- Titre : La Fleur du Shinigami

- Auteur : Shinigami's Bride

- Genre : Romance, yaoï

- Couple : 2x1

- Disclaimer : Les personnages de Gundam Wing ne m'appartiennent pas ( malheureusement pour moi TT ), l'histoire appartient à l'auteur Shinigami's Bride ( c'est-à-dire moi si vous avez pas encore tilté xD ).

- Petit mot de l'auteur : Ca y est, me revoilà déjà avec une nouvelle fic. J'espère qu'elle vous plaira autant que la précédente et que vous me ferez partager vos impressions. Bonne lecture !


La Fleur du Shinigami

Chapitre 1

Une grande horloge venait de sonner les dix heures du soir dans la nouvelle planque des g-boys. Tout était tranquille, du moins en apparence. Mais l'aspect calme de la maisonnée fut perturbé par le cri d'un américain natté fou de rage.

" VA TE FAIRE FOUTRE, YUY !!!!!!!!!!!!!!!!!!! "

Sur ces paroles très éloquentes, le natté sortit de la chambre qu'il partageait avec le pilote 01, dévala les escaliers à toute vitesse, enfila son manteau et sortit de la maison en claquant la porte. Une fois qu'il fut dehors, Quatre sortit la tête de la cuisine et interrogea du regard ses deux coéquipiers se trouvant dans le salon. Ceux-ci haussèrent les épaules, incapables de dire quoi que ce soit. Aussitôt, les trois pilotes tournèrent la tête en direction des escaliers et virent le japonais les descendre en soufflant d'exaspération.

- Q : Qu'est-ce qui s'est passé ? s'enquit vivement le petit blond.

- H : Je me suis permis de faire une ou deux remarques sur son attitude en mission et ce baka s'est mis à m'injurier, répondit-il sur un ton las. Je l'ai comparé à un gamin et il est monté sur ses grands chevaux.

A ces mots, Trowa leva un sourcil, Wufei secoua négativement la tête tandis que Quatre regardait le japonais avec un air sévère.

- H : Quoi ? demanda le nippon, agacé par les réactions de ses équipiers.

- Q : Écoute Heero, commença l'arabe en croisant les bras sur sa poitrine, jusque là je n'avais rien dit car j'espérais que la situation s'arrangerait entre vous mais je ne peux plus me taire. Je vais te dire le fond de ma pensée: je trouve que tu te montres beaucoup trop dur avec Duo. Depuis que nous faisons équipe, je l'ai vu faire des efforts monumentaux pour accepter ta façon d'être et répondre à tes attentes. Et tout ce qu'il a récolté venant de toi, c'est d'avantage de mépris pour son travail et des "baka" à tout va. Duo est arrivé à la limite de sa patience avec toi et j'admire sa ténacité car ça ferait longtemps que j'aurais craqué si j'avais été à sa place.

- W : Je suis de l'avis de Winner, intervint le chinois. Deux ans que nous travaillons ensemble et je n'avais jamais vu quelqu'un déployer autant d'effort pour changer comme l'a fait Maxwell. Si tu veux un conseil avisé, arrêtes de te montrer aussi exigeant avec lui et acceptes-le tel qu'il est. Sinon j'ai bien peur que la prochaine fois que tu lui feras une remarque désobligeante, tu finisses six pieds sous terre.

- T : Duo est quelqu'un de très émotif et de très direct. Cesses de vouloir le transformer en ce qu'il n'est pas ou tu t'en feras un ennemi. Et s'il y a bien quelqu'un qu'il vaut mieux ne pas avoir comme ennemi, c'est bien lui.

