grâce ça que t'as pas été trop abimé et qu'aujourd'hui t'as un si beau visage. Aussi beau que celui d'Aphrodite. Aphro, il fait peur parce qu'on dirait qu'il est figé sur du papier glacé. Toi, c'est différent. A chaque pas, à chaque battement de cil, à chaque respiration, tu transpires l'animalité. Tu te dis fidèle à la déesse, fidèle au Pope, mais en vrai, t'es pas fidèle, ne serait-ce qu'à toi-même... Tu ne connais qu'un seul langage, celui de la violence. Pas forcément physique. C'est ce qui fait de toi un enfoiré. Pire que moi. Moi, j'me contentais juste de torturer un peu mes adversaires et de me servir de leur visage comme trophée. Toi, tu perçais tous les secrets les plus sales de leur âme et tu les rendais fous de douleur, pour qu'ils en viennent jusqu'à te supplier de les achever. Comment tu faisais ? Ils m'ont jamais supplié de mettre un terme à leurs misérables vies inutiles. Ils pleuraient plutôt pour que je les épargne.
Enfoiré.
Ton beau visage, j'en ai rêvé dans ma collection. Il en aurait été ma pièce maîtresse. Ta simple existence était un affront pour moi. Tu savais que je te suivais. Que je rêvais de t'écorcher vif et de faire une descente de lit avec ton corps. Et tes yeux... tes yeux... emplis d'ironie et de mépris. Finalement, t'étais devenu fort. T'avais pas eu à subir autant d'horreurs que moi, mais tu m'avais surpassé...
Enfoiré.
Et t'étais pas sur ton mur aujourd'hui. On avait fait la paix. Le ciel était bleu, les oiseaux chantaient et Athénaze nous avait filés une seconde chance, à tous. En l'apprenant, tu avais tiré une de ces gueules ! T'avais même pas essayé de t'en cacher, d'ailleurs. Mais pourtant, quand Aiolia avait voulu me coller son poing dans la gueule, tu l'en avais empêché.
J'ai sorti ma clope, sagement, je l'ai glissé entre mes lèvres et j'ai fermé les yeux. Je voulais éviter de penser et toi, et pourtant, j'étais à l'endroit qui me rappelait le plus ta tronche. J'étais fou, gravement atteint... Et merde.
« Qu'est-ce que tu fous là, Deathmask ? »
Le temps s'est arrêté, comme dans un putain de film à l'eau de rose. Cette voix, c'était toi... j'en ai fait tomber ma clope ! J'ai pas osé me retourner tout de suite, j'étais trop excité, ça me rendait nerveux. Je rêvais ? Comme je répondais pas, tu t'es approché. T'avais pas ta belle armure. Tu portais juste un débardeur noir et un pantalon en cuir de la même couleur. Y avait que toi qui te permettais de porter ce genre de tenue. Bras croisés sur ton torse, sourcils froncés, t'étais pas content. Pas besoin de sortir de science po pour savoir pourquoi.
« Je fume, Scorpion. »
« Et tu ne peux pas le faire ailleurs ? »
« Viens pas me faire la morale comme quoi c'est interdit et tout ! »
« Ce n'était pas mon intention. »
« Ah non ? »
« Non. »
J'étais surpris. Heureusement que j'étais déjà assis, sinon je serai sur le cul. Milo, le défenseur de la veuve et de l'orpheline, ne venait pas me réprimander ? J'étais dans une des dimensions parallèles de Saga, là non ?
« Je peux en avoir une ? »
« Si tu veux. »
J'en dégainais une de la poche arrière de mon jean. J'avais oublié qu'elle était là en m'asseyant. La pauvre tige de nicotine était toute écrasée, mais ça ne t'a pas dérangé. Tu l'as attrapée, m'effleurant la main et tu l'as prise dans ta bouche. Veinarde.
C'est qu'à ce moment là que j'ai compris que quelque chose clochait.
« Depuis quand tu fumes ? »
« Si tu savais tout ce que tu ignores à mon sujet, mon petit DM... »
Tu m'as regardé droit dans les yeux. Mon coeur a loupé deux battements. Au moins.
« Alors que moi... je sais tout de toi. »
Tu t'es penché en avant, continuant à me fixer et moi, j'ai reculé d'appréhension. Tu me foutais vraiment les boules quand tu me mattais comme ça ! Mais bon, je suppose que ce n'est que justice, vu tout le temps que j'ai passé à t'observer de par le passé. Et t'avais raison, malgré tout, je ne savais rien de toi. Mais toi, tu en saurais davantage, alors qu'on ne se parlait jamais ? Comment ?
C'était à cause de tes yeux, je parie. Je les ai jamais supportés. Ils peuvent lire dans ton âme, ils te déshabillent... C'est ce qui se raconte ici... Les Scorpions sont réputés pour êtte de fins psychologues pour qui personne n'a de secret...
