Temps de pluie

Temps de pluie

Note : Ce n'est pas mon premier écrit, loin de là, donc je ne demanderais pas indulgence pour toutes les fautes et mon style..inexistant. C'est quand même mon tout premier yaoi, rien que de gros câlins enrobés de papier de soie, alors pitié, ne soyez pas trop méchants ! Je l'ai écrit un mercredi où j'étais coincée à l'internat et que je n'avais vraiment, mais alors vraiment pas envie de travailler ! C'est fou ce qu'il peut pleuvoir au Havre…

Bonne lectuuuuure !

Reconnaissance de dette : FFVIII, je ne l'ai pas créé, il me manque trop de cellules grises pour réussir un chef-d'œuvre pareil. Squall et Seifer ne sont pas ma propriété malgré toutes mes tentatives de corruption. C'est fort dommage, d'ailleurs…

La gouttière continuait de cracher son eau à flots irréguliers, toussant, râlant des bruits sourds que produisaient les quelques pierres qui tapaient contre la tôle, emportées par le courant. Il écoutait le bruit de ces cailloux et la symphonie si particulière que produit la pluie lorsque le ciel pleure sur les toits et sur le lourd pavé des trottoirs, cette mélodie qui enveloppait tout dans un souvenir grisâtre et nostalgique, ce son qui lui paraissait si doux aux oreilles mais qui avait la particularité de lui déchirer le cœur quand il résonnait de cette façon contre les murs de l'abri de bus où il avait trouvé refuge. Car oui, la pluie avait cet effet sur lui : elle lui rappelait tous ces souvenirs, bons comme mauvais, qui s'étaient déroulés par un temps semblable.

Il se demandait vaguement quand la pluie arrêterait-elle de tomber, s'il serait en retard au rendez-vous à Balamb ou non, et s'il aurait le temps de passer à sa chambre à la fac pour se changer avant d'y aller. L'eau avait alourdi son jeans. Tout ses vêtements avaient beau lui coller à la peau, l'air s'infiltrait quand même entre le tissu et l'épiderme, le glaçant jusqu'aux os.

Il frissonna pour la troisième fois, serrent encore un peu plus ses bras contre lui pour garder un peu de chaleur. Le geste fut vain…A présent il était certain qu'il aurait une grippe carabinée le lendemain. Pestant entre ses dents, il jeta un coup d'œil ultime à la montre accrochée à son poignet droit.

Quinze heures trente-six.

Si jamais ça ne s'améliorait pas rapidement il pourrait dire adieu à la ponctualité du premier rendez-vous de la journée. Et si il y avait une chose à laquelle Squall Leonhart tenait, c'était la ponctualité. Malheureusement l'averse ne semblait pas décidée à passer son chemin pour noyer les pauvres habitants d'une autre ville. Il allait donc falloir patienter encore un bon moment. Ou bien…

Il prit sa décision. Le jeune mercenaire sortit de son refuge et traversa la route au pas de course avant de prendre la direction de la rue principale. Depuis quelques temps la ville s'était beaucoup développée mais sa base principale restait toujours la même : les vieilles maisons en pierres, cette architecture plutôt classique…Dolet gardait le patrimoine dont elle avait toujours été si fière. Il descendit la rue marchande sans ralentir l'allure. C'était la troisième fois qu'il revenait depuis sa mission-test pour entrer dans le SEED. Depuis, les dégâts causés par le robot avaient été réparés mais on distinguait encore un net renfoncement dans le trottoir à l'endroit où le monstre de ferraille avait sauté. Sa toute première mission…Leur toute première mission.

Il l'aperçut lorsqu'il déboula sur la place. Il était là, lui aussi échappant à la pluie grâce à la précieuse aide d'un abri de bus. Squall se dirigea vers lui à grands pas. Le bruit de ses bottes résonnant contre le béton fit lever la tête à la personne qui l'attendait. Leurs regards se croisèrent : azur contre azur. Le plus jeune baissa les yeux et accéléra. Même sous la torture il ne l'aurait pas avoué mais à chaque fois il attendait avec impatience ces rencontres, bien que courtes et uniquement professionnelles. Aujourd'hui n'échappait pas à la règle. Il arriva enfin au sec.

-Salut Squall

Toujours le même rituel, comme au bon vieux temps. Seifer n'avait pas énormément changé depuis sa dernière visite, à part que son trench-coat avait subi quelques épreuves de plus.

-Salut. Quel sale temps ! pesta –t-il en se frottant les bras dans une vaine tentative de se réchauffer. Quoi de neuf ?

-Pas grand'chose... Le calme plat, quoi ! Ces foutus Galbadiens ont enfin décidés de laisser tomber l'idée de reprendre la tour hertzienne. Ca leur sert plus à rien maintenant. Et puis comme y'en a qui pensent encore que je suis de leur côté, ils n'ont pas été trop dur à convaincre. Bref, j'ai tout écrit sur mes rapports comme un bon petit soldat et je ne veux pas de gâcher l'immense plaisir de les lire, fit-il en tapotant la sacoche pendant à son épaule. Squall ?

Son cadet avait les lèvres bleues et visiblement il grelottait de froid. Son ensemble en jeans n'avait pas dû le protéger bien longtemps de la pluie. Il se rapprocha de lui, inquiet.

-Hum ?

-T'es complètement trempé. Ca va ?

