Hello ! Il y a quelques temps, je me suis mise à regarder Doctor Who après qu'une amie a longtemps insisté pour que je regarde cette série qui, vraiment, dépote sa race. Je suis devenue complètement accro en quelques épisodes. Actuellement, je suis au début de la saison 6 (deuxième série) - les cours me retardent dans mon binge-watching - mais je ne me suis toujours pas remise de la disparition du neuvième Doctor qui sera toujours mon Doctor (on n'oublie jamais son premier Doctor, n'est-ce pas ?). Bref, en visionnant les épisodes, j'ai eu quelques idées de one-shots et de drabbles et, plutôt que de les publier un par un comme des écrits séparés, j'ai préféré les réunir sous une bannière : le recueil Brèves de TARDIS. En voici donc un premier extrait.

Titre : Brèves de TARDIS - "Gone Too Soon".

Nombre de parties : 1.

Pairing : Nine et Rose Tyler.

Synopsis : Après sa régénération, Nine se demande ce qu'il adviendra de son incarnation. La réponse pourrait bien le surprendre.

NDA : Les personnages et l'univers de la série ne m'appartiennent pas. Ils sont l'entière propriété de Russell T. Davies, Phil Collison, Susie Liggat, Steven Moffat et de la BBC. Pour le reste, tout appartient à mon imagination.


Le Docteur la regardait. Il était particulièrement mal à l'aise, ce qui n'était jamais arrivé en sa présence. Elle secouait la tête, totalement confuse, et essayait de se souvenir de ce qui s'était passé. Elle remarqua qu'il la fixait. Il sourit. C'était tellement plus facile de prétendre que tout allait bien alors même que la mort le rongeait. Il lui avait été impossible de la laisser succomber au vortex temporel après qu'elle lui avait sauvé la vie. A ce moment, sa raison avait pris des vacances et il avait absorbé le mal qui la consumait, un mal qui consumait maintenant chacune des cellules de son corps de Seigneur du Temps. C'était douloureux mais il n'en montrait rien. Il était malheureux d'avoir à la quitter si tôt mais, encore une fois, il n'en montrait rien. Il préférait qu'elle se rappelle de lui comme il avait toujours été : un homme impulsif, sarcastique, aimant les dangereuses aventures et le mot « FANTASTIQUE ! ». Peut-être se rappellerait-elle de son goût prononcé pour les bananes. Bientôt, il serait un homme différent, avec un caractère différent. Qu'est-ce que sa prochaine incarnation ferait d'elle ? Se sacrifierait-il pour elle comme il venait de le faire ?

— Rose Tyler, dit-il en riant. J'allais vous montrer tant d'endroits. Barcelone. Pas la ville Barcelone, la planète. Vous auriez adoré. Un endroit fantastique, ils ont des chiens sans nez.

Il riait de sa propre blague. Rose gloussa en levant partiellement les yeux au ciel. C'était une bien mauvaise habitude qu'elle avait prise de lui. Son sourire était quelque chose de précieux. Il en garderait un souvenir éternel. La voir sourire alors qu'il se mourait lentement lui réchauffait les cœurs. Peut-être réussirait-il à lui faire admettre sa disparition plus facilement.

— Imaginez combien de fois par jour vous pourriez faire cette blague et elle serait toujours drôle !

— Alors, pourquoi ne peut-on pas y aller ?

— Peut-être que vous irez. Peut-être que j'irais. Mais pas comme ça.

Il n'approfondit pas son propos mais tourna son regard sur le tableau de commandes avec un vague sourire sur le visage. Elle ne comprenait pas ce qui se passait et il n'arrivait pas à lui expliquer.

— Ce que vous dites n'a pas de sens ! Répliqua Rose en se levant.

— Ça n'en aura peut-être plus jamais ! J'aurais peut-être deux têtes ! Ou pas de tête du tout !

