Chapitre 1 : Départ et Cauchemar
Les rayons du soleil traversèrent les rideaux et une douce lumière se fit dans la chambre de Rose. En tant normal, la jeune sorcière aurait montré son mécontentement bruyamment en pestant et grognant. Elle détestait le soleil qui la réveillait, encore plus quand c'était l'été et qu'il se levait aux aurores.
Mais elle était bien éveillée, et ceux depuis plusieurs heures déjà.
La dernière fois qu'elle avait fait une nuit blanche avant sa rentrée à Poudlard remontait à cinq ans avant, lorsqu'elle n'était âgée que de douze ans et s'apprêtait à débuter sa première année. Cela lui semblait loin maintenant, ces angoisses d'enfant sur quelle maison elle allait atterrir, si la prof de potions étaient aussi horrible que James le disait, s'il y avait bien des monstres qui hantaient les couloirs pendant les pleines lunes…
Si Rose Weasley n'arrivait pas à fermer l'oeil, c'est qu'elle avait fait un cauchemar ; et un plutôt virulent vu l'état de sa chambre.
Elle soupira et maudit son sang empli de magie qui lui jouait de sales tours depuis sa plus tendre enfance ; comme tous les enfants nés après guerre, la jeune sorcière possédait des dons… Particuliers. Les enfants sorciers, avant d'avoir une baguette, ont en effet différentes capacités : voler, faire se déplacer les objets… Mais normalement ça s'arrêtent. Et bien pas pour la progéniture de ceux qui ont combattus Voldemort.
Des savants avaient compris la raison de ce développement phénoménal de pouvoir chez les jeunes sorciers : en étant détruits, les Hocruxes du Seigneur des Ténèbres ont imprégnés de leur sombre magie les êtres vivants présents autour d'eux.
"C'est comme la radioactivité Moldue ; le magie noire s'est imprimée dans notre ADN et notre sang ; en mettant au monde nos enfants, nous leur avons transmis ce surplus magique, ce qui leur donne des pouvoirs puissants. C'est proportionnel à l'exposition des Hocruxes ; ceux qui étaient au premier plan ont un taux de magie noire bien plus important, ce qui explique les capacités incroyables des descendants de ceux qui étaient présents à Poudlard le jour où Voldemort a été tué par Harry Potter" avait déclaré le Pr Greengrass-Malefoy.
Et vu que Ron et Hermione avaient détruits un Hocruxe chacun, Hugo et Rose se trouvaient avec des pouvoirs très sympa qui détruisent votre chambre en moins de deux.
Et encore, Hugo était chanceux ; ses pouvoirs étaient psychiques, il pouvait lire les pensées et les souvenirs de qui il voulait et il pouvait les projeter, à la manière d'un projecteur de cinéma. Rien que ça ! Ron utilisait souvent la magie de son fils pour savoir ce que sa fille avait fait quand il ne la voyait pas ; au cas où des vilains garçons aux esprits mal placés l'approcheraient trop près...
Rose, quant à elle, pouvait créer des tornades, tempêtes, orages et autres cyclones lorsqu'elle s'emportait. Le nombre d'arbres qu'elle avait déraciné au Terrier à cause des farces de James et Fred prouvaient qu'il ne fallait pas trop titiller la jeune Weasley, sous peine d'avoir la mort d'un chêne sur la conscience.
Tous les meubles étaient retournés dans la chambre de Rose ; les livres étaient tombés, sa valise défaite et son chat se planquait sous le lit en tremblant. Oui, son cauchemar avait sûrement du être terrifiant.
Mais elle ne s'en souvenait plus, et ça l'énervait grandement, au point de l'empêcher de se rendormir. Elle avait trituré son cerveau dans tous les sens, et tout ce qu'elle avait récupéré était un gros mal de tête. Et un rire ; un rire sadique, plein de folie, poussé par une femme sûrement bonne pour l'asile. Le genre de rire qui vous colle une frousse pas possible, vous fait frissonner des pieds à la tête et vous glace le sang.
Rose ferma les yeux, vaincue. Tant pis pour ce cauchemar débile, il fallait qu'elle dorme où elle aurait une tête d'enterrement pour sa rentrée. Et ça, c'était pas bon du tout ; elle était Rose Weasley bon sang ! Fille d'Auror et de Ministre, sorcière douée d'après ses professeurs, et surtout une des Maraudeuses ! Il fallait qu'elle soit prête, sa réputation en importait !
