Disclaimer : Rien ne m'appartient, tout est à JKR ou à Star Polaris, sauf la traduction
Et voilou, une nouvelle p't traduction qui est la réponse à un Défi lancé sur un groupe, j'espère que cela vous plaira, et je verrais si je traduirai la suite lorsqu'elle viendra (cela dépend principalement de votre bonne volonté lol )
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Prendre la vie dans tes propres mains.
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Chapitre 1 : Nouvelle Vie
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« Qu'est-ce que vous fichez ici Potter ? »
Harry rencontra calmement le regard furieux de l'autre homme. Il s'était attendu à ce que quelque chose comme cela arrive dès le moment où il avait eu les résultats de ses BUSEs, et il avait décidé de descendre dans les cachots avant le reste de ses compagnons. S'il allait se disputer avec cet homme, il n'allait pas le faire en face d'une classe pleine de Serpentards.
« Je suis ici pour prendre Potions Avancées, professeur. »
Le regard de Rogue devint encore plus furieux. « Seuls les étudiants ayant eu un O à leur BUSE de potions sont autorisés à prendre ce cours, Potter ! » Harry était sur le point de tendre la lettre qui contenait ses résultats lorsque le maître de potions continua son discours. « Et même dans le cas improbable où vous auriez obtenu ces résultats, je n'accepterai jamais un Potter dans mon cours lorsque j'ai le choix. »
Harry baissa sa main, qui tenait toujours la lettre, et regarda l'autre homme pendant une minute. Son refus ne le dérangeait pas autant que cela l'aurait fait il y a un an. En fait, il avait espéré que cet homme refuse de lui enseigner. Harry cligna des yeux, et remarqua qu'il était toujours debout dans la salle de classe de potions, et que Rogue le regardait avec une lueur de défi dans les yeux, attendant sans aucun doute des plaintes sur l'injustice de ses actions. Pendant un instant, Harry songea à lui répondre, et à lui dire exactement ce qu'il pensait de lui, mais, remarquant qu'il était pratiquement l'heure de commencer le cours, Harry ne fit que hausser les épaules, se retourna, et quitta la salle de classe. En se dirigeant à l'extérieur, le garçon planifiait déjà ce qu'il allait maintenant faire pendant ses heures libres.
De son côté, Rogue regarda sans expression la porte fermée, déchiré entre le doute et le désappointement envers les actions du garçon. Il s'était attendu à ce que Potter pique une crise à ses mots, mais l'adolescent était resté calme, et s'il ne le connaissait pas mieux, il aurait dit que Potter semblait même heureux et soulagé face à son refus de le prendre dans sa classe. Secouant sa tête, il retourna à ses papiers. Ce garçon ne pouvait pas être heureux avec ce qu'il venait tout juste de faire, après tout, s'il ne prenait pas ce cours, il ne serait pas capable de suivre l'entraînement des Aurors, et tout le monde savait que ce garçon souhaitait ça plus que tout.
Juste avant que les autres étudiants ne commencent à emplir sa salle de classe, Rogue décida que Potter était probablement allé se plaindre à McGonagall, ou peut être même à Dumbledore. Dans sa tête, le maître de potions commença à faire une liste des choses qu'il pourrait dire aux deux professeurs Gryffondor pour garder son étudiant le plus détesté hors de sa classe.
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Après avoir quitté la salle de classe de Rogue, Harry fonça vers la Tour de Gryffondor pour déposer toutes ses affaires. Il s'assura d'éviter les autres étudiants qui se dirigeaient vers leur propre salle puisqu'il n'était pas d'humeur à discuter avec eux. Une fois qu'il fut en sécurité dans sa chambre, il rangea ses affaires et ouvrit sa malle. Là, emballé soigneusement parmi ses robes, se trouvait un coffret contenant sa passion, peut être même son futur s'il vivait assez longtemps pour réaliser ses rêves. Avec des mains prudentes, il sortit la boîte et l'ouvrit. Reposant là, se trouvaient ses deux livres d'esquisses, plusieurs peintures, des dessins, et tout son matériel de peinture.
Il avait apprit à peindre et à dessiner très tôt dans sa vie. Il n'y avait pas grand chose à faire lorsqu'il était enfermé dans son placard, et il avait prit plaisir à faire ça. Il pouvait facilement cacher ses dessins à sa famille, et, puisqu'il utilisait le matériel de son école, il avait toujours beaucoup de papier et de pinceaux disponibles. Il n'avait jamais montré ses peintures à quelqu'un avant d'aller à Hogwarts, puisqu'il savait que si les Dursley le découvrait, ils feraient de leur mieux pour s'assurer qu'il ne puisse plus jamais dessiner. Une fois qu'il eut commencé l'école de sorcellerie, ses cours et ses nouveaux amis lui prirent tout son temps, sans mentionner essayer de rester en vie, et il avait oublié son hobby. Même durant l'été, son temps était complètement occupé par les corvées que les Dursley lui donnaient et son propre travail.
Non, ce n'était pas avant le dernier été qu'il avait repris le dessin et la peinture. Il baissa les yeux vers le dessin du dessus, et il se souvint de la force qui avait été derrière sa soudaine envie de dessiner à nouveau.
Flashback :Cette année, il semblait que l'été allait être le pire. Après les BUSEs, on ne leur avait donné aucuns devoirs, puisqu'ils ne savaient pas quels cours ils leur étaient possible de prendre en septembre. Harry se doutait aussi que les professeurs voulaient leur donner une pause, mais, cette pensée ne remontait pas le moral du garçon aux cheveux noirs. Les Dursley étaient terrifiés par les sorciers qu'ils avaient rencontré à King's Cross et ne lui avait pas donné de corvées à faire, et cela signifiait que Harry avait maintenant beaucoup de temps libre pour penser, ce qu'il, il le découvrit tôt, n'était pas la meilleure façon de surmonter le cap de la mort de Sirius.
Pendant la première semaine, le Gryffondor était perdu, ne sachant pas quoi faire, il restait simplement dans sa chambre, regardant par la fenêtre ou lisant un de ses vieux livres d'école sans intérêt. Ses pensées se dirigeaient constamment vers son défunt parrain. Une nuit, alors qu'il était allongé sur son lit, il essaya de créer une image du visage de Sirius dans son esprit comme il le faisait toujours avant d'aller dormir. Il avait pratiquement paniqué lorsqu'il n'avait pas pu se souvenir de la façon dont son parrain avait l'habitude de sourire lorsqu'il le voyait. Retirant le drap qui le couvrait en le plaçant sur le côté, il se leva rapidement pour prendre son album et regarder les photos à l'intérieur, aucune ne semblait bonne. L'homme qui se tenait à côté de son père sur la photo n'était pas son parrain, il n'était pas l'homme qu'il avait appris à aimer comme un père. Dans sa panique, il jeta l'album dans un coin de la pièce, se fichant du bruit qu'il faisait, et sans arrière pensée, il prit de l'encre et un morceau de parchemin hors de sa malle et commença à dessiner le visage aimé.
C'était comme revenir à la maison. Alors qu'il dessinait, il n'était pas seulement capable d'oublier tous ces problèmes, mais aussi d'exprimer la profonde douleur qu'il ressentait. Après quelques semaines, Harry avait pratiquement peint cinquante dessins de Sirius, et il était finalement en paix. Il savait que pour guérir la profonde douleur que la mort de son parrain avait laissée, il devait d'abord le laisser partir. Après avoir choisi les trois meilleurs dessins qu'il avait faits, il rassembla tous les autres, et alla dans le salon où il les brûla, les regardant lentement devenir cendres.
Pour Harry, cela marquait un nouveau commencement, personne ne le manipulerait à nouveau. Ni Voldemort par son esprit, ni Dumbledore avec ses mots cachés, personne. Empli d'une nouvelle détermination, il envoya Hedwige avec une lettre à Fleury & Bott pour commander quelques livres sur l'Occlumencie. Il devait d'abord arrêter Voldemort, et l'Occlumencie était la seule façon d'arrêter le Seigneur des Ténèbres de le manipuler. Puis, prenant un peu de l'argent que Hermione lui avait envoyé il y a quelques jours, il quitta la maison, et alla dans la plus proche boutique d'art. Là, il acheta tout ce qu'il pensait avoir besoin s'il voulait continuer sérieusement ses peintures et dessins. Il sortit de la boutique quelques heures plus tard, portant deux livres d'esquisses, des pinceaux, des crayons, de la peinture, et quelques autres outils qu'il pensait être utiles pour plus tard.
A partir de là, il ne fut pas étrange de voir Harry assis sur l'herbe devant la maison, faisant des esquisses de personnes, ou peignant des paysages qu'il avait vus au Terrier. De temps en temps, il sentait des gens le regarder, mais il s'en fichait. Il était heureux comme ça.
Un jour, alors que son anniversaire approchait, une femme âgée ne s'arrêta pas seulement pour regarder la peinture qu'il était en train de finir, mais elle se rapprocha encore plus. Comme elle ne partait pas, Harry soupira, et leva les yeux de son travail. La femme, se tenant en face de lui, attendant patiemment qu'il la voit, était grande et fine. Elle était plus âgée que sa tante, mais il ne la qualifierait pas de vieille. Elle avait une robe élégante, et même si elle ne portait pas de bijoux, on pouvait dire qu'elle avait de l'argent. Ses cheveux étaient gris sombres, et elle les maintenait en une queue de cheval. Des yeux noirs le regardèrent attentivement, et il avait l'impression qu'elle pouvait lire tous ses secrets. Clignant des yeux, il secoua légèrement sa tête, et reporta son regard sur la peinture.
