Chapitre 1

On a un problème !

Quoi ?

Les flics

Hein ?

Ils sont dans la boite.

Putain, une descente ?

Ouaip ma gueule !

Bon tu sais ce qu'il vous reste à faire, Préviens Trez ! Putain, comment ça se fait qu'on n'est pas été prévenu ?

J'en sais rien !

Le sympath fourragea sa main dans sa coupe iroquoise.

Et la confrérie ?

Ils sont là…

Et merdeeee…..Va les voir et surtout dis leur de ne pas bouger !

C'est toi le patron !

Au fait ! C'est qui le connard en charge de cette putain de descente ?

Connais pas, brun, assez baraqué, nez de travers, yeux marrons-noisette.

Rehv leva ses yeux violets vers son chef de la sécurité. La femelle était calme, mais il la connaissait trop bien.

Un coup de foudre ?

Va te faire foutre ! Bon je vais prévenir les frères.

Dis à ces connards de flicaille que j'arrive.

J'ai l'impression que leur Boss n'en a strictement rien à foutre, jetant un coup d'œil sur les caméras.

Le vampire fit volte-face, et serra les dents à la vue de ce qui défilait sur son écran. Le flic s'approchait de la section VIP. Il avait l'air concentré sur la table de la confrérie. Ce que le sympath pouvait comprendre. Les guerriers étaient uniques en leurs genres. Magnifique et dangereux à la fois. A eux seuls, ils faisaient clignoter tous les signaux d'alarme d'un flic normalement constitué.

Et merdeeeee

Tu peux le dire, fit Xhex, la mine réjouie.

Le flic était maintenant devant la table des frères. Les fixant un par un. Comme pour évaluer leur potentiel de dangerosité. Et sans le savoir, il était face aux armes les plus létales de toute cette putain de ville.

Bon j'y vais ! Avant que ça dégénère. Fais disparaitre le matos.

C'est comme si c'était fait Boss.

Putain de nuit !

Il prit sa canne et sortit de son bureau. Xhex fixa encore quelques instants la caméra. Le flic était en position défensive, jambes écartées, ses bras le long du corps. Elle adressa une prière de remerciement à la Vierge Scribe, le mec avait rangé son flingue dans son holster, visible sous son manteau en cuir.

Quelques minutes auparavant,

Vous êtes prêts ? Demanda Brian « Butch » O'Neal.

Il entendit le glissement caractéristique des armes qu'on chargeait.

Les caméras ?

HS, patron !

Parfait ! Je veux que vous bloquiez toutes les issues. Personne ne doit sortir de la boite sans mon autorisation.

Le groupe se scinda en deux. Les premiers partirent à l'arrière du bâtiment, tandis que les seconds se placèrent à l'entrée. L'inspecteur O'Neal les regarda faire, attendant son heure. Son oreillette lui apprit que ses hommes avaient cernés tout l'immeuble. Quand ces agents furent en place, il s'avança tranquillement vers l'entrée de la boite Zerosun. La file d'attente était longue. Et il n'avait pas de temps à perdre. Mais ne voulant pas se faire remarquer, il patienta.

Le vigile après l'avoir évaluer, le laissa entrer. Il se dirigea vers le bar, d'un pas faussement nonchalant, photographiant du regard tous les coins de la boite.

Je suis dans la place, murmura-t-il.

Un chuchotement tenu lui apprit que ses agents avaient entendu sa remarque. Il demanda un verre de Lag, s'adossant au comptoir et but une gorgée, toute en évaluant la pièce. Il vit deux mastodontes garder une entrée avec un ruban rouge. Le coin VIP. Il continua à jauger la pièce d'un œil spéculatif. La musique, mélange de bruits indescriptibles explosait de toutes parts.

Putain, vaut mieux être sourd que d'entendre ça, murmura-t-il. Se retournant vers le Barman. Le patron est là ?

Ca dépend de qui le demande, répondit le jeune homme, flegmatique.

Inspecteur O'Neal ! Annonça Butch sur le même ton.

Le Barman se figea. Il s'appuya sur le comptoir, sous le regard goguenard de Butch.

Bien, petit Barman, tu es un bon petit soldat. Appuie sur le bouton. Appelle ton chef.

Le feu aux joues, le jeune homme appuya sur le bouton situé en dessous du comptoir, sous le regard de Butch qui n'en perdait pas une miette. Apres un dernier coup d'œil appuyé, il prit son verre et but. Le reposant, il se dirigea tranquillement vers le coin VIP.

Les deux gaillards qui montaient la garde le stoppèrent.

C'est privé, Monsieur ! Il faut une carte de membre

Vraiment ?

Butch sortit tranquillement sa carte d'inspecteur, sous le nez des deux vigiles.

Voici ma carte !

Les deux agents de sécurité se regardèrent, puis sans un mot s'effacèrent devant le flic.

Bien….Vous voyez, moi aussi je suis un VIP !

Au même moment, un brouhaha se fit entendre.

Police ! Que personne ne bouge.

Butch se retourna, fixant les deux vigiles qui n'avaient pas bougé.

Au fait ! Suis venu avec des amis ! Eux aussi se sont des VIP.

Au même moment,

Tu vas vraiment manger tout ça ? demanda Zadist

Ben quoi c'est ma collation de 11h00, répondit Rhage.

Les frères regardèrent la monstrueuse assiette du vampire, remplis de poulets, de frites, de salades et d'autres choses dont Z ne pourrait pas donner le nom.

Rhage loucha vers le plat du frère balafré, un steak bleu baignait trempant encore légèrement dans son sang, un risotto et des petits légumes accompagnaient sa viande.

