Crédits:
Il s'agit d'une traduction de la fic de L.S. Wasp intitulée Last On Earth. L'univers et les personnages appartiennent aux créateurs de la série The Walking Dead. Le personnage original et l'intrigue de cette histoire appartiennent à leur auteure, L.S. Wasp.
Remerciements:
Je ne peux décemment pas commencer cette traduction sans remercier L.S. Wasp qui a aimablement accepté que je traduise son histoire. Le lien vers son profil d'auteure et vers la fic originale se trouvent dans mes favoris.
Note de la traductrice:
Comme c'est une histoire qui a été écrite il y a un certain temps déjà, une petite remise en contexte est peut-être nécessaire. Cette fic a été publiée en anglais au milieu de la diffusion de la seconde saison de la série. Elle débute donc après la découverte de Sophia dans la grange. Tous les événements postérieurs à cet épisode ne figurent pas dans cette histoire.
Aux lecteurs de mon autre traduction, La Belle et le Rebelle, je vous rassure, je ne l'abandonne pas. J'ai simplement besoin de me changer un peu les idées avec une nouvelle traduction. Mais je continue l'ancienne en parallèle.
Dernier sur Terre
Chapitre 1
Daryl fonçait sur la route sur sa moto. La froideur du vent était comme des piques et des aiguilles sur son visage. Il savait qu'avec l'hiver pratiquement sur lui il aurait besoin de trouver une sorte d'abri permanent. Au moins tant que le temps froid subsistait. Il avait dérivé d'un endroit à un autre, jamais satisfait de rester en place pendant un certain temps. Plus longtemps il restait à un endroit, plus les souvenirs le rattrapaient. Daryl prenait la fuite comme il l'avait toujours fait, se retirant de tout ce qui impliquait des sentiments. C'était la seule manière dont il savait exister.
Cela avait fait trois mois depuis qu'il avait quitté le groupe. Il n'avait pas voyagé trop loin d'eux. Au départ, il avait caressé l'idée de retourner mais à chaque fois qu'il essayait de se diriger dans cette direction il ressentait une douleur abrutissante dans sa poitrine. Finalement, il avait accepté le fait qu'il ne pouvait pas revenir. Ça n'avait aucun intérêt. Tout ce que ça ferait, ce serait de lui rappeler à quel point il avait échoué. Ce jour à la grange était gravé dans son esprit. Tous les sons et et toutes les odeurs de ce jour-là, et bien sûr ce qu'il avait vu, seraient toujours en lui. Mais ces créatures n'étaient pas humaines. C'étaient des monstres, et une petite fille pour laquelle il s'était tant battu, qu'il n'avait jamais abandonnée, avait été détruite par l'un d'eux. Il ne voulait plus penser à ce jour-là, mais peu importe à quel point il essayait, il retrouvait souvent son esprit vagabonder vers là.
S'il fermait les yeux et qu'il se concentrait, il pouvait toujours sentir Carol dans ses bras ce jour-là, sanglotant incontrôlablement. Il avait voulu pleurer avec elle, mais il avait ravalé ses larmes. Il ne méritait pas de pleurer pour Sophia peu importe à quel point il l'avait voulu. Il avait promis de la ramener à Carol, une promesse en laquelle il avait cru de tout cœur. Il aurait dû être plus malin et savoir que ça n'avait aucun sens d'espérer. Il avait vécu toute sa vie sans espoir. Ce qui lui avait fait commencer à y croire alors il ne le saurait peut-être jamais, mais il se rendait maintenant compte qu'il avait eu tort de le faire. Sa vie avait été remplie de promesses de gens qui ne les tenaient jamais. Il avait fait vœu à un jeune âge de ne jamais faire une promesse qu'il ne pouvait pas tenir. Il avait même failli à ça, il avait même failli à lui-même.
Carol l'avait supplié de ne pas partir, elle avait même sangloté que ce n'était pas de sa faute. Elle l'avait prié de rester « … Je ne peux pas te perdre aussi… ». Elle avait pleuré. « J'ai besoin de toi, le groupe a besoin de toi… » Elle lui avait dit encore et encore. Il n'avait pas voulu l'entendre. Il n'avait pas pu supporter l'expression de son visage, de ses yeux et y voir la perte de Sophia chaque jour. La perte qu'il y avait mise. Carol avait été la première personne à le traiter comme s'il valait quelque chose. Il savait qu'elle n'admettrait jamais à quel point elle s'était trompée.