« Puis-je vous aider, ma'am ? »
Comme elle ne répondait pas, il releva les yeux, et vit qu'elle avait un petit sourire sur son visage. Le sourire adoucissait son visage, la faisant paraître plus gentille.
« Je vis quelques rues plus loin, et je vous ai souvent vu assis ici. J'étais curieuse de savoir ce que vous dessiniez. » Elle regarda le papier sur lequel il travaillait. « C'est très bon, jeune homme, vous devez aller à une excellente école d'art. »
Harry la regarda moyennement choqué. Elle pensait qu'il était bon ?
« Je ne vais à aucune école d'arts, ma'am, c'est simplement un hobby, ma façon de me détendre et d'oublier mes problèmes. »
La femme le regarda avec attention.
« C'est encore plus impressionnant. » Elle sortit une carte et la tendit à l'adolescent surpris. « Je suis Madame Farey, Directrice de l'académie d'Arts de Londres, vous avez beaucoup de talent, et il sera facile pour vous de passer les examens d'entrée si cela vous intéresse d'apprendre. Puis, presque avec hésitation, elle ajouta « Je serais très heureuse si vous veniez, ce n'est pas tous les jours que je trouve quelqu'un avec ce genre de talent. »
Harry regarda la carte, un froncement sur son visage. Combien il souhaitait accepter son offre, mais même s'il décidait de prendre ses propres décisions, il ne pouvait pas laisser tomber Hogwarts. Cela causerait beaucoup de remue-ménage, et ils le feraient retourner à l'école avant qu'il ne soit capable de dire quelque chose.
Levant les yeux tristement, il secoua sa tête lentement. « J'aurai aimé accepter ma'am, vraiment, mais je vais à une école où je suis interne, et je ne peux pas simplement laisser tomber. »
Madame Farey acquiesça, comprenant. « Combien de temps avant que vous finissiez ? »
Harry regarda son dessin avec un regard lointain. « Deux autres années. »
La femme sourit, essayant de cacher la surprise à ces mots, elle avait pensé qu'il était bien plus jeune que ça. « Et est ce que vous avez déjà pensé à ce que vous voulez faire après ça ? »
Harry pensa brièvement à un entraînement pour être Auror, mais il laissa rapidement tomber l'idée. Il avait réalisé durant ses longues heures de réflexion qu'être un Auror ne signifierait pas seulement travailler pour le Ministère mais aussi aller contre ses croyances. En plus, il avait vu suffisamment de mort et suffisamment souffert durant sa courte vie, pourquoi avait-il en premier lieu pensé qu'il voulait le faire ? Quelque part dans son esprit, il savait que c'était parce que c'était ce que tout le monde s'attendait à ce qu'il fasse, mais maintenant, cela n'avait plus d'importance, donc, il n'eut aucun mal à secouer sa tête après la question de la femme. « Non, ma'm, je n'y ai pas encore pensé, mais j'adorerais continuer à peindre, cela paraît si bien. »
Le visage de la femme s'éclaira à ses mots. Oui, c'était exactement ce qu'elle avait recherché dans l'adolescent.
« Magnifique ! Alors, vous pourrez prendre quelques cours avec moi durant l'été, et après avoir eu votre diplôme, vous pourrez joindre mon Académie. »
Harry fut un peu surpris, mais il acquiesça. C'était ce q'il voulait, et même s'il ne s'était pas attendu à pouvoir réaliser ses rêves si facilement, il n'allait pas se plaindre. Maintenant, la seule autre chose qu'il devait faire c'était de se débarrasser de Voldemort, et d'y survivre.
Fin du Flashback.
Rogue était assis dans ses appartements, une tasse de thé à côté de lui, et un feu grondant dans la cheminée, réchauffant les pièces froides après un jour difficile d'enseignement. Cela faisait maintenant trois jours qu'il avait renvoyé Potter, et personne n'était encore venu lui parler. S'il ne le savait pas mieux, il penserait que le gamin ne s'était pas plaint du traitement injuste, mais cela n'avait aucun sens. Il savait que Potter avait besoin du cours de potions pour pouvoir être enrôlé dans l'entraînement pour Aurors, donc il ne pouvait pas simplement abandonner. Rogue se renfrogna face à sa tasse. Quelque chose n'allait pas. Il avait vu le garçon dans la Grande Salle, et il ne semblait pas énervé par son refus. Il n'y avait pas eu beaucoup de regards noirs envoyés vers lui, ou de murmures coléreux venant des autres Gryffondors. En fait, il semblait que les étudiants ne savaient pas que Potter avait essayé d'aller dans son cours. Secouant sa tête, l'homme aux cheveux noirs se leva, et quitta la pièce. Pourquoi était-il inquiet là-dessus ? Il devrait être heureux que personne ne l'embête à cause du garçon. Il ferma la porte derrière lui avec résolution, et décida de faire une longue balade pour s'éclaircir l'esprit.
Rogue était sur le chemin de ses appartements, lorsqu'il vit Potter marcher avec Granger. Ils se dirigeaient visiblement vers la Tour Gryffondor tout en se disputant à voix basse. Curieux de savoir ce qu'ils se disaient, le maître de Potions se fondit dans les ombres et murmura à voix basse un sortilège pour lui permettre d'entendre ce qu'ils disaient.
« Je ne comprends pas pourquoi tu ne veux pas parler à McGonagall ! Rogue n'a aucun droit de te laisser hors de sa classe après que tu aies eu un O à ta BUSE de Potions. Il se comporte comme un petit enfant rancunier ! »
Le professeur rougit à ses mots. Une petite voix dans sa tête lui dit que la jeune fille avait raison, mais il l'ignora. Aucun étudiant n'allait parler comme ça de lui. Il était sur le point de quitter sa cachette et de retirer des points de Gryffondor lorsque Potter parla, l'arrêtant.
« Hermione, même si j'apprécie le fait que tu es inquiète pour moi, cela ne te regarde pas. Rogue a ses raisons, et même si je ne suis pas d'accord avec lui, je ne vais pas me disputer là-dessus. »
Les sourcils du professeur se levèrent. Oubliant les points, il retourna à sa place dans les ombres. Cette conversation devenait plus intéressante par rapport que ce à quoi qu'il s'était attendu.
Hermione n'était visiblement pas d'accord avec son ami. Elle s'arrêta de marcher et le fixa. « Ce n'est pas le problème ! C'est un professeur, il ne devrait pas laisser ses émotions se mettre en travers de son travail. »
Harry soupira. « Est ce que tu penses qu'il est si facile d'oublier ses émotions ? » Sans la laisser répondre, il continua. « Imagines pendant une minute que tu deviennes un professeur dans cette école. Dans à peu près vingt ans, tu auras probablement un Malfoy dans ta classe. Dis-moi, s'il y a une bagarre entre lui et quelques Gryffondors, tu penserais que ce serait qui, qui aurait commenc ? »
Hermione ouvrit sa bouche pour répondre, mais en y réfléchissant mieux, elle fixa le garçon. Il avait marqué un point valide, mais elle n'allait pas abandonner.
« D'accord, j'admets que je blâmerais le supposé Malfoy, mais ce n'est pas pareil. Nous ne parlons pas d'une bagarre entre étudiants, et Rogue prenant le côté des Serpentards, nous parlons d'un professeur refusant de t'enseigner son sujet pour aucune bonne raison. »
Rogue pouvait dire par le ton de la voix de Potter, qu'il commençait à être énervé.
« Alors quoi ? Hermione, est ce que tu as idée de la façon dont cet homme me traiterait s'il était forcé de me prendre dans sa classe ? Peux-tu même l'imaginer ? Ma vie est déjà suffisamment difficile avec Voldemort et ses essais constants pour entrer dans mon esprit. Je dois rester aussi calme que possible pour le bloquer, et avoir quatre heures de cours avec Roguee chaque semaine ne va pas m'y aider. Je ne veux pas répéter ce qu'il s'est passé au Département des Mystères. »
L'énervement de la jeune fille passa à l'inquiétude.
« Je pensais que tu avais dit que tu avais maîtrisé l'Occlumencie ? »
Snape se renfrogna. Les mots du garçon l'inquiétaient. Est-ce que Voldemort essayait vraiment de rentrer dans son esprit ? Et s'il essayait, pendant combien de temps Potter serait capable de le garder dehors ?
Harry secoua sa tête. « Je n'ai pas dit que je l'avais maîtrisé, j'en sais suffisamment pour garder Voldemort hors de mon esprit, et laisse moi t'assurer que c'est une bataille constante de le faire. »
Granger regarda le garçon à ses côtés nerveusement.
« Est-ce que Dumbledore le sait ? Pourquoi n'as tu pas repris tes cours d'Occlumencie avec Rogue ? »
Harry la fixa.
« Oui, le directeur le sait. Et la raison pour laquelle je ne prends pas de cours avec Rogue ne te regarde pas. » Lorsque la jeune fille commença à répondre, Harry l'arrêta. « Non, Hermione, laisse tomber. »
La jeune Gryffondor gronda, amusant Rogue par sa colère.
