DISCLAIMER : Les personnages et les situations des "chapitres épisodes" ainsi que leur réplique ne m'appartiennent pas. Ils sont la propriété intellectuel de la série Sherlock et de Sir Arthur Conan Doyle.

Cette histoire est l'histoire de la série Sherlock revisité par le point de vue de Sherlock. Ce n'est pas du copié/collé mais une interprétation des non-dits et des "scènes coupés" que je m'imagine. J'espère que cette interprétation vous plaira. C'est une fiction qui donnera lieu à une relation homosexuelle, ainsi ceux qui n'apprécient pas ce genre de relation peuvent s'abstenir, merci.


Un coup d'oeil fut suffisant. Une veste verte sapin sur une chemise bleu à carreau, un jean usé qui avait dû être passé trop souvent à la machine. Un regard un peu hagard certainement à la recherche de détails sur la pièce dans laquelle il venait d'atterrir, des cheveux légèrement grisonnants, une canne à la main, le dos bien droit d'un homme d'action fraichement recueillit par la vie monocorde. Qui-est-ce.

Il ne l'avait pas salué, il ne lui en voulait pas, il n'aimait pas vraiment parler aux inconnus non plus. Pourtant il l'avait entendu parler du laboratoire qui aurait changé... Il était à la recherche de détails, comme si il essayait de voir l'emprunte du temps sur un lieu jadis connu.

- Mike, tu me prêtes ton portable ? Je n'ai plus de réseau.

Mike s'avançait vers lui, il le sentait, sa face ronde semblait transpirer la curiosité, peut-être dû à l'arrivée de son ami dans la pièce, dont il était sûr lui proposerait une colocation, pourquoi l'emmener ici sinon, alors qu'il était dans la pièce, juste après avoir parler de son soucis de colocation.

- Le fixe ne fonctionne pas ou quoi ?

- Je préfère envoyer des textos.

Sherlock continuait à travailler autour de son microscope, essayant d'obnubiler le reste.

Il se doutait que Mike n'avait pas son portable, il ne l'avait jamais sur lui, mais le nouveau venu avait le sien, il pouvait voir la forme de celui-ci à travers la poche de son pantalon. Il allait lui prêter, c'était évident, il avait l'être d'un homme gentil. Cela lui permettrait de juger de savoir si son bronzage était uniforme ou non.

- Désolé, il est dans mon pardessus.

Sherlock sentait le regard du nouveau sur sa nuque, peut-être essayait-il de le juger à son tour – tout du moins si il avait saisis que Sherlock l'avait fais plus tôt - , même si il doutait qu'il puisse deviner quelque chose de lui, à part peut-être son aversion évidente pour les codes sociaux.

- Tenez, prenez le mien !

Le geste était souple, la voix quelque peu hésitante et l'homme toujours droit qui ne demandait pas de chaise. Il ne souffrait donc d'aucune lésion au niveau de la jambe, c'était symptomatique, certainement dû à son passé militaire.

Sherlock se déplaça vers lui tandis que Mike le présentait : John Watson, un ami. Donc un médecin ou tout du moins un ancien médecin de l'armée.

Sherlock prit le portable et il l'analysa quelques secondes tout en s'en servant. « Intéressant »

- Afghanistan ou Irak ?

La question était toute simple et Sherlock n'était pas obligé de détourner les yeux vers ce John Watson pour sentir sa surprise.

- Pardon ?

- C'était en Afghanistan ou en Irak ?

Cette fois il appuya la question d'un regard vif. Il savait avoir fait son petit effet, il pouvait clairement voir dans sa vision périphérique, Mike sourire d'amusement, certainement lui même ayant les yeux rivés sur un Watson quelque peu déboussolé.

- Afghanistan, comment...

Il fut coupé par Molly qui rentrait dans le labo, les cafés à la main. Il échangea une conversation tout à fait routinière avec elle, sirotant son café distraitement avant de demander à John :

- Vous aimez le violon ?

