C'est la première fanfiction que j'ai écrite. Avant, je n'avais fait que des OS plus ou moins courts. =s
J'espère que vous prendrez autant de plaisir à la lire que moi à l'écrire. =)
Chapitre 1
Le blond se planta devant son ami, affichant la première page du journal local. En titre, l'article arborait : « Les vacances exaltantes de Yû Kanda »
Le blandin haussa un sourcil et s'empara du journal. Zut, ils avaient pourtant fait attention, mais aucune image n'échappait aux paparazzis. « Nous avons retrouvé le célèbre acteur Yû Kanda, qui passait ses vacances sur une île japonaise en compagnie de l'actrice chinoise Lenalee Lee, du chanteur Lavi Bookman et de son batteur Howard Link, ainsi que de celle d'un jeune garçon, apparemment lié à ces célébrités. La question est : qui est-il ? Les photos prises lors d'une soirée à la villa des stars prouvent qu'il entretient bien une liaison avec l'acteur japonais (voir page 2), mais le mystère est complet quant à son identité […] (suite page 1 à 3) »
- C'est… c'est quoi cet article ? bégaya le blandin. Et ces photos ?
- C'est le dernier numéro du journal local, c'est-à-dire bientôt la une de tous les magazines people, vu la célébrité de Yû, répondit le blond d'un air sévère mais contrarié.
Un désastre. Oui, le mot 'désastre' résumait bien la situation. Deux pages de texte salissant pour l'image des célébrités, accompagné de nombreuses photos qui auraient été immédiatement classées top secret si elles avaient été entre les mains des producteurs. Entre autres, des images de Yû et Allen en train de s'embrasser et de se déshabiller en se caressant, mais aussi tout un reportage sur Lenalee complètement bourrée et Lavi en train de draguer une blonde à forte poitrine. Howard aussi avait eut sa dose de calomnies, avec une unique photo le montrant en train de toucher les fesses de la chinoise. C'était du joli.
- C'est pas possible ! s'énerva le batteur. Vous pouviez pas faire attention, tous les deux ?
- Tu dis ça, mais tu n'es pas mal non plus sur cette photo, rit Allen. De toute façon, c'est trop tard. Faut dire que les paparazzis étaient super bien planqués, aussi…
La porte de la villa s'ouvrit puis se referma sur un groupe de trois personnes. Yû, Lenalee, et Lavi. Le premier semblait énervé, la seconde joyeuse et le dernier d'humeur gaie. Howard leur mit le journal devant les yeux, exaspéré. Le rouquin pâlit.
- Euh… je devais être complètement bourré pour draguer cette fille…
A côté, Lenalee, qui sortait avec le chanteur depuis quelques mois, était d'humeur massacrante.
- Lavi Bookman, murmura-t-elle en se tournant vers lui, l'air prête à lui régler son compte. Tu vas voir ce que tu vas voir !
- Euh… je rêve ou tu es en train de tripoter Lenalee, sur cette photo, Howard ? fit remarquer Yû avec un sourire sadique.
- Malheureusement, tu ne rêves pas. J'étais complètement shooté.
oOo
Allen referma la porte de la chambre en entrant. Il s'assit sur le lit et se prit le visage entre les mains, dégoûté. Comment avait-il pût oublier la présence des photographes qui suivaient son petit ami partout où il allait ? Mieux encore : comment les reporters en questions avaient-ils pût les prendre en photo par la fenêtre alors que la chambre se trouvait au premier étage ? Peut être avaient-ils posé des caméras dans la chambre, ou installé des micros… Le jeune homme aux cheveux blancs se leva et vérifia chaque coin de la pièce avec agitation. Il était encore en train de vérifier que le miroir de la salle de bain n'était pas truqué quand Yû entra.
- Ça va ? demanda-t-il en voyant Allen observer attentivement l'objet. T'as l'air bizarre aujourd'hui… ne me dis pas que ça te préoccupes, cet article dans le journal ?
- Hum… juste un petit peu.
Le japonais rejoignit son amant et le prit par la taille.
- T'en fais pas pour ça, c'est pour mon boulot que c'est le plus gênant, le reste on s'en fout, sourit-il.