« Tu es aussi mauvais que le professeur Rogue ! Pourquoi ne peux-tu pas surmonter ta haine pour cet homme ? Tu vas mettre en danger ta sécurité et ton futur, ou bien est ce que tu as oublié que tu dois prendre Potions pour entrer dans l'entraînement pour Auror ? »
Harry gronda , et, par le regard dans ses yeux, Rogue pouvait dire qu'il commençait vraiment à se mettre en colère.
« D'abord, je ne déteste pas le professeur Rogue. Je lui fais même confiance jusqu'à un certain point, mais cela ne veut pas dire que je suis à l'aise avec l'idée de le laisser rentrer dans mon esprit, surtout sachant combien il me déteste. Les cours d'Occlumencie avec lui seraient complètement inutiles, exactement comme ils l'étaient l'année dernière. Et pour l'entraînement d'Aurors, je n'ai aucune intention de le faire. En fait, il me fait une faveur en refusant de me donner ces leçons. Parce que sans elles, personne ne va m'ennuyer lorsque je leur dirai que je ne compte pas devenir Auror. »
Snape se sentit aussi surpris que Granger le paraissait. L'idée que Harry Potter, le Garçon-Qui-A-Survécu, ne veuille pas subir l'entraînement d'Aurors alors que tout le monde savait qu'il le voulait, était déconcertante.
Soudainement, la jeune fille grogna, et s'adossa contre un mur.
« S'il te plaît, Harry, ne sois pas stupide. Peu importe ce que Ron dit, le Quidditch n'est pas quelque chose sur quoi fonder ta vie. »
Rogue trembla lorsqu'il vit la rage dans les yeux du garçon. Pendant un moment, il jura avoir vu une étincelle rouge entrer dans les pupilles vertes, confirmant que le garçon empêchait tout juste Voldemort d'entrer dans son esprit. Une seconde plus tard, Potter était à nouveau sous contrôle, et regardait devant lui. « J'aurai espéré que, de toutes les personnes, tu sois capable de voir au delà des attentes de tout le monde envers moi. Je suppose que j'avais tort. » Il se tourna calmement vers Hermione et la regarda attentivement. « Mon futur est mien, Hermione. Et le fait que le monde sorcier pense que les seules choses auxquelles je sois bon sont la Défense et le Quidditch ne va pas me forcer à prendre mes décisions. Je vais faire ce que je veux, pas ce que le reste du monde sorcier veut. »
Hermione le regarda attentivement, et répondit d'une douce voix. « Harry, tu prends à peine quelques cours cette année. Même Ron et Neville ont plus de cours que toi. Est-ce que tu es sûr de ce que tu fais ? Est-ce que tu en as au moins parlé au professeur McGonagall ? »
Harry secoua sa tête, et recommença à marcher. « Ne t'inquiètes pas Hermione, tout est prêt pour le jour où j'aurai mon diplôme. »
La jeune fille commença avec reluctance à le suivre. « Tu ne vas pas me dire ce que tu as prévu, n'est ce pas ? »
Rogue regarda le couple passer devant lui. Il n'aimait pas la conversation qu'il venait d'entendre. Se pourrait-il que Voldemort ait déjà pris le contrôle de l'esprit de Potter et attende simplement le bon moment pour frapper ? Mais non, ce garçon avait été lui-même, il avait vu cela à la façon dont il se tenait et à la façon dont il parlait avec Granger. Peut être devrait-il faire part de ses inquiétudes à Dumbledore ? Mais, une petite voix lui rappela que le vieil homme le forcerait à prendre Potter dans son cours. Non, il garderait simplement un œil sur le garçon, et parlerait à Dumbledore s'il découvrait quelque chose qui n'allait pas.
Les semaines passèrent, mais, peu importe combien il essayait, Rogue n'était pas plus près de découvrir ce qu'il se passait avec Potter. Ne pas l'avoir dans sa classe signifiait qu'il avait moins de temps pour l'observer, puisqu'il ne le voyait que durant les repas dans la Grande Salle.
Il avait espéré l'attraper après le couvre-feu, connaissant le goût du garçon pour briser les règles, mais il semblait que Potter était parfaitement heureux de vivre une vie calme et facile. En creusant un peu, Severus découvrit que les seuls cours que Harry prenait cette année étaient Métamorphose, Enchantements, Défense, et Soin aux Créatures Magiques, ce qui laissait le garçon avec plus de temps libre que n'importe quel autre étudiant. Ce fait inquiétait Rogue encore plus, spécialement parce que personne ne semblait savoir ce que ce garçon faisait durant les heures où ses compagnons étaient en cours. Le Maître de Potions considérait sérieusement amener le problème devant le Directeur, même si c'était seulement pour se rassurer que tout allait bien, lorsqu'il eut la chance de suivre le gamin.
Il avait dû amener quelques étudiants à l'infirmerie après que l'un des chaudrons eut explosé dans son cours. Il était sur le chemin du retour lorsqu'il aperçut le Gryffondor aux cheveux noirs marcher dans le couloir avec une boîte dans les mains. Voyant une opportunité, il se jeta un charme d'invisibilité et commença à suivre silencieusement l'adolescent. Il le guida rapidement et sûrement vers l'une des parties les moins utilisée du château. S'arrêtant en face d'une porte, il remarqua l'adolescent manipuler sa baguette, et sentit quelques enchantements disparaître. Potter entra dans la pièce sans hésitation, et Rogue se dépêcha de le suivre. Par chance, aussi prudent que l'adolescent fût, il ne ferma pas la porte derrière lui. Le professeur pensa cela étrange, mais mit ça sur le dos de la stupidité des Gryffondors, et regarda à travers l'ouverture pour voir ce qu'il y avait dans la pièce.
Regardant à l'intérieur, Rogue réussit tout juste à retenir un cri de surprise. Il était visible que le garçon passait de longues périodes de temps ici. La pièce était pleine de peintures, à la fois finies, et non finies. Rogue observa Potter se diriger vers une grande table pour y placer la boîte. Il eut une bonne vue du contenu de la boîte lorsque l'adolescent l'ouvrit, et ne fut pas surpris de voir qu'elle était pleine de peintures, de pinceaux, et de crayons, et plusieurs choses pour peindre. Le garçon prit un petit livre dans la boîte et s'assit derrière le bureau, commençant à gribouiller quelque chose avec l'un de ses nombreux pinceaux.
Incapable de contenir sa curiosité, Rogue ouvrit un peu plus la porte, et entra silencieusement. Il s'arrêta pendant un moment, mais le Gryffondor ne sembla pas avoir remarqué sa présence. Il se dirigea vers quelques peintures terminées et les regarda de près. Il fut surpris de remarquer qu'elles étaient bonnes. Il semblait que le gamin ait un peu de talent après tout. Potter avait réussi à dessiner parfaitement plusieurs personnes de Poudlard. Il avait même réussi à capturer leur essence, du rire libre de Weasley, au reniflement supérieur de Draco. L'homme fut surpris lorsqu'il se vit lui même dans une peinture de la table des professeurs.
« Est-ce que vous les aimez ? »
Snape se figea un moment, et se retourna d'un coup. Potter regardait droit vers l'endroit où il se tenait. Il était sûr que le charme d'invisibilité le cachait de sa vue, mais il semblait que ce gamin était capable de le sentir. Avec cette pensée à l'esprit, il retira le sortilège, le considérant comme inutile, et approcha la table.
« Vous saviez que j'étais là depuis le début. »
L'adolescent acquiesça légèrement. « En effet. »
Levant un sourcil, le professeur s'assit dans une des chaises qui faisait face à la table. « Alors, pourquoi m'avez vous mené dans cette pièce, alors que vous avez fait tout votre possible pour empêcher les gens de la trouver ? »
Harry resta calme malgré le ton moqueur que l'homme utilisait. Rogue devait admettre que le fait que le garçon n'était pas en colère face à son ton de voix rendait la conversation bien plus intéressante. Cela aidait à passer outre le père de l'adolescent, et à concentrer son attention sur le jeune homme que Potter était devenu. Le maître de potions fut sorti de ses pensées lorsque l'adolescent parla.
« Je vous ai guidé ici pour vous assurer que je n'essaye pas de devenir un Mangemort, ou le prochain Seigneur des Ténèbres, ou bien quoi que vous pensiez et qui vous a fait commencer à m'observer de près. »
Alors que son visage restait impassible, au fond de lui, Rogue était impressionné. Il ne pensait pas que quelqu'un l'avait remarqué en train d'observer le garçon. Potter se révélait ne pas être aussi Gryffondor qu'il le montrait aux autres. En fait, là, il se serait parfaitement entendu dans sa petite troupe de Serpentard, et s'il avait raison, alors l'adolescent avait d'autres raisons de lui montrer cette pièce. S'installant dans sa chaise, Severus s'autorisa à afficher un petit sourire pour couvrir ses traits.
« Très Serpentard, Mr Potter. Mais j'aimerai savoir quelles autres raisons vous aviez pour m'amener ici. Après tout, vous vous fichez de ce que je pense de vous. »
Harry éclata de rire, ne se sentant pas offensé par les doutes de l'homme.