Ça n'avait rien de drôle mais il riait de ses élucubrations. Rose secoua la tête, un sourire à demi-amusé sur le visage. Elle ne comprenait pas qu'il détournait son attention de ce qui se passait vraiment. Pour elle, il continuait à être ce type extravagant qui allait l'emmener par-delà les frontières du temps et de l'espace, à être ce Docteur qui lui avait pris la main un matin et qui lui avait dit de courir pour vivre. Il l'avait entraînée dans une vie d'aventures, de dangers et de découvertes. Il avait donné un sens à son existence et il allait disparaître alors même qu'elle lui avait demandé de ne pas le faire. Ce choix lui avait pesé, l'idée de la quitter l'effrayait mais il était heureux d'avoir pu la sauver, d'avoir été lâche pour que l'humanité puisse continuer à vivre. Il n'aurait jamais cru que quelqu'un puisse le faire changer aussi vite et aussi profondément. Rose Tyler allait définitivement lui manquer.

— Imaginez-moi sans tête ! Et ne dites pas que ce serait mieux.

Le visage de Rose s'éclaira d'un large sourire et ses yeux brillèrent. Elle devait penser qu'il était fou et il l'était plus que probablement. Il l'avait toujours été mais pas à un tel degré.

— Cependant, le processus est un peu risqué. On ne sait jamais avec quoi on va se retrouver...

Soudain, il fut propulsé en arrière avec une explosion de lumière dorée. Il porta la main à son estomac comme s'il avait été frappé. La douleur était à la limite du supportable et il se donnait bien de la peine pour la cacher. En le voyant ainsi, Rose se précipita sur lui, très inquiète. Il lisait cette inquiétude sur son visage et se désolait d'en être la cause.

— Docteur !

— Reculez ! Répliqua-t-il urgemment.

Rose s'arrêta et le fixa, les yeux grands ouverts. Le Docteur grimaça sous le coup de la douleur. Sa fin était très proche. Il devait dire ce qu'il avait à dire, faire ses adieux, avant que la régénération contre laquelle il luttait avec peine et douleur ne s'effectue.

— Docteur, dites-moi ce qui se passe.

— J'ai absorbé toute l'énergie du vortex temporel et personne n'est censé faire ça !

Il essayait de garder un ton calme et léger malgré la douleur. Ce n'était jamais une bonne idée de lutter contre la régénération mais Rose Tyler était une personne si importante pour lui qu'il se devait de lui faire des adieux en bonne et due forme. Il leva des yeux pleins de douleur vers elle. Elle continuait de le fixer avec inquiétude. Il n'aimait pas la voir ainsi. Il voulait mettre un sourire sur son visage avant de partir.

— Toutes les cellules de mon corps sont en train de mourir, reprit-il avec sérieux cette fois.

— Vous ne pouvez pas faire quelque chose ? Demanda Rose, horrifiée.

— Si, je suis en train de le faire ! Les Seigneurs du Temps ont cette petite astuce, c'est... une façon de tromper la mort. Mais... hésita-t-il avant de la regarder dans les yeux. Ça veut dire que je vais changer.

Rose secoua lentement la tête. Elle ne comprend pas du tout et il ne parvenait pas à lui expliquer. Il allait changer physiquement mais, intérieurement, il serait toujours son Docteur.

— Et je ne vous reverrais jamais. Pas comme ça. Pas avec cette tête de vieux dérangé.

Il rit encore une fois de ses propos. Il ne voulait pas l'effrayer mais sa fin était de plus en plus proche. Il devait faire vite.

— Et avant de partir...

— Ne dites pas ça, le coupa-t-elle, bouleversée.

— Rose...

Son ton se faisait suppliant. Elle devait l'écouter. Il avait sûrement l'air dévasté et cela l'obligea à se taire et à l'écouter malgré sa pressante envie de protester. Elle protestait toujours.

— Avant de partir, je voulais vous dire que vous étiez fantastique, finit-il par déclarer en souriant, tellement fier d'elle. Absolument fantastique.

Rose le regarda de nouveau mais elle ne souriait pas, toujours bouleversée par le cours des événements. Elle ne savait pas comment réagir face à tout ça et il regrettait d'avoir à partir avant qu'elle n'ait compris que tout irait bien pour lui et qu'il était heureux d'avoir pu voyager avec la personne fantastique qu'elle était.