- Pardon, quoi ?

- Je joue du violon quand je réfléchis et je parle peu. Cela vous embête ? De futures colocs doivent savoir le pire l'un de l'autre, sourit Sherlock.

- Tu as parlé de moi ?

Watson avait l'air légèrement à cran, il avait peut-être l'impression que l'on se soit moqué de lui. Or, évidemment, Mike lui répondit qu'il n'avait rien dis, ce qui donna envie à Sherlock de lever les yeux au ciel. Cette phrase ne plu pas à John qui évidemment demanda donc comment il pouvait savoir qu'il recherchait actuellement un colocataire.

- Ce matin j'ai dis à Mike que pour me trouver un colocataire, ce serait dur. Et il rapplique avec un ami qui rentre d'Afghanistan où il était médecin militaire. Le reste est évident.

Ce n'était pas que Sherlock aimait particulièrement frimer, quoi que si légèrement, mais il considérait le fait d'être en colocation avec John Watson et pour cela, il fallait que le militaire supporte qu'il sache tout, en deux coups d'oeil, donc il semblait évident qu'il déballe toute sa vie comme preuve.

- J'ai repéré un appartement dans le centre, on pourrait se l'offrir à deux. On se retrouve demain soir à 19h. Désolé, faut que j'y aille j'ai oublié ma cravache à la morgue.

Oui il fallait que Sherlock le pousse à demander tout ce qu'il savait, qu'il fasse le malin en parlant de ses habitudes quelque peu excentrique. Car si cela dérangeait le militaire, il fallait que cela soit su maintenant pour éviter une colocation désagréable.

- Alors c'est tout ? L'interrompit John.

- Tout quoi ? L'interrogea Sherlock en se retournant pour se retrouver face à lui.

- On vient de se rencontrer et on visite un appart ?

Sherlock regarda sur le côté pour vérifier que Mike profitait bien du spectacle et qu'il continuerait à ne rien dire, avant de répondre à John.

- Y a un soucis ?

- On ne sait rien l'un de l'autre. Je ne sais pas où vous trouver et je ne connais pas votre nom.

Sherlock eut un sourire mental alors qu'il inclinait sa tête repensant à tout les détails qu'il avait pu voir sur son nouveau colocataire :

- Vous êtes médecin militaire blessé en Afghanistan, votre frère s'inquiète, vous l'ignorez car vous le désapprouvez, peut-être à cause de son alcoolisme ou parce qu'il a abandonné sa femme. Votre psy croit que votre claudication est psychosomatique et elle a raison. Ca devrait suffire pour l'instant, non ?

Il savait qu'il l'avait mis mal à l'aise, ce n'était jamais facile d'être sondé, quoi qu'amusant de son côté. Alors qu'il allait partir pour rejoindre Lestrade pour lui parler de ses découvertes, il se retourna pour lancer à John :

- Mon nom est Sherlock Holmes et l'adresse est le 221B Baker street. Bonne journée !

Le lendemain soir, Sherlock sortit du taxi, satisfait de voir John Watson devant la porte de leur futur logement. Enfin, futur pour le militaire sachant que Sherlock y avait déjà emménagé. Il lui serra la main avant de lui expliquer qu'ils allaient avoir un bon prix sur l'appartement car il avait fait en sorte que le mari de Madame Hudson puisse purger sa peine, c'est-à-dire s'assurer qu'il était bien mort.

Sur ces entre-faits, la logeuse ouvrit la porte pour l'accueillir d'une accolade, ce à quoi Sherlock lui répondit avec un léger malaise. Il avait beau apprécier la dame, les démonstrations d'affection, d'autant plus les physiques, étaient compliqué à réaliser pour lui.

Il ne tarda pas à présenter son nouvel ami et à en voir les yeux de Madame Hudson pétiller, il su qu'elle allait l'aimer comme un fils lui aussi.