« C'est vrai, professeur. Et alors que je préférerais que vous laissiez tomber vos doutes envers moi, ce n'est pas la raison principale pour laquelle je voulais vous parler. » Il se leva et alla près de la fenêtre. « Je suis conscient que vous étiez très proche d'aller parler à Dumbledore à propos de moi. Il sait que je ne prends pas beaucoup de cours, mais, puisque personne ne s'en plaint, il ne peut rien y faire. Je préfère que cela reste comme ça, puisque cela me donne le temps de travailler mes peintures. » Il s'interrompit un moment, et puis, d'une voix dure, il ajouta. « Je ne veux pas que Dumbledore se mêle de ça. »
Rogue regarda le garçon, la surprise inscrite dans ses yeux.
« Je doute que Dumbledore ait un problème avec vos activités, Potter. Elles ne sont pas dangereuses, et vous n'êtes pas le premier étudiant à le faire. »
Harry rit sombrement, et se tourna pour faire face à l'homme.
« Vous devriez savoir maintenant que je ne suis pas n'importe quel étudiant, vous me l'avez suffisamment répété durant ces dernières années. Cette activité est dangereuse, elle est dangereuse pour les plans bien préparé de Dumbledore. Le Garçon Qui A Survécu n'est pas supposé avoir d'autres intérêts en dehors de la Défense pour qu'il soit capable d'arrêter Voldemort. Il m'a autorisé à jouer au Quidditch parce que c'est une façon pour moi de me détendre et de me garder heureux, mais, n'avez-vous pas remarqué qu'il n'a pas retiré le bannissement qu'Ombrage a placé sur moi alors qu'il a retiré facilement toutes les autres restrictions ? Non, professeur, je suis bien conscient de mon rôle dans cette guerre, et de la véritable nature de Dumbledore sous toute cette fausse gentillesse. Le moment où il se doutera que son arme a d'autres intérêts, il s'assurera que je sois ramené dans le 'droit chemin'. J'ai été capable de le tromper pour l'instant en étudiant plus durement la Défense qu'avant, je crois qu'il pense que j'utilise ce temps pour me préparer au combat. Et je le fait, mais pas tout le temps. Je le distrais maintenant parce que je sais que nous sommes tous deux nécessaires pour gagner cette guerre, mais dès l'instant où Voldemort sera mort, je prendrai ma vie entre mes mains, et personne ne m'arrêtera. »
Severus s'assit là, sous le choc, alors que Harry retourna regarder à travers la fenêtre. Comment avait-il pu aussi mal juger le jeune homme ? Il n'était en rien ce à quoi il s'attendait. Est-ce que Potter avait toujours été comme ça ? Un Serpentard caché sous un Gryffondor ? Ou est ce que la mort de son parrain l'avait tant chang ? Rogue se doutait que d'un certain point de vue, c'était les deux.
Alors qu'il réfléchissait, il regarda l'adolescent se diriger vers l'une de ses peintures à moitié terminées, et commencer à y travailler lentement. Rogue regarda pendant un moment, les gestes sûrs de ces mains fermes dansant sur la peinture, le calmant.
Se souvenant qu'il avait un cours à faire, avant que ses étudiants ne détruisent complètement son cachot, il se leva. L'adolescent ne fit aucun geste, mais il savait qu'il le regardait attentivement. Le professeur s'arrêta à la porte, et avant qu'il ne quitte la pièce, il parla à voix basse.
« Je ne parlerai pas de ça à Dumbledore, vous avez ma parole. »
Ne donnant pas à Harry la chance de répondre, son professeur ferma la porte derrière lui.
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Il ne pensait pas avoir un jour été aussi épuisé. Il sentait ses membres trembler sous l'effort, pour essayer de rester debout. Harry se serait laisser tomber sur le sol, mais l'adolescent savait qu'il devait essayer de retourner à Poudlard. Lentement, plaçant un pied devant l'autre, il se dirigea hors de la pièce, espérant contre tout espoir qu'il ne rencontrerait pas de Mangemorts lors de son échappée du ténébreux château. Il ne savait pas ce qu'il allait faire une fois dehors, mais il savait qu'il serait plus en sécurité qu'à l'intérieur. Après pratiquement une demi-heure, il se trouva face à face avec une énorme porte qu'il supposa menait dehors. Il était sur le point de s'appuyer contre elle pour ouvrir le lourd portail lorsqu'elles s'ouvrirent d'un coup, le frappant pratiquement. La silhouette sombre qui avait été sur le point d'entrer dans le château se figea, l'apercevant. Pendant un instant, Harry considéra lever sa baguette pour essayer de se défendre mais la profonde lassitude qui voulait submerger son corps et son esprit l'arrêta. Si le Mangemort voulait le tuer, il n'allait pas combattre. Il avait rempli son devoir, maintenant, il était temps de se reposer.
« Potter ? »
Harry regarda l'homme retirer son masque sans émotion, révélant le visage du maître de Potions.
« Potter, est ce que vous allez bien ? »
La seule chose passant à travers l'esprit figé de Harry fut la pensée qu'il était en sécurité. Rogue le détestait peut être, mais il avait été à ses côtés lorsque cela importait vraiment, le protégeant, le sauvant. Fermant ses yeux, ses genoux se plièrent finalement sous son poids, et il s'écroula. La dernière chose qu'il entendit fut un cri inquiet : « Harry ! » avant que de puissantes mains ne stoppent sa chute et le pressent contre un torse.
Rogue regarda avec inquiétude l'adolescent inconscient qui reposait dans ses bras. Lorsque Potter avait disparu de Poudlard, tous étaient devenus hystériques. Ils avaient fouillé partout, mais sans résultat, le garçon n'avait pas été trouvé. Finalement, ils en avaient conclu que l'adolescent avait été enlevé, et avait prévenu le ministère.
Les Aurors qui avaient été envoyés les aider avaient découvert une faille au niveau des protections. Les Aurors pensaient qu'il était trop petit, mais Severus non. Dumbledore avait toujours été très paranoïaque vis à vis de la protection de ses étudiants. Il aurait dû remarquer le problème immédiatement, et s'assurer que personne ne passe par l'ouverture. Le fait que l'estimé directeur avait à nouveau mis l'adolescent en danger avait fait bouillir son sang. Potter n'avait-il pas suffisamment souffert ? Un regard autour de la pièce lui avait appris qu'il n'avait pas été le seul à penser la même chose. McGonagall partageait au moins son opinion.
Lorsque, un jour plus tard, sa marque commença à brûler, il fonça immédiatement hors du château et transplana. La douleur devint plus faible alors qu'il courait et lorsqu'il baissa les yeux vers l'horrible marque, il s'écroula pratiquement sous le choc. Elle disparaissait lentement devant ses yeux, ce qui ne pouvait que signifier que… Secouant sa tête, il continua de courir vers le sombre château, baguette en main, prêt à ensorceler les Mangemorts qui oseraient croiser son chemin. Lorsqu'il découvrit finalement Potter, il fut choqué par son apparence. Il était sale et avait quelques bleus. Il semblait à peine capable de se tenir debout, et lorsque l'adolescent le vit, il ne fit même pas un mouvement pour se défendre, même si Rogue portait ses habituels vêtements de Mangemort. Puis, juste avant que le garçon ne s'écroule dans ses bras, il fut capable de voir la profonde paix dans ses yeux verts ternes. C'est à ce moment qu'il su que ses idées étaient fondées. Le Seigneur des Ténèbres avait finalement été vaincu. Prenant l'adolescent contre son torse, Rogue marcha dans la salle du trône de Voldemort. Après s'être assuré que l'homme serpent était complètement mort, il incinéra le corps, commençant un feu dans le bâtiment. Après s'être précipité hors du château, le maître de potions regarda le château de Voldemort se consumer dans les flammes magiques, lui assurant que c'était en effet la fin de Voldemort.
Soupirant, et tenant Harry proche de lui, ROGUE se prépara à transplaner à Poudlard lorsqu'il sentit quelque chose se frotter contre ses jambes. Baissant les yeux, il fut très surpris de voir un chat de gouttière familier assis en face de lui.
« Minerva ? Que fais-tu l ? »
La femme reprit sa forme habituelle, et baissa les yeux vers l'adolescent reposant dans ses bras. « Je suis venue t'avertir. Je ne pense pas qu'il soit bon pour vous deux de retourner à Poudlard. »
Severus se renfrogna, et la regarda avec perplexité. « Pourquoi ? »
Les yeux de Minerva brillèrent d'une fureur contenue alors qu'elle parlait.