Le blandin acquiesça. Kanda lui baisa la nuque avant de le lâcher. L'anglais se retourna, souriant pour rassurer son ami.
- On mange quoi, ce soir ? demanda-t-il pour parler d'autre chose.
- Lenalee a dit qu'elle commandait des pizzas, ça te va ?
- Super !
oOo
La jeune femme s'était enfermée dans sa chambre, honteuse. Ça n'allait pas du tout. Non seulement elle en voulait à Lavi d'avoir ouvertement dragué en son absence, mais les clichés parus dans le journal risquaient de mettre sa carrière en miettes. Elle devait tourner un film à Tokyo dès septembre, et le producteur pouvait encore changer d'actrice si il voyait cet article. Elle regarda encore les photos. La première la montrait en train d'avaler le contenu d'une bouteille de vodka. Sur la seconde, pire encore, elle faisait un doigt d'honneur au photographe. Sur la troisième, elle était de dos et avait relevé sa jupe pour montrer son boxer aux paparazzis. Le pire, c'était qu'elle ne se souvenait même pas de cette soirée : elle était complètement shootée par l'alcool, et s'était endormie peu après la prise de ces photos. Elle aurait volontiers pleuré tant la situation était grave.
- Mon cœur ? C'est moi…
Lenalee releva la tête. Le rouquin semblait mal à l'aise, penaud. Il jeta un coup d'œil à l'article et rougit un peu en repensant à ce qu'il avait lu dans le journal.
- Je suis désolé, s'excusa-t-il. J'étais complètement drogué quand j'ai flirté avec cette fille…
La jeune femme lui jeta un regard de reproche, tandis que Lavi se recroquevillait, comme si il espérait pouvoir échapper à la colère de sa petite amie de cette façon. Il savait que quoi qu'il dirait, ce ne serait pas la bonne chose à faire, et il resta muet et immobile plusieurs minutes avant de s'asseoir près de Lenalee et de lui caresser doucement les cheveux. Cette dernière l'ignora, le nez fixé sur la vue au-delà de la fenêtre. Au bout d'un moment, inquiet de l'inactivité de la jeune femme, il s'autorisa un timide :
- Mon cœur ?
L'actrice se retourna et le gifla de toute la force de ses petits bras fins. Des larmes coulaient sur ses joues.
- Comment as-tu pu coucher avec quelqu'un d'autre que moi, Lavi Bookman ? s'exclama-t-elle, essuyant rageusement les larmes de fureur qui coulaient toujours.
Le jeune homme fut tellement surpris qu'il ne répondit rien, portant une main à sa joue blessée, regardant sa petite amie avec incompréhension.
- Je te faisais confiance, et toi, tu me trompes sans le moindre remord ?
Il baissa la tête sous les reproches. Si, il avait du remord, mais il était complètement bourré ce soir-là, et n'avait pas tous ses esprits.
- Désolé, fit-il.
- C'est tout ce que tu trouves à dire ?
Mais que voulait-elle qu'il dise de plus ? Il serra les dents. Le mieux à faire dans ce genre de situation était d'attendre que ça passe sans rien faire. Plusieurs minutes passèrent. Lenalee criait toujours, pleurait toujours. Quand enfin, elle fut un peu calmée, Lavi releva la tête et croisa son regard mouillé avant de faire la chose la plus incongrue dans ce genre de moments. Il embrassa tendrement la jeune femme, sans s'inquiéter de son air surpris et furieux.
oOo
Lenalee se réveilla doucement, les bras du rouquin encore enlacés autour de sa taille. Elle se dégagea sans le réveiller, et alluma son portable pour avoir l'heure. Dix heures. Lavi remua à côté d'elle, se redressant sur ses coudes.
- Tu es déjà réveillée ?
- Hum…
- Ne me dis pas que tu me fais encore la tête…
- Je ne t'ai pas encore pardonné.
Le jeune homme se laissa retomber dans le lit. Ce que les femmes pouvaient être compliquées, parfois ! Cependant, elle avait l'air moins en colère que la veille, ce qui était déjà un progrès.
oOo
- Salut, Howard, fit Allen d'une voix ensommeillée.
