EDIT: J'avais oublié le disclaimer (Bleach appartient à Tite Kubo qui prévoit deux arcs de plus avant la fin du manga, ô joie...) et je transforme ceci en un recueil de one-shots où je posterai les listes liées aux Instantanées et les trucs divers qui me passent par la tête !
En l'honneur de la démission de ma propre prof de maths, je pose cette requête. Le principe, les traditionnels dix mots à caser. La liste : mèche de cheveux - chips - éléphant - rouge - une prof de maths au sourire figé - cacahuète - élastique - extincteur - arbre - projet de budget. Vous avez le droit de vous interroger sur mes fournisseurs xD Dédicacé spéciale à Marie, bonne lecture, -Clewi
Jouant rêveusement avec une mèche de cheveux, Rukia gribouillait sur une copie vierge de notes. Puis, à mesure que ses dessins se précisaient, elle décida de s'appliquer correctement. Les traits s'affermirent, les contours se firent plus nets, et Rukia sortait à présent des feutres pour terminer son oeuvre.
Concentrée comme jamais, elle appliqua la pointe du crayon sur la feuille pour commencer avec une extrême précaution sa mise en couleur.
Elle n'avait pas le droit à l'erreur.
Aussi, plongée dans son travail, elle n'entendit pas l'enseignante qui s'appelait - s'étant rendue compte du manège de la jeune fille, trop sérieuse pour être honnête.
Pas plus qu'elle ne vit venir le coup de coude d'Ichigo, pourtant parti des meilleures intentions du monde.
Le feutre dérapa, sa course continuant sur la largeur du papier.
Rukia ne se fâcha pas.
Pas tout de suite.
- Regarde ce que tu as fait, siffla-t-elle froidement en montrant à Ichigo le lapin désormais balafré par un grand trait rouge en travers du corps. Son dessin était complètement détruit.
A moins que...
Se félicitant pour sa présence d'esprit, Rukia entreprit des fouilles pour trouver cette petite chose qu'Ichigo avait nommée "blanco".
Une véritable merveille que cet outil. Une invention magique qui vous permettait d'écrire et d'effacer à l'infini -Rukia le savait puisqu'elle l'avait testé toute une nuit. C'était comme ces crayons, beaucoup plus pratiques que les pinceaux en usage à la Soul Society. Magiques. Comme les gommes. La colle à paillettes. Les stylo multicolores.
Rukia listait mentalement tous ces objets aux pouvoirs exceptionnels, cherchant joyeusement dans son sac le blanco, quand elle s'aperçut qu'elle était au centre de l'attention.
Le regard d'éloquent d'Ichigo lui signifia qu'elle était dans de beaux draps.
- Eh bien Kuchiki, de quoi parlions-nous ?
- ...
Rukia leva les yeux sur une prof de maths au sourire figé, n'appréciant visiblement pas qu'un élève ose se permettre de ne pas écouter. Agacée, elle pianotait sur son bureau avec une légère étincelle de sadisme derrière ses horribles lunettes.
Un observateur extérieur à la scène aurait pu penser à un requin devant un baigneur inconscient.
Heureusement pour Rukia, le Réseau de Secours aux Élèves Interrogés du lycée de Karakura avait de nombreux membres, et pas que parmi les mauvais élèves. La jeune fille vit donc une feuille atterrir discrètement sur ses genoux. Elle parcouru rapidement les quelques mots alors qu'Ichigo jouait à côté le parfait innocent.
Rukia s'éclairait alors la gorge et commença une improvisation spectaculaire.
- Vous étiez en train de nous exposer les conséquences impliquées par le projet de budget du lycée, revu à la baisse...
- Entraînant finalement de nombreuses mutations dans notre corps enseignant et votre prise en charge de notre classe, acheva la jeune fille au bout de quelques minutes d'un discours qui en endormit plus d'un et fit taire une prof de maths particulièrement vexée.
Quand ils sortirent de la classe, Ichigo se retenait à grand peine de rire.
- Oh, voyons, Ichigo, dit Rukia avec une voix outragée - et hypocrite au possible puisqu'elle était aussi hilare que lui.
- Il faudra que tu m'expliques comment tu as fait ça avec une antisèche aussi petite.
