-"Allô ?"
-"Miss Mickaelson ? " demanda une voix de femme à l'autre bout du fil.
-"Elle même ... "
-"Madame, j'ai bien peur que votre mari soit entre la vie et la mort. "
Caroline relâcha subitement le téléphone qui vint s'effondrer au sol, alors que tous ses membres se paralysaient d'effroi. Son coeur cessa pendant quelques secondes de battre, venant à peine de réaliser les dires du docteur. Tournant délicatement la tête en direction de l'extérieur la jolie blonde regarda le ciel se lever. Quelques secondes passèrent, lorsque soudain un immense sourire vint s'accrocher à ses lèvres.
xxxx 48 heures plus tôt xxxxx
La chambre était calme, bien trop silencieuse pour être normal. Personne ne hurlait, personne ne pleurait, juste ce silence pesant qui angoissait Caroline Mickaelson. La jeune femme était assise sur le siège de sa coiffeuse et brossait mécaniquement ses belles boucles blondes d'un geste souple et appliqué. La nuit venait justement de tomber et la lampe de chevet posé sur le meuble éclairait légèrement son visage pâle. On pouvait ainsi y voir de nombreuses cernes et un vieille coupure au niveau de la lèvre inférieur datant de quelques semaines maintenant. Dans un mouvement trop brusque, elle renversa un des nombreux flacon de sa coiffeuse et se baissa directement pour le ramasser. Ce fut à cet instant que la porte d'entrée s'ouvra avec fracas.
Caroline ferma les yeux.
Cinq pas en direction des escaliers, puis vingts-six pour monter toutes les marches. Le coeur de Caroline s'accélérait alors qu'un silence pesant arriva une fois la totalité des marches gravit, elle vint poser la paume de ses mains sur ses genoux et attendit patiemment. Les pas reprenaient, dix-huit pour gravir le couloir, puis la porte de la chambre s'ouvrit de nouveau.
Klaus y fit son entrée alors que Caroline croisait son reflet dans le miroir. Il avait les yeux rivés sur elle, la jeune femme retint sa respiration un long moment avant de cligner légèrement des paupières, brisant leur échange visuel. Klaus s'approcha alors doucement de sa femme et vint tirer la chaise où elle était assise avant de se mettre à genoux devant elle, la regardant dans les yeux. D'un geste tendre il vint poser sa main sur la joue de sa femme et Caroline se raidit à ce simple contact.
Comment en étaient-ils arrivés là ?
Son mari vint alors avancer son visage près de celui de la bonde sans pour autant arrêter de plonger son beau regard dans ses iris. Passant sa main derrière sa nuque, il vint saisir l'arrière de son cou d'une main ferme et possessive.
-"Je suis désolé mon ange ... " souffla-t-il en la regardant avec une grande sincérité alors que sa seconde main se posa sur l'autre joue. Seulement Caroline se défit rapidement de sa prise et mit le plus de distance entre eux qui lui était possible.
Klaus soupira.
-"Caroline je regrette sincèrement ce que ... "
-"Je sais " le coupa-t-elle d'une voix froide et dénuée de sentiment. Son visage était impassible, seuls ses tremblements la trahissaient.
D'un mouvement décidé elle se releva de son siège et enjamba le bras de Klaus pour sortir de la chambre. Seulement une poigne sur son avant-bras la retint et le visage dur et effrayant de son mari s'imposa face à elle.
-"Tu ne peux pas toi non plus me quitter ! " dit-il d'une voix sans appel et remplit de menace.
-"Ou sinon quoi Klaus ? Tu vas me frapper ? " demanda-t-elle.
Ce qui semblait le plus surprenant dans cette nouvelle Caroline, c'était ce manque total de sentiment. Il aurait voulu la mettre en rogne, la voir pleuré, la voir rire ou au moins sourire, seulement sa Caroline ne faisait plus rien de tout cela. Elle avait trop crié, trop pleuré, avait oublié ce que c'était de rire, elle était tout simplement brisée. Il l'avait brisée. Il avait joué avec elle telle une simple poupée et maintenant cette poupée était simplement cassée. Il aurait voulu la réparer. Seulement la seule chose qu'il savait faire, c'était la cassée un peu plus.
Alors comme pour affirmer les dires de sa femme, il leva sa main droite et vint lui infliger une énorme gifle. Il ne savait plus comment ça avait commencé, mais maintenant il le faisait à chaque fois qu'elle l'énervait. C'était mal, ignoble même venant de lui. Il en avait parfaitement conscience. Elle avait été ce rayon de soleil dans sa vie si sombre, sa bouée de sauvetage qu'il était en train de coulée avec lui.