Heero regarda alternativement ses coéquipiers avant de froncer les sourcils et de repartir dans sa chambre, sans un mot. Les trois pilotes eurent la même réaction : ils soupirèrent de lassitude. Ces deux-là étaient de vraies têtes de mule, rien ne pourrait les faire changer. C'est sur cette pensée qu'ils retournèrent chacun à leurs occupations. Pendant ce temps, Heero s'enferma dans sa chambre et s'allongea sur son lit. Il fixa le plafond au dessus de lui et se mit à réfléchir. Bien sûr qu'il comprenait ce que lui reprochaient ses partenaires. Lui aussi avait remarqué les changements que le natté avait opéré sur son attitude. Lui qui s'était montré affreusement horripilant au début de leur collaboration, qui ne cessait d'envahir son espace vital et de lui faire des blagues vaseuses, il avait changé radicalement durant ces dernières semaines. Il respectait son intimité, parlait moins souvent pour ne rien dire et se montrait même plus respectueux envers son autorité. Alors pourquoi n'arrivait-il pas à apprécier ses efforts à leur juste valeur ? Chaque fois qu'ils se trouvaient dans la même pièce, il ne pouvait s'empêcher d'être encore plus froid avec lui et de critiquer ses moindres gestes. Et quand il n'était pas là, il ne cessait de penser à lui et d'épier son retour avec une impatience qu'il ne se connaissait pas. Il ne se reconnaissait plus et il en voulait à Duo pour ça. C'est sur ce constat qu'il retourna sur son PC et reprit l'élaboration d'un nouveau virus à l'intention de leur prochaine mission.

- Plus loin -

Un jeune homme d'environ seize ans, de longs cheveux châtains aux reflets dorés coiffés en une natte lui arrivant au milieu du dos, des yeux améthystes pénétrants, à l'allure androgyne et vêtu d'un long manteau de cuir noir, marchait prestement dans les rues sombres tout en donnant des coups de pieds rageur dans les cailloux et autres projectiles qu'il rencontrait sur sa route.

" Non mais pour qui il se prend ?! lâcha-t-il pour lui même. Je me plis en quatre pour répondre à ses exigences, je m'efforce d'être plus sérieux pour qu'il me montre enfin de la considération et Monsieur n'est toujours pas content ! Je ne sais pas ce qui me retient de lui montrer ma façon de penser et de lui faire connaître la fureur de Shinigami. P de M ! "

Et il se vengea sur une canette de soda qui traînait au sol et l'envoya à l'autre bout de la rue. Puis, tout à coup pris de fatigue, il s'arrêta et s'appuya contre un mur. C'était comme si toute sa colère l'avait vidé de son énergie et qu'il ne lui restait plus que de l'amertume. Peu à peu, il sentit la tristesse qui l'habitait lorsqu'il pensait à Heero envahir son coeur.

" Et pourtant je l'aime... Oui, c'est idiot mais je l'aime. Je suis tombé amoureux de lui dés le premier regard. Ce sont sûrement ses yeux d'un bleu cobalt si envoûtant qui m'ont empêché de le tuer à notre première rencontre. Et ces cheveux toujours en bataille et son petit air grognon. Tssssss ... Pourquoi faut-il que je tombe amoureux du plus grand et du plus froid des icebergs ? Ma vie n'était déjà pas simple, il fallait que je la complique encore plus. Oh my God, que vous ai-je fait pour mériter ça ? "

Il passa une main lasse sur son visage et porta son regard vers le ciel étoilé. Il eut une pensée pour toutes ces personnes qu'il avait aimé par le passé et que le destin lui avait cruellement arraché : Solo, le Père Maxwell, Soeur Hélène... Bizarrement, il eut une pensée pour ses parents. Il ne les avait jamais connu, il ne se souvenait même pas de leurs visages. Il ignorait s'ils étaient vivants ou morts. Tout ce qu'il savait, c'était qu'il avait été trouver errant seul dans les rues de L2 alors qu'il n'avait que deux ans. Souvent il s'était imaginé qu'il avait une famille quelque part et qu'ils l'attendaient. Il lui arrivait de les évoquer dans ses prières, demandant à Dieu de veiller sur eux s'ils étaient en vie ou priant pour qu'ils veillent sur lui du Paradis.