« Daryl… s'il-te-plait… je ne peux pas te perdre aussi. Tu dois rester ! » Carol avait poursuivi Daryl alors qu'il était allé faire ses bagages. Il avait dit au groupe qu'il en avait fini, qu'il ne pouvait pas rester avec eux plus longtemps. Il avait d'autres choses à faire. Peut-être qu'il essaierait de retrouver Merle. Il n'était pas sûr, mais il savait qu'il devait s'éloigner d'eux tous.
« Daryl, ce n'est pas nécessaire, tu n'as pas à partir. On doit rester tous ensemble en groupe. On a tous besoin les uns des autres. Ce n'est particulièrement pas le moment pour t'enfuir seul» lui avait dit Rick.
« J'ai besoin d'que dalle de vous ! » lui avait rétorqué Daryl, courroucé. « Et ça vaut pour vous tous ! J'ai b'soin d'que dalle de personne. Ce qu'j'ai b'soin c'est d'être loin d'vous tous ! » avait aboyé Daryl.
« Daryl… s'il-te-plait… ne me quitte pas non plus ! Je ne peux pas le supporter ! » avait pleuré Carol alors qu'elle l'avait enveloppé de ses bras dans une tentative désespérée de l'empêcher de partir. Elle l'avait serré si fort qu'il n'avait presque plus pu respirer. Il avait senti tout son corps rejeter son attouchement. Ca lui faisait physiquement mal qu'elle le serre. Il avait craint pendant un instant qu'il ne se brise simplement et qu'il ne devienne une épave s'apitoyant sur lui-même dans ses bras. Il avait juste voulu la serrer aussi et pleurer. Il avait étroitement agrippée par les bras et l'avait dégagée.
« DEGAGE ! FAUT QU'T'ARRETES ! JE PEUX PAS… TOI… FOUS-MOI LA PAIX ! » avait hurlé Daryl à Carol. Il lui avait tourné le dos et tout ce qu'il put entendre après ça avait été le bruyant battement de son propre cœur. Il devait partir. Il ne pouvait pas faire face à Carol un jour de plus, pas après tout ça.
Carol s'était effondrée au sol et avait sangloté. Lori avait accouru vers elle pour la réconforter. « T'es un trou de cul Daryl ! Comment peux-tu être si cruel ? » lui avait demandé Lori.
« Tant mieux alors ! Vous s'rez tous contents quand j'serai parti ! » avait répondu Daryl. Il finit de rassembler ses affaires et les empaqueta sur sa moto.
Rick l'avait approché et avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit, Daryl l'avait interrompu. « Recommence pas tes conneries avec moi ! Ça marchera pas ! »
« Tu sais ce qu'on en pense Daryl, je ne vais rien dire d'autre à ce sujet-là. Mais si c'est ce que tu décides de faire, alors voilà. » Rick avait tendu un fusil à Daryl.
« Pourquoi tu m'donnes ça, bordel ? J't'ai dit que j'avais b'soin de rien d'vous ! » Daryl secoua la tête à l'idée de prendre quoi que ce soit au groupe.
« Je ne vais pas accepter que tu refuses ça Daryl. Tu le prends, je sais que tu es capable de très bien te défendre avec cette arbalète, mais on ne sait jamais quand on peut en avoir besoin.» Rick se tenait toujours là avec le bras tendu tenant le fusil.
Daryl avait regardé Rick en silence, puis avait regardé le fusil. Il savait qu'il devrait le prendre, Rick avait raison. Plus il était armé, mieux il survivrait seul. « Très bien… » avait marmonné Daryl tandis qu'il avait arraché le fusil à Rick.
Daryl s'extirpa de tout cela, il avait rejoué ce jour-là dans son esprit encore et encore et ça n'avait aucun intérêt de continuer à faire ça. Daryl se reconcentra sur la route juste à temps pour voir un cerf courir devant lui, directement en travers son chemin. Daryl fit une embardée pour éviter de lui rentrer dedans avec la moto et il contre-braqua un peu trop. Dès qu'il le fit, il sut qu'il était en danger.
« Espèce de gros con ! » pensa Daryl pour lui-même alors que la moto se penchait trop vers la droite, le jetant violemment sur le béton. Bien que cela prit une fraction de seconde, Daryl se sentit tomber au ralenti. Il glissa le long de la route et, à un certain point, sa tête frappa le pavé. Tout devint noir.