- Hum…
- C'est quoi cette tête ? Tu me fais la gueule ou quoi ?
- Disons que la prochaine fois, si je veux pouvoir dormir, je ne prendrais sans doute pas la chambre la plus proche de la votre. Vous avez fait un bruit infernal pendant toute la nuit.
Allen rougit et détourna le regard. Il se servit des tartines en grande quantité pour son petit déjeuner, avant de commencer à manger.
- Au fait, où est Yû ? demanda-t-il d'une voix innocente. Quand je me suis réveillé, il était déjà partit.
- Je crois qu'il est allé voir le directeur du journal local, afin d'étouffer l'affaire sur cette fameuse soirée. C'est vrai que ça tombe vraiment mal cet article, alors que Lenalee et Yû préparent leur nouveau film… Toi, ça ne doit pas trop te gêner, tu n'es pas dans le monde du show-business.
- Non, mais ça me dérange tout de même. J'ai peur qu'à cause de moi, Yû ai des problèmes à son boulot…
Le blandin, oubliant totalement son petit déjeuner, tira une cigarette de son paquet et se mit à fumer distraitement. C'était sa manière de décompresser quand quelque chose n'allait pas. Bientôt, l'odeur de tabac se répandit dans toute la pièce.
- Salut ! s'exclama Lavi qui venait de descendre pour prendre son petit déjeuner. Allen, tu fumes déjà, dès le matin ? Ça pue la clope !
- Hein ? Ah, ouais… je l'éteins, si tu veux.
- Nan, moi ça me dérange pas, mais Lenalee va gueuler, elle déteste cette odeur.
- Tu t'es réconcilié avec elle ? demanda Howard.
- On va dire que c'est mieux qu'hier, mais elle ne m'a pas encore totalement pardonné.
- Tu m'étonnes, on l'a entendu hurler dans toute la maison, sourit Allen en éteignant sa cigarette à contrecoeur.
Dans un timing parfait, Lenalee entra dans la salle à manger en même temps que Yû passait la porte d'entrée de la villa. Les deux avaient l'air mécontents.
- C'est quoi cette odeur, dès le matin ? s'énerva la première, déjà de mauvaise humeur à cause du rouquin. Ça pue la clope !
- Qu'est-ce que je vous avais dit ? sourit Lavi à ses amis.
Yû s'assit à la table, d'humeur massacrante. Il se servit dans le paquet d'Allen et porta une cigarette à ses lèvres.
- Ça va, Yû ? s'inquiéta le blandin.
- Le directeur du journal a refusé d'arrêter la publication de ce numéro. Je lui ai proposé du fric, mais il en avait rien à foutre.
A l'évocation du journal, toute la bande se renfrogna. Allen regarda ses pieds d'un air penaud, Lavi se mordit la lèvre, Howard serra les dents, et une ombre de colère passa sur le visage de Lenalee.
- Il faudrait y retourner, et le forcer à stopper la publication, émit Howard. Le problème, c'est que peu importe l'argent qu'on lui proposera, il en gagnera forcément plus en vendant son journal. Ce type va gagner des millions en proposant son article à tous les magazines people. De toute façon, même si il stoppait maintenant la sortie de ce numéro, il en a déjà vendu beaucoup, et ces photos ont sans doute déjà fait le tour du monde via internet.
Allen regarda Yû avec crainte. Son amant avait l'air terriblement contrarié, et il sentait la culpabilité lui nouer la gorge. Ce film était important pour lui, mais le tournage ne devait débuter qu'en hiver, laissant largement le temps aux producteurs de remplacer un acteur. Si la réputation de Yû était tachée au point de mettre en jeu le succès du film, le réalisateur le virerait sans remord. Le japonais se sentit observé et tourna la tête vers Allen. Voyant sa mine contrariée, il lui fit un sourire qui se voulait rassurant et prit sa main dans la sienne.
- Ça tombe vraiment mal… soupira Lenalee plus pour elle-même que pour les autres.
oOo
- Écoutez, monsieur. Nous avons de nombreux remplaçants tout à fait disposés à tenir votre rôle à votre place.
