Publié le 9 juin 2013


Titre : Les choses qui n'ont pas de nom.

Rating : K+ pour le moment, ce qui changera au fil des chapitres.

Disclaimer : Les personnages évoqués appartiennent à Tsugumi Oba et Takeshi Obata.

Pairing : Mello / Matt, Matt / Mello, MxM, appelez ça comme vous voulez.

Note : Cette chose traîne depuis trop longtemps dans mes documents, il est grand temps de la sortir au grand jour avant qu'elle ne prenne la poussière. Il s'agit donc d'une suite chronologique de scénettes relativement brèves, genre que j'apprécie particulièrement en ce moment. Malgré cela il y aura bel et bien une intrigue derrière tout ça, le tout se plaçant dans un univers alternatif très proche du canon (il faut bien que je concrétise la relation entre Mello et Matt, ahlalala). Je remercie Jilano pour ses conseils à propos de ce premier chapitre, et sur ce, je vous souhaite une agréable lecture !


La tour penchée et l'enfant perché


NAIVE NEW BEATERS - Just Another Day


Zita Keehl grimpe les quelques marches menant sur le perron de Madame Pista. Elle toque rapidement à la porte et profite des quelques secondes avant que la vieille dame ne vienne ouvrir pour frotter ses pieds sur le paillasson usé par le temps – sur lequel sont imprimés trois chatons – et lisser rapidement sa jupe grise. Lorsque Madame Pista ouvre, elle se fend d'un sourire en voyant la jolie jeune femme sur son perron.

– Madame Keehl, quelle surprise ! Je ne vous attendais pas aussi tôt.

– Mademoiselle Keehl, corrige-t-elle poliment, apparemment habituée à l'erreur. J'ai exceptionnellement réussi à me libérer de mon travail un peu plus tôt.

– Je suis sûre que le petit sera ravi.

Zita ne peut que sourire devant la bienveillance de la vieille dame. Lui ouvrant la porte en grand, elle l'invite à entrer, disant :

– J'étais en train de changer la couche de la petite du voisin quand vous êtes arrivée – ce rustre ne sait pas bien s'y prendre avec les enfants, l'autre jour il m'a amené sa fille sans remarquer qu'il lui avait enfilé son tee-shirt à l'envers. Vraiment, les hommes célibataires...

Elle ouvre grand les yeux et secoue la main d'un air extravagant, faisant rire Zita.

– Le temps que je termine, vous pouvez rejoindre le petit si vous voulez. Il est dans le salon, avec les autres enfants.

Zita hoche la tête et la remercie. Sans plus attendre, elle entre dans le salon.

Un vrai capharnaüm. L'explosion d'une usine de jouets n'aurait pas fait autant de désordre.

L'une des multiples caractéristiques du bébé mammifère humain. À l'exception peut-être de son fils, dont la chambre est toujours impeccablement rangée.

Elle le voit avachi sur un fauteuil, le dos de travers et la tête reposée sur un accoudoir, son tigre en peluche posé sur ses genoux. Il regarde d'un air noir les autres enfants superposer des plaquettes en bois sur une tour de kapla déjà vacillante – gloussements de rires, cris angoissés lorsque la tour tangue dangereusement.

Zita s'approche de lui et elle voit un éclair de surprise traverser ses prunelles noires étonnamment clairvoyantes pour son âge.

– Qu'est-ce que tu fais là, tout seul ? Tu n'as pas envie de t'amuser avec les autres ? demande-t-elle en s'agenouillant pour se mettre à son niveau.

Il fait une moue agacée.

– Non. Je m'ennuie avec eux, ils sont trop bêtes.

Un bruit de chute fait se retourner Zita. C'est la tour de Pise qui s'écroule, finalement rompue par le temps.

– En plus ils ne sont pas capables de construire une tour. Une simple tour !

Zita a bien envie de rire devant l'air résigné de son fils de quatre ans, mais son devoir de mère l'oblige à cacher son amusement pour réprimander son fils :

– Mihael, ne dis pas des choses méchantes sur tes camarades, c'est n'est pas gentil.

Il hausse les épaules, indifférent à l'idée de s'attirer la sympathie ou non de ses ''camarades''.

– De toute façon, on a une conversation beaucoup plus intéressante, Monsieur Griffe et moi.

Il agite son tigre en peluche sous le nez de sa mère, un air sérieux peint sur le visage.

– Ah oui ? Et de quoi parliez-vous ?

– Je peux pas te le dire. C'est un secret entre lui et moi.

C'est à ce moment que Madame Pista revient dans le salon, une jolie petite rouquine dans les bras. Zita se relève, intimant son fils à faire de même en lui tendant la main. Il la saisit aussitôt et elle la serre doucement, affectueusement.

– Merci beaucoup pour votre service Madame Pista, je ne sais pas ce que je ferai sans vous.

– Oh ! Mais c'est un réel plaisir de garder votre fils, il est si calme à côté des autres diablotins.

Zita la salue poliment, Mihael lui fait un bisou sur la joue d'un air passablement renfrogné et Madame Pista lui glisse un nougat dans la main.

Lorsqu'ils s'installent dans la voiture, Zita se penche sur son fils pour boucler sa ceinture mais s'aperçoit que la chose est déjà faite. Elle jette un regard surpris à son fils mais ne dit rien. Lui n'a rien manqué.

– Je sais m'attacher tout seul maintenant, je ne suis plus un bébé.

– Je sais bien mon chéri. Est-ce que tu as envie de faire quelque chose en particulier cet après-midi ? Il nous reste du temps.

Un sourire ravi s'étire sur les lèvres du petit garçon, dévoilant une rangée de quenottes impeccablement blanches.

– Tout à l'heure, Monsieur Griffe m'a dit qu'il aimerait bien aller au zoo pour voir ses copains.

Zita met le contact et regarde son fils dans le rétroviseur avant de démarrer. Elle a bien remarqué l'incroyable précocité de Mihael dans tout ce qu'il fait, elle a même envisagé à plusieurs reprises de l'emmener voir un psychologue pour lui faire faire un test de quotient intellectuel. L'idée que son fils puisse être un génie l'effraie un peu, mais elle ne peut empêcher de se dire qu'il reste malgré tout un enfant avec ses maladresses, ses lubies et ses rêves.


A suivre !