Ils entrèrent dans l'appartement, et c'est avec les lèvres pincées que Sherlock entendit les commentaires de John sur l'arrangement des pièces. En effet, il avait tendance à s'éparpiller, mais le désordre ambiant était sa marque de fabrique, son lieu de recueil. Il s'empressa d'essayer d'arranger un minimum la pièce devant l'air mal à l'aise de son colocataire et il n'eu pas le temps de réfléchir sur la question du crâne. Il ne répondit que :

- C'est un ami. Quand je dis un ami...

Madame Hudson eu la gentillesse de demander son avis à John, sur l'appartement avant de l'interroger sur son envie d'avoir sa propre chambre. Sherlock ne put que remarquer le ton de voix réprobateur du militaire qui semblait avoir moyennement apprécier l'insinuation.

- J'ai cherché votre nom sur internet.

Cela interpella le détective alors qu'il faisait semblant de ranger ses affaires.

- Et qu'avez vous trouver ?

- Votre site web. La... « Science de la déduction ».

- Qu'en dites vous ?

Sherlock eut le léger tic de se mettre sur la pointe des pieds en posant la question, car étrangement cela comptait à ses yeux.

- Vous dites pouvoir identifier un concepteur de logiciel par sa cravate et un pilote par son pouce gauche ? Le ton de voix était légèrement dédaigneux.

- Oui. Je lis sur votre visage et votre jambe votre carrière et sur son portable l'alcoolisme de votre frère.

- Comment ?

Il l'avait épaté et cette sensation grisante, Sherlock l'appréciait. Il avait envie de continuer d'en parler, mais Madame Hudson l'interrogea plutôt sur l'affaire des suicides.

Sherlock entendit au même moment la voiture de police qui s'arrêtait dans sa rue, quatre suicides désormais et celui-là devait être différent vue que c'était certainement Lestrade en personne qui venait à sa rencontre.

Lorsque l'inspecteur quitta son immeuble, Sherlock ne put retenir sa joie, il y avait un mot ! Une des victimes avait laissé un mot ! L'affaire allait donc se décoincer mais pour ça il lui fallait un médecin qui allait l'aider, évidemment ce ne serait pas Anderson qui allait l'assister. Avec une joie plus mesuré, il se rappela qu'il avait désormais un autre médecin à ses côtés. Il fit mine de partir, attendant que la curiosité de Watson émerge puis quelques secondes plus tard il laissa sa tête dépasser du cadrant de la porte.

- Vous êtes un médecin. Un médecin militaire.

- Oui.

John s'était levé, prêt à le suivre et ça, le détective n'en avait aucun doute. Si le militaire avait des syndromes psychosomatiques ils étaient forcément liés à son ennui, son inactivité suite à une vie tumultueuse, à en voir sa posture droite comme un pic, prêt à recevoir ses ordres. On ne pouvait jamais s'arrêter lorsqu'on avait commencé, lorsqu'on est si bon.

- Et comme médecin, vous êtes bon ?

Ce fut plus une question rhétorique qu'une réelle question. Evidemment la réponse fut positive et c'est un énorme sourire qui s'inscrivait dans le crâne de Holmes.

- Vous avez vu beaucoup de blessé, de morts violentes ?

Il continuait à le titiller, à le faire plier sous le poids de la supplication. Il le sentait dans son regard, la détermination d'être utile à nouveau. Il pouvait déjà voir la différence, le poids du corps commençait à se répartir, il se tenait plus droit encore, prêt à recevoir les ordres. Sa béquille ne lui servait plus à rien, il n'avait plus rien auquel s'accrocher mis à part la force de sa détermination.

- Oui. Oui.

- Et traversé pas mal d'épreuves ?

- Evidemment oui. Assez pour remplir une vie et même plus.

Sherlock le regardait avec un air quasi lubrique, comme si il avait enfin trouvé quelqu'un qui ne vivait que dans l'action, comme lui. Il était prêt à partager son action et c'était pour cela qu'il se rapprochait de plus en plus de John.

- Vous voulez remettre ça ?

