Volant ça et là, flottant dans les courants, ses plumes encres bougeaient au vent. Planant sur le champ de bataille, mauvais augure avant le combat, son cri perçant déchira le lourd silence.
Espion fidèle, se baladant sur les deux camps il insufflait la peur, l'angoisse. Certains vaillants le regardaient avec fierté et honneur, n'aillant pas peur.
Le bruit des lames s'entrechoquant le faisait rire, lui promettant un spectacle divertissant. Son oeil vif remarqua facilement un guerrier courageux dont les coups violent tuaient sans cesse, une pluie de sang comme une averse. Se reposant sur un cadavre, l'oiseau de jais le regardait.
Sa peau tannée par le soleil, par les années semblait rayonner sous le liquide carmin. Ses yeux noisette emplis de rage, de vie, démontrait le facilement le plaisir d'être ici. Ses cheveux noirs brillaient presque aussi intensément que son plumage.
Perchée sur sa colline, Morrigan regardait les hommes se battre. La déesse guerrière se ravissait, se délectait d'une telle rivière de sang. Mais tristement, elle abaissa son voile noir, tissus de deuil. Avec délice elle remarqua son messager revenir à elle. Le pâle soleil éclairant son pennage nuit.
Les images de la bataille emplirent son esprit, avec plaisir elle ferma les yeux, laissant la brise faire voler son voile, ses lourds cheveux.
Marchant parmi les corps, elle retrouva celui du fier guerrier, les yeux à demi-fermés. Proche de la Mort, de son royaume, elle lui offrit une lueur de vie.
Tournant les talons, quittant le champs de fleurs elle entraina dans son domaine les âmes défuntes. Un dernier cri, un battement d'aile. Funeste Jour, Funèbre Cour.