Sur cette pensée, il eut un petit sourire et reprit sa route. Un petit courant d'air détacha une mèche de sa natte qu'il remit derrière son oreille gauche, effleurant l'étrange marque de naissance qui s'y trouvait. C'était un croissant de lune très fin qui suivait la courbe de l'oreille. Personne ne connaissait son existence. C'était la seule chose qu'il pensait avoir hériter de ses parents, du moins c'est ce qu'il aimait penser. Il continuait son avancée dans les ruelles désertes de la ville quand des bruits de pas lui parvinrent. Tous ses sens aux aguets, il comprit qu'on le suivait. Et à l'entendre, son poursuivant n'était pas du tout discret. Faisant semblant de ne s'être aperçu de rien, il reprit son chemin puis accéléra l'allure. Les pas derrière lui se firent plus rapides. Il profita de tourner à un coin de rue pour se caler contre un mur et attendre le passage de l'inconnu. Quelques secondes plus tard, les pas se rapprochèrent et une ombre se profila sous les réverbères. Lorsque l'importun arriva à porter de main, il lui sauta dessus. Il l'immobilisa facilement contre le mur et détailla celui qui avait osé le prendre en chasse. C'était un homme d'environ trente-cinq ans, les cheveux bruns plaqués, de petites lunettes posées sur de petits yeux en amande qui lui firent penser à ceux de Wufei, de taille moyenne et vêtu d'un costume gris de grande marque. Bien qu'il était plus grand que lui, Duo vit de la crainte dans son regard et sentit ses membres tremblés. Ne se laissant pas attendrir par son aspect chétif, il le saisit à la gorge et planta ses yeux dans les siens.

- D : Qui êtes-vous et que me voulez-vous ? demanda-t-il, menaçant. Je vous préviens que si vous travaillez pour Oz, vous avez mal choisi votre jour. Je ne suis pas d'humeur.

L'homme s'efforça d'arrêter de trembler et répondit d'une voix peu assurée :

- Je m'appelle Jonathan Harker et je suis avocat.

- D : Enchanté, Mr Harker. Maintenant dites-moi pourquoi vous me suiviez ? Et tâchez d'être convaincant si vous ne voulez pas vous retrouver à la morgue.

- Mr H : Je vous suivais car j'ai reçu l'ordre de ne venir vous parler que lorsque vous seriez seul, Mr Maxwell.

En entendant son nom, Duo tiqua. Comment cet homme pouvait le connaître alors que même Oz ignorait son identité ? Il fronça les sourcils et accentua sa prise sur la gorge de l'avocat.

- D : Comment connaissez-vous mon nom ?

L'homme essaya de ne pas paniquer devant le regard noir que lui lançait l'américain et réussit à répondre, à la limite de la suffocation :

- Mr H : Je connais votre nom parce que j'ai un message à vous transmettre de la part d'une personne qui a des informations sur votre passé.

- D : Menteur ! gronda-t-il, sentant sa colère refaire surface.

Personne ne pouvait avoir d'informations sur son passé alors que lui même n'en avait trouvé aucune. Pourtant c'était pas faute d'avoir chercher. Il avait passé des jours à pirater les bases de données des mairies, des bibliothèques, des hôpitaux et autres bâtiments administratifs de L2 à la recherche de coupures de journaux, d'avis de recherche ou de certificats de naissance correspondant à son profil mais il n'avait rien trouvé. Cet homme devait lui tendre un piège. Excédé, il arma son poing et se prépara à donner une correction à ce Harker. Celui-ci, le voyant se préparer à le frapper, ferma les yeux et s'écria, cédant à la panique :

- Mr Harker : Vous avez une tâche de naissance en forme de croissant de lune derrière votre oreille gauche !

A ces mots, Duo suspendit son geste et écarquilla les yeux. Comment savait-il cela alors que personne n'avait jamais vu cette tâche derrière son oreille ? Il relâcha sa gorge et se recula de deux pas, laissant l'homme reprendre son souffle. Quand celui-ci sembla être redevenu calme, Duo reprit ses esprits et le regarda, suspicieux.

- D : Qui vous a dit pour ma tâche de naissance ?

- Mr Harker : La même personne qui m'a révélé votre nom et m'a demandé de vous remettre ceci.