— Et vous savez quoi ?

Elle secoua la tête, ne sachant plus à quoi s'attendre de sa part. Il lui sourit allant à l'encontre de toute la peine et de toute la douleur qu'il ressentait et reprit la parole avec la grande assurance qui lui était propre.

— Moi aussi.

A ces mots, elle finit par sourire en hochant la tête. Il avait réussi. Il l'avait fait sourire et il lui avait dit combien elle avait été fantastique à ses yeux. Il lui adressa un large sourire avant de lâcher prise. L'énergie régénératrice s'empara de son corps et se traduisit par une explosion de lumière dorée sortant du col de son T-shirt, des manches de sa veste et du bas de son jean. Il emportait avec lui l'image d'une Rose Tyler souriante et c'était tout ce dont il avait besoin pour être apaisé lorsqu'il disparut complètement au profit d'un nouvel homme...

Le procédé de régénération avait été violent. Il ne s'était pas douté que ce serait aussi douloureux. A présent, il ignorait ce à quoi il devait s'attendre. Dans la bibliothèque du TARDIS, il avait trouvé un livre sur la régénération. L'auteur, un ancien Seigneur du Temps, s'était demandé ce qui arrivait à l'incarnation qui disparaissait. Le livre était une suite de théories sans preuves dont il avait ri sans mesure. Maintenant, il riait moins parce qu'il ne savait vraiment pas ce qui allait se passer, où il allait atterrir. Sa vie avait été bien « courte » d'une certaine façon et une part de lui refusait que ça s'arrête là. Il avait encore envie de courir les aventures. Comment allait-ce se passer désormais ? Allait-il simplement disparaître ? Ou y avait-il une sorte de paradis des Seigneurs du Temps ? Il aurait ri de lui-même s'il avait pu. Si les incarnations pouvaient survivre à la régénération, cela ferait des siècles que les Seigneurs du Temps seraient au courant. Il s'attendait donc à disparaître totalement, à sentir sa conscience s'éteindre... mais certainement pas à atterrir brutalement, tête la première, sur une immense étendue de sable.

Il lui fallut quelques secondes pour se ressaisir et rouler sur le dos. Il se frotta les yeux pour en dégager le sable qui y était collé et observa le ciel bleu et sans nuages qui s'étalait à perte de vue. Quand le choc de l'atterrissage fut passé, il entendit le ressac de la mer. Ses sensations lui revenaient peu à peu. La douleur physique aussi. Il n'était donc pas mort. D'une façon ou d'une autre, il avait survécu et s'était détaché du Docteur. Il était devenu un homme nouveau tout en ayant gardé une partie de l'ancien lui. Enfin, c'était ce qu'il supposait par rapport à ses souvenirs, ses sensations, ses émotions. Pour le moment, c'était encore confus. Il lui fallait recoller les morceaux et découvrir qui il était et surtout ce qu'il était devenu. Il avait été le Docteur, le dernier Seigneur du Temps. Ça, il en était sûr. Mais maintenant ? Etait-il dans un autre temps ? Un autre espace ? Une autre dimension ? Une chose l'inquiétait et le faisait douter : le silence. Hormis le mouvement de la mer, il n'y avait aucun bruit. Ça paraissait irréel. Il devait inspecter les horizons, trouver un refuge.

Il se releva lentement et marcha en observant les alentours. Il était sur une plage déserte et escarpée. Il n'y avait aucune trace de vie humaine, pas même une empreinte de pas. Il semblait qu'il était le seul à avoir foulé cette plage. Cela lui paraissait étrange. De tous les lieux qu'il avait visités, jamais il n'avait croisé de planètes aussi vides que l'était cette plage. Il continua de marcher en direction de la sortie. Le vent marin lui fouettait le dos et apportait une odeur de sel à ses narines. Il glissa les mains dans les poches de son pantalon et continua à avancer. Il regrettait de ne plus avoir sa fidèle cabine téléphonique bleue dans laquelle il avait passé tant de temps. Il la visualisait et s'imaginait en pousser la porte. Il pénétrait sur la passerelle et montait directement au tableau de commandes. Chaque détail de son ancien vaisseau lui revenait en mémoire. Il avait presque l'impression qu'il lui suffisait de tendre la main pour en effleurer les boutons et les manettes. C'était un doux rêve qu'il caressait jusqu'à ce qu'il s'aperçoive qu'une cabine bleue s'était matérialisée juste à quelques mètres devant lui.