« Dumbledore t'a vu foncé hors du château. Il a dit aux Aurors que Voldemort était mort, et que tu étais allé rejoindre les autres Mangemorts pour achever Harry. »
Ces mots le blessèrent plus qu'il n'avait pu l'imaginer. Il avait toujours su qu'il était simplement un pion dans les plans de Dumbledore, mais jamais il n'aurait pensé que le directeur lui paierait toutes ses années de services d'une telle façon. Continuant à garder ses émotions sous contrôle, il tendit légèrement ses bras, offrant le garçon inconscient à Minerva. « Ramène-le à Hogwarts, il a besoin de soins. »
La femme ne fit aucun geste pour prendre l'adolescent. « Severus, je ne vais pas ramener Harry au château, est ce que tu as la moindre idée de ce que lui ferait Dumbledore ? Il est le Garçon Qui A Tué Voldemort, le directeur va continuer de diriger sa vie jusqu'à ce que l'un d'eux meurt. Ce n'est pas juste pour lui, il a gagné le droit de mener sa propre vie. Prend-le avec toi. »
Snape grimaça. « Minerva, je ne peux pas prendre soin d'un adolescent à moi seul. Je n'ai aucune idée de comment faire ça. Et où l'emmènerais-je ? Je suis sûr que les Aurors sont déjà dans ma maison, en train d'essayer de découvrir où je suis. »
Minerva acquiesça, et sortit une enveloppe de sa robe. « Tu sais que mon mari n'a jamais fait confiance à Dumbledore. Il a fabriqué une maison au milieu du Londres moldu, elle est incartable, et le directeur n'est pas au courant. Là-bas, tu pourras trouver tout ce dont tu as besoin pour t'installer, ainsi que plusieurs baguettes que vous pourrez utiliser sans que le ministère ne puisse vous traquer. »
Severus regarda l'enveloppe de Minerva pendant un moment, puis, finalement, parla à voix basse. « Viens avec nous. »
La femme cligna des yeux, surprise. « Severus ? »
« Viens avec nous, Minerva. Dumbledore doit maintenant savoir que tu as quitté le château, et il ne sera pas dur pour lui de comprendre que tu es venue me chercher. » Lorsqu'il vit que la femme hésitait, il pressa un peu plus. « S'il te plaît, Minerva, je vais avoir besoin de toute l'aide possible, pas seulement pour rester hors des mains de Dumbledore, mais aussi pour protéger et aider Harry. »
Soupira, la femme acquiesça finalement. « Très bien, c'est probablement la meilleure chose à faire. »
Souriant avec fatigue, Severus observa la femme alors qu'elle retirait un petit papier de l'enveloppe. Il supposa que c'était un portoloin qui les mènerait tous à la maison de Minerva. La femme tendit le papier et il plaça une main dessus, serrant un peu plus Harry avec son autre main. Avec un petit pop, les deux professeurs disparurent avec leur charge.
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Ils réapparurent dans un grand salon éclairé. Regardant autour de lui, Severus vit qu'il était décoré avec des couleurs bleues et jaunes pâles. Il y avait une grande cheminée entourée par plusieurs fauteuils et un canapé. De l'autre côté de la pièce, il y avait de grandes fenêtres qui montraient un magnifique jardin. Il y avait une table en cristal près des fenêtres avec quatre chaises en bois autour d'elle, les deux autres murs étaient emplis de peintures et de livres.
Severus ne put s'empêcher de se sentir un peu surpris. Il s'était attendu à quelque chose dans le style de Grimmaud Place, ou quelque chose de complètement décoré avec les couleurs de Gryffondor, mais il fut très soulagé de voir qu'il avait eut tort, la pièce n'aurait pas pu être plus différente.
« Alors, que penses-tu de ça, Severus ? »
L'homme se retourna légèrement pour faire face à la femme, et, même s'il ne souriait pas, Minerva put dire qu'il était heureux. « C'est très bien, Minerva. » Il bougea un peu Harry dans ses bras, le garçon commençait à peser lourd. « Peux-tu me montrer où se trouvent les chambres ? Nous devons nous assurer que Harry va bien. »
La femme sourit. « Depuis quand est-ce Harry pour toi ? »
Rogue baissa pensivement les yeux sur l'adolescent. « Je suppose que cela a commencé au début de l'année. Il a beaucoup changé Minerva. En plus, si ce n'était pas suffisant, le fait qu'il a tué le Seigneur des Ténèbres est plus que suffisant pour moi. »
Le sourire de la sorcière s'adoucit. « Je comprends. »
Se tournant, McGonagall quitta la salle par une porte dissimulée près de la cheminée. Severus la suivit peu après, observant avec attention son entourage. Ils entrèrent dans un couloir qui menait à plusieurs autres pièces. Minerva les ignora, et, à la place, elle se tourna vers les escaliers et commença à les monter. Le maître de potions essaya de ne pas trop secouer sa charge alors qu'il suivait la femme en haut des escaliers vers une chambre.
Rogue mit rapidement le garçon au lit alors que Minerva se dirigea vers un placard, en sortant un pyjama, qu'elle tendit à Severus avant de quitter la pièce à la recherche de potions. Il y avait plusieurs bleus et coupures sur ses bras, son visage, sa poitrine, mais, c'était probablement le résultat de ses tentatives pour échapper à ses kidnappeurs. Le professeur était sur le point de lui enfiler le pantalon du pyjama lorsqu'un coup sur la porte l'averti du retour de Minerva.
« Puis-je entrer, Severus ? »
L'homme recouvrit Harry d'une chaude couverture et lui dit qu'elle pouvait entrer. Elle portait une boîte pleine de potions, et derrière elle, flottait un seau empli d'eau chaude et de plusieurs vêtements. Severus prit les potions de ses mains, et commença immédiatement à regarder dans la boîte, cherchant les potions nécessaires pour s'assurer que Harry irait bien. Alors qu'il faisait ça, la directrice de Gryffondor s'était approché du lit, et était maintenant assise à côté de l'adolescent inconscient, caressant doucement son visage.
Harry resta immobile durant son traitement complet, même lorsque Severus l'assit légèrement et lui mit potions après potions dans la bouche, le garçon ne se réveilla pas. Une fois que les deux professeurs eurent terminés, ils rallongèrent gentiment Harry sur les oreillers. Minerva le borda alors que Severus alla vers les baguettes que Minerva avait apportées. Après plusieurs essais, il réussit finalement à trouver quelque chose lui convenant, et jeta un sortilège autour de la pièce qui l'avertirait si Harry se réveillait.
Ils quittèrent silencieusement la chambre du garçon, et Minerva le guida en bas, dans une cuisine propre et éclairée. Severus s'assit à la table en bois alors que la femme commença à préparer du thé pour calmer ses nerfs secoués. Le maître de potions se laissa finalement aller, et mit sa tête sur la table, montrant combien il était vraiment fatigué. Une tasse de thé fut placée en face de lui, et il se rassit, mettant ses doigts autour de la tasse chaude.
« Qu'allons-nous faire maintenant ? »
Minerva était maintenant assise en face de lui, et avalait une gorgée de son thé. « Je ne suis pas sûre, j'espère que quelqu'un de l'Ordre fera quelque chose pour découvrir la vérité, mais cela prendra sans doute du temps. »
Snape renifla. Personnellement, il ne pensait pas que quelqu'un allait bouger un doigt pour les aider, mais il n'exprima pas ses pensées.
Minerva acquiesça sérieusement. « Peut être que nous devrions partir d'ici. Nous serons faciles à découvrir si nous restons à Londres. »
Severus secoua sa tête. « Non, je ne pense pas que quelqu'un va nous chercher à Londres. En plus, ici, nous avons une maison, et nous connaissons notre entourage, rien que de bonnes raisons pour rester où nous sommes. Nous aurons besoin de changer nos apparences et d'agir aussi normalement que possible. »
Minerva renifla. « Oh, oui ! Ca ne paraîtra pas bizarre dans le monde Moldu ! Un jeune adolescent vivant avec un homme qui pourrait être probablement son père si ce n'était le fait qu'il le détestait, et une vieille femme sévère qui ne ressemble à aucuns d'eux. »
Severus leva les yeux vers elle, plutôt énervé. « Tout d'abord, je suis d'accord pour abandonner mon animosité pour Harry, comme je l'ai dit avant. La plus grande partie n'était que pour l'apparence de toute façon, et je suis sûr que nous serons capables de nous entendre si nous nous connaissons mieux. En ce qui concerne la partie où tu n'es pas comme nous, c'est tout bête. Nous allons devoir changer notre apparence. Il ne sera pas difficile de s'assurer que tu nous ressembles. En ce qui concerne nos liens, tu peux toujours prendre le rôle de ma mère ; si cela te rend mal à l'aise, il y a toujours des potions pour rajeunir. »
Minerva le regarda, une expression choquée sur son visage. « Severus ! Est-ce que tu réalises au moins ce que tu proposes ? »
L'homme regarda sérieusement son thé. « Minerva, j'ai depuis longtemps accepté le fait que je ne vais pas me marier par amour, et en plus, tu n'as eu personne dans ta vie depuis que ton mari est mort il y a tant d'années. Malgré tout ce que tout le monde pense, je n'aime pas particulièrement l'idée d'être seul pour le reste de mes jours, spécialement lorsque ce n'est plus nécessaire. » Severus resta silencieux pendant un moment avant de regarder la femme figée. « Et puis, il y a aussi Harry. Je suis d'accord que jouer le rôle de son père est important, pas seulement pour garder les apparences, mais aussi parce que je pense honnêtement que le garçon a besoin d'un guide et de stabilité. Mais je ne peux pas tout faire pour lui. Il aura besoin de quelqu'un d'autre pour prendre soin de lui lorsque je ne pourrais pas le réconforter et le calmer, tu sais que je ne suis pas bon pour ça. Tu as toujours été plus proche du garçon, et je suis sûr que tu pourras facilement tenir le rôle d'une mère. »
Minerva ne répondit pas. Elle fixa sa tasse vide, laissant le silence tendu emplir la pièce. Finalement, elle se leva. « Je dois réfléchir à ça, Severus. Je vais dans ma chambre, c'est celle en face de celle d'Harry. Tu peux prendre celle à côté de la sienne. Je te verrai dans la matinée. »
Le sorcier ne fit qu'acquiescer, et la regarda quitter la cuisine, se demandant s'il avait fait la bonne chose. Plusieurs heures plus tard, il monta aussi dans sa chambre. Il était fatigué, mais avant d'aller au lit, il décida d'aller jeter un coup d'œil sur Harry. L'adolescent ne dormait plus sans bruit, à la place, il gémissait et remuait légèrement dans son lit. Severus se dirigea immédiatement vers lui, et plaça une main sur le front de l'adolescent, remarquant son visage rosé. Jurant, il fit apparaître un tissu froid, et commença à refroidir l'adolescent. Le garçon sembla se calmer, et il continua ses soins, souhaitant pouvoir lui donner une potion pour soulager sa fièvre, mais sachant qu'elle réagirait mal avec les autres potions qu'il avait déjà ingérées. Pendant des heures, il resta assis aux côtés de l'adolescent, le rafraîchissant, et le calmant lorsqu'il commençait à bouger.