« Non, je déconne. Enfin... pas tout à fait. »
Tu gloussais comme une collégienne. Tu te foutais de ma gueule, quoi. Normalement, j'aurai du être pris d'une soudaine et irrépressible envie de t'étrangler, mais non. Je ne savais pas quoi dire, pas plus que quoi faire. J'étais surpris que tu me tendes une perche. Oh, je me faisais sûrement des films. Bien-sûr, le fait que tu tentes de dialoguer avec moi et d'alimenter la discussion ne signifiait certainement pas grand chose. Après tout, tu étais du genre courtois avec tout le monde. Sans chercher la présence d'autrui, tu t'entendais bien avec les autres chevaliers. Un véritable caméléon. Pour ça aussi, je t'enviais, comme beaucoup, je pense.
« Et qu'est-ce que tu sais, concrètement ? »
Je ne pouvais pas croire ce que tu racontais. En vérité, j'étais convaincu de tes talents, mais une part de moi résistait, telle un irréductible village gaulois à l'envahisseur romain. J'étais tout acquis à ta cause, mais il me fallait des preuves, tu comprends ? Ou du moins, essayais-je vainement de m'en persuader.
« Que Camus me transformerait certainement en glaçon humain s'il me surprenait à fumer avec toi, à l'entrée du Sanctuaire. »
Tu te tournais vers moi, plantant ton regard qui voit tout dans le mien.
« Ou plutôt, je pense qu'il te punirait toi. »
Tsss. Je souriais nerveusement. Maudit Verseau ! Il ne me faisait pas peur...
« Il peut toujours essayer, ce satané iceberg ! »
Ca y est, tu recommençais à glousser ! Mais tu étais tellement mignon ainsi, comment t'en vouloir ? Si tu ne faisais pas fondre Camus, moi, c'était tout le contraire.
« Ne t'en fais pas, je fréquente qui bon me chante. Même Camus n'a pas son mot à dire là-dessus. »
J'ai fermé les yeux et expiré le gaz nocif par mes narines. Le dragon crachait sa fumée, signe d'exaspération.
« C'est quand même ton... enfin... »
« Mon quoi, DM ? » Insista le Grec.
« Tu le sais très bien... »
« Non, dis-le. »
« Je croyais que tu voyais tout, que tu savais tout. »
Tu soupirais et haussais des épaules, secouant la tête.
« Non, Camus n'est pas mon... quel que soit le qualificatif auquel tu avais cru bon de penser. »
J'écarquillais des yeux. Quoi, Camus n'était pas ton mec ? Incroyable ! Je l'avais toujours cru ! Mon coeur s'emballait sous cette révélation capitale. Pas de chasse gardée par le verseau, la voie était donc libre ! Mais... de toutes façons, c'était foutu d'avance ! Je ne pouvais pas me permettre ça. Toi et moi, c'était un tel rêve qu'il frôlait l'hérésie. Cette pensée irréelle ne m'effleurait même pas l'esprit. Mieux valait l'écarter d'emblée. Ce n'était pas parce que tu acceptais de partager une cigarette avec moi que je pouvais ne serait-ce que concevoir l'ombre d'une relation avec toi, quelle qu'en soit la nature.
Nous sommes restés longtemps silencieux à contempler le chemin qui menait au village. A perte de vue des putains d'oliviers. On était vraiment dans un coin paumé, peuplé de bouseux. Heureusement qu'il y avait un bar en ville quand même. Le seul et unique bar, dont j'étais un fervent habitué. Depuis notre retour à la vie, j'y passais le plus clair de mes nuits et parfois, une partie de mes journées. Je n'avais rien d'autre à faire, rien de mieux, alors je me laissais inévitablement aller à ma noirceur intérieure. C'était plus fort que moi, les ténèbres étaient partout, surtout dès que fermais les yeux. Je les entendais crier mon nom...
« DM ? T'es toujours avec moi ? » Demanda tu en agitant ta main devant mes yeux.
« Hein ? Oh pardon... je réfléchissais. »
« Je suis impressionné. »
« C'est ça, fous-toi de ma gueule, scorpion... »
« Oh allons, jamais je n'oserai, tu devrais le savoir pourtant ! Mais peut-on savoir à quoi l'éminent Deathmask du Cancer pensait ? »
« A quel point on se fait chier depuis qu'on est de retour parmi les mortels. »
« Je comprends ton affliction. Si, si, je t'assure, quel ennui cela doit être de ne plus pouvoir zigouiller le premier innocent qui passe. Quelle désuétude de devoir servir le bien à présent ! »
C'était vraiment ce que tu pensais ? Pas étonnant, finalement. C'était l'image que je me traînais comme un fardeau depuis tant d'années. Cette image que je m'étais forgée et dont j'étais maintenant prisonnier. Mais c'était peut-être mieux que tout le monde me perçoive ainsi. Comme ça, on me craignait, on m'ignorait ou on me méprisait, mais au moins, on me foutait la paix. Pourquoi en faisais-tu pas comme eux ? Pourquoi étais-tu venu me parler, alors que tu avais de toute évidence, la même opinion négative de moi ? Pas la peine de remuer le couteau dans la plaie, même si je ne méritais sans doute pas mieux.