— Qu'est-ce que... Commença-t-il, surpris.

Mu par une curiosité subite, il se précipita sur la cabine. Elle était réelle. Il posa sa main sur la porte et fit glisser ses doigts sur le bois. La porte s'ouvrit sans résistance. Il entra. Devant lui se dessinait son TARDIS. Tout était tel qu'il l'avait laissé, à un détail près. Rose n'était pas là. Tout son vaisseau était là mais elle avait disparu. N'était-ce qu'une production de son esprit ? Cela lui paraissait trop réel. Il sentait le TARDIS vibrer sous ses pieds, comme prêt à partir vers une nouvelle aventure. Il aurait voulu enclencher les commandes et s'envoler de nouveau vers les étoiles mais il ne se sentait pas prêt. Il lui manquait quelque chose et ça le retenait. Or, il savait précisément ce que c'était. Il tourna le dos au tableau de commandes dont il s'était approché et s'appuya dessus en croisant les bras. Ses yeux se promenaient sur la plateforme et il se souvint d'un moment particulier qui s'était passé entre les parois mêmes de cette cabine. De revoir ses images, il s'en sentit nostalgique. Que faisait-elle à l'heure actuelle ? Où était-elle ? Comment allait-elle ?

Il avait su quasiment à l'instant où il l'avait vue que cette petite blonde à fort caractère changerait sa vie d'une façon ou d'une autre. Il n'aurait jamais pu prévoir l'importance de l'impact qu'elle aurait. Il ne l'avait absolument pas vu venir. Il avait visité le passé, le présent, le futur et toutes les planètes de l'univers et ne s'était jamais douté qu'une telle personne puisse exister tout comme elle n'aurait jamais pensé rencontrer un Seigneur du Temps. Il sortit du TARDIS, dépité. Il avait espéré l'y voir. Cette mission durant laquelle ils s'étaient rapprochés avait une place particulière dans ses cœurs. Ce jour-là, ils avaient rencontré le capitaine Jack Harkness et la jalousie du Docteur l'avait poussé à se rapprocher de Rose, créant – ou renforçant – un lien entre eux. Il se souvenait de tous les détails de cette aventure magique et exceptionnelle. Il ne voulait pas rester dans ce monde vide, il voulait repartir à l'aventure, reprendre sa main et lui dire de courir, de courir droit dans son monde à lui qui manquait cruellement de compagnie. Son existence avait été aussi vide que cette plage qu'il arpentait. Il ne voulait pas revivre cette expérience.

— Je suis venue te sauver, mon Docteur.

— Rose ? interrogea-t-il le vide qui s'étendait autour de lui. Rose !

Elle venait de lui apparaître. Elle était là. Elle était revenue le chercher dans sa profonde solitude. Sans réfléchir, il courut vers elle. Il ne disparaîtrait pas une nouvelle fois. Il ne la laisserait pas seule face à un étranger. Elle le regardait en souriant et il vit qu'elle pleurait. Il devait effacer ces larmes. Elle ne devait pas pleurer, pas à cause de lui. Plus il s'approchait, plus il sentait désespérément qu'elle allait lui être arrachée une seconde fois. Pour pallier à ce sentiment, il se jeta sur elle pour l'attraper, pour la prendre contre lui. Il ne rencontra que le vide et tomba dans l'eau glacée de la mer dans laquelle il était entré sans s'en rendre compte. Il se releva quelques secondes plus tard en suffoquant et en cherchant Rose des yeux. Elle avait disparu. Il hurla son nom et la chercha comme un fou sans trouver le moindre indice de sa présence. Quand il comprit que ça n'avait été qu'une hallucination, il en fut anéanti. Il se laissa tomber à genoux, incapable de supporter cette vérité. Derrière lui, la mer continuait d'aller et venir mais il ne prêtait plus attention à rien, sinon à ses cœurs blessés... jusqu'à ce qu'une banane vienne heurter sa main.