Elle leva les yeux au ciel en voyant la véhémence de ses pensées ; son manque de fatigue se faisait déjà sentir avec des idées farfelues, qu'elle laissait d'habitude à Lily et Sarroise.
L'adolescente sourit en repensant à ses amies ; Lucy, la calme de la bande qui venait d'être nommée préfète, Lily, sa foldingue de cousine toujours prête pour se fourrer dans des plans pas possible, Mélodie Londubat, la romantique du groupe toujours en train de noter des notes de musique quelque part, et Sarroise Finnegan, la rebelle fonceuse qui tenait compte du règlement autant que son statut de Maraudeuse l'autorisait (c'est à dire autant que James, Fred et Lysander qui passaient autant d'heures de cours que de colle).
Et oui, c'étaient les Maraudeurs qui "gouvernaient" Poudlard (ils étaient nombreux et dans toutes les maisons en même temps…); Teddy Lupin, Victoire, Roxanne, Alice Londubat, Mark Jordan, Nina et Leven Dubois, les plus âgés qui entamaient leur dernière année à Poudlard.
Lorcan et Lysander Scamender, Fred, James, Keith Dubois et Rebecca Jordan passaient en sixième année.
Albus, Rose, Lily, Sarroise, Lucy, Mélodie et Scorpius entraient en cinquième année.
Ensuite, il y avait Hugo, Frankie Londubat, Niall Finnegan et Luke Thomas en troisième année, mais ils faisaient rarement partis des plans de leurs aînés. Ils avaient les leurs.
Molly et Louis entraient première année. Ce serait la seule fois que tous les Weasley-Potter-Lupin seraient tous à Poudlard en même temps. Le château n'allait pas être tranquille, ça c'était sûr.
Même si l'idée de reprendre les cours enchantait Rose autant que de passer une nuit dans la forêt interdite, elle avait hâte de retrouver tout le monde, l'ambiance de la Grande Salle et de sa salle commune adorée, les nuits passées dans les cuisines à s'empiffrer, les pyjama party trimestrielles, les matchs de Quidditch, la bibliothèque, Hagrid…
Rose tourna la tête vers son réveil ; sept heures vingt-quatre. Dans six minutes, sa mère monterait à l'étage et serait catastrophée par l'état de la chambre de sa fille. Afin d'éviter une crise Granger-Weasley, l'adolescente rangea ses affaires en faisant le moins de bruit possible.
Cinq minutes et quarante secondes plus tard, elle entendit le grincement des marches. Elle se jeta sur sa couette et fit semblant de dormir.
- Rose, c'est l'heure ! Lève-toi ! dit Hermione en ouvrant grand les rideaux.
L'adolescente gémit et grogna en enlaçant son oreiller.
- Allez, allez, on y va dans moins d'une heure ! Il va y avoir du monde sur la route, et tu le sais très bien ! continua sa mère en soulevant la couette afin d'empêcher son aînée de se rendormir.
- Mamaaaaaan, pourquoi tant de haine envers ta fille préférée ?
- C'est la rentrée, il n'est pas question que vous rentriez dans le wagon alors qu'il est encore en marche comme l'année dernière !
Rose sourit en se rappelant l'incident de l'année passée ; à cause de bouchons catastrophiques, ils étaient arrivés avec un retard affligeant, et le train quittait le quai alors qu'ils passaient sur la plateforme neuf trois quart. Elle et son frère avait du sauter dans le wagon, en entrant avec un gros boum suivit d'un flot de jurons.
La jeune sorcière s'étira, puis alla dans la salle de bain et alluma la radio Moldue à fond ; le dernier tube de Paramore s'y déversa, et elle chanta en même tant qu'Hayley Williams, envoyant de la mousse partout. Elle s'enroula dans un peignoir confortable, puis descendit à l'étage inférieur. Son frère jouait à Angry Birds sur son portable pendant que son père lisait la Gazette des Sorciers, l'image du ministre de la magie bougeant en mimant son discours.
