Bonjour à tous ! Je n'ai pas terminé encore Collision, mais j'ai décidé de poster tout de même cette fiction, qui dort dans mon ordinateur depuis plus de 2 ans.

Petites choses à savoir :

1. elle est écrite en entier, et elle fera 8 chapitres,

2. je l'aime beaucoup,

3. les thèmes principaux seront amour et aventure, et seront tous les deux respectés.

Chapitre 1 - Black is back.

Plongée dans mon roman d'horreur « Le Basilic de Godric's Holow », j'écoute à peine Josépine Sinclair et Marlee Jones déblatérer leurs idioties habituelles.

Non, c'est faux, je les espionne honteusement. C'est un peu mon journal à sensation, mon magazine à potins.

- Sérieusement, Jo, déclare Marlee Jones, si tu veux que votre relation évolue, il faut que tu sois direct ! Sirius Black n'est pas le genre d'homme avec lequel tu peux te permettre d'être subtil.

- Mais déjà, comment définir notre relation actuelle ? Je ne sais pas où on en est, se lamente Josépine Sinclair. Je ne sais pas du tout où on en est.

Pourquoi se poser des questions, sérieusement ? Joséphine est la sex-friend de Sirius. Ou Sirius est le sex-friend de Joséphine, comme vous voulez. Il n'y a pas vraiment plus de questions que cela à se poser.

- Tu peux répèter, Wallis ? s'exclame Jones.

Wallis, Wallis… Hum mais à qui parle-t-elle ? Ah bah moi, Faith Wallis. J'ai encore du dire tout haut ce que je pensais tout bas. Un vilain défaut. Non, je déconne, c'est ma plus grande qualité.

- Je disais que Sinclair est la sex-friend de Black, répété-je donc ingénument.

Oui, je suis comme ça, j'aide mes camarades à ouvrir les yeux. Oh pardon, je vois comme un regard dubitatif. Vous ne vous doutiez pas que les élèves de Poudlard étaient aussi dévergondés ? Bande d'innocents candides. Les élèves de Poudlard sèchent les cours, font le mur pour aller à Pré-au-Lard, dans les bars ou en boîte de nuit, trichent aux examens, se droguent, couchent…

Vous pensiez que la magie nous rendait différents ? Que le jus de citrouille servi au petit-déjeuner était en fait une potion de contrôle d'hormones ? Eh bien, non.

Je vais vous laisser quelques secondes vous remettre de vos émotions.

C'est bon, vous allez mieux ? Reprenons là où nous nous étions arrêtés.

- N'importe quoi, c'est beaucoup plus que ça entre Black et moi ! s'énerve Sinclair.

- Ah bon, vous êtes mariés pour le meilleur et pour le pire, c'est ça ? ironisé-je. C'est surtout le pire, alors, avec toi.

- Arrête, Jo, l'enjoint Marlee Jones, elle te cherche.

Je chantonne « sex friend » sur l'air de « sex bomb », tandis que mes deux camarades quittent le dortoir, en pestant contre mon immaturité. Je ne vois pas de quoi elles parlent. Il y a un point positif là-dedans, je me retrouve enfin seule ! Lily Evans et Mary Marshall doivent réviser tranquillement à la bibliothèque. Je vais pouvoir reprendre la lecture de mon roman d'horreur, mon péché mignon… Il me semble que j'oublie quelque chose…

Par les socquettes de Dumbledore, j'ai une retenue ce soir ! Quelle heure est-il ? Bon, je ne suis pas encore en retard. Pas encore, là est toute la nuance. Je repose mon livre en maugréant et j'attrape mon sac. Je lance un peu de poudre à gratter sur le lit de Sinclair avant de partir, juste pour le plaisir.

En descendant les escaliers en colimaçon qui mènent du dortoir des septièmes années à la salle commune des Gryffondors, j'entends des voix que je connais bien.

- Je sais que James est amoureux de moi, je ne suis pas idiote, mais je ne suis pas attirée par lui, Remus, tu peux le comprendre ?

- Oui, Lily, j'ai compris, tu me le répètes depuis tout à l'heure.

Tout Poudlard l'a compris la fois où tu l'as giflé dans le hall, la fois où tu lui as hurlé dessus dans la Grande Salle, la fois où tu l'as poussé dans le lac, la fois où…

- Pourquoi est-ce tu viens de me dire ça, d'ailleurs ? demande Remus.

