Titre : Sensuelle jeunesse
Auteur : Anders Andrew
Rating : T (lime non décrit)
Notes : Zoro/Sanji (yaoi) - POV Sanji
Ce n'est pas comme si on s'y connaissait.
Je veux dire, malgré le fait que nous ayons tous deux beaucoup voyagé, nous sommes encore jeunes et inexpérimentés.
Tu vois, moi, j'avais envie de grandir le plus vite possible pour prouver ma valeur, mon utilité. J'ai toujours détesté qu'on me traite comme un gosse.
Toi, je parie que tu ne t'es jamais posé de question. Tu es le genre de mec qui avance droit devant lui, sans s'interroger sur les raisons qui l'ont amené là.
Il y a deux choses qui ont toujours été importantes pour moi : cuisiner et pouvoir fréquenter de jolies femmes. La cuisine, c'est ce que je suis, ma raison d'être, et courtiser, c'est une manière de vivre. Je veux devenir ce genre de personne exceptionnelle, qui mérite qu'on se retourne sur elle, et que l'on aime, parce qu'elle est gracieuse, parce qu'elle a ce qu'il faut en terme de valeurs.
Je voulais être aimé.
A seulement dix-neuf ans, les hormones bouillonnent. Comment voulais-tu que les choses se passent autrement ? Je veux dire, nous avons tous les deux le sang chaud, nous ne l'avons jamais caché, et cette excitation perpétuelle - cette vie faite d'aventures et de dangers - crée davantage de tension dans nos corps.
Alors n'était-ce pas prévisible que nous succombions à la tentation ? Depuis l'adolescence, le sexe devient une préoccupation majeure. Je devine que pour toi, ça n'a pas été un problème. Tu t'entraînes tant qu'à la fin de la journée tu es trop crevé pour ne serait-ce que t'adonner au plaisir solitaire d'une petite caresse bien ferme et vigoureuse. Tes mains sont couvertes de cales; ça ne doit pas être agréable.
Mais sur ce bateau, où nous n'avons rien d'autre à faire que de nous croiser puis de nous croiser encore…combien de temps a-t-il fallu pour que nous réalisions ?
Je ne me souviens plus qui a fait le premier geste. J'étais trop impatient pour m'en rendre compte. De toute façon, ce n'est pas important.
Ce n'était même pas conscient. Juste automatique. Nos lèvres qui se touchent, nos souffles qui se rencontrent. Je me souviens que c'était chaud et soyeux, et que j'en avais le cœur qui battait à la chamade, alors que tu n'es même pas une jolie fille.
Pas une fille du tout, en fait.
J'ai aimé ça. Et le reste. Nous avons continué à nous voir fréquemment, et nous faisions des choses que je ne connaissais pas, des choses que nous avons apprises ensemble, au fil des caresses. Ça me fait presque oublier que je suis jeune et maladroit, parce que tu l'es aussi, et que si l'un se moque, l'autre peut facilement répliquer. Nous avons trouvé un terrain d'entente, sur lequel nous sommes égaux, et cela me rassure, d'une certaine manière. J'aime t'avoir entre mes mains, tout frémissant; ton visage, quand je lève les yeux, est pivoine, et tu fermes étroitement les paupières pour ne pas que je vois les larmes qui montent, le plaisir qui te submerge.
Tu sens ma bouche ? Non ? Ma langue ?
C'est juste comme ça. Oui c'est bon, j'aime le dire. Je n'ai jamais été quelqu'un de lascif, jamais. L'obscénité est une injure quand on est avec une lady. Pourtant avec toi, ça ne me pose aucun problème.
Tu n'es certainement pas une lady.
A force, je connais ton corps par cœur. Ça m'excite aussi, parce que tu es comme une machine dont je connaîtrais tous les boutons. Je te fais gémir, et soupirer, et haleter. Tu es vraiment mon partenaire préféré, Zoro.