Caroline fermait les yeux, le visage toujours dirigé vers le sol. Elle sentait le goût du sang dans sa bouche, elle s'était habituée depuis le temps, mais elle détestait toujours autant cette sensation. Elle voulait lui cracher cette vérité au visage, lui montrer ce que ça faisait, la douleur que cela procurait à chaque fois. Pourtant elle ne fit rien, elle releva simplement la tête, plongeant de nouveau son regard dans celui de son mari, ne cherchant même pas à apaiser la douleur sur sa joue.
L'échange visuel dura un long moment, la respiration saccadée Caroline ne voulait pas baisser le regard face à lui, ses bras étaient mollement retombés le long de son corps et elle menaçait de s'écrouler à chaque instant. Soupirant, elle fit un pas sur la droite et reprit sa route en direction du couloir. Un fois à l'extérieur de la chambre, elle accéléra le pas mais rapidement Klaus vint la contrer.
-"Hors de question que tu t'en ailles " dit-il en bloquant son bras. Sa voix était devenu plus grave, il était visiblement furieux après elle. Klaus avait en réalité peur, peur de la voir le quitter, de la voir l'abandonner définitivement, il ne survivrait jamais sans elle.
-"Laisses moi passer " déclara-t-elle la voix et le regard impassibles.
-"Non" dit-il à son tour d'une voix ferme. Caroline soupira doucement avant de river son regard dans le sien, elle pouvait y lire la colère, la peur mais également le défi. Il l'a défiait de réagir, d'exploser, d'hurler. Mais elle n'allait certainement pas lui donner ce plaisir.
-"Laisses moi passer " répéta-t-elle sans la moindre trace de violence dans la voix.
La fureur de Klaus arriva directement après. Il empoigna les épaules de sa femme avec dureté, la mettant face à lui, dos au escalier, et serrant au maximum sa prise sur elle dans le simple espoir de lui faire un peu plus mal.
-"Mais réagit bordel ! " hurla-t-il en la secouant violemment, tentant de la réveiller de sa léthargie.
Dire que Caroline avait peur était un faible mot, elle était effrayée par cet homme face à elle. La peur lui tordait le ventre aussi sordidement que les mains de Klaus venaient lui broyer les épaules, mais aucun cri s'échappa de ses lèvres. Elle se contenta de se mordre la lèvre inférieur se retenant de pleurer face à son mari. Cet homme qu'elle avait si follement aimé par le passé.
-"Je te hais " souffla-t-elle froidement.
Klaus s'arrêta immédiatement, une ombre passa dans son regard et il relâcha la prise sur sa femme. Celle ci porta une main à ses lèvres, réalisant l'impact de sa confession. Klaus allait la tuer. Totalement perdue, elle remonta son regard en direction du blond, tombant directement sur deux pupilles glaciales.
Caroline entrouvrit les lèvres, visiblement sous le choc.
Le temps sembla s'arrêter, si bien que la jeune femme ne sut combien de temps elle resta ainsi, son regard perdu dans la haine de son mari. A un moment elle cru y apercevoir une pointe de tristesse et de regret mais ce sentiment s'effaça bien vite lorsqu'il fonça sur elle en hurlant de rage.
-"Je vais te tuer ! " hurla-t-il avant de pousser violemment sa femme vers l'arrière.
Une fois la surprise passé, Caroline tenta vainement de s'accrocher à quelque chose, mais rien ne lui tomba sous la main. Totalement perdu, Klaus se contenta de la regarder dégringoler une à une les marches des escaliers, sans faire le moindre geste. Caroline poussa un cri, avant d'atterrir mollement en sur le sol ferme, sa tête heurta le mur et elle tomba violemment dans l'inconscient.
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Ce n'est qu'à quatre heures du matin que Caroline reprit connaissance, toujours allongée sur le sol, elle semblait incapable de tout mouvement, tout son corps n'était que douleur et le moindre mouvement provoquait un gémissement. Jamais elle n'avait eut autant mal de sa vie, Klaus n'avait jamais était jusque là. En parlant de son mari, il n'était plus ici, elle était seule dans cette immense maison.
Son attention se tourna alors sur la cause de son réveil, la sonnerie retentit de nouveau et avec le peu de force qui lui restait, Caroline réussit à se relever tout en poussant des cris de douleur. Boitant légèrement et portant un main à ses côtes, Caroline attrapa le téléphone et répond à l'appel d'une voix tremblante.
-"Allô ?"
-"Miss Mickaelson ? " demanda une voix de femme à l'autre bout du fil.
-"Elle même ... "
-"Madame, j'ai bien peur que votre mari soit entre la vie et la mort. "
Caroline relâcha subitement le téléphone qui vint s'effondrer au sol, alors que tous ses membres se paralysaient d'effroi. Son coeur cessa pendant quelques secondes de battre, venant à peine de réaliser les dires du docteur. Tournant délicatement la tête en direction de l'extérieur la jolie blonde regarda le ciel se lever. Quelques secondes passèrent, lorsque soudain un immense sourire vint s'accrocher à ses lèvres.
Elle était libre.