Yû s'assit, démonté, le téléphone toujours plaqué contre son oreille.
- Vous pensez refaire le casting ? demanda-t-il d'une voix qu'il aurait voulu neutre mais qui tremblait presque à l'autre bout du fil.
- Hum… non. Il se trouve que vous êtes parfait dans votre rôle, et que le public serait déçu de ne pas vous voir apparaître dans ce film. Cependant, nous désapprouvons totalement votre apparition dans l'actualité, et nous espérons que vous vous retiendrez de faire la une de la presse people, la prochaine fois.
Le japonais raccrocha le téléphone, encore secoué. Il lui fallut un moment pour comprendre qu'il était toujours l'acteur principal dans ce film. Enfin, il se leva, ragaillardit, et alla chercher Allen pour lui annoncer la bonne nouvelle. Il trouva ce dernier occupé à se préparer un milk-shake, installé dans la cuisine de la villa. Yû resta quelques secondes à le regarder avant de d'aller le voir.
- Ah, Yû ! Alors ? demanda l'anglais.
- Ils me gardent.
Le plus jeune se retourna, dénouant le tablier qu'il avait passé à sa taille pour faire la cuisine, et offrit son plus beau sourire au japonais, heureux pour son petit ami. N'y tenant plus, le blandin s'accrocha au cou de Yû et l'embrassa avec fougue, enthousiasmé par cette bonne nouvelle. D'abord surpris par cette initiative, le brun répondit volontiers aux baisers langoureux du plus jeune, avant de l'entraîner, plus au calme, dans leur chambre. Allen commença par déboutonner la chemise de son amant, lequel s'empressa de faire de même pour lui, et bientôt ils se retrouvèrent torse nu à s'embrasser sur le lit de la pièce.
oOo
- Lavi, regarde ça ! s'exclama Lenalee.
- Oui, qu'y a-t-il ?
Le couple, suffisamment réconcilié pour se rendre à la plage sans faire un esclandre, s'était permis ce petit plaisir, et les deux amants s'étaient tranquillement installés sur le sable pour lire ou flâner au soleil. La jeune femme montra pour la énième fois les photos parues dans le journal au rouquin, qui prit docilement la page, soucieux de créer une nouvelle dispute.
- Et alors ? demanda-t-il une fois l'article en main.
- Dis-moi si je me trompe, mais le photographe n'a pu prendre cette photo-ci que depuis la chambre d'Allen et de Yû, non ?
- D'après la prise de vue, ça doit être ça… en quoi c'est important ?
- Ça veut dire que nous étions tellement bourrés que les paparazzis ont réussi à pénétrer dans la villa, ou alors que l'un d'entre nous a prit cette photo.
Lavi se redressa sur les coudes, soulevant ses lunettes de soleil pour mieux voir sa petite amie.
- Tu vois vraiment Allen, Yû, moi ou Howard prendre ce genre de photo ? Moi pas.
- Tu n'as pas tort…
- De toute façon, ça ne nous apporterais pas grand-chose de savoir qui est l'enfoiré qui a prit ces clichés, tu ne crois pas ?
- Hum…
Lenalee resta muette. Elle était sûre que ce n'était pas un simple paparazzi qui avait prit ces photos, mais bien quelqu'un de malintentionné et mesquin, dans le but de salir l'image des stars. Seulement, même si elle retrouvait la personne qui était l'auteur de ces images, cela ne lui servirait à rien, en effet.
oOo
Le jeune homme porta sa cigarette à sa bouche. Il était grand, mince, le teint halé et les yeux dorés. Une mouche apparaissait en dessous de son œil gauche.
- Tyki, pourquoi tu tiens tant que ça à pourrir la vie de ces gens ? Ils ne t'ont rien fait, alors pourquoi publier cet article dans ton journal ?
Celle qui venait de parler était une belle femme aux longs cheveux blonds attachés en queue de cheval. Ses traits étaient fins et ses yeux bleus. Elle était vraiment ravissante.
- Hum ? Parce que ça m'amuse de voir ces stars gesticuler pour tenter de sauver leur image. En plus, je gagne beaucoup de fric, avec ça.
- C'est tout ?
