Aime-moi le temps d'une nuit.

Bonjour tout le monde, comment allez-vous ? J'ai eu l'idée d'écrire une O.S., ma première. Soyez donc indulgent s'il vous plaît. C'est une Dramione, mon couple fétiche. L'histoire se déroule une nuit avant la bataille finale. Pour cette O.S. Harry, Ron et Hermione sont arrivés un jour plus tôt pour chercher un dernier horcruxe, mais ils restent cachés aux yeux de tous les élèves. Enfin bon, je vous laisse découvrir et n'hésitez pas à me laisser un commentaire pour me dire votre avis. Je suis désolé par avance pour les fautes d'orthographe. J'ai fais au mieux pour les corriger. Bonne lecture.


Les couloirs étaient sombres à cette heure de la nuit. Elle marchait à pas feutrés pour que personne ne la voit. Elle et ses amis venaient d'arriver dans la matinée dans un Poudlard occupé par les Carrow et Rogue. Seul Neville était au courant de leur présence. C'est lui qui les avait aidé à pénétrer dans l'enceinte du château. Depuis ils se cachaient dans une salle de classe inoccupée depuis de nombreuses années. À la tombée du jour, ils s'étaient tous les trois cachés sous la cape d'invisibilité et avaient été à la bibliothèque prendre des livres pour avoir des informations sur les derniers horcruxes. Pourtant, il était plus de trois heures du matin et les recherches n'avaient rien donné. En même temps Harry et Ron étaient tombés de fatigue dans leurs livres laissant Hermione faire le travail seule. Elle eut un petit sourire triste se rappelant les nombreuses fois où elle forçait les garçons à réviser mais qu'ils finissaient par s'endormir comme ce soir. C'était le bon vieux temps. Tout avait tellement changé. Épuisée physiquement et mentalement, elle ne voulait pourtant pas dormir. Elle devait rester éveillé et surveiller les alentours. C'est pourquoi elle était dans les couloirs à cette heure si tardive. Baguette à la main, elle surveillait chaque recoin. Elle essayait d'être le plus discrète possible. Bien sûr elle aurait pu très bien prendre la cape d'Harry, mais elle avait besoin de respirer. Elle se sentait étouffée en dessous.

Au détour d'un couloir, elle sentit une présence derrière elle. Elle s'arrêta pour écouter les bruits, main sur sa baguette prête à intervenir. Quand elle se retourna, elle n'eut pas le temps de dire quoique ce soit que sa baguette vola dans les mains de la personne face à elle. La peur l'a prit au ventre. Quelle imbécile, elle pouvait être. Face à elle se tenait Drago Malefoy un rictus sur le visage. Il ne dit rien, mais lui indiqua une salle de classe. Résignée, Hermione pénétra à l'intérieur. Il la suivit, referma la porte et la ferma à l'aide d'un sort informulé. Il glissa la baguette de la gryffondor dans sa cape et se posa sur un des bureaux présents.

« - Comme on se retrouve Granger.

- Que veux-tu Malefoy ? Qu'attends-tu pour aller prévenir tes amis mangemorts ?

- Je ne les préviendrai pas.

- Alors je t'en prie. Fais-toi plaisir. Tue-moi. Qu'est-ce que tu attends ? Tu m'as à ta merci après tout non ?

- Je ne te tuerai pas non plus, répondit le blond d'un ton neutre.

- Oh tu veux me faire souffrir comme ta chère tante c'est ça ? »

Le serpentard ne répondit pas. Il se leva doucement et s'approcha d'Hermione. Cette dernière recula mais se cogna rapidement contre la pierre froide du mur. Drago Malefoy ne put s'empêcher un sourire en coin. Il s'approchait beaucoup trop près d'elle. Elle plaça ses mains devant elle et sentit le torse de son camarade contre ses paumes. Elle essaya tant bien que mal de le repousser mais il avait beaucoup trop de force et ses bras cédèrent trop rapidement à son goût. Il était à présent collé à elle. Elle pouvait sentir son parfum ce qui la fit frissonner malgré elle. Il lui prit ses deux poignets d'une seule main et de l'autre dégagea une mèche de cheveux qui retombait devant les yeux noisette de la jeune femme.