Sur ces mots, Harker sortit un papier de sa poche et le tendit au natté. Ce dernier hésita avant de le saisir et de lire ce qu'il y avait écrit. Seuls apparaissaient ces quelques mots :

Je sais qui tu es et je veux te rencontrer.

Suivait ensuite une adresse dans cette ville. Après sa lecture, Duo reporta son regard sur Harker qui continua :

- Mr H : Vous devez vous rendre à cette adresse demain à la première heure. Il vous faut venir seul et sans arme. Vous recevrez de plus amples informations une fois sur place. Si vous venez, personne ne doit savoir où vous vous rendez, dans le cas contraire les informations sur votre passé seront détruites.

Duo écouta attentivement les explications de l'avocat et réfléchit à la marche à suivre. Devait-il se rendre au rendez-vous ou refuser ? Son instinct lui disait de se méfier mais son coeur lui commandait d'accepter. Il était indécis. Depuis le temps qu'il désirait savoir qui il était, son nom, sa date de naissance, qui étaient ses parents, pourquoi il avait été abandonné. Toutes ces questions se bousculaient dans sa tête. Il effleura pensivement la marque derrière son oreille d'un air songeur et prit sa décision. Finalement, il reposa son attention sur l'avocat.

- D : Je viendrai, répondit-il froidement.

Et sans un mot de plus, il tourna le dos à l'avocat et repartit par le chemin qu'il avait emprunté. Il marcha longtemps, essayant de rassembler ses esprits. Qui voulait le rencontrer et qu'allait-il découvrir ? Tant d'années à rester dans l'ignorance, et demain, il aurait des réponses à ses questions. Il avait peine à le croire et s'interrogeait sur les conséquences de ses futurs découvertes. Était-il prêt à entendre la vérité ? Sans trouver de réponse à cette question, il retourna à la planque. Quand il rentra, l'horloge affichait 1h20. Ne voulant pas réveiller ses amis qu'il devinait entrain de dormir, il enleva ses chaussures et regagna lentement sa chambre. Sans un bruit, il ouvrit la porte et se faufila dans la pièce. Quand ses yeux s'habituèrent à l'obscurité, il aperçut la silhouette du japonais entrain de dormir dans son lit. Il l'observa quelques secondes avant de pousser un soupir à fendre l'âme et de s'introduire dans la salle de bain. Il n'en ressortit qu'une fois vêtu de son boxer et d'un t-shirt large. Il alla ensuite jusqu'à son lit et se blottit dans les draps. Après un dernier regard sur son compagnon de chambre, il ferma les yeux et se laissa emporter par le sommeil.

Le lendemain matin, quand il se réveilla, il était toujours aussi préoccupe. Contre toute attente, il fut le premier levé. Il eut la surprise de trouver le japonais toujours endormi dans son lit alors que d'habitude, il était déjà levé à son réveil. Intrigué, Duo regarda son réveil et vit qu'il était 6h15 du matin. Sa nuit aura été de courte durée. Profitant de cet état de fait, il se leva et alla prendre sa douche, tâchant d'être le plus silencieux possible. Quand il ressortit de la salle d'eau, il était vêtu d'un jean noir moulant et d'un marcel noir sous une chemise rouge sang. Abandonnant son éternelle natte pour une simple queue basse, il prit ses chaussures et sortit doucement de la chambre. Il passa devant les chambres de ses amis à pas feutré et descendit à la cuisine. Il alluma la cafetière et prépara le petit déjeuner. Une fois fait, il s'installa à table et attaqua son petit plaisir favori : des tartines de Nutella. Alors qu'il étendait la pâte brune sur sa tranche de pain, une douce mélodie provenant de son passé vint envahir son esprit et il se prit à en murmurer les paroles.

La nuit tombe et nous sommes là tous les deux

Les lucioles brillent de mille éclats

Restes près de moi, tu feras un rêve joyeux

Juste là, dans mes bras ...

Étrangement, chanter lui apportait un sentiment de paix qu'il n'avait plus ressenti depuis fort longtemps. Oubliant sa tâche, il reposa sa tartine sur la table et continua sa chanson, un coude sur la table et sa main soutenant sa tête tandis qu'avec l'autre, il touillait son café matinal.

