Je m'appelle Jack Frost et je suis un gardien. Comment je le sais ? C'est l'homme de la Lune qui me l'a dis, et quand l'homme de la Lune vous dis quelque chose, il faut y croire.
Point de vue ?
« Mon cœur, si fragile et si fort à la fois, bat à cent à l'heure à m'en déchirer la poitrine, beaucoup trop vite pour que ce soit normal. Beaucoup trop vite pour que la crainte qu'il ne me lâche soit assez forte. Car le cœur est bien un de nos organes les plus importants, aussi bien dans le cadre de notre physionomie que dans celui de nos sentiments, après tout il est synonyme de nos amours, de nos peines et de nos craintes. Je galope rapidement à travers les bois sombres, espérant désespérément m'en sortir, car si mon cœur me foudroie de l'intérieur ce n'est pas seulement à cause de l'effort surhumain avec lequel j'ai projeté mes jambes. Non, c'est aussi à cause de la peur.
Je suis poursuivis, encore et encore et les bruissements de leurs sabots m'effrayent si fort que je ne sais plus où aller ne me donnant même pas la peine de retrouver l'endroit où je me situe. En effet, même si mon instinct de survie s'est installé, mes sens se sont complètement mélangés et je me suis totalement perdue. Je baisse rapidement la tête, accélèrent le pas parce que je sais que leur seul but est ma mort. »
Je me levais en sursaut après une nouvelle nuit cauchemardeuse essayant désespérément de calmer les battements intenses de mon cœur. Je bu une gorgée d'eau sentant agréablement le liquide froid s'écouler le long de ma gorge avant d'essuyer d'un revers de main la sueur qui perlait mon front, les mauvais rêves qui me hantaient chaque nuits créaient dans mon esprit la terreur du sommeil.
Je posais mes pieds nus sur le parquet, et les faisaient glisser jusqu'à la fenêtre, observant une lumière argenté qui brillait par de là le ciel, me rassurant quelque peu. Mais ce n'était plus suffisant, sa lueur ne m'atteignait plus assez.
Je me posais dans mon lit, ramenant ainsi mes genoux contre moi, écartant mes cheveux châtain clairs d'un revers de main, avant de laisser mes yeux verts s'embuer de larmes. J'avais encore fini par craquer.
Point de vue Jack Frost
J'étais là, à parcourir le ciel, observant plusieurs enfant dormir et fixant le sable doré illuminer chaque parcelle du Monde. J'aurais pu rentrer chez moi rapidement, si je n'avais pas vu ce visage par la fenêtre, laissant une curiosité m'envahir, je m'étais posée devant elle, mais elle m'avait fixé d'un regard vide. Elle ne me voyait pas, après tout, son âge en était sans doute pour beaucoup.
Deux grands yeux verts, une chevelure châtains clairs retombant dans le milieu de son dos en quelques boucles, de jolies lèvres rosés... Elle n'avait pas de quoi se plaindre. Mais ce qui m'interpella fut surtout le moment où elle fondit en larme, et où je venais de me rendre compte d'une chose incroyable. Cette jeune fille était totalement vide. Il n'y avait rien dans son regard, pas de lumière de vie, pas d'étincelle de joie. C'était comme si elle était morte.
Point de vue ?
-Toi t'es encore fatiguée.
Je lui souris, et finis par me redresser, le cœur serré :
-C'est bientôt les vacances de Noël, plaçais-je avant de chantonner une musique hivernale.
Une jolie brune et un jeune homme aux cheveux noirs me placèrent une main sur la bouche pour m'empêcher de chanter, par peur de finir toute la journée avec une chanson affreuse dans la tête. Mais je continuais tout de même essayant de faire de mon mieux pour les embêter le plus longtemps possible, avant que nous partions tout les trois dans un énorme sourire. C'était mes deux meilleurs amis, la jeune fille était plus grande que moi, elle possédait deux grands yeux bleus et s'habillait dans un style plutôt gothique, quand au garçon, il avait des yeux bridés sombres, une peau légèrement mat et des lunettes sur le nez.
-Anna. Je te préviens. Je t'arrache la langue, s'exclama Myriam.
Je la lui tirais en signe de protestation et Loan finit par me donner une légère tape sur la tête.
Je fixais les deux adolescents et soupirais, me demandant quand diable allait-il se mettre ensemble, et je préparais déjà tout un plan machiavélique pour les foutre en couple. Tout ce qui me permettait de penser à autre chose serait parfait.
Mais je n'eus pas vraiment le temps de réfléchir plus longtemps que des mains entourèrent ma taille, et que des lèvres humides s'emparèrent des miennes. Je reculais, légèrement hébétée, mais me repris rapidement et souris doucement au grand jeune homme face à moi : des cheveux bruns, une peau bronzé, des yeux noirs et qui se nommait Nathan.
-Bonjour ma chérie.
Je lui souriais doucement. Je souriais toujours de toute façon.
