Bonjour tout le monde. Alors me revoilà avec une nouvelle fic, après une très très longue pause je vous l'accorde. Mais que voulez-vous, l'inspiration ne se controle pas !

Disclamer : Tous les personnages et les lieux appartenant à l'univers d'Harry Potter sont la propriété de J.K. Rowling. Rose Scrimgeour et l'histoire m'appartiennent.

Résumé : Severus Rogue, mangemort en fuite pour le meutre de Dumbledore reçoit la visite d'une jeune femme qui prétend vouloir lui redonner son statut d'espion. Mais qui est-elle pour lui faire une telle offre ?

Avertissement : J'ai écrit les 5 premiers chapitres de cette fic avant d'avoir lu le tome 7. IL EST DONC ÉVIDENT QU'AUCUN DES ÉVENEMENTS DU DERNIER TOME SONT PRIT EN COMPTE.

Bonne lecture !

Scrimgeour et fille

Chapitre 1

La nuit était noire et pluvieuse au dessus de la petite ville de Brighton. Non loin de la King's Road, mais assez pour que les touristes ne songent pas à s'y promener, la Sigourney Street serpentait discrètement sous les lampadaires. Un petit bar était toujours ouvert, accueillant les quelques clients qui avaient bravé la pluie pour un remontant. Parmi ceux-ci, un homme assis au comptoir, la quarantaine sinon plus, petit et sec, les cheveux châtain délavé et des lunettes à monture de métal. Son habillement démontrait une certaine maladresse mais personne n'y portait attention. En vérité, personne ne semblait même réaliser que l'individu se trouvait là. Ç'en était au point qu'il avait dû lui-même se servir à boire et qu'il n'avait pas payé sa consommation, le tout sans que le barman ne lui accorde un regard.

Pourtant, l'homme, lui, portait la plus grande attention à tout ceux qui l'entouraient. Il savait par exemple que la fille dans le fond à sa gauche était allée trois fois à la salle de bain en deux heures, que son copain avait commandé un gin qu'il n'avait par la suite pas touché, que le barman était gaucher et que la serveuse s'appelait Scarlett.

Et le plus important de tout : il savait que tous ces gens sans exception étaient de simples moldus.

Son sort de discrétion avait d'ailleurs marché à un point tel qu'aucun Oubliette ne serait nécessaire lorsqu'il quitterait.

Il jeta un coup d'œil à la montre qu'il avait au poignet. 22h45. L'heure passait toujours trop vite à son goût. Il fouilla dans une de ses poches agrandies magiquement pour en sortir une petite bouteille dont il s'empressa d'avaler une gorgée. Le Polynectar avait un goût acre des plus détestables. Il se pencha par-dessus le comptoir pour saisir la bouteille de whisky et en bu un peu avant de la remettre à sa place.

Il aurait donné tout pour retrouver ses robes de sorcier, décamper de cet horrible trou de moldus et surtout, surtout ôter ces stupides lunettes qui devaient le faire ressembler à Potter. Mais il ne pouvait rien faire de tout cela. Parce que sa liberté était en jeu, que le maître lui avait ordonné de se tenir tranquille et qu'ils étaient en guerre. Parce que le monde des sorciers était foutument en guerre, la seule solution pour ceux qui avaient leur tête mise à prix était de se réfugier chez les moldus. Chez ces imbéciles de moldus.

Il décida qu'une autre gorgée de whisky s'imposait.

Il tendait à nouveau la main vers la bouteille quand soudain, il entendit la porte du bar s'ouvrir doucement dans un bruit de clochettes puis se refermer sur la pluie qui continuait dehors. Il esquissa un geste pour se retourner et évaluer ce nouveau client mais il n'en eut pas le temps. Le nouveau, ou plutôt, la nouvelle venue vint prendre le siège juste à coté du siens.

C'était une jeune femme d'une vingtaine d'année, le teint pâle et des cheveux auburn relevés en chignon travaillé. Elle portait un veston en feutre noir à double rangé de boutons, étrangement sec pour une telle soirée, ainsi qu'un foulard en soie verte assortie à des boucles d'oreilles ornées de jade. Le tout transpirait l'aisance financière par son goût impeccable et son tissu sans défaut.

« Une eau pétillante », commanda-t-elle tranquillement au barman sans apparemment se soucier s'il l'écoutait ou non.

Il sembla qu'on l'entendit car un verre vint bientôt se poser devant elle. Elle n'y toucha pas pour autant, se contentant de le payer puis de le pousser un peu plus loin.

L'homme eut la désagréable impression que la première non-moldue de sa soirée venait d'apparaître, et cela lui déplaisait au plus haut point. Il resserra sa prise sur sa baguette qu'il cachait dans sa manche, prêt à toute éventualité. Si seulement elle ne s'était pas assise juste à coté de lui, il aurait pu quitter le bar en douce. À présent, c'était peut-être un peu trop risqué.