- Yep. Au fait, il est pas mal le petit sur cette image, tu trouves pas ?
- Celui avec les cheveux blancs ? Il est trop jeune pour moi, je ne m'intéresse pas aux gamins. Par contre, j'aimerai bien m'amuser avec le roux, pour voir la réaction de sa copine…
- Tu as carte blanche, Lulubell. Pense juste à emmener un photographe avec toi, pour qu'il prenne une photo, on sait jamais. Quant à moi, je vais peut être rendre visite à ces célébrités. J'aimerai bien rencontrer ce gamin aux cheveux blancs, il est mignon.
Tyki se releva tandis que Lulubell partait. Il était confortablement installé dans son bureau, une grande pièce qui respirait le luxe.
- Road ! appela-t-il.
Une adolescente au teint aussi halé que le sien apparu. Ses cheveux noirs en pétard firent sourire le jeune homme, et aussi ses habits dépareillés.
- Accompagne Lulubell, prend l'appareil photo, s'il te plait.
L'adolescente eut un petit rire enfantin, et attrapa sans ménagement l'objectif qui se trouvait sur le bureau, le laissant pendre au bout de son bras.
- Avec joie ! Je crois que je vais bien m'amuser…
oOo
Allen reprit sa respiration et s'allongea à côté de son partenaire. Yû ne lui laissa que peu de répit avant de reprendre le dessus et d'embrasser sauvagement le plus jeune. Ils étaient encore en plein ébat lorsque la sonnette retentit, les faisant sursauter. Les deux jeunes hommes s'assirent sur le lit, enfilant à contrecoeur leurs pantalons et leurs chemises. Yû décrocha l'interphone.
- C'est pour quoi ?
- Pourrais-je parler à Lavi Bookman ? demanda une voix féminine.
- Il est absent.
- Pouvez-vous lui laisser un message de ma part ? Dites-lui que Lulubell est pressée de le retrouver.
Yû raccrocha l'interphone et se tourna vers Allen, qui avait plus ou moins bien suivit la conversation.
- Lulubell, ça te dit quelque chose ? demanda le japonais.
- Je ne crois pas…
- Elle a demandé que je laisse un message à Lavi.
Allen se mordit la lèvre. Lavi leur avait-il caché sa liaison avec une autre femme que Lenalee ? Cependant, il avait toujours été sincère avec elle, et si l'actrice apprenait quelque chose sur cette Lulubell, le rouquin aurait du mal à s'en remettre… Contrarié, Yû tira une cigarette de sa poche et l'alluma avant de la porter à ses lèvres. Il faudrait qu'il ait une sérieuse discussion avec Lavi…
oOo
- Lavi, je peux te parler une seconde ?
- Hein ? Oui, si tu veux…
Le japonais se laissa tomber sur une chaise, en face du rouquin. Il l'observa un moment sans rien dire, sa clope à la main, puis commença :
- On a eu de la visite, pendant que t'étais pas là. Une certaine Lulubell qui a demandé à te voir. Ça te dit quelque chose, ce prénom ?
Lavi hocha négativement de la tête. Ce nom ne lui disait absolument rien, mais le regard suspicieux de Yû laissait présager la suite. Il l'empêcha pas, cependant, continuer.
- Elle t'a laissé un message. Elle disait qu'elle était pressée de te retrouver. Tu n'as jamais eu de liaison avec cette femme, n'est-ce pas ?
- Je ne la connais pas.
Le japonais soupira, souffla une bouffée de fumée, et s'arrêta un moment avant de reprendre :
- Personnellement, je te crois. Mais je ne pense pas que Lenalee en fera autant si elle apprend ce que je viens de te dire. J'essaierais de faire barrage pour qu'elle ne sache pas, mais je ne te garantis rien.
- Okey. Merci, Yû, soupira Lavi.
Pourquoi les emmerdements arrivaient-ils toujours aussi vite ? Le brun souffla encore une bouffée de fumée, puis se leva et sortit de la pièce, laissant le chanteur seul avec ses pensées. Impossible, il avait beau tenter de se rappeler, il ne connaissait personne se nommant Lulubell. Lenalee poussa la porte de la chambre avant de la refermer derrière elle. Le rouquin était tellement perdu dans ses pensées qu'il ne s'aperçut de la présence de sa petite amie que lorsqu'elle déposa un baiser sur ses lèvres.
