Prologue

31 octobre 1981 – 22h 45

-Bonne chance, Harry, murmura un vieil homme à la barbe longue et portant une robe violette.

Albus Dumbledore regarda une dernière fois le jeune Harry qui dormait profondément dans ses couvertures. Puis il transplana finalement dans un bruissement de cape. Il retrouverait l'enfant dans dix longues années.

31 octobre 1981 – 23h52

Les détraqueurs avaient eu pour ordre de retrouver tous les partisans du seigneur des ténèbres. Accomplissant leurs missions, on trouvait des détraqueurs un peu partout sur le territoire anglais.

Un détraqueur glissait lentement au Privet Drive, il regardait dans tous les sens pour voir s'il y avait des mangemorts à proximité. Puis il remarqua une petite forme devant la porte du 4 Privet Drive. Il approcha et son aura glaciale réveilla le nourrisson.

L'enfant observait avec un intérêt non dissimulé l'étrange créature au-dessus de lui. Il lâcha la lettre qu'il tenait dans sa petite main et la leva vers la créature voilée.

Le détraqueur pris l'enfant dans ses bras et avec envie, il l'embrassa et récupéra non pas une mais deux âmes. Les yeux émeraude brillant devinrent ternes et l'enfant baissa son bras. Ne trouvant plus aucun intérêt à l'enfant, le détraqueur le reposa et glissa lentement vers le reste du quartier qu'il n'avait pas encore visité. Mais il fut arrêté par les pleurs de l'enfant qui normalement ne devrait plus avoir de réaction. Le détraqueur retourna vers l'enfant qui se calma dès que la créature noire revint dans son champ de vision. Le détraqueur eu une sensation étrange, qui n'était pas propre à son espèce, il eut envie de garder l'enfant avec lui. L'élever, lui apprendre la magie du détraqueur, magie dite noir et incomprise par les sorciers.

Il prit alors l'enfant dans ses bras, l'enveloppant dans sa cape noire déchirée de part et d'autre et qui contre toute attente tenait chaud. L'enfant s'endormit dans ses bras et le détraqueur s'en alla, retournant au nid, la prison d'Azkaban. Oubliant sa mission première.

4 Novembre 1981 – Azkaban

Snape était un mangemort. Snape qui pleurait la perte de la seule femme qu'il aimait. Snape avait été enfermé à Azkaban, attendant à son tour son procès.

Les détraqueur arrivaient, Snape le sentait, il revoyait le cadavre de sa chère et tendre Lily. Il renforça ses barrières mentales et regarda de l'autre côté des barrières, attendant que le détraqueur passe. Le râle rauque typique du détraqueur devenait de plus en plus intense, il venait, passait sans prendre le temps d'observer les détenus. Comme à chaque heure.

Mais cette fois-ci le détraqueur prit son temps. Snape observa le détraqueur qui regardait dans ses bras. Le détraqueur tenait quelque chose. Un petit bras sorti de l'amas de cape noire. Le petit bras se levait vers le visage de la créature qui s'arrêta. La créature mit le bébé devant son visage. Son râle devint un murmure.

Snape n'en croyait pas ses yeux. Que faisait un bébé dans les bras d'un détraqueur ?!

Le détraqueur replaça le bébé près de son poitrail voilé et le bébé se rendormit paisiblement. La créature repartie et son râle devenu murmure devint un chant fredonné dans le vent. Un chant triste qui fit pleurer Snape.

Snape pleurait, il pleurait comme pour la mort de Lily. Il pleura quand les aurors le récupérèrent pour son procès et pleura pendant son procès, surprenant tout le monde. Il pleura certes, mais il oublia le bébé dans les bras du détraqueur.

13 mai 1987 – Azkaban

Depuis quelque année, lors du tour de garde des détraqueurs, on voyait un petit être aux longs cheveux de jais, entouré d'une cape noire comme ceux des détraqueurs. Le petit être marchait tranquillement dans les couloirs. Aucun râle ne sortait de sa bouche. Aucune vague de froid ne s'imposait lorsqu'il venait, seul le fredonnement d'une chanson, sortait de ses lèvres. Au début les prisonniers n'en croyaient pas leurs yeux, puis ils s'étaient accommodés de sa présence. Le petit être ne parlait pas souvent, lorsqu'il parlait, sa voix n'était que doux murmures.

Les prisonniers commencèrent alors à raconter des anecdotes de leurs années libres avant Azkaban, ils ne s'ennuyaient jamais, et ils se savaient écoutés par les autres prisonniers et le petit être. Ils essayaient en vain de faire parler le petit gardien d'Azkaban.

Le petit être apprit l'alphabet, le langage humains, les sortilèges les plus sombres, la métamorphose, les potions, toutes les légendes du monde magique et les contes d'enfant. Parmi les contes pour enfant, un seul plaisait au petit être : Le conte des trois frères. Le petit être le connaissait par cœur.

Lorsque ce n'était pas l'heure des tours de garde, le petit être restait avec les détraqueurs qu'il considérait comme sa famille. Les détraqueurs ne pouvaient pas parler, mais le petit être les comprenait et leur parlait. Les détraqueurs entraînaient le petit être qu'ils considéraient comme leur héritier. Ils lui apprenaient comment absorber les mauvais souvenirs, faire apparaitre les vagues de froid et la technique qui avait rendu les détraqueurs tristement célèbre : le baiser du détraqueur.

Le petit être était attentif à tout. Que cela soit les souffles erratiques, les cliquetis des chaînes, les bruits de pas que faisaient les détenus en se déplaçant dans leurs cellules, les hurlements à chaque pleine lune des lycanthropes ou bien les couinements canins provenant parfois de la cellule de Sirius Black. Il faisait attention à tout. Il enregistrait tout dans sa mémoire.

Lorsque le petit être était fatigué, il retournait dans le nid des détraqueurs. Dans un coin du nid se trouvait des couvertures, quelques livres et cahiers, plumes et encres, tous bien entretenus. Le petit être retirait en premier la cape noire, il attachait ses longs cheveux de jais avec un lien de cuir que lui avait offert l'un des prisonniers, se mettait en tailleur et écrivait les anecdotes qu'il avait retenu dans la journée. Le soir comme tout être humain, il s'endormait sous les chants des détraqueurs qui duraient encore et encore dans la nuit noire.

Un jour une prisonnière appelée Bellatrix Lestrange avait insulté le petit être. Le petit être n'acceptant pas d'être insulté, envoya un vague de froid puissante, mélangé à sa magie accidentelle. La femme s'était mise à hurler, à supplier. Les prisonniers de l'étage de la femme n'en croyaient pas leurs yeux. Elle, une mangemort de haut rang suppliait. C'était inconcevable et pourtant… La femme et les prisonniers comprirent enfin : il avait beau être un enfant il restait quand même un gardien d'Azkaban et l'héritier des détraqueurs.

Les prisonniers le surnommèrent alors : Akrain. Le détraqueur humain. Le détraqueur de seconde génération.