Le fruit était apparu de nulle part. En le prenant, il constata qu'il avait une existence concrète, réelle. Il leva les yeux vers la plage qu'il haïssait à présent. Le TARDIS était toujours là mais il n'était pas seul. La plage était encombrée d'objets divers auxquels il avait pensé à un moment donné depuis qu'il était là. Tout était une production de son esprit mais tout semblait vrai lorsqu'il s'en saisissait. Il n'avait qu'à penser à quelque chose pour que cela apparaisse. Un nouvel espoir s'empara de lui. Il ferma les yeux très fort et se représenta le visage d'une petite blonde, de sa petite blonde. Il souriait en la visualisant. Même si ce n'était qu'un songe, elle serait là, avec lui, et il cesserait d'avoir peur. Pour la première fois depuis longtemps, il cesserait d'avoir peur de la solitude puisqu'elle serait là, auprès de lui. Elle le rassurerait, lui parlerait, l'aimerait, comblerait le vide qui occupait ses cœurs depuis la guerre du Temps qui avait vu la fin de son espèce. Elle était humaine mais il s'en fichait. Elle avait dit les mots qu'il fallait quand il en avait eu besoin. Il ferait n'importe quoi pour retrouver sa présence, son sourire chaleureux, même prier un Dieu en lequel il ne croyait pas.

— Il y a moi.

Il ouvrit les yeux, s'apprêtant à l'accueillir, mais fut profondément blessé de voir qu'il était toujours seul. Rose n'était pas apparue. Seule une rose blanche gisait à ses pieds. Il s'agenouilla pour la ramasser et la porta à son nez. Des larmes silencieuses lui échappèrent et arrosèrent les fragiles pétales. C'est alors qu'il laissait libre cours à sa peine que ses yeux tombèrent sur un objet quasiment enfoui à quelques centimètres à peine de l'endroit où il venait de ramasser la rose. Sans la lâcher, il entreprit de déterrer ce mystérieux objet. Au fur et à mesure qu'il le découvrait, une angoisse étreignait son corps tout entier. Sa mémoire essayait de lui dire quelque chose qu'il refusait d'admettre et ce refus se retrouvait mis à mal devant cet objet. De nouveaux souvenirs surgirent dans son esprit et prirent le dessus sur ses aventures de Seigneur de Temps. Il avait fait un autre arrêt avant d'atterrir sur cette plage et l'objet qu'il déterrait était la raison de sa présence ici. Un rire nerveux s'échappa de ses lèvres quand il comprit qu'il avait eu une autre vie après s'être régénéré, une vie qui avait été abrégée par un obus, par l'obus même qu'il venait de trouver.

— Caporal !

Il avait fait partie de l'armée britannique au cours de la Seconde Guerre Mondiale. Il n'avait eu aucun souvenir de son ancienne vie jusqu'à ce qu'il soit envoyé ici, jusqu'à ce qu'il reconstitue, pièce par pièce, les grands pans de son existence. Il avait été soldat, il s'était battu pour son pays et cette plage n'était qu'un no man's land, une terre de passage avant son véritable départ. Ce jour-là, il avait sauvé beaucoup de vies humaines mais il avait aussi perdu la sienne. En protégeant les hommes qui étaient sous son commandement, il s'était sacrifié pour eux. L'obus qui devait tous les achever n'avait fait que le tuer, lui, et il en était soulagé. Il l'acceptait pleinement et se laissa enfin tomber dans la noirceur de la grande faucheuse, emportant avec lui une unique rose. Après tout, il préférait la mort à une vie dans laquelle Rose Tyler n'existait pas.


FANTASTIQUE !