Le brun lui fit signe que oui, mais il claquait des dents. Voyant son aîné anxieux de son état de santé, il s'empressa d'ajouter :

-J'ai froid mais ça va aller. Je mettrais des vêtements secs àla BGU.

Seifer insista :

- Et d'ici là tu seras mort d'hypothermie. T'as viré au violet.

Il fit un pas de plus. A présent seuls cinq malheureux centimètres le séparait de son ami d'enfance. Il se demandait toujours pourquoi celui-ci acceptait sans rechigner la mission de transmission de rapports entre lui etla BGUalors que son niveau de SEED était, à lui seul, une raison de le dispenser de cette tâche ennuyeuse.

Leurs regards se croisèrent une seconde fois avant que le brun ne détourne les yeux. Seifer avait cru y voir un élément de réponse à sa question mais, ne sachant trop si son cerveau ne se faisaient pas des films tout seul, il n'osa pas agir.

Puis il le vit tenter de masquer une toux. Non, décidemment, son cadet avait trop froid, il ne pouvait pas le laisser dans cet état ou il devrait expliquer à Cid que son meilleur élément s'était transformé en glaçon vivant au sens propre du terme.

Et puis après tout il était Seifer Amalsy et personne ne se moque de Seifer Amalsy, pas même son rival Squall Leonhart.

Le blond réduisit alors à néant le dernier espace qui les séparait. Il passa doucement ses bras autour des épaules de Squall et le colla contre lui. Surpris, le cadet n'osa pas tout de suite bouger. Avec lenteur il sentit la chaleur de son compagnon se transmettre à ses membres engourdis. Il frissonnait encore un peu mais sa simple proximité suffisait à lui fait oublier les désagréments du mauvais temps. L'odeur du cuir du trench-coat lui emplit les narines, accompagné d'une fragrance qu'il connaissait pas cœur : le parfum de Seifer. Il laissa son front prendre appui sur l'épaule de son aîné et ferma les yeux. Il se sentait bien. En vérité la présence de Seifer était la seule dont il ne se déshabituait jamais. Il aimait le voir entrer dans une pièce avec son sourire conquérant, il aimait le voit maître de la situation, il aimait le voir perdre ses moyens, il aimait le voir se mettre en colère, il aimait le sentir baisser sa garde…

Il l'aimait. Tout court.

Il sortit de ses pensées quand Seifer le força à se dégager un peu. Brusquement il s'en voulu de sa faiblesse. Qu'est-ce qui lui avait prit de s'abandonner comme ça ? Seifer allait rire, il en était sur ! Au mieux il croirait qu'il se sentait mal.

Il leva un peu la tête, étonné du silence de son ami.

Le nez de Seifer glissa contre le sien. Son souffle s'attarda sur sa pommette puis descendit vers sa bouche. Le blond, les yeux mi-clos, fit durer un peu le moment, ne sachant pas trop comment s'y prendre. Avec Squall tout était…différent. Plus complexe.

Ses lèvres effleurèrent celles du brun, puis se posèrent doucement dessus, brièvement. Il recommença presque aussitôt, appuyant un peu plus le contact qui venait de faire passer son rythme cardiaque à la seconde vitesse. Il fit mine de rompre le baiser mais soudainement, dans un élan de témérité, la bouche de Squall rattrapa ses lèvres. L'aîné resserra alors son étreinte et approfondi le baiser, laissant ses doigts glisser dans la chevelure du brun alors que les mains de son partenaires enlaçaient ses hanches.

Quand il le libéra enfin, le benjamin laissa sa tête se repose contre son torse sans ouvrir les paupières. Seifer lui jeta un coup d'œil, un sourire un peu attendri accroché au visage. Il posa son menton sur le haut du front du jeune Seed, et laissa le silence s'installer, heureux de la nouvelle évolution de sa relation avec Squall. Celui-ci masqua discrètement sa toux puis brisa le silence :

-Désolé, je crois que je vais te refiler ma grippe…

-Pas grave. Au fait, Squall, j'ai une question à te poser.

-Hum ?

-Qu'est ce que tu dirais d'un rendez-vous en dehors du boulot ? Là, c'est pas le top mais dans trois semaines je serais relevé et je rentrerais àla BGU.Onpourrait se voir plus souvent…

Il s'arrêta en voyant le sourire amusé de Squall.

-C'est oui ?

-J'ai l'air de dire non ?

Le téléphone sonna dans la poche de Seifer. Il décrocha, un bras toujours autour de la taille de Squall.

-Allô ? Ah, salut Selphie ! Nan, ça va. Ouais il est là. Il m'a dit de te prévenir qu'il serait en retard (il répondit au regard intrigué de son ami par un sourire enjôleur) Ouais ça flotte à mort ici, l'est trempé alors le temps qu'il passe chez moi pour que je lui prête quelques affaires…Et puis il n'osera pas refuser de prendre un café avec moi…Hein ? Bon…ok, je le lui dirais…A plus !

Il raccrocha en se tournant vers son petit-ami.

-Selphie me demande de te dire que t'étais un crétin d'avoir attendu aussi longtemps mais qu'elle te félicite quand même. Qu'est ce que ça veut dire ?

Squall lui répondit un vague « oh, rien » avant de se retourner vers la pluie. Vraiment, il commençait à mieux apprécier le climat de Dolet.