« Qui t'a trouvé et ramené ici, déjà ? »
« Saga... »
« A sa place, je t'aurai laissé pour mort. »
Ca faisait mal d'entendre ça... Même venant de toi, Milo...
« Parce qu'il est évident que tu ne te sens pas à ta place ici... tu regrettes d'être vivant. Mais la mort n'est pas la seule forme d'expiation de tes pêchés. »
« Tu crois que je l'ignore ? Je croyais que tu n'étais pas venu me faire la morale ! »
« Je ne suis pas en train de te la faire. Je constate juste que tu as la trouille d'être de retour... Parce que ça aurait été plus facile pour toi d'être simplement mort. Ici, tu vas devoir payer pour ce que tu as fait. »
« Tu me gaves, scorpion... »
Ca venait du coeur. Enfin, presque. Milo n'avait pas totalement tort, c'est pourquoi je gardais les yeux fixés sur l'horizon. Qui sait ce qu'il pourrait voir de plus en captant mon regard ? Je ne tenais pas à le savoir, il en comprenait déjà suffisamment et je ne pouvais pas nier. C'était ça le pire.
« Ce n'était pas mon intention. Je ne voulais pas te mettre mal à l'aise ? »
« Quoi ? » J'avais du mal entendre.
« Avant, j'aurai sans doute trouvé ça amusant de me moquer de toi et de jouer les pères moralisateurs. Mais... pas aujourd'hui. »
« Pas... aujourd'hui ? Lunatique de mes fesses, va... »
« Enfin plutôt, « plus aujourd'hui ». Tu riais doucement.
Et moi j'étais sur le cul.
« Plus aujourd'hui ? » Ai-je répété, essayant de trouver un sens caché à ces mots, qui n'en n'avaient visiblement pas.
« Tu as fini de répéter ? Tu es un crabe, pas un perroquet que je sache. En tous cas, tout finit toujours par changer... »
« C'est ton français qui t'a dit de telles conneries ? »
Ah Milo ! C'était presque trop facile de te mettre en colère. Et j'avais décidé de te provoquer sur mon terrain de jeu favori : attaquer ton cher Camus. Si les choses changeaient vraiment, si tu avais vraiment changé, alors ça ne te poserait pas problème, n'est-ce pas ? Tu ne me sauterais pas au cou pour essayer de m'étrangler ! Je sentis que tu tiquas sous ma remarque, mais avec le sang-froid zéro absolu dont tu faisais habilement preuve, tu restas stoïque. Comme ton putain de français. J'étais surpris, mais ce n'était pas suffisant pour me convaincre. Après tout, j'étais la mauvaise foi incarnée, non ? J'avais réussi à trouver des bons côtés Saga et même à penser qu'il avait la justice de son côté, quand il avait pété les plombs. Ca donnait une idée de mon réalisme !
« Non DM, Camus n'a rien à voir avec tout cela. C'est mon opinion. J'ai changé depuis notre retour à la vie et toi aussi, que tu le veuilles ou non, tu as changé. »
« Ben voyons ! »
J'avais envie d'éclater de rire, sans savoir pourquoi. Qu'impliquait le changement chez moi ? Que voyais-tu ? Et surtout... qu'avais-tu changé chez toi ? J'étais bien décidé à le savoir...
« Prouve-le moi. »
« Ne serait-ce pas plutôt à toi de me fournir la preuve que tu es toujours ce bon vieux tueur sanguinaire ? »
« Je ne suis pas que cela... »
Enfin, je suppose que pour toi, si.
« Mais n'essaie pas de m'entourlouper en me retournant le cerveau ! En quoi ai-je changé ? En quoi as-tu changé ? Ce ne sont que des foutaises de bonne femme... »
Tu restas pensif un instant, puis, tu tournas tes yeux azurs vers moi, l'air déterminé.
« L'ancien Milo t'aurait déjà fait mordre la poussière pour avoir critiqué Camus et il t'aurait sans doute aussi botté le cul hors de SON muret, mais... moi, je vais simplement te proposer d'aller boire un verre avec moi, ce soir. »
Alors là ! Bravo, j'étais tellement surpris et intimidé tout à coup, qu'il fallait que je me défile ! C'était trop beau pour être vrai, un tête à tête entre toi et moi ? Rêvais-je ?
« Ksss... il va falloir faire mieux que cela... si tu crois qu'une bouteille d'alcool va servir à prouver quoi que ce soit, tu te trompes ! »
« Oh mais... je n'ai jamais dit cela. Tu verras bien où je veux en venir ce soir. Je passe te chercher à 22h à ton temple. Ne sois pas en retard. »
Et sur ces mots, tu descendis souplement du mur, m'adressa un clin d'oeil et... partis avec cette démarche féline qui te caractérisait.
Ma mâchoire venait de se décrocher, là, non ?
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Joyeux Anniversaire Milo !