Rose adorait le contraste Moldu-Sorcier que sa mère avait instauré chez eux ; la télé trônait sur un meuble voisin à la cheminée, une elfe de maison (payée bien sûre !) venait chaque semaine mais les enfants devaient quand même passer l'aspirateur, un facteur et des hiboux passaient régulièrement, il y avait des photos en mouvement et des figées, de vieux grimoires côtoyant des tablettes dernier cri…
Certains de ses amis s'étonnaient de la capacité des deux enfants Granger-Weasley à pouvoir vivre dans les deux mondes sans distinction particulière. Elle, elle trouvait ça naturel ; et comme elle le répétait souvent, les Bizarr'Sister, c'est sympa certes, mais ça ne vaut pas les groupes Moldus !
En arrivant à proximité de son frère, elle arrêta de penser à son cauchemar et se concentra sur la tenue qu'elle allait porter et la joie qu'elle se faisait à l'idée de retrouver ses amis à Poudlard. Elle éloigna le rire dément qui l'avait hanté une bonne partie de la nuit. Le jeune Weasley avait la manie de lire dans les pensées des personnes qui l'entouraient sans s'en rendre compte. S'il voyait ce qui tracassait sa soeur, il allait en parler à leurs parents et ils se seraient inquiétés pour rien.
- Bonjour ! s'exclama-t-elle avec entrain.
Hugo ne leva même pas les yeux de son jeu, ses boucles brun-roux cachant son visage, alors que Ron regarda sa fille, les yeux pétillants.
Ca lui faisait toujours un petit choc quand il voyait sa Rosie-Chérie toute grande, belle et épanouie. Il a encore l'impression qu'elle a six ans et qu'elle porte des robes à froufrous en jouant au petits poneys.
- Bonjour ma chérie. Tu as bien dormi ?
- Non, j'ai rêvé qu'une énoooooooorme araignée velue me poursuivait. Et toi mon petit papa ? répondit l'adolescente en s'asseyant sur les genoux de son père.
Ce dernier devint livide et les deux jeunes Weasley éclatèrent de rire.
- Tu n'as pas honte de faire peur à ton vieux père comme ça ? Tu veux que j'ai un AVC et que je meurs, c'est ça ?
- Exactement ; comme ça, je pourrais sortir avec un garçon sans recevoir de Beuglante !
- Rose, tu m'en veux encore pour ça ? Mais Josh MacLuggen est un crétin, tu l'as toi même reconnu ! s'exaspéra Ron.
L'année passée, l'un des batteurs de Poufsouffle lui avait avoué qu'il la trouvait très mignonne et intelligente, et il lui avait demandé de l'accompagner à Pré-au-Lard, ce que Rose s'était empressée d'accepter ; Hugo (ce traître) en avait informé leur père, qui avait envoyé deux Beuglantes : une pour sa fille lui disant qu'à son âge, c'était trop tôt pour sortir avec un garçon, et une au pauvre MacLuggen, menaçant de l'envoyer à Askaban chez les Détraqueurs s'il ne laissait pas la jeune Weasley tranquille.
Cet évènement était resté dans les annales de Poudlard, tout comme la crise de nerfs de Rose et la Beuglante qu'elle envoya au bureau des Aurors où travaillaient son père et son oncle Harry.
Son oncle Georges l'avait d'ailleurs félicité, son sort d'amplification avait si bien marché que tout le Ministère avait entendu la réprimande.
- Rose, dépêche-toi s'il te plait ; il est fort possible qu'il y ait des embouteillages, et pas question que vous soyez encore en retard ! Allez ! ordonna Hermione en attachant ses cheveux rebelles en un chignon.
En voyant sa femme se dépatouiller avec sa crinière folle, il lui murmura à l'oreille :
- Tu peux les laisser comme ça mon amour, ça nous rappellera le bon vieux temps.
Rose et Hugo virent leur mère rosir légèrement, puis dire d'une voix qu'elle voulait détachée :
- Moui, pourquoi pas… Après tout, nous sommes dimanche, on ne travaille pas !
Ron eut un sourire victorieux et embrassa Hermione dans le cou, la faisant sourire.
Hugo leva les yeux au ciel et retourna à ses pigeons, pendant que Rose était attendrie devant l'affection que ses parents se portaient l'un l'autre. Après presque seize ans de mariage, ils s'aimaient comme au premier jour. Une pointe d'envie naquit dans le coeur de la jeune fille ; elle aussi, elle voulait qu'on la regarde comme ça, qu'on prenne soin d'elle, qu'on la serre dans ses bras…
"Patience ma grande, pensa-t-elle, toi aussi tu connaîtras ça. Ne précipite pas les choses."