- Parce que je crois que je suis attirée par quelqu'un d'autre, explique Lily Evans, la promise de James Potter depuis plusieurs années.

Comme je ne me mêle jamais de la vie privée de mes camarades, je reste cachée dans l'obscurité du tournant de l'escalier et j'attend la suite de l'histoire. De toute façon, Lily me l'aurait raconté. Ou pas.

- Tu ne veux pas savoir qui c'est ? ajoute Lily.

- Ne me met pas dans une situation compliquée vis-à-vis de James…

- Je dois te le dire parce que c'est… commence Lily.

- Je ne veux pas savoir ! s'exclame Remus.

Mais moi, je veux savoir ! Remus Lupin, tu ne m'empêcheras pas de connaître ce scoop !

- Mais c'est toi, Remus, c'est toi, s'exclame la préféte-en-chef.

Oh, oui, c'est tellement beau ! J'adore les potins aussi croustillants, ça me remonte le moral avant d'aller en retenue !

- On ne pourra plus jamais être ami, Lily, dit-il froidement. J'espère que tu en es consciente.

Des bruits de pas me font comprendre que Remus remonte en direction de son dortoir. Je descends rapidement, et je frôle Remus, mais il ne prête pas attention à moi. Je croise Lily, au visage défait. Eh oui, tu as beau être la plus jolie et la plus intelligente fille de notre année, Remus ne brisera pas six ans d'une indéfectible amitié pour toi.

- Tu es en retard à ta retenue, Faith, marmonne-t-elle machinalement quand je passe vers elle.

- Chagrin d'amour ? tenté-je. Tu veux discuter ?

Lily fait un geste de la main pour esquiver ma question, puis elle se dirige également vers les dortoirs. Cette fois, je suis vraiment en retard. Je dévale les escaliers en courant, je bouscule deux filles de première année, et je passe le portrait de la Grosse Dame en sautant au-dessus de l'entrée que l'on doit normalement enjamber.

- On se calme, jeune fille ! s'écrie-t-elle.

- Je suis en retard, Madame La Grosse Dame, me justifié-je.

- Ce n'est pas une excuse, me crie-t-elle. Je suis la Comtesse Céleste de Windhaven, ajoute-t-elle, pas la Grosse Dame !

Voilà que maintenant même les tableaux ont un égo et veulent que nous les respections ! Je ne m'arrête pas pour autant et je me dépêche de descendre jusqu'au premier étage. Le nouveau professeur de Défense Contre les Forces du Mal, Elphias Doge, m'a collé alors que l'année commence à peine. Sans raison valable, en plus. Non, mais vraiment, juste parce que je suis arrivée en retard trois fois à son cours. Ce n'est quand même pas de ma faute si mon réveil refuse de sonner le lundi matin.

Le professeur Doge est assez petit. Certains élèves de mon année, voire même de sixième année, sont plus grands que lui. Ses cheveux sont grisonnants, presque argentés. Il porte toujours son chapeau pointu, qui change de couleur chaque jour. Aujourd'hui, il est orange avec des étoiles turquoises.

- Mademoiselle Wallis, vous êtes en retard, déclare le professeur Doge de sa voix sifflante, quand je passe la porte.

- Bonne constatation, professeur, dis-je.

- Ne me répondez pas, ainsi, Mademoiselle Wallis. Je vous rappelle que vous êtes en retenue !

Le professeur Doge me désigne une table, sur laquelle se trouve un parchemin et un livre de cours, puis il s'assied à son bureau. D'un coup de baguette, il fait apparaître des questions sur le parchemin. Je soupire de lassitude, puis, sous le regard courroucé de mon professeur, je m'attaque au travail scolaire demandé.

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- Tu ne veux pas me dire pourquoi tu n'étais pas bien dans les escaliers, hier soir ? chuchoté-je à Lily, alors qu'elle découpe consciencieusement des scarabés pour notre potion.

- Et toi, pourquoi tu es allée en retard à ta retenue ? me rétorque la rousse.

Je hausse les épaules. Lily, son air réprobateur favori sur le visage, donnant à ses yeux verts l'impression d'être des serpents. Non, je n'utilise pas des métaphores stupides et clichés. Bon, un peu peut-être.

- Je ne suis jamais à l'heure, tu le sais bien.

- Miss Evans, Miss Wallis, un peu de silence ! nous reprend le professeur Slughorn.