Pour moi ton truc est mon quart-heure ! Ça ne nourrit même pas un bébé ! J'ai besoin de quelque chose de beaucoup plus substantiel…

Ca dépend de ce que tu nommes substantiel, énonça Vishous ! T'as un grave problème de proportion, mon pote !

Vu que ce que tu avales est liquide (regardant le frère tatoué lever son verre de Goose), t'es mal placé pour me parler de substantielalité !

Ce mot n'existe pas, rétorqua Fhury

Eh bien il est dans mon jargon, Prof !

Substantialité suffira, rajouta Vishous, une grimace ressemblant étrangement à un sourire sur son visage.

Tu devrais arrêter de trainer avec Jane, V ! Elle t'apprend trop de mot en « ité », c'est moche.

Laisse ma femelle en dehors de ta flagrante inculture !

Tu vois ! Tout de suite les grands mots….Tu déclines mon pote…Si ça continue, tu vas nous porter des lunettes de Docteur et nous ennuyer avec des sermons !

Je t'emmerde Hollywood, heureusement que ta shellane est là pour remonter le niveau intellectuel du couple…

Le vampire blond sourit au nom de sa femelle. Sa petite guerrière à lui. Courageuse et si douce.

Ahhhh…Ça c'est ce que tu crois mon petit padawan !

Fermes-la et bouffe ! T'arrêteras de dire autant de conneries, s'exclama Zadist.

Messieurs ! Bonsoir !

Toutes les têtes se tournèrent vers l'intrus qui venait de les interpeller. Un homme d'une quarantaine d'année, les yeux noisette et un nez qui déjà avait dû rencontrer un poing, était debout devant leur table. Le mec était immobile, fixant un à un les hommes attablés autour.

Je me présente, inspecteur Brian O'Neal, de la police de Caldwell.

Les frères se mirent en mode défensif. Butch se rapprocha.

C'est une table digne d'un « wings bowl ». Son regard se fit plus attentif. Mais que vois-je ? Fixant le harnais de Fhury. Des poignards ? Est-ce vos couverts ? La maison n'en offre pas avec les plats ?

Xhex se matérialisa d'un coup devant la table.

Inspecteur ?

Butch se retourna vers l'apparition.

Je suis Xhex, le chef de la sécurité de cette boite. Puis-je vous aider ? lançant un regard d'avertissement aux frères.

Oui, effectivement Madame, je souhaiterai voir le propriétaire de cette honorable maison. Et évidemment, je vous demanderais de me faire faire le tour de la propriété, répondit Butch, d'un ton faussement aimable.

Avec grand plaisir, lâcha Xhex sur le même ton. Mais, laissons ces messieurs à leur diner.

Butch fronça les sourcils. Pourquoi cette femme ne voulait pas qu'il s'approche de ces mecs. Du coin de l'œil, il vit arriver son coéquipier José. D'un mouvement vif, il attrapa la veste d'un des hommes. Mais un bras de fer le bloqua.

Je vous interdis de me toucher, grinça le mec.

Butch leva les yeux vers le type qui l'avait bloqué. Seigneur, ce mec avait l'air d'un tueur, avec ses yeux noirs et la balafre qui lui mangeait la moitié de son visage. Il vit que les autres étaient sur le qui-vive. José avait sorti son flingue et attendais la réaction de son collègue. L'atmosphère était à couper au couteau.

Z, calmes-toi, dit celui qui avait les cheveux noirs et des yeux bizarres.

Le mec qui le retenait lui relâcha le bras. Butch se tourna alors vers celui qui venait de parler. Son cœur fit une embardée dans sa poitrine et il retint son souffle. Putain, le mec était magnifique. Habillé tout en cuir noir, un bouc lui mangeait les lèvres qui étaient assez épaisses. Et ces yeux, on aurait dit du diamant dans un écrin. Il ne put s'empêcher d'humecter ses lèvres. Le regard de diamant flamboya à ce geste.

Butch ?

Butch sortit de la transe, dans laquelle la vue du mec l'avait plongée. Il se retourna vers José.

Il n'y a rien !

Butch lui jeta un regard noir.

Sérieux ?

On a fouillé partout ! S'il y avait drogue, ils s'en sont débarrassés.

Putain !

L'un des hommes avec une incroyable chevelure émit un discret soupir de soulagement. Mais pas assez discret pour Butch. Il se retourna vers coéquipier.

José ?

Ouais !

Fouille Monsieur cheveux de feu.

L'atmosphère autour de la table devint d'un coup irrespirable. Les quatre hommes se figèrent à cet ordre.

Vous n'avez pas le droit ! Fit une voix.

Butch tourna la tête vers celui qui venait de prononcer cette phrase. Immense. Une coupe iroquoise, un manteau en fourrure. Majestueux. C'était le seul mot qui lui venait à l'esprit.

Je présume que vous êtes le propriétaire de cette boite ?

Exact, répondit Rehv. Et vous n'avez pas le droit de fouiller mes clients, vous êtes dans une propriété privée, Inspecteur ?

O'Neal, Brian O'Neal. Et la plaque que vous voyez (la mettant sous le nez du sympath) m'autorise pleins de choses et entre autres à fouiller qui je veux. José ?

Son collègue, rangeant son flingue, s'approcha de la table.

Levez-vous Monsieur.

Vas-y Fhury ! dit Vishous, fixant Butch d'un regard de tueur.

Fhury ? Seigneur….

Le frère se leva doucement et se mit face à José.