Elle monta à l'étage et finit sa valise en y fourrant les grimoires et livres qui y manquaient, son journal, des affaires en plus et sa robe de Quidditch qui venait d'être repassée.
Depuis deux ans, elle faisait partie de l'équipe de Gryffondor ; Roxanne était la capitaine et l'une des poursuiveuses, James et Lysander les batteurs, Fred le gardien, Lily et elle-même étaient les deux autres poursuiveuses et Albus l'Attrapeur.
Elle emballa consciencieusement son Nimbus 3000, puis s'habilla.
Vu que ça risquait d'être l'une des dernière fois avant un bout de temps où elle n'allait pas être obligée de porter son uniforme, elle enfila sa tenue préférée : un large tee-shirt avec le logo de Paramore, une veste en cuir cloutée et un slim noir avec sa paire de Doc Marteens montantes bordeaux.
Hermione ne comprenaient absolument pas le gout de sa fille pour le cuir, les clous, les croix et autres signes rock. Encore moins ses chaussures, toutes plus militaires ou compensées les unes que les autres.
Elle regarda son épaisse chevelure de feu bouclée, et renonça à les lisser comme elle l'avait initialement prévu. Rose se contenta de les coiffer et mit juste du mascara. Le pot de peinture, c'est pas son truc.
L'adolescente allait sortir, lorsqu'un grattement sous son lit l'en empêcha ; son chat. Elle l'avait complètement oublié.
Dix minutes plus tard, la sorcière avait mis Wizzy dans sa cage après des efforts que même un match de Quidditch ne lui demandait pas. C'est dingue ce qu'une boule de poil crème toute mimi à l'ordinaire peut devenir complètement enragée quand vous voulez la rentrer dans sa boiboite de transports.
- ROSE WEASLEY ! SI TU NE VEUX PAS ALLER A POUDLARD EN STOP, TU DESCENDS TOUT DE SUITE ! l'appela son père, depuis l'étage inférieur.
- J'ARRIVE !
Elle glissa sur la rambarde de l'escalier et atterrit avec la grâce d'un pachyderme.
- C'est de la faute de Boule de poil complètement frappée. se défendit-elle. Et même si j'avais raté le Poudlard Express, j'aurais prit la moto de Sirius Black. Papi Arthur a fini de la réparer.
- Et tu l'aurais conduite ? s'amusa sa mère.
- Bah oui, James m'a montré comment faire.
- Plus ça va, plus il fait des bêtises lui. pesta Hermione. Attention Rose, pas question que ton cousin, aussi génial et sympathique qu'il puisse-t-être, t'entraîne dans ses combinaisons foireuses.
- Ne t'inquiète pas ma petite maman, le jour où Rose Weasley aura une retenue n'est pas prêt d'arriver ! ricana Hugo.
- Allez mauvaise troupe, on y va ! s'exclama Ron en prenant les valises de ses enfants.
Lily se laissait bercer par la radio, sa tête reposant sur la vitre. Elle se forçait à rester éveillée, même si la nuit qu'elle avait passée avait été plus qu'agité. Dès que la jeune fille fermait les paupières, des yeux rouges apparaissaient, une lueur démente dansant dans les iris écarlates. Elle avait fait un cauchemar cette nuit, ça, elle en était sûre. Mais impossible de remettre le doigt dessus. C'était comme si son cerveau refusait de se souvenir de ce rêve. Et ça énervait grandement la fille du Survivant.
- C'est encore loin ? demanda James, pour la centième fois depuis leur départ.
- C'est dingue qu'un garçon de seize ans puisse avoir la même patience qu'un gamin qui en a six. railla Albus, en envoyant son sms.
Les deux garçons commencèrent à se donner des coups, bousculant Lily qui se mit à râler.
- ON SE CALME ! hurla Ginny. Vous aurez tout le temps de vous chamailler quand vous serez au château !
- Chérie, ne les pousse pas à la violence. Je ne veux pas retourner à Poudlard parce que notre chère fille a encore brisé le nez d'une de ses camarades. ricana Harry en engageant un virage.
- Mais elle l'avait mérité ! tempêta Lily. Aurora Smith n'est qu'une salo…
- TETE ! crièrent James et Albus en donnant une tape sur la tête de leur petite soeur.