- Il y a quelque chose qui ne va pas ? questionna-t-elle en voyant son air perdu.
- Non, tout va bien.
- Tu es sûr ? insista la jeune femme, inquiète.
- Ça va, je te dis ! rit Lavi.
Un peu rassurée, la chinoise s'assit sur les genoux de son amant et l'embrassa doucement. Elle n'aimait pas le voir avec cette expression sur le visage. Elle l'embrassa encore. Là, c'était mieux.
oOo
- Je n'ai pas réussi à entrer. Ils ne m'ont que parlé à l'interphone, et m'ont raccroché au nez au bout de quelques secondes, fulmina Lulubell.
- C'est compréhensible, fit Road, un sourire mesquin aux lèvres. Après ces photos, ils n'ont sans doute pas envie de faire une nouvelle apparition dans la presse people. Au fait, tu as vu ce que m'a donné Tyki ? Regarde.
Soigneusement caché dans le bouton de la chemise de l'adolescente, un minuscule appareil photo était utilisable. Un grand sourire étira les lèvres de l'adolescente. Elle allait s'amuser comme une petite folle.
oOo
Tyki regarda encore une fois la photo. Il était vraiment mignon, ce garçon. Rien que de le regarder, ça lui donner envie de caresser sa peau blanche, embrasser ses lèvres fines. Apparemment, il était un ami proche des célébrités habitant la villa, mais lui-même n'était qu'un simple adolescent comme les autres. Le portugais jeta encore un coup d'œil à la photo, puis décrocha son téléphone.
- Allô ? Oui, c'est bien moi. Dans trois jours ? Parfait, tout sera prêt d'ici là.
Il raccrocha sans même dire 'au revoir', et alluma une cigarette en regardant sa montre. Il était trois heures de l'après-midi, il avait le temps d'aller faire un petit tour à la villa. Le portugais se leva, enfila sa veste, puis sortit dans la rue, appréciant la légère brise qui soufflait dans ses cheveux. Il marcha quelques temps avant d'arriver à destination. Il sonna. Personne ne répondit. Il sonna encore. Cette fois-ci, une voix parla dans l'interphone.
- Oui ? fit la voix à l'autre bout du fil.
- Je suis Tyki Mikk, le directeur du journal local. Puis-je entrer un instant ?
- Euh… oui, bien sûr, fit la voix après un moment d'hésitation.
Allen ouvrit la porte de la maison et laissa l'homme en face de lui pénétrer dans la villa. Le blandin mena l'invité jusqu'au salon et le fit s'asseoir, un peu gêné de recevoir le directeur alors que ses amis étaient absents. Tyki, lui, souriait. Ce garçon était vraiment mignon, avec ses traits fins et ses yeux argent. Il tira une cigarette de son paquet et la porta à ses lèvres plusieurs fois, admirant le beau visage de l'anglais. Il sourit en voyant ses fines lèvres remuer sensuellement.
- … vous ?
Tyki se redressa, tiré de ses pensées.
- Pardon ? demanda-t-il d'une voix polie.
- Je vous demandais ce qui vous amenait ici, répondit Allen, tendu.
- Eh bien, je serai peut être disposé à stopper la parution de mon journal jusqu'au prochain numéro.
Le blandin serra les dents. Évidemment, maintenant qu'il avait eut le temps de vendre son article à la presse people, que les textes et images avaient fait trois fois le tour de monde en étant traduit dans toutes les langues possibles et imaginables, il était disposé à arrêter son journal.
- Ce n'est pas à moi de discuter de ça avec vous, répondit gentiment Allen. Laissez-moi votre numéro de téléphone, et vous pourrez discuter avec mes amis.
- Je repasserai sans doute dans quelques jours.
Tyki écrasa sa cigarette dans un cendrier qui se trouvait là, se leva et suivit le jeune homme qui le raccompagnait jusqu'à la sortie. Dès que la porte fut fermée, un sourire presque carnassier apparut sur les lèvres du portugais.