Point de vue Jack Frost
C'est vraiment étonnent le lycée aujourd'hui, de mon temps ça n'existait carrément pas ! De toute façon je n'aurais probablement pas supporter ça bien longtemps, rester enfermé pendant des heures et des heures avec seulement 15 minutes de pauses !
J'avais juste voulu suivre cette fille là, juste voir pourquoi elle avait pleuré, après je repartirais. Mais pour l'instant, elle m'avait complètement largué, toujours à rire, à sourire, à parler. Décidément, elle m'intriguait de plus en plus...
Mais les cours m'ennuyaient tellement que je finis par sortir par la fenêtre qu'une de ses camarades de classe ouvrit pour aérer la salle pendant un mini pause. Toujours à parler de socialistes, communistes et autres. Vraiment long ce cour d'histoire, je ne pourrais supporter une heure de plus.
-Tombe la neige ! M'écriais-je en virevoltant dans les cieux.
De nombreux visages grimacèrent, d'autres s'illuminèrent, d'autres encore restèrent indifférents à la blancheur qui s'effondrait au sol.
Deux grands yeux verts se collèrent à la vitre, et je me figeais doucement, m'approchant d'elle, et je pu la voir. La lueur. La vie. Je ne pu m'empêcher de sourire, exécutant une pirouette dans les airs, elle aimait la neige ! Et elle paraissait tellement vivante, que même sans mon rendre compte, les flocons avaient doublés de volumes. Et l'extérieur c'était déjà transformé en un paysage paradisiaque au allure de conte de fée, mais la neige m'avait complètement échappée. Je n'avais qu'une chose en vue. Qu'une chose gravé dans mon regard bleuté. Un sourire.
Point de vue Anna
-Tombes la neige !
Je frissonnais et secouais la tête, comme à mon habitude, je paraissais à nouveau entendre des voix parcourir mon esprit, à croire que je devenais carrément folle.
Et puis mon regard s'était illuminé en observant les gros flocons s'écraser au sol. J'avais fini par agripper le bras de mon amie et l'avais obligé à regarder par la fenêtre.
-Regardes !
-Anna, rigola-t-elle, je n'arrive pas à croire que même à 17 ans, tu sois toujours émerveillée devant ça.
-Ça, rétorquai-je, c'est une des plus belle merveille du monde.
-Bien dis !
-Qu'est ce que t'as dis ? Demandais-je doucement.
-Je n'ai rien dis, plaça-t-elle en levant un sourcil.
-Oh, me figeais-je en observant les gens au alentour.
-Toujours des voix ? Me demanda-t-elle en chuchotant plus bas cette fois.
-Celle ci est différente de l'autre, murmurais-je.
-Ce soir, tu viens chez moi. Avec Loan.
Je haussais un sourcil en la dévisageant.
-Tu prends des affaires pour dormir évidement.
Loan était en classe de S, et habitait le village juste à côté du notre, quand à Myriam et moi, nous étions voisine et nous avions choisi d'aller en L. C'est pourquoi nous sortions souvent tout les trois.
-Je croyais, répondis-je, que tu voulais rester seule pour réviser.
-Peut-importe, soupira Myriam, nous allons faire du spiritisme !
Je la regardais de travers, mais elle me sourit et je levais les yeux au ciel, pourquoi fallait-elle qu'elle pense que je sois hantée ?
Point de vue Jack
-Bien dis ! M'étais-je exprimé.
Et je ne sais pourquoi, mais j'eus presque l'impression qu'elle venait de m'entendre, mais ce n'était que des balivernes, elle ne pouvait pas me comprendre, surtout avec l'âge qui nous séparait. Elle était trop âgée, ce n'était pas possible. Ce n'était pas possible.
Je pénétrais par une porte qui s'ouvrit dans la cour et décidais de fouiner les environs, me décidant cependant, après un cour instant à l'accompagner dans la cantine.
-Nathan ne manges pas avec nous ? Demanda l'asiatique à la jeune fille que je suivais.
Je la fixais entrain de secouer la tête et elle dirigea son regard vers un garçon brun qui riait avec une fille blonde et un groupe d'amis.
-Pourquoi j'ai toujours l'impression qu'il est plus heureux avec eux, avec elle, qu'avec moi ?
Je fronçais les sourcils et son visage se ferma, laissant ses yeux se vider à nouveau, et je me demandais si son malheur n'était pas du à ça. Mais je me résignais, quand je compris que ce n'était pas possible, la tristesse dans son regard était bien trop profonde, bien trop vieille pour que ce ne soit que ça.
Je fixais la blondasse en question et finit par courir vers elle, faisant apparaître une soudaine plaque de verre sur le sol dure. Elle se ramassa en beauté, s'écrasant sur le fesse et je ne pu m'empêcher de rire, accompagné d'Anna et de ses deux amis.
-Ça c'est ce qu'on appelle s'amuser ! M'écriais-je en la regardant essayé de se relever sans grande réussite.
-Ça c'est sur, répondit Anna en souriant.