Devant les airs perplexes de leurs parents, James expliqua :
- Quand l'un d'entre nous dit un gros mot, on lui donne une tape sur la tête. C'est pour nous empêcher d'être trop vulgaire !
- Qui a eut une idée aussi idiote ? demanda Harry.
- Tatie Audrey. répondit Albus en envoyant encore un message.
- Evidemment. grogna Ginny, qui ne supportait pas sa belle-soeur.
- Al, à qui t'envois des messages depuis tout à l'heure ? questionna Lily, en lisant par-dessus l'épaule de son frère.
- Ca te regarde ? s'exclama Albus, en tapant encore sur son clavier.
- Rooooooh, Albus-l'éternel-célibataire a une petite amie ! ricana James en ébouriffant les cheveux de son petit frère.
Lily sourit. Elle était ravie de voir qu'il avait de la compagnie féminine ; d'ailleurs, elle n'avait jamais compris son surnom d"éternel célibataire" ; son frère était beau avec ses yeux verts, ses cheveux noirs de jais éternellement ébouriffés, et il avait grandit et pris des muscles durant l'été. Il était la quasi-copie conforme de leur père. Parfois, la jeune sorcière souhaitait ressembler d'avantages à Albus qu'à James, mais le sort avait voulu que le plus vieux et la plus jeune des Potter soit quasiment semblables : même cheveux auburn avec des reflets cuivrés, les même yeux que leur mère et un visage mélangeant les traits de leurs deux parents. James était le seul à porter des lunettes.
- Ce n'est pas ma petite amie, c'est juste une fille qu'on à rencontré pendant les vacances, c'est une amie quoi ! répondit le plus jeune des Potter, ses joues rougissant plus il se justifiait.
- La petite blonde BAB ? interrogea James.
- BAB ? s'exclamèrent Ginny et Harry, curieux.
- Bonne à baiser. répondirent les trois adolescents en même temps.
Ils ne tinrent pas compte de la figure scandalisée de leur mère ou de l'air hilare de leur père et continuèrent :
- Mais non ! Et puis, comment tu peux dire si elle est BAB… s'insurgea Albus.
- Ne change pas de sujet frangin ; oh non, ne me dit pas que c'est la brunette chaude comme la braise, Angelica, ou un truc dans le genre…
- Veronica. reprit le sorcier aux yeux verts.
- Alors c'est elle hein ! Petit cachottier ! s'écria Lily en tapant des mains.
Albus éteignit son portable et Ginny déclara pendant qu'Harry coupait le moteur :
- Nous sommes arrivés !
Les Weasley-Granger arrivèrent en face de la plate-forme neuf trois quart.
Rose passa la première, accompagnée de son père.
Hermione posa une main sur l'épaule de son fils et ils passèrent à leur tour. Ils furent accueillis par un panache de fumée que la locomotive écarlate crachait sans s'arrêter. A travers cette brume si familière, Hugo distingua sa famille et ses amis : les Delacour-Weasley furent les premiers qu'il reconnut. Il faut dire qu'il était dur de rater deux demi-vélanes aussi belles que sa tante et sa cousine : les cheveux blond dorés de Victoire encadraient son visage si similaire à celui de sa mère, mais en revanche elle avait les yeux bleu de son père Bill, qui se tenait à côté en bavardant avec Georges.
Ce dernier tenait sa femme, Angelina, serrée contre lui. Il ne vit pas Roxanne, qui était pourtant dure à rater avec ses cheveux frisés qui formait un halo constant autour de son visage. Elle devait être avec avec son petit ami Mark Jordan. Fred quand à lui draguait une bande de Poufsouffle pleine d'hormones qui pouffaient dès qu'il ouvrait la bouche. Son cousin était un incorrigible séducteur à qui le râteau ne faisait pas peur. Il faut dire que ses yeux et cheveux noirs charbon charmait plus d'une sorcière, sans compter son humour légendaire.