Lily prend un air contrit, puis elle verse les scarabés hachés dans le chaudron en étain. La potion prend une couleur vert foncé parfaitement repoussante. Elle ne donne pas du tout envie d'être bue, alors que c'est sensé être une potion de soins.

- Alors, Lily, qu'est-ce qui s'est passé ? insisté-je. Quelqu'un t'a brisé le cœur ?

Lily suit du doigt la liste des ingrédients de la potion, elle vérifie probablement que nous n'ayons rien oublié. En tout cas, quoiqu'elle fasse, elle m'ignore.

- Lily, dis-je un peu plus fort, pour la sortir de sa torpeur.

- Chut, m'enjoint Lily, Slugh a dit de se taire !

- Tu es sa préférée, murmuré-je, il ne nous punira jamais !

Ma camarade secoue la tête, puis déclare :

- Passe-moi le jus de citron vert.

- Encore du vert ? grogné-je.

Je tend la bouteille de citrons pressés à Lily, et elle l'attrape de la main droite, pendant qu'elle remue la potion de la main gauche.

- Verse la poudre d'églantiers, maintenant, déclare-t-elle, une fois le jus de citron mélangé à la potion.

- Je suis blessée que tu ne veuilles rien me dire, mentis-je.

Quand je pense que j'essaye de lui faire avouer quelque chose que je sais déjà… Combien de temps est-ce que je vais tenir avant de lui dire que je suis au courant de tout ? Allez, c'est plus drôle de la faire lanterner, non ? En tout cas, moi, ça m'amuse. J'attrape une poignée de poudre d'églantiers et la verse dans la potion.

- Qu'est-ce que tu as fait ? s'exclame Lily.

Effectivement, la potion commence à faire des bulles et prend une couleur incandescente très inquiétante.

- J'ai mis la poudre d'églantiers, comme tu me l'as dis, me justifié-je.

Lily jette un coup d'œil au pot dans lequel j'ai prélevé la fameuse poudre.

- Faith, se lamente Lily, tu t'es trompée, tu as mis de la poudre d'aïl des ours…

Un regard vers l'étiquette qui orne le pot me permet de constater qu'elle a raison. Oups.

- Professeur, s'écrie Lily, nous avons un problème !

Une épaisse fumée âcre s'élève de notre chaudron. Le professeur Slughorn s'approche à grands pas de notre paillasse et fronce les sourcils.

- Miss Evans, je suis déçu, je vous pensais plus intelligente que cela, claque-t-il.

- Ce n'est pas moi, c'est Faith ! se défend Lily.

- Balance ! m'écrié-je. Lily Evans est une balance !

- On évacue le cachot, lance le professeur Slughorn d'une voix forte.

La fumée commence à envahir toute la salle, et les élèves toussent et crachent. Le maître des potions ouvre la porte du cachot et nous fait tous sortir.

- C'est bon, tout le monde est dehors ? demande-t-il, une fois la porte refermée.

Il jette un coup d'œil circulaire dans le couloir et nous compte. Visiblement, il ne manque personne. Quel dommage, j'aime les drames qui surviennent dès le matin, cela me met de bonne humeur pour la journée !

- Wallis, Evans, vous serez en retenue ! annonce-t-il, ensuite. Vingt points de moins pour Gyrffondor.

Ah, il ne nous appelle plus « mademoiselle » ou « miss » ?

- Bravo, les filles ! lance James Potter.

- Vous nous avez battus aujourd'hui, ajoute Sirius Black.

- Mais, je n'ai rien fait, s'exclame Lily, outrée.

- Je ne veux rien savoir, tranche le professeur Slughorn. Black, Potter, taisez-vous avant d'être en retenue également.

Rouge de colère, Lily se tourne vers moi. Elle va exploser, je le vois. Je ne veux pas être la nouvelle victime de l'irascibilité de Lily Evans.

- Faith, crie-t-elle, on a perdu vingt points à cause de toi et je suis en retenue. Moi ! Lily Evans ! Je suis en retenue !

Elle ne vas s'en remettre, je crois. Sérieusement, j'ai l'impression que les veines de son front vont exploser. Je ne l'ai (presque) jamais vu aussi en colère. Mince, est-ce que l'on a définitivement perdu Lily Evans à cause de moi ?

- Calme-toi, Lily, l'enjoint Mary Marshall.

Ah Mary, aussi douce que Lily est volcanique. Elle est blonde, ses cheveux sont plus longs que les miens, et ses yeux gris ne sont pas froids, juste doux. C'est le mot qui convient le mieux pour la décrire, du moins physiquement. Sage et sérieuse, elle sait aussi s'amuser et elle a de la répartie.