Je la fixais en souriant doucement, avant de me figer, ne venait-elle pas de me répondre ?
-Qu'est ce qui est sur ? La questionna Myriam.
La jeune fille resta bouche bée avant de fixer Loan :
-Tu... tu n'as rien dis ?
-Rien du tout.
-Qu'as tu entendu ? S'avança Myriam.
-« Ça c'est ce qu'on appelle s'amuser »...
Je me figeais brusquement, c'était totalement impossible ! Comment avait-elle pu m'entendre alors qu'elle ne me voyait pas ? Comment pouvait-elle me comprendre alors qu'elle ne croyait pas en moi ? Ce n'était pas possible !
Point de vue Anna
Je fixais ma meilleure amie avec un air désespéré alors qu'elle commençait déjà à allumer toute sorte de bougie, accompagné d'encens et autres machination que je ne pris même pas la peine de regarder.
-Pourquoi je dois faire pars à ça moi ? Demanda soudainement Loan.
-Parce que, répondit Myriam, c'est comme ça.
Il soupira en se laissant tombé à côté de moi, ayant délaissé ses lunettes il paraissait beaucoup moins sérieux.
-Anna ?
Je levais les yeux vers lui, en le penchant la tête sur le côté pour le pousser à continuer.
-Toi et Nathan c'est pas trop ça hein ?
Je baissais le visage et haussais les épaules.
-De toute façon, rajouta Myriam, t'es trop bien pour ce type.
-Oh, je t'en pris, répondis-je en souriant, n'abuses pas.
-Elle a raison, soupira le brun à mes côtés, et puis vous ne parlez pas, vous ne riez pas.
-Même moi je m'ennuie, commenta la jeune fille.
-Et tu ne l'aimes pas, rajouta mon meilleur ami.
-Merde, rétorquais-je sans arguments, on n'est pas là pour parler de lui non ? Alors faisons ce truc que je puisse enfin savoir si je suis folle ou si il y a vraiment quelqu'un qui me hante.
Sur ce je me posais au centre, alors qu'ils s'installaient à côté, et je laissais Myriam commencer.
-Placer votre doigts sur le verre.
On s'exécutait, alors qu'elle traçait un cercle censé nous protéger et se joignit à nous mettant sa main sur le verre d'eau.
-Vous êtes prêt ?
-Ouais, répondis-je légèrement angoissée.
-Concentrez vous, ne pensez à rien. Si la réponse est oui, le verre devrait avoir un mouvement, surtout ne rompez pas le contact, laissez votre doigt sur le verre compris ?
Loan et moi nous regardions, avant de hocher la tête.
-Esprit, es tu là ?
Je fixais le verre d'eau avec intensité, pendant quelque secondes, mais il est vrai que rien ne se produisit sur l'instant. Jusqu'à ce que l'eau se mette soudainement à geler.
-Ne bougez pas votre main ! S'écria Myriam en voyant la terreur qui se lisait sur nos visages, et surtout, pas un mot.
De toute façon, il m'aurait été impossible de parler.
Un rire franc arriva jusqu'à mes oreilles, mais je compris en quelque instant, que je n'étais pas la seule à l'avoir entendu cette fois, puisque le visage de mes amis se peignirent de blanc.
-Bonjour esprit, commença Myriam.
Il n'y eut cependant aucune réponse, et je fixais la pièce avec inquiétude, je n'arrivais pas à croire que j'étais hanté !
-Nous voudrions savoir, pourquoi hantez vous Anna s'il vous plais ?
-Pourquoi je... la hante ?
-Depuis longtemps déjà, termina-t-elle.
-Depuis longtemps ? Répéta la voix.
-Depuis que je suis petite, plaçais-je sèchement.
-Cela ne fait que deux jours que je te suis... murmura-t-il.
Un silence régna dans la salle, et je me rendais compte que j'étais en faite folle. Géniale.
-Comment était l'autre voix ?
Je ne répondis pas tout de suite, laissant Myriam et Loan se tourner vers moi.
-Comment elle était !
Je sursautais alors qu'un vent glacial pénétra dans la pièce, éteignant sauvagement les lumières des bougie.
-Chaleureuse, répondis-je sans crainte, harmonieuse, une voix d'homme.
-Que disait-elle ?
-Elle me rassurait quand j'allais mal, et autre.
Il ne répondit pas, et j'ouvrais le sujet :
-Vous le connaissez ?
-Oui. Du moins je pense.
-Il me disait toujours de regarder la Lune, qu'il était là et qu'il veillait sur moi.
-Cela fait longtemps, Jack Frost.
Les deux adolescents se figèrent en entendant une deuxième voix apparaître, une voix froide, terrifiante, alors que je restais de marbre et Myriam décida qu'il était temps de couper le lien :
-Esprits nous vous remercions, mais nous devons rompre le lien, au revoir.
-Je pense que nous nous reverrons déjà, Anna Lita, plaça cette voix surprenante.