Son regard était de nouveau neutre, mais dans sa voix on sentait un sentiment de résolution. Car ce n'était pas une vrai question, il savait ce que voulait John.

- Oh que oui !

Ils dévalèrent les marches, Sherlock transpirant la joie de vivre, vivre une aventure palpitante de suicides en série.

Dans le taxi, Sherlock dû répondre à quelques questions de John, sur sa profession notamment et il fut quelques peu excédé en entendant qu'il était un « amateur ». Il décida donc de jouer avec lui, en lui rappelant avec quel facilité il avait pu deviner son passé. Evidemment la question de son colocataire ne tarda pas :

- Comment l'avez vous su ?

- Je ne l'ai pas su, je l'ai vu. Votre coupe, votre maintien : militaire. Votre conversation en arrivant : formé à Barts et donc bien sûr médecin militaire. Votre visage est bronzé mais pas votre peau au dessus des poignets, vous n'avez pas été bronzé. Vous boitez mais vous étiez débout et ne demandiez pas de chaise. C'est donc en partie psychosomatique et vous avez été traumatisé. Blessé au front donc, blessé au front et bronzé donc Afghanistan ou Irak ?

- Vous avez dis que j'avais un psy.

Sherlock fronça les sourcils devant le manque évident de clairvoyance de sa nouvelle connaissance.

- Evidemment, avec une claudication psychosomatique. Puis y a votre frère. Votre portable : cher, e-mail, MP3. Or vous êtes fauché. On vous l'a donc offert. Il est très rayé. Il était dans une poche avec des clefs et des pièces. Vous n'auriez pas traité ainsi un objet de luxe. Donc il a appartenu à quelqu'un et à partir de là c'était facile. Et l'inscription : Harry Watson sans doute un parent qui vous a donné ce portable. Pas votre père c'est un objet trop jeune. Vous êtes un héros de guerre qui ne trouve pas de logement. Vous n'avez pas de grande famille proche c'est donc votre frère. Reste Clara. Qui est Clara ? Trois bises donc quelqu'un qui l'aimait. Vue le prix je dirais sa femme, pas sa copine. Elle lui a offert récemment, ce modèle à 6 mois. Le couple se brise, il s'en débarrasse. Si elle l'avait quitté, il l'aurait gardé c'est donc lui qu'il l'a quitté. Il vous l'a donné pour que vous l'appeliez. Vous chercher un appart mais vous ne lui demandez pas son aide, vous avez donc des problèmes avec lui. Peut-être aimiez vous sa femme ou n'aimiez pas son alcoolisme.

- Comment avez vous devinez son alcoolisme ?

John baissait la tête, visiblement touché par ses propos, Sherlock savait donc qu'il tombait juste.

- Simple supposition mais réfléchie. Les éraflures autour de la prise. Tout les soirs il le met à charger mais ses mains tremblent. On voit toujours ses marques sur les portables des ivrognes. Vous aviez raison.

- J'avais raison ? A propos de quoi ?

- La police ne consulte pas les amateurs.

Là il venait de s'envoyer une fleur et c'était pour ça qu'il était obligé de faire ce mouvement de mâchoire, ce toc de quand il se faisait un compliment car c'était le moment pour qu'il en reçoive un.

- Ca, c'était stupéfiant.

Sherlock eut du mal à retenir sa surprise. D'habitude on l'insultait, on le repoussait car il était désagréable de sentir quelqu'un s'infiltrer à ce point dans sa propre vie privée.

- Vraiment ?

- Oui bien sûr. C'est extraordinaire.

Sherlock ne put s'empêcher de sourire en avouant à John Watson qu'il avait eu une attitude tout aussi extraordinaire en ne l'ayant pas envoyé voir ailleurs. Ce fut avec un sourire quasiment complice qu'ils arrivèrent sur le lieu du crime. Sherlock sentit qu'il n'aurait peut-être plus besoin de son mouvement de mâchoire désormais.