Nous sommes si différentes, Lily, Mary et moi. Physiquement surtout, Lily avec ses yeux verts et ses cheveux mi-longs, roux flamboyants, Mary avec ses yeux gris et ses longs cheveux blonds, et moi, Faith, avec mes cheveux courts, bruns et mes yeux foncés. Par contre, au niveau de la personnalité et des capacités scolaires, Lily et Mary sont plus similaires. De mon côté, moins je travaille, mieux je me porte. Plus elles révisent, mieux elles se portent. Différence fondamentale ! Au début de ma scolarité, je passais déjà du temps avec elles, mais aussi avec d'autres filles de Poufsouffle. Désormais, je suis toujours avec Mary et Lily, ou toute seule.

- Ce n'est pas si grave. On se rattrapera, ajoute Mary.

Mais Lily l'ignore totalement, imperturbable, et elle continue de me hurler dessus.

- Je suis préfète en chef et je suis en retenue à cause de toi !

Bon, je crois qu'il est tant de fuir. La colère rend Lily plus ivre que l'alcool, c'est bien connu. Je vais en prendre pour mon grade, et elle peut continuer longtemps comme ça. Je prend mes jambes à mon cou et détale en direction du hall du château, ignorant les clameurs de la foule en délire, harranguée par une Lily Evans infatigable.

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Je suis cachées dans le placard à balais du cinquième étage, couloir ouest, depuis la fin prématurée du cours de potions. J'ai entendu un groupe de Poufsouffles passer, discutant vivement du nouveau professeur de défense contre les forces du mal, j'ai failli me faire repérer par Peeves et j'ai évité de peu de me faire virer du placard par un couple qui voulait se bécoter.

- Faith ? appelle la voix de Lily, plus calme que tout à l'heure.

Comment est-il possible qu'elle m'ait trouvé ? Je vais me liquéfier sur place. Non, je rigole, Lily Evans ne me fait pas peur. Bon un petit peu, quand même, mais pas trop. On va dire que j'ai raisonnablement peur.

- On sait que tu es là, ajoute la voix de James Potter.

- Faith, supplie la voix de Lily toute doucereuse.

Non, je suis terrifiée en fait. Merlin, sauvez-moi ! Lily incarne tous les sens du mot « terreur ». Surtout quand elle s'allie aux Maraudeurs.

- Tu ne peux pas louper tous les cours de la journée. En plus Flitwick t'a également mis une retenue pour avoir séché son cours, m'apprend-t-elle.

Ok, donc mon père va me tuer. Littéralement, m'étriper, me découper, m'éventrer. J'en suis à ma troisième heure de retenue en deux semaines. Je bats tous mes records pour ma dernière année, je devrais en être fière.

- Si tu continues, tu vas être collée tous les soirs de l'année, me reproche-t-elle.

- Elle ne peut pas battre mon record de retenues en troisième année, se vante James.

- James, claque Lily, ce n'est pas le moment.

De mauvaise grâce, je finis par ouvrir la porte du placard à balais et je tombe sur Lily, James et Peter qui me fixent d'un air blasés et absolument pas surpris. Suis-je aussi prévisible ?

- Flitwick m'a sérieusement mise en retenue ? demandé-je finalement.

- Oui, avoue Lily, tu es collée ce soir et vendredi soir.

- Génial, me lamenté-je. Vraiment, génial. Et sinon, comment tu m'as trouvé ?

- J'ai demandé de l'aide à James, m'avoue-t-elle.

Mais ça ne m'explique pas comment elle m'a trouvé. Je veux dire ils n'ont pas fait tous les placards à balais de Poudlard, non ?

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Des grosses gouttes de pluies viennent s'écraser lamentablement sur les vitres du deuxième étage. Cela doit faire un quart d'heure que j'ai décroché et que je suis complètement hypnotisée par les ruissellements de l'eau, quand le professeur Doge frappe dans ses mains pour attirer l'attention des adolescents apathiques qu'il a sous les yeux. Moi comprise, donc. Je sors mon agenda et prend ma plume, supposant qu'il va nous donner les devoirs à faire pour la semaine suivante.