Lysander et Lorcan Scamender se tenaient à ses côtés, le premier très attentifs à l'attention que ces demoiselles leurs accordaient, le second perdu dans ses pensées, comme à son habitude. Sur le plan du physique, la seule choses qui différenciaient les jumeaux était la couleur de leurs yeux : fauves pour Lysander et bleu clair pour Lorcan. Sinon, ils étaient similaires ; même carrure athlétique, cheveux bouclés couleur miel et visage angélique. Au niveau de leurs personnalité en revanche, ils étaient complétement opposés. alors que Lysander était un Gryffondor extraverti, séducteur et sarcastique, Lorcan était un Serdaigle calme (ce qui lui avait vaut d'être le préfet cette année), rêveur et toujours en train de griffonner des esquisses sur ses parchemins.
Un peu plus loin, il vit son oncle Percy et sa tante Audrey en train d'assommer leurs filles avec de multiples conseils et autre défenses, tout en félicitant leur aînée, Lucy, qui venait d'être nommée préfète de Serdaigle. Elle faisait tout son possible pour les écouter sans broncher, mais ses yeux vert d'eau cherchaient dans la foule quelconque personne à saluer afin d'échapper à ce calvaire. Elle tripotait ses cheveux caramels en jetant des regard un peu partout. Elle attendait visiblement Rose, qui ne l'avait pas encore aperçue.
Molly, la cadette, s'ennuyait ferme et ne s'en cachait pas. Ses yeux bruns regardaient Louis qui discutaient plus loin avec envie. N'y tenant plus, elle partit dans la direction de son cousin, son carré roux partant dans tous les sens, Louis lui faisant signe de se dépêcher d'avantages.
Le jeune sorcier ressemblait en tout point à sa soeur aînée, qui avait rejoint Alice Londubat et Teddy.
Alice était une grande brune plutôt maigre ayant un faible pour les percings, comme le prouvaient ceux qu'elle avait sur la lèvre, l'arcade sourcilière, le nombril, la nuque et la langue. Ses yeux verts étaient soulignés d'un épais trait de khôl noir, tranchant avec la blancheur de sa peau. Teddy semblait de bonne humeur car ses cheveux étaient turquoise, ce qui était bon signe pour le jeune Lupin. Victoire le dévorait littéralement des yeux, ce dont il ne semblait pas remarquer du tout.
Depuis qu'elle était toute petite, la demi-vélane vouait un amour passionné par Teddy, sans jamais que ce dernier ne se doute de rien. Mais au grand damne de la jolie blonde, elle n'était pas la seule à convoiter les yeux noirs et les bras musclés du Transfomage.
A côté de sa soeur, Hugo vit Mélodie Londubat, l'une des meilleures amies de sa soeur, écouter la conversation des plus âgés, se balançant sur ses babies jaune poussin. Ce qui faisait la jeune Londubat du lot était son style baby-doll et ses épaisses anglaises châtains et ses yeux vairons : un d'un bleu presque blanc et l'autre d'un noisette chatoyant. Elle tourna son visage et salua Hugo, puis donna un petit coup à sa petite soeur, Frankie, qui semblait stressée.
Frankie Londubat était la meilleure amie d'Hugo, et il s'approcha d'elle avec un large sourire. La sorcière rougit de tout son visage rond et le salua d'une petite voix, ses yeux verts s'écarquillant démesurément. Elle remit machinalement sa frange châtain avant de lui sourire timidement.
- Tu as vu les autres ? demanda-t-il.
- Oui, Niall est avec sa famille en train de saluer les Potter. Luke est avec eux je crois.
Hugo y alla et vit son cousin Albus qui discutait avec Mr Finnegan, James qui allait vers Fred et Lily qui courrait dans les bras de de Rose.
Niall, son deuxième meilleur ami aussi blond que lui était brun, rejoignit le jeune Weasley et ils entamèrent une discussion passionnée sur le nouveau joueur de l'équipe des Canons de Chundley. Luke les rejoint, ravi de les revoir.
Ils entendirent un cri strident qui leur vrilla les tympans : Sarroise Finnegan fonçait en direction de Lily et Rose, Mélodie et Lucy sur les talons.
Les cinq filles rentrèrent en collision en même temps, riant aux éclats. Hugo pensait régulièrement que le dicton "les opposés s'attirent" avait été fait pour elle, même vestimentairement parlant : sa soeur et son style grunge rock, Lily qui affectionnait les tenues mêlant BCBG et street, Lucy qui portait du pastel et des coupes sages, Mélodie la baby-doll et Sarroise qui aimait être le centre de l'attention, même dans ses vêtements : elle affectionnait le fluo, les larges tee-shirt lacéré, les mitaines et chaussettes multicolores et elle se teignait régulièrement les cheveux : aujourd'hui, elle avait des mèches vertes qui se perdait dans sa crinière frisée blonde.