Sherlock perdit un peu de sa bonne humeur en comprenant que Harry était le diminutif d'Harriet et que donc, ce n'était pas le frère de Watson mais sa sœur la source de tous ces soucis. Heureusement, en découvrant le corps, il eut du baume au cœur de quoi oublier son léger échec.

Il put montrer encore une fois la démonstration de sa force en découvrant l'histoire de la collectionneuse d'homme, aussi appelé la femme en rose. Malheureusement John ne semblait pas montrer autant d'intérêt pour le corps inanimé que Sherlock. Il aimait le danger, il vivait à l'adrénaline mais il était pourtant hors de question d'être intéressé et amusé par le chef d'oeuvre de la mort. « Intéressant ».

Sherlock essaya de voir quel était le niveau de son nouveau collègue, mais peut-être était-ce le stress ou l'incompréhension de savoir ce qu'il faisait ici, mais John ne put donner aucune information qu'il pouvait lui servir, c'était donc à Sherlock de faire son show. A la fin, il fut acclamé par John une nouvelle fois, toujours à moitié choqué, à moitié amusé par ses talents de déductions. Cela faisait plaisir à Sherlock d'avoir enfin quelqu'un pour comprendre son niveau d'intellect sans le traiter de monstre. John s'excusa de faire autant de bruits suite à ses chocs répétés dû au génie de Sherlock, mais ce dernier appréciait trop le regard fasciné du médecin pour vouloir que cela s'arrête.

Seul hic qui gomma l'instant magique d'être adulé, était le fait de ne pas trouver la satané valise de la femme en rose. Elle était forcément quelque part. Ce fut grâce à Watson qu'il eut le déclic, peut-être était t-il encore plus pratique que son crâne, car il lui répondait vraiment et que ses mots étaient fort utile. Evidemment, la femme en rose accordait tout : ses cheveux, son rouge à lèvres, ses vêtements, son vernis alors sa valise était forcément rose ! Une petite valise rose ! Il partit donc chercher dans toutes les proches poubelles, une valise rose, ne pensant absolument pas à son colocataire qui devrait rentrer chez eux, seul.

Sherlock fut donc légèrement déboussolé en voyant Watson arrivé, visiblement inquiet. Il avait lui-même oublié son colocataire et il lui expliqua brièvement comment il avait trouvé la valise, l'absence de téléphone et le fait qu'il fallait absolument qu'il envoie un message avec son portable, pour éviter qu'on retrouve le sien qui était évidemment écris sur son site web. Sherlock trouvait ça limite touchant la façon borné et docile pourtant à laquelle John obéissait à ses ordres. Peut-être est-ce que son passé de militaire l'empêchait de désobéir franchement, mais la mine renfrogné qu'il offrait était fort distrayante. Alors Sherlock lui dicta son message, toujours profondément enfoncé dans son canapé, concentré. Mais John était agité, regardant par la fenêtre.

- Qu'est ce qui se passe ?

- J'ai rencontré un de vos amis.

- Un ami ?

Sherlock était étonné, il n'en avait pas.

- Un ennemi.

- Oh, lequel ?

- Votre meilleur ennemi d'après lui. Ca existe les meilleurs ennemis ?

Sherlock ne put penser qu'à son frère : Mycroft qui avait tendance à kidnapper toutes les personnes l'approchant de près ou de loin.

- Il vous a offert de l'argent pour m'espionner ?

- Oui.

- Vous l'avez accepté ?

Sherlock se doutait de la réponse, John avait l'air d'un homme d'honneur.

- Non.

- Dommage, on l'aurait partagé. Essayez de réfléchir la prochaine fois.

Sherlock se replongea dans ses pensées tandis que John était encore un peu choqué de sa rencontre, enfin c'est ce que le détective perçu. Evidemment il ne l'avait pas rassuré en disant que c'était l'un des hommes les plus dangereux. Mais c'était son frère, donc la vérité.