En relevant la tête, il vit surgir devant lui deux grands yeux bleus qui le regardaient fixement, le faisant sursauter.

« Bonjour monsieur Rogue », dit la jeune femme à mi-voix, ne le quittant pas du regard.

Il fût d'abord trop étonné pour répondre, puis la baguette toujours fermement agrippée, il se recomposa une expression neutre.

« Je crois que vous faites erreurs sur la personne mademoiselle. Je ne connais aucun homme de ce nom », répondit-il calmement.

« Ne jouez pas à ce jeu avec moi. Je sais très bien qui vous êtes », continua-t-elle pourtant, sans hausser la voix.

Il jeta un coup d'œil autour de lui, mais personne ne semblait leur accorder une once d'attention.

« Vous me dérangez mademoiselle, si vous persister, je préfère retourner sous la pluie. »

Pour toute réponse, elle se contenta de lui sourire d'une manière qui ne laissait présager rien de bon.

« Du Polynectar. Vous en prenez toutes les demi-heures pour ne jamais être pris au dépourvu. Vous gardez votre bouteille dans la poche droite de votre manteau. La personne dont vous avez pris l'apparence s'appelle Stuart Townsend et habite sur Hampton Avenue », énonça-t-elle lentement. « Vous voulez en savoir plus ou vous préférez toujours retourner sous la pluie ? »

Il sentit son sang se glacer dans ses veines et songea sérieusement transplaner le plus loin possible pendant un instant.

« Ça serait une très mauvaise idée », décréta la jeune femme. « Ça m'a pris plusieurs semaines pour vous localiser, je préférerais que vous restiez bien assis à votre place pour l'instant. »

« Vous lisez dans mes pensées ! » s'exclama-t-il sans toutefois lever le ton plus que nécessaire.

Elle continua à sourire et il tenta de renforcir ses barrières d'occlumens, qu'il croyait pourtant déjà infranchissables.

« Qui êtes-vous ? » souffla-t-il après quelques instants.

« Je ne suis pas un Auror si c'est ce que vous voulez savoir. Et je ne travaille ni pour l'Ordre du Phénix, ni pour le lord noir. »

« Mais que.. »

« Vous n'avez pas à craindre pour votre liberté ce soir. Je ne suis pas ici pour ça. »

« Pourquoi vous croirais-je ? »

Elle soupira. Finalement, elle prit une gorgée de son eau pétillante.

« Oh, la voilà enfin la vraie question : Pourquoi me croiriez-vous ? Pourquoi me feriez-vous confiance ? » lâcha-t-elle en regardant le plafond. « En fait je n'en ai moi-même aucune idée. »

Rogue la fixa avec un drôle d'air. Même en temps de guerre, il y avait apparemment encore du monde qui pensait que leur seule parole suffisait pour qu'on les croie. Cette fille avait sûrement été à Gryffondor… ou à Poufsoufle.

À cela, celle-ci sourit encore une fois. Il avait vraiment l'impression qu'elle lisait dans son esprit comme dans un livre ouvert… mais il n'arrivait pas à s'expliquer comment elle faisait.

« Que pourrais-je vous dire… Des choses comme « Le quartier général de l'Ordre du Phénix se situe au 12 square Grimmaurd » vous suffiraient-elles ? »

Il manqua de s'étouffer avec sa salive sous l'effet de la surprise. Par Merlin, comment avait-elle fait pour prononcer cette phrase ? Elle n'était pas la gardienne du secret ! Seul Dumbledore aurait pu… mais Dumbledore n'était plus là pour ce genre de chose.

« Ou peut-être simplement le fait que vous ne l'avez tué que parce qu'il vous avait supplié de le faire… »

Cette fois, il la dévisagea franchement et son regard se durci. Ils savaient apparemment tous les deux très bien de quel meurtre il était question.

« Vous seriez mort si vous ne l'aviez pas fait », continua-t-elle. « À cause de ce serment inviolable que vous avait imposé Narcissa Malfoy… »

« Par pitié, taisez-vous ! » coupa-t-il brusquement avant de lancer un regard aux gens autour de lui.

« Personne ne nous écoute, n'ayez crainte. »

Il n'en était pas convaincu mais il décida de faire comme si elle avait raison. De toutes façons, il n'aurait qu'à lancer un Oubliette à tous avant de partir et son identité serait sauve.

« Comment avez-vous appris toutes ces choses ? » demanda-t-il en baissant la voix.

Elle laissa échapper un éclat de rire qui finit de le décontenancer.