- Secret professionnel, désolée !
Ils dépassèrent l'extincteur qui délimitait le territoire hostile des mathématiques, Rukia s'attardant devant l'objet qui, elle l'avait appris il y a peu, ne servait pas qu'à se cogner dedans mais aussi à éteindre des incendies. Incroyable.
Puis son téléphone sonna : elle appela à mi-voix Ichigo qui se rapprocha.
Leur enseignante sortit de sa salle au moment où ils se penchaient sur le portable pour savoir dans quel coin le Hollow allait arriver.
Et les ennuis commencèrent.
- Je le savais, murmura furieusement le professeur. Vous êtes de mèche depuis le tout début.
Elle fixait alternativement Rukia puis Ichigo qui s'était placé devant la jeune fille.
- Deux heures de colle coefficient douze ! triompha l'enseignante. Vous viendrez ce soir, 19 heures, dans mon bureau.
Et elle partit, laissant là les deux adolescents qui se demandaient encore ce qu'ils avaient fait.
Ils rejoignirent mollement le toit du bâtiment où les autres ne les avaient pas attendus pour commencer le déjeuner - Keigo s'étrangla avec une cacahuète quand il apprit que Kuchiki-san s'était injustement fait punir (d'après la version de la jeune fille).
- Vous n'êtes pas chanceux, fit Mizuiro à Ichigo qui, habitué aux démonstrations théâtrales de Rukia, n'y prêtait plus attention.
- Pourquoi tu dis ça ?
- D'après ceux de l'année dernière, nous allons passer une année difficile.
- Pas besoin d'eux pour l'affirmer...
Mizuiro se permit un sourire.
- Évite de dire ça pendant son cours, elle est très ... susceptible, pour être gentil.
- J'avais cru remarquer.
- Elle a l'air complètement folle, oui, lâcha Rukia en s'installant à côté d'Ichigo.
Elle lui tendit une briquette de jus de fruits pour qu'il lui l'ouvre et il s'exécuta de mauvaise grâce.
- C'est rare de vous voir aussi vindicative, fit joyeusement Mizuiro.
- Oh, j'ai déjà eu un professeur comme elle...
- Comme cela s'est-il terminé ?
Rukia eut un sourire et prit de temps de boire quelques gorgées avant de déclarer :
- Un séjour à la quatrième div... A l'hôpital, rectifia-t-elle quand Ichigo pourtant surpris eut le réflexe de lui donner un coup de coude.
La jeune fille ne sembla pas remarquer l'imperceptible frisson et le mouvement de recul des garçons, occupée à finir innocemment son jus de fruits - ou faire semblant.
- Oh mon Dieu, murmura Keigo.
Kuchiki-san paraissait beaucoup plus effrayante, maintenant.
Elle ne se départit pourtant pas de son sourire, laissa planer le silence encore quelques instants avant d'affirmer que non, voyons, elle n'aurait jamais participé à une chose pareille !
Un ange passa, un rire nerveux parcourant le groupe.
Pourquoi avaient-ils toujours un doute ?
Ils finirent leur déjeuner dans un léger malaise, mais Mizuiro fit promettre à Rukia de raconter d'autres « anecdotes passionnantes » au prochain repas.
La journée se termina enfin. Les différents clubs occupèrent les lieux, chacun partant de son côté pour telle ou telle activité.
Adossé à un arbre, Ichigo soupira.
Qu'allait-il bien pouvoir faire pour tuer le temps jusqu'à l'heure de sa retenue ?
- Tu m'emmènes au centre commercial ?
- Nan.
- A la piscine ?
- Nan.
- Patinoire ?
- Nan.
- T'es pas drôle.. Tu es fâché ? demanda Rukia.
- Laisse-moi réfléchir... Je suis collé à cause de toi, mais à part ça !
- Parce que maintenant c'est moi la responsable ?
- Depuis le début, ouais.
Rukia le fusilla du regard, tourna les talons et s'éloigna d'un pas vif.
Ils se retrouvèrent devant la salle de mathématiques.
- T'étais où ? demanda nonchalamment Ichigo, comme si cela lui importait peu.
Rukia ne répondit pas, l'ignorant royalement.