- Pour lundi prochain, vous me rédigerez donc une dissertation sur les métaphores dans le conte du Petit Chaperon Rouge, en prenant en compte ce que vous savez sur les loups-garous, déclare Doge, en conclusion de son cours, et l'exploitation des mythes sorciers et moldus dans la lutte contre les forces du mal.

Causes toujours, tu m'intéresses. Je soupire ostensiblement, avant de glisser mon agenda au fond de ma vieille besace en cuir. Les métaphores du Petit Chaperon Rouge ! Ou a-t-il été nous cherché une idée de dissertation aussi tirée par les cheveux ?

Le grand méchant loup. Bouh, tout le monde à peur. Heureusement qu'il ne me reste qu'un an à passer à Poudlard, parce que je commence très sérieusement à être lassée des idées aussi farfelues de nos professeurs. Le loup est la métaphore de la masculinité, le rouge symbolise la sexualité, on se sert de mythe pour informer une population sans qu'elle s'en rende compte, bla bla bla. Les métaphores inventés par des psychanalystes en mal d'analyses, non merci.

- Il faut faire combien de pages, Monsieur ? demande Candy Westerley, en entortillant une mèche blonde autour de ses doigts.

Ah, Candy Westerley, elle me fera toujours autant rêver celle-là… La princesse de Serpentard. Exactement le genre de filles insupportables qui profitent de son physique de mannequin Aubade pour obtenir ce qu'elle veut. Elle ne peut pas s'empêcher de jouer avec ses cheveux blonds et ses lèvres carmins. Quand je la vois, j'ai littéralement envie de la mordre, de la déchiqueter, tellement elle m'exaspère. Mais je n'ai jamais tué personne, et je ne vais pas commencer aujourd'hui. Je suis très sympa, croyez-moi.

Déjà, c'est évident que mettre les Gryffondors et les Serpentards en cours ensemble est une idée particulièrement stupide, mais les professeurs tentent l'expérience chaque année, comme si ça allait mieux se passer, l'année suivante.

- Toujours à faire son intéressante, celle-là, grogné-je.

- Chut, me lance Lily avec un regard noir. Tu t'es déjà assez fait remarquer !

- Autant que vous en jugerez nécessaire, Mademoiselle Westerley, lui répond Doge, blasé.

Même Jospéhine Sinclair et Marlee Jones, que je déteste cordialement, et qui me le rendent mieux que bien, n'ont pas l'air d'apprécier Candy Westerley. Driiiing ! La sonnerie vient me libérer de ma torture. Les jumeaux MacCallaghan se lèvent d'un bon et se ruent sur la porte, avant que Doge ait le temps de les retenir. Comprends-les, pauvre chou, c'est le dernier cours de la journée.

- On va à la bibliothèque avant le repas ? propose Lily.

- Oui, très bonne idée, je viens avec toi, déclare Mary, on s'avancera dans le devoir sur les loups-garous.

- Faith, tu nous accompagnes ? me demande Lily.

Je détourne les yeux, évitant le regard vert perçant de Lily Evans.

- Elle va encore s'enfuir, prédit James, qui marche derrière nous.

Je n'attend pas qu'il termine sa phrase pour m'échapper au pas de course. À la bibliothèque ! Sérieusement ! J'adore Lily et Mary, mais il y a des limites ! Je sors du château et cours dans le parc. Heureusement, la pluie s'est arrêtée. Essoufflée, mais libre, je m'arrête sur les bords du lac. Les filles de Poufsouffles sont installées sur un banc et discutent. Bertha Jorkins feuillette Sorcière Hebdo, Hestia Jones lit attentivement un lit de défense contre les forces du mal, Mariana Lopez rit trop fort, comme à son habitude, et Jenny Jackson a un air renfermé. Rien de bien surprenant.

Mariana Lopez est arrivée en Angleterre lorsqu'elle avait douze ans, fuyant le Mexique et un groupe de moldus sanguinaires qui en voulait à sa famille sorcière. Petite, un peu ronde, elle compense aisément par son caractère expansif et ouvert. Jackson est de grande taille et les cheveux roux coupé courts, elle ne porte que des pantalons et semblent rejeter tout ce qui, de prêt ou de loin, pourrait être féminin. Je trainais un peu avec elles, au début de notre scolarité, mais ça s'est mal terminé. Nous ne nous adressons plus la parole depuis la fin de notre cinquième année.