Minerva se leva à six heures, se sentant très fatiguée. Elle n'avait pas été capable de dormir pendant une grande partie de la nuit, réfléchissant à la proposition de Severus. Finalement, elle était arrivée à une décision, et avait réussi à dormir pendant quelques heures. Après s'être habillée avec des vêtements moldus, elle se dirigea vers la chambre d'Harry pour voir l'adolescent avant de descendre pour préparer le petit déjeuner. Minerva fut très surprise de voir Severus assis dans une chaise à côté du lit du garçon. Lorsqu'elle les approcha, l'homme ouvrit ses yeux fatigués, et la regarda. Minerva se renfrogna en voyant son apparence épuisée. « Est-ce que tu étais debout toute la nuit, Severus ? On dirait que tu n'as pas dormi. »
L'homme frotta ses yeux. « Je n'ai pas dormi. Harry a eu de la fièvre et je ne pouvais pas lui donner une potion pour ça. »
Minerva posa une main contre la joue de l'adolescent. Elle était encore plus chaude qu'elle ne devait l'être, mais au moins, il reposait paisiblement. « Va au lit, Severus. Je reste ici. »
L'homme sembla peu disposé à obéir, mais après un regard de la femme, il n'eut d'autre choix que d'obéir.
Severus se réveilla quelques heures plus tard, revigoré suite à son court sommeil. Après s'être habillé avec les vêtements qu'il avait découverts dans la pièce, l'homme se dirigea vers la chambre de Harry. Minerva était encore là, en train de lire un livre de métamorphose avancée. Elle leva les yeux lorsqu'elle l'entendit entrer dans la chambre. « Est-ce que tu as bien dormi, Severus ? »
L'homme acquiesça et alla s'asseoir sur le lit, aux côtés de Harry. L'adolescent transpirait, ce qui était actuellement un bon signe, et sa peau était plus fraîche qu'elle ne l'avait été il y a quelques heures.
« Il semble aller mieux. »
Minerva acquiesça, se leva, et s'étira. « Oui, il va mieux. Il a eu un cauchemar il y a une heure, mais cela ne l'a pas réveillé. » Regardant attentivement l'homme assis, elle indiqua la porte. « Allez Severus, nous avons besoin de prendre quelque chose à manger, et puis nous parlerons. »
Soupirant, le jeune homme utilisa un tissu pour retirer la sueur du visage de Harry, Et après l'avoir à nouveau refroidi, il le plaça à nouveau sur le front de l'adolescent. Après s'être assurer que Harry irait bien par lui-même, les deux professeurs quittèrent la pièce.
Une fois de retour dans la cuisine, Severus commença à cuisiner, utilisant la nourriture qui avait été stockée avec des enchantements de préservation. Alors qu'il préparait leur nourriture, Minerva s'occupa du thé. Le repas fut principalement consommé en silence, et ce ne fut pas avant qu'ils aient fini de boire leur thé que Minerva le brisa.
« J'ai réfléchi à ce que tu as dit la nuit dernière. » Severus hocha la tête mais resta silencieux, attendant sa décision sur leur futur. « Je suis d'accord pour jouer le rôle de ta femme si tu es sûr de le vouloir. »
L'homme leva les yeux. « Je ne suggérais pas seulement de tenir un rôle Minerva. »
La femme sourit légèrement. « Je sais très bien à quoi tu penses, mais pour le moment, c'est le seul compromis que je suis prête à accepter, si plus tard, cela devient plus… »
Severus sourit et acquiesça à nouveau. « Dans ce cas, je suis sûr que c'est pour le mieux, Minerva. Et je suis sûr que cela va marcher, tu es une très bonne amie, je n'aurai pas suggéré cela si je pensais que cela n'allait pas marcher. »
La femme soupira, et prit une gorgée de son thé. « J'espère que cela marchera, Severus, j'espère vraiment. »
Après un petit silence, elle parla à nouveau. « Après avoir arrangé nos apparences, les papiers, et tout le reste, nous devrons encore nous occuper de nos activités journalières. Il y a un peu d'argent dans la maison, mais cela ne durera pas plus de quelques semaines. »
Severus haussa légèrement des épaules. « Ce n'est pas vraiment un problème, Minerva. Tu ne penses pas honnêtement que je n'avais rien prévu au cas où quelque chose comme cela arriverait, n'est ce pas ? Même si j'avais confiance en Dumbledore pour qu'il mène la guerre, je suis un Serpentard, et en tant que tel, je me suis assuré que j'aurais toujours des moyens de survie s'il me retirait sa protection. »
Minerva ne put s'empêcher de rire. « Bien sûr, j'aurai dû le savoir. Et est ce que tu vas me dire ce que tu as prévu de faire ? »
L'homme lui sourit.
« Je suis un maître de Potions, Minerva, un des meilleurs comme tu le sais. Pendant des années, j'ai fait des potions pour plusieurs entreprises sous un faux nom. Je me suis assuré qu'il était pratiquement impossible de me traquer, et même les Aurors auront du mal à trouver un lien même s'ils savent où commencer ma recherche. »
Le professeur Gryffondor acquiesça pensivement. « Mais et les fournitures ? Même s'il y a un laboratoire dans la maison, je n'ai pas beaucoup de réserve. »
Severus leva un sourcil. « Je ne savais même pas qu'il y avait un laboratoire. Ne t'inquiète pas, j'ai un laboratoire à Londres. J'y ai la plupart de mes potions et ingrédients. Je l'utilise souvent pour que les gens m'apportent les objets les plus dangereux dont j'ai besoin. Des choses qui étaient simplement trop dangereuses pour les conserver en présence d'étudiants. »
Minerva inclina sa tête sur le côté. « Et Dumbledore ne sait rien de ça ? »
Le sorcier haussa des épaules. « J'ai dit que j'avais des choses de prêtes. J'ai trois laboratoires, l'un d'eux est connu par Dumbledore, le second, je ne lui en ai pas parler, mais je pense qu'il suspecte quelque chose, et il est simplement là pour qu'il pense qu'il sait tout de moi. Le troisième est pratiquement impossible à trouver. »
Cette fois, la femme se mit à rire plus librement. « Vous, les Serpentards, êtes les personnes les plus surprenantes que j'ai eu le plaisir de rencontrer. » Severus attendit qu'elle se calme, un petit sourire sur ses lèvres. Uns fois que la femme eut séché ses larmes, elle reporta son attention sur l'homme amusé en face d'elle. « Si tu es occupé avec tes potions, je suppose que je peux trouver un travail quelconque en tant qu'enseignant, mais, et pour Harry ? Il ne peut pas rester à la maison tout seul tous les jours, et il ne peut pas aller à une école moldue parce qu'il n'en a pas le savoir nécessaire. »
Severus la regarda avec un peu d'hésitation, essayant de décider si elle devait le savoir, ou s'il devait attendre que Harry se réveille. A la fin, il pensa que cela importait peu puisque la femme le découvrirait bien assez tôt. Il parla doucement. « Nous devrions en parler à Harry, parce que je sais qu'il a ses propres plans après le diplôme. Je ne serai pas surpris s'il décidait d'entrer dans une école d'art. »
La sorcière le fixa avec surprise. « Harry sait dessiner ? Je n'ai jamais su ça. »
Severus ricana et acquiesça. « Oh, oui, il peut dessiner, très bien en fait. » Voyant l'expression troublée sur le visage de la femme, il la rassura rapidement. « Je ne pense pas que beaucoup de personnes le savent, Minerva. Je l'ai simplement découvert parce qu'il voulait me rassurer qu'il ne s'entraînait pas pour devenir le prochain Seigneur des Ténèbres. »
La femme leva un sourcil de perplexité. « Le prochain Seigneur des Ténèbres, Severus ? Pourquoi as tu pensé quelque chose comme ça ? »
Le sorcier était sur le point de se défendre face à son ton incrédule, lorsqu'il sentit une sensation passer à travers lui. Il se leva rapidement et commença à marcher vers la porte. « Harry se réveille. »
Les deux professeurs montèrent rapidement les escaliers, et se tinrent à côté du lit de l'adolescent lorsqu'il commença à bouger.
Severus alla s'asseoir sur le lit, à côté de l'adolescent, et posa une main sur son front pour prendre sa température. « Harry ? »
Le garçon ouvrit légèrement les yeux, et fixa la forme floue de la silhouette sombre assise à côté de lui. Son cerveau commençant à se réveiller lentement, et se souvenant alors de ce qu'il s'était passé le jour précédent.