« Vous n'avez commis aucune négligences si cela peut vous rassurer. Je ne vous dit cela que pour vous convaincre… »

Elle fit une pause mais il n'en profita pas pour intervenir.

« Je veux seulement vous montrer que, si j'avais vraiment l'intention de vous dénoncer, je l'aurais probablement déjà fait. Avec toutes ces informations que j'ai sur vous… »

« Et vous n'êtes nullement tentée par les 5000 gallions que vous rapporterait ma capture ? »

« Sincèrement, non. »

« Je ne vous crois pas »

Ils continuèrent de se fixer en silence. Elle avait arrêté de sourire et il décréta que ça ne pouvait être qu'un point pour lui. Elle finit par prendre une dernière gorgée d'eau pétillante avant de réajuster sont foulard de soie. Elle se leva, épousseta son manteau et d'un geste lent, elle sortit sa baguette magique de sa poche.

« Ce bar va bientôt fermer », souligna-t-elle. « Mais cette conversation gagnerait à être poursuivie. »

Sans attendre qu'il réponde, elle lança un léger charme d'oublie sur les autres occupants de la place. Ils garderaient un très vague souvenirs de leur soirée, ça lui suffisait amplement. Elle se dirigea vers la sortie et il la suivi. Il avait encore une question à lui poser. À peine avait-elle mis un pied dehors qu'un homme en habit noir surgit pour placer un immense parapluie au dessus de sa tête. Il exécuta son mouvement si brusquement que Rogue, surpris, manqua de lui lancer un sort par réflexe d'autodéfense. Il rejoignit tout de même la jeune femme sur le petit cercle de trottoir tenu au sec. Devant eux était garée une luxueuse berline noire dont le moteur était déjà en marche. Ne semblant pas pressée d'y entrer, la jeune femme à coté de lui gardait le silence, comme pour lui laisser une dernière chance de parler.

« Vous ne m'avez pas répondu, tout à l'heure », commença-t-il. « Qui êtes-vous ? »

Elle se tourna vers lui en lui tendant la main.

« Mlle Rose Scrimgeour, enchantée », dit-elle tranquillement.

Alors qu'il avait inconsciemment amorcé un geste pour lui rendre sa poignée de main, il se retira vivement à l'énoncé de son nom de famille.

« Oui je suis la fille du ministre, non je ne travaille pas pour lui », continua-t-elle en réponse à sa question silencieuse, le bras toujours tendu en avant. « Il ne sait même pas que je suis ici. »

Il n'était toujours pas convaincu et elle semblait très bien s'en rendre compte.

« Croyez-vous qu'il laisserait sa fille bien-aimée partir à la recherche d'un dangereux criminel ? »

Il dû s'avouer que non et encore une fois elle sourit, comme s'il l'avait dit à voix haute. Pourtant, il ne lui tendit toujours pas la main. Elle attendit encore une dizaine de secondes avant de laisser tomber son bras. Mais ce n'était que pour se saisir d'une petite carte de visite qu'elle lui tendit par la suite. Il finit par la prendre, un peu à contrecoeur. À la lueur des lampadaires, il pu distinguer des lettres finement tracées à l'encre mauve :

Mlle Rose Scrimgeour
Hôtel
Prince of Wales, chambre 503
306 King's Road, Brighton, Angleterre
Cela m'étonnerait que vous ayez un téléphone
Ne venez pas avant 10h, je tiens à mes heures de sommeil

Rogue la fixa quelques instants avant de relever les yeux vers la jeune femme. Celle-ci lui sourit doucement encore une fois, lui adressa un signe de tête, puis prit la direction de sa voiture. Son chauffeur lui ouvrit galamment la portière, la referma ainsi que le parapluie, puis prit place derrière le volant. Privé d'abris, l'ancien professeur de potions se faisait maintenant mouiller par la pluie qui tombait drue. Il pensa transplaner immédiatement chez lui mais la vitre arrière de la voiture se baissa, comme pour l'obliger à patienter encore un peu. Derrière, la jeune femme apparu et lui fit signe d'approcher.

« Si vous pensez qu'il est trop risqué pour vous de vous présenter au Prince of Wales, je me déplacerai. Sinon, venez en soirée », dit-elle à mi-voix.

« Je ne comprend toujours pas ce que vous attendez de moi », répliqua-t-il.

« La guerre sera gagnée par le camp qui comptera le plus d'hommes comme vous, monsieur. »

« Je ne… »

« Réfléchissez, et venez demain. »

Sur ce, elle referma sa fenêtre et la voiture démarra. En quelques secondes, elle avait quitté Sigourney Street en direction du centre-ville.

¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ ¤

Et voilà pour ce premier chapitre. Le suivant surement au courant de la semaine prochaine. Joyeux noël tout le monde !