Auteur : Maeglin Surion
Disclaimer : seules l'idée et la fic m'appartiennent. L'image qui accompagne la fic est une photo du très bon cosplayeur Antony Misiano. Ce n'est pas moi qui l'ai prise, mais ceci est un hommage, parce qu'il est vraiment très doué. Eh, on honore comme on peut x)
Contexte : il s'agit là de la suite de ma fic Le gros coup du Joker. Il n'est pas indispensable de l'avoir lue pour tout saisir ici, mais je vous conseille vivement de la lire avant de vous attaquer à ces textes, parce qu'elle en est le fondement et que, fatalement, elle explique tout. Du coup, ce premier texte la spoile un peu beaucoup.
Pairing : Bruce Wayne/Batman x le Joker
Précision : tous les chapitres suivront un thème (ou éventuellement plusieurs). On va appeler ça un énième défi d'auteur. Mais si, vous savez, il y a l'auteur qui aimerait avoir un titre par lettre de l'alphabet, un autre qui écrit avec d'autres temps plus ou moins originaux, un autre encore qui s'essaye à la première personne du singulier, etc. On n'en finirait plus. Bon, avec cette fic, j'essaye de faire correspondre chaque chapitre à un thème précis.
Thème : Masqué.
Je réponds aux Guest reviews (anonymes/sans compte) via mon petit blog : maeglinarium blogspot com (il suffit de remplacer les espaces par des points).
Les hommes masqués
Installé dans l'imposant fauteuil de sa salle de contrôle, Bruce Wayne faisait tourner un fond de whisky dans le creux de sa main.
Il avait passé la nuit précédente aux côtés du Joker. Aux côtés… Non. Ce n'était pas tout à fait exact. Après une soirée plutôt surprenante, à la fois riche en révélations et en vin italien, les deux hommes avaient échoué au cœur du lit du milliardaire. Curieusement, Batman ne regrettait aucunement sa nuit d'amour avec le criminel, au contraire.
La première fois qu'il avait entendu parler de lui, il avait été question d'un homme au masque de clown qui commettait des crimes plus ou moins mineurs. Longtemps, ce malfaiteur n'avait été pour lui qu'un nom, une voix, un rire, une carte de jeu, celle du Joker, sa signature, qu'on retrouvait sur les lieux de ses forfaits. Lorsque enfin, il l'avait aperçu, il avait été surpris, sans vraiment savoir pourquoi… Peut-être qu'il l'imaginait plus imposant, moins élégant, ou, en tout cas, différent. Mais ces rencontres avaient toujours brillé par leur fugacité. Jamais il n'avait été suffisamment proche du malfaiteur pour le voir clairement, sauf lors de son plus gros coup.
Cette fois-là, Bruce avait réellement failli y rester et de nombreux habitants de Gotham avaient trouvé la mort. Contre toute attente, c'était le Joker lui-même qui lui avait sauvé la vie. Après cela, il n'avait plus entendu parler de lui pendant plusieurs jours, jusqu'à hier. Le clown s'était présenté à sa porte de la manière la plus naturelle qui soit, et ce que Wayne avait appris ensuite à son sujet l'avait littéralement sidéré.
Sous ses airs de clown, aucun maquillage, simplement des blessures, tant physiques que physiologiques. En réalité, le Joker était un homme blessé, défiguré, profondément meurtri dans sa chair et jusque dans son ADN. Les gens disaient qu'il était fou, que c'était un psychopathe complètement aliéné et d'une cruauté sans bornes. Devant ses actes, il était difficile de leur donner tort. D'ailleurs son entrevue privée avec lui avait été ambigüe. Les yeux moirés de celui que Gotham nommait désormais le Prince du Crime brillaient parfois d'une lueur démente qui l'effrayait. Même lorsqu'ils avaient commencé à faire l'amour, ces éclats terrifiants n'avaient eu de cesse de danser dans les iris mouchetées. Cependant, au fil des contacts et de l'intimité croissante, les feux avaient vacillé, puis, enfin, ils avaient cédé la place à la seule étincelle de désir attisée par l'acte licencieux qu'ils partageaient.
Bruce avait alors pu toucher, sentir et goûter cette bouche démesurée et ces joues balafrées par un sourire permanent. Les cicatrices, autrefois nettes, avaient, au gré d'une chirurgie probablement hasardeuse, cédé la place à des lèvres étirées à l'extrême et figées en un rictus indélébile.
Ce moment d'intimité inopiné et sulfureux lui avait fait voir ce clown sous un nouveau jour.
Le Joker. Cela n'était pas qu'un simple surnom, c'était son identité, sa nouvelle vie. La précédente avait pris fin à la seconde où il avait découvert son nouveau visage. C'était cela qui, désormais, définissait le criminel. Néanmoins, après leur première étreinte, il avait soufflé son prénom au brun. Son véritable prénom, Jack. Chose qu'il n'aurait jamais fait si cela n'avait aucune importance. Bruce Wayne en était certain. A cet instant, il avait compris que cet homme était exactement comme lui : un homme comme les autres qui s'abritait derrière un masque impénétrable et anonyme pour enfin avoir le pouvoir d'être pleinement lui-même.
D'un côté, il y avait le Batman, justicier masqué qui défendait corps et âme la cité gangrénée dans laquelle il avait vu le jour et qui avait engendré le monstre qui lui avait pris ses parents.
De l'autre, il y avait le Joker, Prince du Crime aux traits de clown maléfique qui excellait à plonger Gotham dans le chaos le plus total dans ses efforts pour se venger du cloaque qui avait vu naître le monstre qui l'avait défiguré.
Les paupières du milliardaire s'ouvrirent soudainement sur le dossier qu'Alfred venait de placer devant lui. En haut de la feuille, la photographie d'un jeune homme brun d'environ vingt ans, à l'air hautain et sûr de lui, plutôt séduisant. Le bas du visage ne lui évoquait rien, mais les yeux en amande étaient sensiblement les mêmes. A ses côtés, deux mots formant le nom complet de son amant : Jack Reyes.
Bruce leva les yeux vers son majordome qui sourit.
« Oui, Bruce, c'est bien lui. Nous nous trouvons face au vrai visage du Joker.
― Non, Alfred. C'est ça, son véritable visage. » le corrigea son maître en désignant l'écran où trônait le clown dans toute sa splendeur bariolée.
Note : ce premier chapitre a été écrit à l'occasion d'une Nuit du FoF, un jeu du Forum Francophone qui consiste en l'écriture d'un texte en une heure. Chaque heure, un thème est donné et il s'agit de produire quelque chose le respectant. N'hésitez pas à faire un tour dans mes Fav' Authors ou à m'envoyer un MP si le sujet vous intrigue !
Ce texte peut paraître court, mais il a été écrit en un peu moins d'une heure... et à une heure relativement tardive, justement.
J'ai choisi un nom de famille inédit au Joker parce que je tiens à différencier le "mien", si je puis dire, de celui de Burton, par exemple. Évidemment, une part du Joker de cette fic est issue du sien, mais elle n'est à mon sens qu'une petite part. Et puis... je sais pas, je trouve que celui-là lui va bien.
Peut-être pourriez-vous envisager de me faire part de votre avis au travers d'une petite review ? :)
Au plaisir.
Maeglin