L'adolescent grogna faiblement, et ferma à nouveau ses yeux, essayant de découvrir qui était avec lui. Il sentit la main se déplacer pour caresser à nouveau ses cheveux, et s'installer sur sa peau, devenant réconfortante. « Harry ? Comment te sens-tu ? »
Ouvrant à nouveau ses yeux, il vit qu'il y avait une autre personne à côté de son lit, probablement penchée vers lui, mais il n'avait pas peur. Son esprit en train de se réveiller reconnaissait ses voix, et il savait qu'il était en sécurité avec elles. S'il pouvait seulement associer les voix à leurs propriétaires, il serait capable de retourner dormir. Il s'était probablement à moitié endormi, puisqu'il remarqua à peine les voix qui essayaient de retenir son attention.
« Harry, allez, réponds-nous, sais-tu qui nous sommes ? »
La main se plaça sur sa joue, et cela le réveilla suffisamment pour être capable de répondre. « Professeurs ? »
Il sut qu'il avait raison, dès qu'il eut dit le mot, ces gens étaient ses professeurs. McGonagall lui sourit. « Maintenant, tu dois simplement trouver à qui tu parles. »
Pendant un instant, il y eut un petit sourire sur les lèvres du garçon, mais il disparut rapidement. Il n'avait pas besoin de chercher, il pouvait dire à la façon de lui parler que c'était sa Directrice de maison, et il avait déjà supposé que l'autre était le professeur Rogue depuis qu'il s'était souvenu que c'était lui qui l'avait trouvé. Se renfrognant, il parla à nouveau. « Lunettes. »
Sa voix était rauque puisqu'il n'avait pas eu d'eau depuis qu'il avait été capturé, mais les deux autres semblaient le comprendre. Severus retira sa main de la joue de l'adolescent et la tendit pour prendre les lunettes qui reposaient sur la table de nuit.
Harry sentit Rogue lui mettre les lunettes en place, et le regarda. L'adolescent cligna des yeux, essayant de s'assurer qu'il n'avait pas des hallucinations. Le professeur aux cheveux sombres le regardait attentivement, mais Harry ne put voir ni la haine ni la colère qui emplissaient habituellement les yeux de l'homme lorsqu'il lui parlait. Commençant à se sentir mal à l'aise sous le regard pénétrant, Harry regarda autour de lui, remarquant qu'il ne reconnaissait pas l'endroit où ils se trouvaient. Son regard s'arrêta finalement sur sa directrice de Maison. Il était étrange de la voir en vêtements moldus. Ceci, ajouté au fait qu'il ne reposait pas à l'infirmerie de Poudlard, confirma que quelque chose n'allait pas. Harry ferma ses yeux, fatigué. Il ne voulait plus penser à des problèmes. Il avait fait ce que l'on attendait de lui. Voldemort était mort, et il était avec deux personnes en qui il avait confiance. Ce qu'elles décideraient pour lui, lui irait, cela ne pouvait pas être pire qu'être à Poudlard sous la garde de Dumbledore. Même s'il ne savait pas ce qu'il s'était passé, il pouvait sentir facilement que le vieil homme avait quelque chose à voir avec le fait qu'il s'était retrouvé seul avec deux de ses professeurs. Soupirant, il se détendit contre ses oreillers. Cela importait peu, spécialement pas maintenant lorsqu'il se sentait si fatigué. Plus tard, il pourrait demander ce qu'il se passait, et décider ce qu'il devrait faire.
La douce main était de retour sur son visage, et était maintenant en train de mettre quelque chose de froid contre son visage douloureux. La voix de McGonagall l'atteignit à nouveau. « Harry, sil te plait, dis-nous comment tu te sens. »
Le garçon grimaça légèrement lorsque Rogue passa ses doigts sur une coupure. « Fatigué, et j'ai mal partout. »
Severus acquiesça, finissant ce qu'il était en train de faire. « Les bleus, et les coupures devraient être guéries d'ici demain. Tu as dépensé beaucoup d'énergie à tuer le Seigneur des Ténèbres. Je pense que tu seras fatigué pendant un moment. Je veux que tu restes au lit sauf si je dis le contraire, d'accord ? »
Harry hocha la tête. Il pouvait promettre ça maintenant, après tout, il était trop fatigué pour vraiment bouger. Harry fut à peine conscient lorsque McGonagall quitta la pièce, et lorsque Rogue retira les couvertures pour passer la potion sur ses bras et sa poitrine. Ce que l'homme était en train de lui mettre aidait vraiment. La douleur disparaissait, et Harry se sentait glisser vers un profond sommeil. Avant de se laisser aller dormir par l'homme, il ouvrit légèrement ses yeux, et d'une voix endormie, il parla à nouveau. « Qu'est ce qu'il va se passer maintenant ? »
Severus leva les yeux, un peu surpris. Il avait pensé que l'adolescent était endormi. Laissant ses doigts continuer, il regarda Harry en train de fermer à nouveau les yeux. « Ne t'inquiète pas à propos de ça, nous nous occuperons de tout maintenant, et nous te le dirons lorsque tu seras en état. »
Harry sembla accepter ses mots, puisqu'il se détendit dans ses oreillers, et, en quelques minutes, Rogue fut sûr qu'il était complètement endormi. Après en avoir fini avec la potion, il borda l'adolescent dans son lit, et se retourna pour faire face à la porte qui venait de s'ouvrir pour laisser entrer Minerva.
Ils regardèrent tous deux leur charge pendant un moment, s'assurant qu'il reposait paisiblement. Après un moment, Severus se tourna vers Minerva, un regard sérieux sur son visage.
« Je vais aller voir ton laboratoire. Si tu as tous les ingrédients, je vais commencer à travailler sur la potion de rajeunissement. »
Minerva acquiesça légèrement, sans retirer ses yeux de Harry. « Tu devrais travailler sur la potion pour changer aussi nos traits. Cela pourrait être plus important que la potion de jeunesse. Tu pourrais également sortir pour découvrir ce qu'il se passe dans le monde sorcier. »
Rogue hocha la tête. Peut être qu'il devrait d'abord travailler sur l'autre. Secouant sa tête, il sourit à Minerva, même si elle ne le regardait pas. « Je verrais ce que je peux faire une fois que je saurais quels ingrédients tu as. »
Finalement, la femme acquiesça et se tourna vers lui. « Je vais rester ici pendant un moment, après tout, ce n'est pas comme s'il y avait beaucoup à faire. »
Severus acquiesça et quitta la pièce, listant mentalement tous les ingrédients dont il aurait besoin pour faire les potions.
Harry pouvait dire qu'il était seul lorsqu'il se réveilla la fois suivante. Il se sentait très endormi, et il ne voulait vraiment pas se réveiller, mais son corps lui disait qu'il avait besoin d'aller à la salle de bain. Soupirant faiblement, l'adolescent commença lentement à se lever. Ses muscles fatigués lui obéissaient à peine, et il se demanda s'il serait capable de se tenir debout par lui même. Secouant sa tête, il réussit finalement à se tenir sur ses jambes tremblantes, et fit lentement le chemin vers la salle de bain. Il était sur le point de l'atteindre, et de l'ouvrir lorsque quelqu'un l'ouvrit de l'extérieur, l'envoyant sur le sol.
« Harry ! »
Le garçon grogna faiblement, maintenant, il ne se sentait pas seulement fatigué, mais sa tête commençait aussi à faire mal. Des mains fermes le prirent sous les bras, et le mirent sur ses pieds. « Et où pensais-tu aller ? Je pensais que nous étions d'accord pour que tu restes au lit ? »
L'adolescent leva les yeux vers le visage de l'homme en colère, sentant son visage rougir d'embarras. « Je suis désolé, monsieur. Mais j'avais vraiment besoin d'aller à la salle de bain. »
Snape sentit sa colère disparaître. Il avait été très énervé de voir Harry hors du lit, le jeune homme n'était vraiment pas en état de marcher, et encore moins seul. « La prochaine fois, appelle Minerva ou moi, nous ne pouvons pas te laisser te blesser, n'est ce pas ? »
Harry acquiesça, un peu secoué par les mots de l'homme. Il s'était attendu à se faire hurler dessus pour avoir désobéi, mais e semblait plus inquiet qu'en colère maintenant. Il pouvait presque dire qu'il semblait vouloir prendre soin de lui. Le maître de potions le guida vers la salle de bain, autorisant l'adolescent à s'appuyer contre lui. Au grand soulagement de Harry, l'autre sorcier fut d'accord pour attendre dehors, mais l'avertit que s'il prenait trop longtemps, il entrerait. Cinq minutes plus tard, Harry était de retour au lit, se faisant bordé par Rogue.
Alors qu'il se s'était sentit très fatigué, après cette courte marche, il se sentait bien plus réveillé, et se demanda si Rogue allait répondre à quelques unes de ses questions. Ne sachant pas s'il devait demander ou rester silencieux, Harry regarda nerveusement la chambre. Severus sembla sentir les pensées de l'adolescent, et, avec un petit soupire, il s'assit sur une chaise qui était restée à côté du lit de l'adolescent.
« Très bien, tu as une demi-heure pour demander ce que tu veux avant que j'aille te chercher quelque chose à manger et que tu retournes dormir. »
Harry leva les yeux, plutôt surpris que l'homme soit d'accord pour lui parler, et il se demanda s'il était vraiment en face de son ancien professeur. Secouant légèrement la tête face à cette notion stupide, il se concentra sur les questions qu'il voulait poser, après tout, Rogue commençait à le fixer.