Les filles se séparèrent, et Rose se jeta sur Albus, le serrant de toutes ses forces.
Depuis leur plus jeune âge, ces deux là passaient leur temps ensemble. N'importe quelle personne qui ne les connaissait pas aurait juré qu'ils étaient soit ensemble (ce qui les faisaient mourir de rire) soit frères et soeurs (ils se considéraient comme tel). Hugo sonda sa soeur et son cousin et vit à quel point ils étaient heureux de se retrouver, ce qui le fit sourire.
Scorpius se massa les tempes en maudissant pour la énième fois ce cauchemar qu'il avait fait cette nuit. Impossible de se souvenir de quoi il s'agissait ; la seule chose qui l'avait marqué était une clairière éclairée par du feu magique, entourée de sapins secoués par des vents violents. Il avait du se passer quelque chose à cet endroit, mais quoi ? Même en se concentrant de toutes ses forces, rien ne jaillissait à part cette drôle de clairière.
- Mr est sûr qu'il ne veut pas d'un antidote pour son mal de tête ? avait couiné Linty, leur elfe de maison.
- Ne t'inquiète pas, ça ira, ne te dérange pas pour moi. avait répondu le jeune Malfoy.
- Oooh, mais Mr ne gêne absolument pas Linty ! Linty vit pour servir la noble famille des Malfoy !
- Tu es payée, misérable chose. avait grincé Lucius Malfoy. Il ne manquerait plus que nous te gênions !
- Père ! Je ne vous permet pas d'être aussi impoli envers notre elfe ! avait grondé Drago, pendant qu'Astoria avait rassuré la jeune domestique.
Scorpius était parti en trombes, saluant juste sa grand-mère et Linty, en oubliant volontairement son agaçant grand-père et ses principes de sang-pur.
Pendant le trajet, le jeune sorcier n'arrivait pas à penser à autre chose que son cauchemar ; il faillit laisser sa chouette, Cassiopée, chez lui. Les Malfoy arrivèrent la gare avec un quart d'heure d'avance. Blaise Zabini, sa femme Méloria et leurs deux enfants Cassidy et Zachariah étaient déjà là. Scorpius s'empressa de saluer son parrain et ses deux amis d'enfance. Tous les trois étaient à Serpentard, et s'entendaient très bien avec les trois autres maisons de l'école, à quelques accrocs près ; James Potter et Zach ne se supportaient plus pour une histoire de fille (Le Serpentard était sortit avec celle sur qui le Gryffondor avait des vues), mais sinon tout allait bien. Scorpius était très proche des Maraudeurs, dont il faisait parti : il Albus était son meilleur ami, et il s'entendait très bien avec Rose.
Ah Rose… Pour une raison qu'il redoutait, son coeur battait un peu plus vite en sa présence. La jolie rousse ne le laissait pas de marbre, ça il s'en était rendu compte quand ce sale veracrasse de MacLuggen avait demandé à la jeune Weasley de l'accompagner à Pré-au-Lard. Scorpius avait frisé l'AVC en les voyant déambuler main dans la main dans le village sorcier. Il avait béni Mr Weasley de leur avoir envoyer des Beuglantes qui avaient eut pour effet d'effrayer Josh et ses mains baladeuses de Rosie (son capitale sympathie pour l'Auror avait grimpé en flèche ce jour là). Mais le sorcier blond n'était pas sûr que ce fut de l'amour qu'il ressentait. De l'attirance ? Car ça c'était sûr, Rose Weasley était attirante : ses yeux bleu océan, ses joues pleines de tâches de rousseur et de fossettes, sa cascade de boucles d'un roux si foncé, elle était mince sans être cadavérique, grande sans en être immense… Elle était courageuse, certes un peu Miss-je-sais-tout, et le plus important aux yeux de Scorpius : elle ne jugeait pas à cause d'un nom de famille, d'une réputation… C'est la première amie qu'il avait eut en dehors de ceux de sa maison. C'est pour ça qu'il ressentait de l'affection pour elle, se raisonnait-il : il tenait à elle car elle lui était une amie chère, et il ne doutait pas que ce fut pareil du côté de la rousse. Ils étaient amis. Et c'était très bien comme ça.