C'est magique quand tu es à mes côtés

Fermes les yeux et laisses-moi te serrer

Je garderai ce moment en mémoire

De ta présence ici,

Ce soir...

Il était tellement pris parce qu'il chantait qu'il ne s'aperçut pas de la présence de Quatre avant que celui-ci ne fasse remarquer sa présence.

- Q : Hum hum...

En l'entendant, Duo sursauta et manqua de renverser son mug de café. Le blond le regarda avec un petit sourire avant de venir prendre place à table, face au natté.

- Q : Bonjour Duo !

- D : Bonjour Quatre ! Bien dormi ? dit-il en prenant sa tartine.

- Q : A merveille et toi ? Je ne t'ai pas entendu rentrer hier soir.

- D : Il était tard donc j'ai fait attention à ne pas faire trop de bruit. Mais ma nuit a été courte.

- Q : C'est ta dispute avec Heero qui te tracasse encore ? demanda-t-il en se servant une tasse de café.

- D : Un peu de ça, répondit-il avant de mordre dans son pain chocolaté.

Quatre but une gorgée de son breuvage et reposa sa tasse pour joindre ses mains, les coudes posés sur la table.

- Q : Tu sais, Duo, je t'ai souvent dit de te montrer patient avec Heero. Je t'ai maintes fois affirmer qu'avec le temps, il changerait d'attitude et que vos relations deviendraient meilleures. Mais je me rends compte qu'il était injuste que tu sois le seul à faire des efforts alors que lui n'en faisait aucun. Je t'ai beaucoup forcé la main et je te demande de me pardonner.

- D : Ce n'est rien Quatre, le rassura le natté. Heero est comme il est, je suis comme je suis et rien ne pourra changer ça. J'ai compris qu'il n'était pas bon de vouloir à tout prix changer quelqu'un au dépend de sa personnalité. Je le sais maintenant et je ne me forcerai plus à être quelqu'un d'autre. A partir d'aujourd'hui, j'ai décidé d'être moi-même et ceux qui ne sont pas content, qu'ils aillent au diable !

- Q : Je t'approuve entièrement ! s'exclama l'arabe, enthousiaste.

Les deux amis se sourirent mutuellement avant de continuer de déjeuner dans le plus grand silence. Alors que l'américain se tartinait une autre tranche de pain, Quatre sembla se souvenir de quelque chose et fit partager sa pensée.

- Q : La chanson que tu chantais quand je suis entré était magnifique. Tu as une très jolie voix.

- D : Merci, répondit le natté en cachant sa rougeur dans son mug de café, gêné.

- Q : Qui te l'a apprise ?

Duo reposa sa tasse et réfléchit à la question. L'arabe observa son ami fouiller dans sa mémoire avant de le voir hausser des épaules et de reprendre son mug.

- D : A vrai dire, je ne m'en souviens pas. Je la connais depuis que je suis tout petit, je la chantais souvent à l'orphelinat quand je me sentais triste. Après, je retrouvais aussitôt le sourire, ricana-t-il à ce souvenir.

Quatre eut alors un sourire triste. Il oubliait souvent qu'il était le seul du groupe à avoir grandi dans une vraie famille, à l'abri du besoin et des horreurs de la guerre. Entendre son ami mentionner son passé le lui rappela et il s'en voulut cruellement de lui refaire penser à cette période de sa vie. Il voulut s'excuser mais fut interrompu par l'arrivée successive des autres pilotes. Les trois garçons furent très surpris de trouver le natté déjà debout.

- W : Maxwell déjà debout ! Ça y est, c'est la fin du monde ! s'écria le chinois avec un sourire moqueur.

- D : Et oui, Wuffy. L'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt !

- W : C'est Wufei, gronda-t-il.

- D : Je sais, Wu-Wu, se moqua le natté.

- W : WUFEI !