Sherlock lui expliqua rapidement son plan, pourquoi envoyer un texto au téléphone de Jennyfer – la femme en rose – et surtout que c'était certainement l'assassin qui possédait le portable actuellement. Ce fut donc sans surprise que le téléphone de John sonna juste après réception du message de l'assassin.

La conversation dévia alors sur l'utilité de John et ce fut avec un sourire à peine dissimulé que Sherlock trouva quasi touchant que son nouveau compagnon souhaitait être aussi utile. Il lui proposa donc de l'accompagner, de braver le danger. Il allait au point de rendez-vous mais avant ça ils allaient se mettre à l'abri dans un petit restaurant, où ils pourraient jouir d'une vue imprenable sur la route.

- Je ne suis pas son rencard.

Sherlock eut un sourire à moitié dévoilé alors qu'on supposait que John était vraisemblablement son compagnon. Cela ne le choquait pas : les êtres humains normaux avaient tendance à souligner l'importance d'être en couple, d'avoir une relation intime avec une personne. Hors il n'avait jamais été vu avec une femme, on pourrait donc penser logiquement qu'il n'était pas de ce genre là, d'où l'empressement de penser que John était son rencard, car certainement l'une des seules personnes a être vu à ses côtés. Mais en réalité Sherlock n'était d'aucun bord, sans expérience aucune, cela ne l'intéressait pas. Il continua d'écouter la conversation :

- Ce mec m'a blanchi autrefois.

Sherlock présenta Angelo à John, toujours ravis d'entendre qu'il n'est pas qu'un briseur de vie, il sait rendre service et généralement on lui rendait bien, d'où le repas gratuit.

- Je vais mettre des chandelles. C'est plus romantique.

Sherlock se demanda si Angelo avait entendu John ou si il avait seulement voulu le faire. Peut-être était-ce déstabilisant de voir quelqu'un de non intéressé par le genre humain, comme il l'était et que les autres essayaient donc d'ignorer tout les signaux pour ne se référer qu'à une situation qui les arrange : le fait que Sherlock Holmes ne soit pas asexué et intéressé vraisemblablement par son nouveau compagnon.

- Je ne suis pas son rencard.

Cela semblait être important à John pour être affirmé si vaillamment. « Pourquoi ? »

- Manger, l'attente risque d'être longue, continua Sherlock comme en dehors des conversations.

- Merci, fini par lâcher John. Les gens n'ont pas de meilleur ennemi.

- Pardon ?

Pour Sherlock, la phrase venait de nul part, il n'en voyait absolument pas l'utilité actuellement, alors qu'il s'efforçait de se concentrer sur son travail, son travail avant tout.

- Dans la vraie vie, on n'a pas de meilleurs ennemis, ça n'existe pas.

- Vraiment ? On doit s'ennuyer alors.

- C'est qui alors, ce type ?

La question semblait tarauder John depuis un petit moment, peut-être depuis qu'il avait dû être kidnappé.

- Et qu'est-ce que les vrais gens ont dans leur vrai vie ? L'interrogea Sherlock

- Des amis. Des personnes qu'ils apprécient, d'autre non. Des copines, des copains.

John baissait les yeux en disant ça, comme si il se concentrait pour éviter de faire sentir son malaise. Sauf que Sherlock n'était pas dupe et pouvait sentir la prochaine question à plein nez.

- Vous n'avez pas de copine ?

« Evident »

- De copine ? Non. Ce n'est pas ma tasse de thé.

Sherlock avait pu suivre du coin des yeux, John qui l'avait soudainement regardé plus étrangement.

- Ah je vois. Un copain peut-être ? Ce qui ne serait pas un soucis, s'empressa t-il de dire.

- Je sais.

« Quoi penser de cet interrogatoire ? » Sherlock n'en était pas sûr et en voyant le sourire franc de John il n'était pas certain qu'il sache lui-même où est-ce qu'ils étaient en train d'en venir.

- Un copain alors ?

« Pourquoi insiste t-il »

- Non.

