Je ne vois rien. Tout est noir. Une lumière blanche jaillit soudain des ténèbres, éclairant la pièce dans la quel je me trouvais. Alors je me suis souvenue. Le calme plat. Personne n'est là, personne n'est en danger. Je suis dangereuse. J'ai tué quelqu'un, j'ai tué ma propre mère pourtant je ne voulait pas. Je suis sage, je suis calme. Personne ne veut me faire de mal. Je suis seule avec mes pensées. Je m'ennuie un peu, mais j'ai peur de monter les escaliers pour voir ce qui ce passe dans le reste de la maison. Il n'y a pas de bruit, Albus est parti. Albelford n'est pas là. Je me sens vulnérable. Personne ne veut me protéger. Je suis abandonné de tous : papa est parti, maman et partie, Albus s'en va et Albelford aussi. Personne ne veut de moi, je suis un monstre. Je veux mourir.

Des pas raisonnent au-dessus de moi. J'entends des voix, mon frère et son ami. Je ne sais plus son nom, mais je sais qu'il est méchant. Albus est très intelligent mais lui ne le sait pas. Je dois lui dire, je dois protéger mon frère. Je ferme les yeux et monte doucement les escaliers. Les voix deviennent de plus en plus forte. Il faut que je me dépêche ! Il faut que je sauve Albus ! Je me mets à courir et j'ouvre la porte en grand. Je regarde l'autre garçon : il est en colère. A ce moment-là, je sais que lui aussi est un monstre. Il fait jaillir une lumière verte d'un bout de bois. Mon frère et en danger, je le sens. Je cours vers lui pour le protéger, mais je n'y arrive pas. La lumière verte m'atteint dans le dos comme un énorme coup de point. Et soudain tout est noir, je ne vois plus rien.

Lily est là, assise sur le lit. Elle regarde le portrait de la jeune fille aux cheveux blonds en face d'elle. Ariana l'avait toujours intrigué depuis le jour ou elle avait vu le tableau pour la première fois. Son papa lui avait dit qu'elle aussi avait un frère qui s'appelait Albus. Lily se demandait souvent si son frère à elle était aussi gentil que le sien. Les yeux noisette de l'enfant croisèrent ceux de la fillette sur le mur. Lily se sentit alors très proche de la plus jeune des Dumbledore. Elle pouvait rester là pendant des heures à la regarder, mais sa maman n'était pas d'accord.

La petite Potter prit la main de sa mère et avant de refermer la porte, murmura un petit « au revoir » au portrait. Personne n'était là, personne n'était au près d'elle. Mais seule Lily aurai pu entendre la réponse de Ariana, la réponse d'une image que tout le monde croyait incapable de bouger.