Quatre pouffa dans sa tasse en entendant les éternelles chamailleries de ses équipiers. Trowa et Heero prirent place à table, ne faisant aucunement attention à leur dispute. Voyant le chinois commencer à devenir rouge, Duo choisit de faire la paix et tendit une tasse de café à son vaillant adversaire. Wufei regarda suspicieusement la tasse avant de s'en saisir et de s'asseoir à son tour, toute tension s'étant envolée. Le reste du déjeuner se passa dans le calme. Duo et Quatre discutaient joyeusement, Trowa les écoutait distraitement, Wufei soupirait chaque fois qu'il entendait l'américain faire une réflexion stupide et Heero buvait tranquillement sa tasse sans prêter attention à ce qui l'entourait. Tout à coup, Duo regarda l'horloge de la cuisine et vit qu'il allait être bientôt neuf heures. Il but d'une traite le reste de son café et se leva de sa chaise. Tous les regards se posèrent sur lui, très surpris de le voir s'agiter sans raison.

- Q : Qu'est-ce qui se passe Duo ?

- D : Je dois aller à la casse pour récupérer des pièces pour mon Gundam.

- T : Tu seras de retour bientôt ?

- D : Je ne sais pas, dit-il en se dirigeant vers le couloir. Tout dépendra de ce que je trouverai.

Duo ne leur mentait pas, il devait vraiment se rendre à la casse à la recherche de pièces de rechange. Il omettait simplement qu'il avait une autre activité de prévue. Ce qui techniquement n'était pas un mensonge. Arrivé dans le couloir, il s'empara de son manteau et s'apprêta à partir quand la voix de Heero l'interpella :

- H : Tâche de faire vite, une mission peut tomber à tout moment et nous n'avons pas le temps de te chercher dans toute la ville.

Duo agrippa fortement la poignée de la porte et serra les dents.

- D : Il n'y a que les missions qui lui importent. Je ne compte pas à ses yeux, se dit-il.

Retenant la rage qui commençait à affluer dans ses veines, il préféra sortir sans un mot, ignorant les appels de Quatre qui avait senti sa colère et voulait le retenir.

Pendant tout le temps que dura son trajet, Duo essaya d'oublier les paroles blessantes du japonais. Pourquoi se sentait-il si touché ? Il devrait en avoir pris l'habitude depuis le temps qu'il le côtoyait. Mais ses mots résonnaient durement dans sa tête, faisant saigner son coeur déjà meurtri. Il cessa ses lamentations quand il arriva à l'adresse indiquée sur le papier. Ses pas l'avaient conduit au pied d'un grand hôtel. Bien que surpris par le lieu, il pénétra par la porte tournante et se dirigea vers l'accueil. Là, un homme en costume marron lui dédia un chaleureux sourire avant de lui demander ce qu'il voulait.

- D : Auriez-vous un message à l'intention de Mr Maxwell ?

L'homme fouilla sous son comptoir et en sortit une petite enveloppe à son nom qu'il lui tendit. Duo s'en empara et l'ouvrit. Il découvrit un carton avec écrit au feutre : 212. Se doutant qu'il devait s'agir d'un numéro de chambre, il remit le carton dans l'enveloppe et la rangea dans une poche de son manteau. Il adressa un petit sourire au réceptionniste et se dirigea vers l'un des ascenseurs. A l'intérieur, il appuya sur le bouton du deuxième étage et les portes de métal se refermèrent sur lui. La cabine se mit à monter lentement avant de s'arrêter à l'étage demandé. Duo sortit de l'ascenseur et remonta un long couloir en direction de la chambre. Quand il arriva devant la porte, il sentit une grande appréhension monter en lui. Il ferma les yeux et se pinça l'arête du nez. Il se trouvait stupide d'avoir le traque alors qu'il avait affronté bien pire dans le passé. Il prit une profonde inspiration, ouvrit les yeux et frappa à la porte d'un geste décidé.

" Entrez ! " lui dit une voix masculine étouffée par la porte.

Faisant fi de son hésitation, Duo tourna la poignée et poussa la porte qui devait le mener vers son passé.

Tsuzuku...


Voilà pour le premier chapitre ! Je trépigne d'impatience en attendant vos remarques. Ne me faites pas languir et laissez une review !