- Ok, d'accord.

Son regard semblait rassuré. Pourquoi ? Pensait-il que si il avait eu une relation, il l'aurait amené à l'appartement et qu'il aurait pu troubler sa tranquillité ? Ou bien...

- Vous êtes sans attache, comme moi.

Sherlock ne put s'empêcher de remarquer la langue de John passer brièvement sur ses lèvres. Son langage corporel insinuait quelque chose dont le détective n'était pas certain d'en saisir le sens, il décida donc d'être direct :

- John, sachez que je me considère comme marié à mon boulot et même si votre intérêt me flatte...

- Non. Non je ne suis pas en train de... non. Je dis seulement que tout me va.

Sherlock était des plus septiques et il s'interrogeait réellement sur la portée de cette conversation. Les mots de John n'était pas du tout en adéquation avec le langage de son corps, le ton de sa voix, ses expressions de visage... tout semblait transpirer la séduction, la résolution, le fait d'être déçu, pourtant ses mots semblaient dire le contraire. Assez confus, Sherlock laissa échapper un « bon » avant de se replonger dans l'affaire.

Alors que Sherlock eut un éclair de génie, il comprit trop tard que dans le taxi il y avait certainement le tueur, il se concentra donc pour essayer de le rattraper, connaissant toutes les rues par cœur. Il ne put s'empêcher de sourire intérieurement en se rendant compte que John avait laissé derrière lui sa canne. Il avait donc raison : l'aventure, le danger, l'adrénaline étaient les raisons de vivre à Monsieur Watson et c'était ça son seul remède à l'ennui, aux symptômes de souffrance qu'il s'était obligé à ressentir.

Il fut déçu de se rendre compte que le passager ne pouvait être le tueur. Un californien tout juste arrivé.

Ils repartirent en courant jusqu'à chez eux, épuisés et amusés. Sherlock dut confessé, alors, que l'une des raisons pour laquelle ils avaient été au restaurant était pour prouver que l'origine des blessures de John n'était rien d'autre que psychosomatiques puisque Angelo frappa à la porte quelque minutes plus tard pour tendre à John sa canne dont il n'avait vraisemblablement plus besoin.

Au premier, dans l'appartement se tenait Lestrade, qui avait découvert qu'il cachait la valise de Jennyfer. Suite à l'évidence cuisante de son échec sur la piste de Rachel, Sherlock fut plus que déçu et plus acharné encore à trouver la raison de cet écrit, sur le sol, de la main de la victime. Puis cela lui percuta le crâne. Evidemment ! Jennyfer avait caché le portable dans la voiture ou sur l'assassin ! C'était un code pour accéder à l'option GPS du téléphone. Que fut sa surprise quand il comprit que le taxi qui attendait devant chez lui, celui que Madame Hudson annonçait depuis 10 min n'était autre que l'assassin. Il descendit donc, seul, prêt à poser un ultimatum à l'homme, sauf que ce dernier était bien plus intéressant, il allait pouvoir lui révéler ce qu'il avait dit à ces personnes si il le suivait, donc évidemment il le fit.

Il ne s'attarda pas à penser à John. Il savait que l'homme était suffisamment intelligent pour s'interroger de son absence, il vérifierait une nouvelle fois les données GPS et quand ils se seront déplacés, il appellera la police, à coup sûr.

C'est donc sans rechigné qu'il monta dans le taxi. Arrivé à destination, il fut déçu de voir que l'homme le menaçait d'un pistolet pour l'emmener jusqu'à une salle, où il déposa deux flacons identiques, l'un en face de lui, l'autre en face du criminel. Il avait suivi l'homme malgré le fait que le pistolet était un faux, car il souhaitait tout savoir de cet homme étrange. L'homme lui expliqua les règles du jeu : deux flacons avec une gélule, l'une est un placébo, ne fait aucun effet, l'autre tue. La victime choisit, le taximan prend l'autre. Celui qui vit gagne. Evidemment il n'y a aucun indice pour deviner lequel choisir. Sherlock s'amusa à déchiffrer le meurtrier : mourant, anévrisme, il tue par amour, plus il tue, plus ses enfants gagnent de l'argent quand il sera mort.