Mariana, comme la majorité des filles de Poudlard, était amoureuse de Sirius Black. Le grand, le beau, le noble, le classe Sirius Black. Vous avez compris l'idée générale. Etant de sa maison, il était plus facile pour moi de l'approcher. Mariana comptait sur moi pour faire la rabateuse. Mais, ça ne s'est pas terminé comme prévu. En vérité, Sirius Black n'était pas vraiment intéressée par la jeune Mexicaine, et à la fin de toute cette histoire, j'ai perdu ma viriginté avec Sirius Black, en même temps que je perdais l'amitié de Mariana et Jenny.

Oh, je ne regrette rien. Mariana savait que Sirius n'était pas amoureux d'elle, il n'était même pas attiré physiquement par la Poufsouffle. Je l'avais prévenue que j'allais tenter ma chance. Elle ne pensait pas que je le ferais vraiment. Mais, je ne lui ai pas menti, je l'avais prévenue avant !

Avec Sirius, c'est resté une histoire sans lendemain, et ce n'est pas plus mal. Je détesterai être dans la situation de Jospéhine Sinclair, attendant et espérant alors qu'elle n'est rien de plus qu'un plan cul. Pardon, d'être crue, il n'y a pas d'autres mots.

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- Vous nettoierez les chaudrons du cours que vous avez saccagés, m'apprend le professeur Slughorn quand je me présente pour ma retenue.

- Génial, m'exclamé-je.

- Ne soyez pas si caustique, me reprend le maître des potions.

Je dépose ma baguette, car bien sûr, je dois faire le ménage sans utiliser la magie, sinon ce serait trop simple, et j'attrape une éponge et un seau d'eau chaude savonneuse.

- Professeur Slughorn, désolé d'être en retard, lance la voix d'Arthur Singer, un Poufsouffle de mon année.

- Vous allez nettoyer les chaudrons avec Mademoiselle Wallis, lui explique le maître des potions. Déposez votre baguette sur mon bureau.

Singer s'exécute et prend également une éponge.

- Pourquoi tu es en retenue, toi ? demandé-je.

- On travaille en silence, mademoiselle Wallis.

Bon, c'est génial… Allez, c'est parti, nettoyons les chaudrons dans la joie et la bonne humeur !

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La semaine s'annonce vraiment éprouvante. Encore trois jours avant le week-end, et je suis collée vendredi soir. Je découpe mon œuf au plat en tellement de petits morceaux qu'il finit en bouillie.

- Faith, ne fait pas cette tête, on est mercredi matin, la meilleure journée ! lance Lily.

- La meilleure journée ? m'exclamé-je. C'est notre journée la plus chargée !

- On a sortilèges, métamorphose, potions et arithmancie ! Les meilleures matières !

- Tu es trop joyeuse de si bon matin, c'est inquiétant, marmonné-je.

Mary se tourne vers moi et termine sa bouchée de pain au chocolat avant de m'expliquer la situation.

- Potter se montre si humain et presque adulte ces temps-ci, du coup elle a accepté d'aller passer Nouvel An chez lui. Il ne lui a même pas fait de déclaration d'amour débordante de mièvreries, ajoute-t-elle.

Surprise, je dévisage Lily. Où est donc passé son amour secret pour le mystérieux Remus Lupin ? Je fronce les sourcils, ne comprenant pas ce qu'elle cherche en allant passer Nouvel An chez James.

- Ce n'est pas pour Potter que j'y vais, se justifie-t-elle.

Ce n'est pas pour Potter, donc peut-être est-ce pour Remus Lupin ? Il faut que je tire cela au clair !

- Pour qui est-ce que tu y vas alors ? demandé-je.

Mary sourit à ma question, se posant visiblement la même interrogation.

- C'est pour profiter de mon adolescence, comme vous me l'avez dit, se justifie Lily.

Je hausse les sourcils. Oui, nous lui avons dis qu'elle travaillait trop, ne pensait qu'à ses études et ses missions de préfète, mais c'est bien la première fois qu'elle décide de suivre nos conseils et de faire la fête. Avant cela, nos encouragements tombaient dans l'oreille d'une sourde.

- Peut-être que tu veux aller à cette soirée pour quelqu'un d'autre que Potter, tenté-je.

Lily détourne les yeux et regarde vaguement la Grande Salle. Enfin, elle se retourne vers nous

- Bon, on va en sortilèges ? lance-t-elle, changeant de sujet.

- Ouais, hourra, grogné-je sombrement.

Je n'abandonnerai pas, Lily Evans.