- Eh ben, ça va être joyeux…
Leur professeur arriva à point nommé. Elle les fit s'installer dans la classe en leur donnant un nombre conséquent d'exercices et s'assit à son bureau avec une joie non dissimulée.
- Génial, grommela Ichigo alors qu'elle commençait à jouer de façon très horripilante avec un élastique, le faisait claquer à un rythme de plus en plus rapide.
Deux heures dans ces conditions furent un véritable supplice…
Mais apparemment pas pour Rukia qui avait l'air vraiment concentrée.
Un peu trop d'ailleurs…
Ichigo jeta un œil sur le travail le sa voisine pour découvrir sur la feuille de la Shinigami toute une ménagerie : lions, zèbres, et même un éléphant se côtoyaient gaiement -bien qu'il fut parfois difficile de déterminer l'animal dont il s'agissait.
Irrécupérable, songea Ichigo.
Elle avait du rédiger quelques exercices pour la forme et laisser tomber la corvée pour s'adonner à son passe-temps favori.
Heureusement pour elle, l'enseignante décréta qu'il était tard (il faisait nuit) et qu'ils devaient se débrouiller pour finir les problèmes et les rendre le lendemain.
Ichigo rattrapa Rukia avant qu'elle ne s'échappe de nouveau.
- Tu comptes bouder encore longtemps ?
- Autant qu'il le faudra.
- Pourquoi me faire la tête ?
- Arrête, c'est toi qui étais énervé. Oups, pardon. Je t'énervais.
Leur dialogue de sourds continua jusqu'à la clinique, déserte. Yuzu et Karin parties chez des amies, Isshin Kurosaki aurait dû être présent mais un petit mot bien en évidence sur la table signifiait le contraire.
J'ai eu des trucs à faire qui ne te regardent pas, je vous laisse de quoi manger. Je compte sur toi, mon fils, amusez-vous bien…
- Amusez-vous bien, répéta Ichigo en soulevant avec suspicion le paquet de chips laissé par son père pour le dîner.
Il se dirigea vers le frigo pour trouver quelque chose de plus potable à se mettre sous la dent.
- Tu veux quoi ?
- Pas faim, fit Rukia.
Elle lui tourna le dos pour monter à l'étage.
- Hey.
- Quoi ?
- Si tu as besoin d'aide pour les maths, n'hésite surtout pas, dit Ichigo avec son plus beau sourire sarcastique.
- Ah ah. Dans tes rêves.
Il ne fit aucun commentaire, ni quand elle disparut dans les escaliers, ni quand il déposa sur le bureau de sa chambre un plateau-repas.
- 'Ci, marmonna Rukia, la tête dans un livre couvert d'équations.
Cela faisait une demi-heure que son estomac hurlait famine mais elle ne l'aurait jamais avoué, même sous la torture.
- Tu ne me demandes rien ?
- …
Elle soupira, obligée de choisir entre la peste et le choléra.
- Ca ne te tueras pas, tu sais ?
- Moi, non, mon amour-propre, si.
- C'est tout ?
- C'est déjà pas mal !
Ichigo eut un sourire.
- Allez, pousse-toi, fit-il en avançant une chaise à côté d'elle.
- Je ne te permets pas ! protesta Rukia pour le principe.
- Tu t'y feras. Et puis de toute façon je ne t'aide pas, on travaille en groupe.
- Tout en subtilités, ma foi.
- Ouaip. Au boulot, maintenant, mauvaise élève. Et interdiction de dessiner.
- C'est de la tyrannie ! s'indigna Rukia.
- Bienvenue dans le monde réel.
- J'y suis déjà…
Ils travaillèrent le reste de la soirée, jusqu'à ce que Rukia commence à s'endormir sur l'épaule d'Ichigo.
- Va te coucher, fit-il doucement.
- Hmm… Je peux dormir dans ton placard cette nuit ? Et puis, non, tu n'as pas le choix. Et je ne te remercierai pas, dit-elle en l'embrassant sur la joue.
- Je n'y comptais pas…
- Bonne nuit.
- Ouais…lâcha Ichigo alors que Rukia baillait encore et grimpait dans le placard.
Alors qu'elle refermait la porte, il se demanda ce qui allait pouvoir résulter d'une semaine à ce rythme.