Alors il se sentit provoqué quand on lui montra que quelqu'un d'autre était tout excité par les crimes que lui, que cette personne avait beaucoup de pouvoir, il voulait en savoir plus, ça lui mettait les nerfs à vif.

- Et si je ne choisis ni l'un ni l'autre ? Je pourrais sortir d'ici.

- Ou vous choisissez 50 % ou vous mourrez maintenant.

L'homme semblait sérieux, mais avec sa fausse arme, il ne lui faisait pas grandement peur. Alors Sherlock le nargua en lui montrant qu'il savait, que cela n'était qu'un énorme briquet.

Sherlock se leva donc pour sortir mais la phrase de l'homme l'y empêcha, car malgré tout, il adorait jouer :

- Pouvez vous me dire malgré tout, quel flacon vous auriez choisis ?

- Mais bien sûr, un jeu d'enfant.

Mais maintenant qu'il était face aux flacons il n'était plus sur. Car l'homme jugeait l'intelligence, quelqu'un de simplet aurait pris celle devant le criminel, en pensant qu'il avait forcément mis la pilule empoissonnante sous son nez, hors, une personne intelligente aurait suivi l'entourloupe, donc il aurait fallu échanger les flacons encore une fois. Ainsi il fallait prendre les deux, les mélanger à la vue de personne et en choisir une au hasard, pour avoir le moins de chance d'être influencé et avoir vraiment 50 % de chance de vivre... ou il fallait prendre au hasard sans aucune motivation, c'est ce que Sherlock fit.

Quel fut sa surprise alors qu'il s'apprêtait à prendre la pilule lorsque l'homme face à lui tomba au sol, le bras transpercé par une balle. Il réagit alors au quart de tour en écrasant son bras souffrant pour savoir qui était l'homme, l'organisation derrière tout ça :

- Moriarty.

Alors que Sherlock parlait avec Lestrade pour savoir qui avait pu lui sauver la vie, il réalisa que le portrait parfait était en train de l'observer au loin, avec un rictus il congédia Lestrade pour rejoindre l'homme qui lui avait sauvé la vie.

- Bien visé.

- Oui, je pense qu'on a tiré de cette fenêtre.

Sherlock resta impassible alors qu'il voulait remercier l'homme, car il avait envie de jouer et que si cette balle n'avait pas été tiré, il aurait bien pu être mort à l'heure qu'il est.

- Vous devez le savoir. Vous avez enlevé les traces de poudre de vos doigts ? Je ne pense pas que vous iriez en prison mais autant éviter le procès.

Sherlock sentit le malaise de John. Il s'interrogea sur sa santé mental. Un militaire qui reprenait l'arme et tuait un homme de sang froid, c'était souvent invivable.

- Ca va ?

- Bien sûr que ça va.

- Vous venez de tuer un homme.

- Je sais.

Ils se jaugèrent du regard avec que John opine.

- C'est vrai... mais ce n'était pas quelqu'un de bien. Et c'était un taxi épouvantable.

La blague fit ricaner Sherlock, il allait vraiment se mettre à apprécier son colocataire.

Ils commencèrent donc à se taquiner, légèrement fébriles encore dû à l'adrénaline qui parcouraient encore leur organisme.

C'est alors qu'ils croisèrent Mycroft qui se révéla être le frère de Sherlock au yeux de John. Il fut choqué et Sherlock fut vraiment agacé de croiser son ainé. Après cette légère dispute, Sherlock et John décidèrent de continuer leur chemin jusqu'au restaurant chinois pour décompresser et rire de leur journée.

« Définitivement intéressant ».


Je vous remercie d'avoir lu ce premier chapitre, j'espère qu'il vous plait :) Le prochain sera du 100% inventé ;)

TJSC