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- On pourrait aller à la bibliothèque en fin d'après-midi, pour travailler sur le devoir de métamorphose, propose Lily en sortant de la salle de cours.

La matinée est déjà terminée et elle pense déjà à aller réviser… Attends, le devoir de métamorphose. Quel devoir de métamorphose ? J'aurais peut-être du écouter un peu, au moins le minimum syndical. Je fronce les sourcils et Mary surprend mon air étonné.

- Tu n'as rien suivi ? se moque-t-elle.

- Ce n'est pas étonnant, venant d'elle, déclare Jospéhine Sinclair en passant à côté de nous.

- Je ne la supporte plus, cette garce ! m'exclamé-je.

Lily hausse les épaules, elle partage notre dortoir, elle n'est donc pas surprise par l'animosité entre nous. Sinclair s'éloigne et les Mauraudeurs sortent du cour juste après elle.

- Tu es jalouse, Faith ? lance Sirius, qui a visiblement entendu toute cette courte conversation.

- D'elle ? Certainement pas, claqué-je. Et puis, pourquoi est-ce que je serais jalouse d'elle ?

Sirius fait un signe très charmant à Lily et Mary, qui signifie en gros et en résumé « dégagez, laissez-moi torturer Faith ». Lily hausse à nouveau les épaules, puis s'éloigne, suivie par Mary, et je retrouve seule avec Sirius. Super le soutien, je vous revaudrai ça les copines !

- Je ne sais pas, peut-être que tu regrettes que l'on ait laissé tomber, nous deux, murmure-t-il avec une voix qui se veut séductrice.

J'ai très sérieusement envie d'éclater de rire. Il se paye carrément ma tête, ça ne fait pas de doute.

- Nous deux ? dis-je, dubitative. Comme si on était en couple ou je sais pas quoi.

- Tu me connais, Faith, je ne mets jamais en couple. Tu sais bien quelle est ma relation avec Joséphine.

- Est-ce qu'elle le sait, elle ? demandé-je.

- Bien sûr, rigole-t-il.

Je reste silencieuse, je n'ai pas envie de lui raconter ce que j'ai entendu dans le dortoir. Je ne vais pas balancer comme cela les espoirs de Joséphine. Eh oui, j'ai une conscience ! Vous en doutiez ?

En vérité, j'adore espionner mes camarades, mais je ne sais jamais quoi faire des informations que j'obtiens. Je devrais peut-être les vendre, comme Faustine Dantec, l'informatrice de Poudlard.

- Pourquoi est-ce que tu continues de la voir ? questionné-je après un silence.

- Je n'ai trouvé personne d'autre, pour le moment.

J'explose de rire à la remarque de Sirius. Il ment, ça se voit comme le nez au milieu de la figure.

- Venant du grand séducteur de Poudlard, ça m'étonnerait grandement ! Aucune fille ne succombe à ton charme à part Sinclair ? Tu pourrais avoir toutes les filles de notre année.

- Il y en a pas mal que j'ai déjà eu, se moque Sirius.

- Tu vois, qu'est-ce que je disais, lancé-je.

- Et toi, tu ne voudrais vraiment pas remettre ça ? me demande-t-il.

Surprise, je reste sans voix pendant quelques secondes.

- Avec toi ?

- Non, avec Merlin, rétorque Sirius.

- Je n'ai jamais couché avec un homme aussi vieux, ni ayant une barbe aussi longue, alors pourquoi pas, me moqué-je.

- Vendredi soir ? dit Sirius, ignorant ma blague, pourtant hilarante, vous en conviendrez.

- On verra, dis-je, avant de partir rejoindre Lily.

Sirius rejoint ses amis et je me rend dans la Grande Salle, où Lily et Mary sont déjà assises à la table des Gryffondors. Qu'est-ce qu'il me fait là, Sirius Black ? Je ne pensais pas qu'il viendrait me proposer cela un jour. Pour moi notre « histoire », que je me dois de mettre entre guillemets, était enterrée.

- Du coup, ce devoir de métamorphose ? reprend Lily sans faire aucune remarque sur Sirius.

- On doit travailler sur le sortilège Inanimatus Apparitus, m'explique Mary.

Je n'ai jamais entendu parler de ce sortilège de ma vie. Cette journée promettait d'être éprouvante, et elle ne me déçoit pas.

- Aïe, grimacé-je. Vous m'aiderez ?

Les deux filles me sourient, aimablement.

- Bien sûr, comme d'habitude, me promet Lily.