« Où sommes nous ? »
L'homme se pencha en avant. « Nous sommes dans la maison de Minerva. »
Harry attendit un moment pour voir si l'homme allait continuer, mais, lorsqu'il fut clair que Rogue n'allait rien dire de plus, sauf s'il lui demandait, il parla à nouveau. « Pourquoi sommes-nous ici et pas à Poudlard, est ce que quelque chose est arriv ? »
Harry se renfrogna lorsqu'il vit l'homme se tendre, ses yeux sombres brillant de colère. Avec un doux ton contrôlé, Severus commença à expliquer ce qu'il s'était passé. « Après m'être assuré que Voldemort fut mort, et avoir brûlé le manoir, j'étais sur le point de transplaner à Poudlard, lorsque Minerva apparut à mes côtés. Il semblait que le directeur avait dit aux Aurors que tu avais tué Voldemort, et qu'en sentant cela, j'étais parti rejoindre les autres Mangemorts pour te tuer. »
Harry regardait en face de lui, ses poings serrés dans les draps. Il ne fut pas surpris des mots de l'homme par rapport à ce que cela aurait été il y a quelques années. Néanmoins, il était choqué. Il savait que Dumbledore était manipulateur, mais rejeter comme cela un homme qui avait risqué sa propre vie pendant des années pour espionner pour lui était plus que ce qu'il pouvait comprendre. Lentement, le choc devint de la colère et se transforma rapidement en rage.
Rogue remarqua le changement immédiatement, et alla s'asseoir sur le lit, à côté de Harry, lorsque les fenêtres commencèrent à claquer. Severus ne put s'empêcher d'être heureux que les réserves magiques de l'adolescent soient encore vides, sinon, il aurait pu facilement faire beaucoup de dommages à leur nouvelle maison avec sa colère. Pendant un instant, le professeur resta assis là, ne sachant pas quoi faire, mais, le moment passa, et il mit un bras autour de Harry.
« Calme toi, tu vas seulement te blesser si tu perds le contrôle. »
Harry sortit de son état, et les fenêtres arrêtèrent de bouger aussi soudainement qu'elles avaient commencé. D'un coin de l'œil, Rogue vit Minerva à l'embrasure de la porte, les regardant. Il était conscient du fait qu'il avait encore un bras autour de l'adolescent, mais il n'y fit pas attention. Il n'avait pas de réputation à maintenir. Pas ici, pas autour de ces deux personnes qui allaient devenir les personnes les plus importantes de sa vie. Il sentit Harry qui commençait à trembler sous son bras, et le rapprocha de lui, le pressant doucement contre lui.
« Dumbledore… il… il… » Harry prit une profonde inspiration, s'adossant finalement contre le torse de son professeur, et fermant les yeux, se sentant blessé et trahi.
Rogue caressa doucement les cheveux du garçon. « Minerva peut te ramener à Poudlard si tu préfères être là-bas, Harry. »
Le garçon secoua sa tête avec force, et la pressa plus profondément contre le torse de l'homme, des bras enfermant le maître de potions dans une étreinte de fer. « Je ne veux pas y retourner. S'il vous plaît, ne m'obligez pas, je m'en fiche si vous m'envoyer chez les Dursley ou dans un orphelinat, je ne veux pas rester là-bas, sous le regard de Dumbledore, pas après ça. »
Minerva les rejoignit silencieusement sur le lit, et commença à caresser le dos du garçon. « Calme-toi, mon enfant, nous n'allons pas te forcer à aller quelque part, tu peux rester ici avec Severus et moi. »
Harry bougea sa tête pour pouvoir regarder sa directrice de maison. « Est ce que Dumbledore vous a aussi trahie, professeur ? »
La femme sourit tristement. « Nous ne sommes pas sûrs, Harry, mais il sait que je suis partie avertir Severus. Je ne pense pas que cela soit une bonne idée que j'aille vérifier ce que fait cet homme en ce moment. »
« Et l'Ordre ? Ils savent que vous avez espionné pour notre côté et que vous n'êtes plus un Mangemort. »
Severus retira gentiment les cheveux du garçon hors de son visage. « Nous ne savons pas Harry. Même s'ils sont contre Dumbledore, ce sera toujours leur parole contre la sienne. »
Ils restèrent tous silencieux un long moment, les deux adultes réconfortant l'adolescent du mieux qu'ils le pouvaient. Finalement, Harry brisa le silence.
« Que va-t-il se passer maintenant ? »
Minerva et Severus se regardèrent longuement avant que la femme ne réponde. « Nous allons vivre ici en tant que moldus. Cette maison est protégée et a de forts enchantements ne-me-remarque-pas pour repousser les sorciers. Dumbledore ne connaît pas son existence, ce qui nous donne une protection supplémentaire. » Prenant une profonde inspiration, elle continua. « Et aussi, dès que Severus aura fini, nous irons tous prendre une potion pour changer nos apparences. C'est une modification plus forte que celle de la potion Polynectar qui ne disparaîtra pas à moins de prendre l'antidote. Je vais également prendre une potion de rajeunissement puisque je vais jouer le rôle de la femme de Severus. »
Harry la regarda avec surprise avant de regarder l'homme qui le tenait toujours. Etait ce pour cette raison que le sorcier plus âgé avait chang ? Etait ce pour cette raison qu'il était si gentil et réconfortant ? Il devait savoir. « Et je serai ? »
Rogue lui sourit, un peu mal à l'aise. « Nous aimerions tous deux que tu prennes le rôle de notre fils, mais si tu es mal à l'aise, nous pourrons simplement dire aux gens que tu es notre neveu. »
Harry les regarda tous deux pensivement. « Je n'ai jamais vraiment eu de parents. »
Minerva rit gentiment. « Et nous n'avons jamais eu d'enfant. »
Harry lui fit un petit sourire en retour. Il savait qu'il avait prit sa décision au moment où Rogue lui avait donné ses options. Après tout, comment pouvait-il laisser passer l'opportunité d'avoir une famille ?
« Est-ce que je devrais à aller à une école moldue ? »
Les deux adultes se regardèrent rapidement. « Severus pensait que tu aimerais aller dans une école d'Arts. »
Un grand sourire éclaira le visage de l'adolescent alors qu'il leva les yeux vers son futur père. « Vraiment ? Vous m'autoriseriez aller dans une école d'Arts ? »
Snape ne put s'empêcher de rire en voyant l'impatience de l'adolescent. « Bien sûr, mon garçon, si tu le veux. »
Soudainement, il découvrit qu'il ne pouvait plus respirer lorsque deux bras passèrent autour de sa taille et le serrèrent mortellement. « Merci, merci, merci. »
Severus cria. « Harry, de l'air. »
Le garçon lâcha rapidement sa taille, rougissant légèrement alors que Severus prenait de profondes inspirations. Tous deux se retournèrent pour voir Minerva s'écrouler sur le lit, riant. Rapidement, ils la joignirent, et après un moment, ils se calmèrent. Ils s'installèrent tous confortablement, Harry reposant sur les oreillers de son lit, et un professeur de chaque côté. Il n'avait pas ri depuis si longtemps qu'il avait pratiquement oublié combien c'était bon. Minerva le regarda à nouveau sérieusement. « Tu ne nous as toujours pas dit ce que tu veux que nous soyons, Harry. Je suis désolé si nous te pressons, mais Severus doit vraiment finir les potions. »
L'adolescent les regarda tous deux avec hésitation. « J'aimerais que vous soyez mes parents, pour finalement avoir une famille. Si cela ne vous dérange pas. »
Minerva lui sourit. « Si cela nous dérangeait, nous ne l'aurions pas proposé, mon enfant. » Ils s'étreignirent pendant un long moment, avant que Minerva ne se dégage. « Tu sais, tu vas devoir nous appeler maman et papa si c'est vraiment ce que tu veux, n'est ce pas ? »
Harry acquiesça sérieusement. « Je sais maman. »
Cela semblait étrange, mais il était sûr qu'il pouvait s'y habituer. Minerva lui sourit joyeusement, et embrassa son front avant qu'il ne se tourne pour regarder Rogue. L'homme vit immédiatement la question dans ses yeux, et le prit dans ses bras. Doucement, le maître de potions commença à parler dans son oreille. « Harry, je sais que nous ne nous sommes jamais entendus, et que je n'ai jamais rien fait pour que tu me fasses confiance, mais je te promets que les choses vont changer entre nous. Je t'accepte comme mon fils, et à partir de là, je te traiterais en tant que tel. »
Harry se dégagea des bras de Minerva, et étreignit l'homme autour du cou, pour qu'il puisse murmurer sa propre promesse. « Même si je ne vous ai pas toujours fait confiance, je sais que maintenant, vous aurez toujours mes intérêts à cœur. J'ai apprit à vous admirer et à vous respecter, et je suis sûr que je peux apprendre à vous aimer, parce que maintenant, vous serez mon père, et je place les restes de mon enfance entre vos mains. »
Ils s'étreignirent pendant quelques minutes avant que Harry ne tende un bras, et indique à Minerva de venir. Les deux adultes se dégagèrent lorsqu'ils sentirent que Harry s'immobilisait entre eux. Baissant les yeux, ils virent que l'adolescent dormait paisiblement, un petit sourire heureux sur son visage.
Fin
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