Mais alors pourquoi, quand elle était apparue sur le quai, il n'avait pas pu la lâcher du regard ? Les Malfoy et les Zabini se tenaient volontairement en retrait et étaient les plus discrets possible, si bien que Rose n'avait pas vu Scorpius tout de suite. Ses amies et cousines s'étaient d'abord précipitées sur elle, puis ce furent Albus, James, les jumeaux Scamender, Fred, Victoire, Alice, Teddy, et enfin elle tourna la tête vers lui.
- Scorp', youhou, allô la lune, ici la terre ! s'était exclamée Cassidy en claquant des doigts sous les yeux de son ami. Je déteste qu'on m'ignore ! Alors regarde-moi ! avait-elle ordonné.
Cassidy avait un peu de sang de sirène dans le sang, ce qui expliquait qu'il était difficile de ne pas l'écouter quand elle le demandait. Scorpius tourna la tête en grognant et regarda son amie droit dans ses yeux verts. Ils tinrent dans cette position quelques secondes avant que Cassidy éclate de rire en faisant voler ses boucles noires.
- Je me demande ce qui peut retenir autant ton attention chez nos Gryffondor préférés. demanda-t-elle, un sourire narquois sur les lèvres.
La jeune Zabini avait tourné la tête et avait vu celle que son blondinet d'ami se retenait de dévorer du regard.
- Hum, hum, Rose Weaslette hein ? ricana-t-elle.
- C'est juste une amie. répondit distraitement Malfoy.
Rose s'avança vers lui, et une fois arrivée assez prêt elle le prit dans ses bras et s'écria :
- Scorp' ! Je suis TROP contente de te revoir !
Il la serra doucement et elle lui déposa un bisou sur la joue, les siennes rosies par l'excitation de toutes ces retrouvailles. Elle salua Cassidy et Zach, leur demanda s'ils avaient passé de bonnes vacances, puis elle se tourna vers les Malfoy et leur serra la main, puis échangea quelques banalités, jusqu'à ce qu'Astoria dit d'une voix pleine de malice :
- D'ailleurs, merci pour la lettre pour Scorpius ; elle nous a beaucoup plue !
- Et nous a sauvé la mise ! renchérit Drago, le sourire aux lèvres.
Rose les regarda avec incompréhension, puis Scorpius lui expliqua, se retenant de rire :
- Nous l'avons reçu lors d'un diner avec mes grands-parents, où mon cher papi me barbait à coup de "ce n'est pas bien de traîner avec des Gryffondor, et blablabla", et la lettre est arrivée, je l'ai ouverte et grâce à ton sort, tout le contenu a été lu à voix haute, nous faisant avoir une crise de rire devant l'air indigné de Lucius. Refaites-ça quand vous voulez, les lettres Potter-Weasley sont les bienvenues !
- Oh, je suis désolée, je ne savais pas qu'elle allait arriver dans ces conditions ! rougit la rousse.
- Mais il n'y a pas de problèmes ! ria Drago. Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu père aussi énervé, ça valait le détour.
L'anniversaire de Scorpius étant au mois d'aout, Albus et Rose avait pensé que ça lui ferait plaisir de recevoir quelque chose de spécial, alors ils avaient enchantés une lettre pour qu'elle lise à voix haute son contenu avec les voix de ceux qui l'avaient rédigée. Mais tous les Potter-Weasley les avaient interrompus durant la rédaction, donc la missive magique était pleine de réflexions, de blagues ponctuées de joyeux anniversaires et de rire, accompagnés de photos que Lucy et Hugo avaient prises durant les vacances.
Scorpius avait été tellement touché par le cadeau de ses amis qu'il avait gardé le sourire aux lèvres pendant deux semaines.
Rose eut un sourire gêné, puis s'exclama en voyant l'heure :
- Zut ! Le train ne va pas tarder à démarrer ! Si je ne dis pas au revoir maintenant, papa me boudera au moins jusqu'à Pâques ! Au revoir !
Et la rousse s'élança en direction de sa famille, faisant un signe d'adieu aux Malfoy.
Scorpius la suivit du regard en souriant franchement. Astoria et Cassidy se regardèrent, amusées ; le jeune Malfoy les remarqua pouffer et leva les yeux au ciel, salua sa famille et monta dans le Poudlard Express.