« Je ne te ferai rien de mal, dit le sorcier.

- Mais bien sûr. D'un, tu es un mangemort. De deux, je suis ton ennemi. De trois, tes petits amis veulent ma peau. De quatre, tu m'as fait mal pendant pratiquement six ans. Et tu veux me faire croire que tu ne me veux rien de mal ?

- C'est la vérité Granger.

- Et comment tu as su que j'étais là ? C'est quand même une drôle de coïncidence, répondit-elle l'affrontant droit dans les yeux.

- Ça ne l'est pas. Tu-sais-qui sait que vous êtes ici, tes copains et toi. J'ai donc parcouru tout le château en espérant te voir et te parler.

- Pourquoi ?

- Parce qu'il le fallait. »

Il la lâcha doucement et s'éloigna. Le froid transperça les vêtements d'Hermione si bien qu'elle resserra les pans de sa cape. Elle regarda l'homme face à elle. Instinctivement sa main se plaça sur son avant-bras au souvenir de leur passage au Manoir Malefoy. Il suivit son geste et un éclair de tristesse passa dans ses yeux. Mais ce fut si rapide qu'elle cru avoir rêvé.

« - Tu as toujours mal ?

- En quoi ça te regarde ?

- Je demande seulement.

- Tu as du bien t'amuser à regarder ta chère tante torturée la Sang-de-bourbe que je suis.

- Arrête Granger. Tu ne sais rien de moi. Tu crois vraiment que si ça m'avait amusé, si je voulais vous voir vous faire torturés tous les trois et surtout toi je n'aurais rien dit pour Potter ce jour-là, répondit-il de la colère dans sa voix. »

Hermione le sonda et baissa les yeux. Il avait raison. Malefoy avait beau avoir été le vil serpentard pendant leurs années d'école. Il n'a rien dit au sujet d'Harry. Il leur avait donné quelques minutes de plus pour pouvoir s'enfuir. Elle releva la tête et le regarda. Ses cheveux blonds étaient coupés et des mèches tombaient sur son front. Ses yeux gris orageux étaient vides, inexpressifs. Il avait l'air aussi épuisé qu'elle et tout aussi maigre qu'elle l'était. Elle eût un instant de compréhension mais se reprit vite. Il fallait qu'elle reste méfiante malgré tout.

« - Que me veux-tu ?

- Disons que c'est un peu compliqué à dire, dit-il mal à l'aise.

- Malefoy, si tu tiens vraiment à me parler dépêches-toi. Si Harry et Ron voient que je suis parti trop longtemps ils vont me chercher et je ne donne pas cher de ta peau.

- Je n'ai pas peur d'eux Granger.

- Ah oui c'est vrai, les Malefoy n'ont peur de rien, répondit-elle énerver.

- Bien sûr que si ils ont peur. Comme tout le monde.

- Et de quoi le grand Drago Malefoy a-t-il peur ? Demanda-t-elle croisant ses bras sous la poitrine.

- De la mort, de perdre ma famille et de mes sentiments, avoua-t-il.

- De tes sentiments ? »

La curiosité la prenait. Entendre le jeune homme se confier et lui dire qu'il avait des sentiments la surpris. Ça semblait totalement impensable. Lui qui avait toujours repoussé toutes les filles qui voulaient se donner à lui. Lui qui semblait si inaccessible. Elle pensa néanmoins à une fille de Serpentard : Astoria Greengrass il lui semblait. Elle l'avait vu quelquefois proche de lui l'année passée. Elle prit conscience qu'il se rapprochait de nouveau d'elle. Il s'arrêta à une distance raisonnable et lui demanda :

« - À quoi tu penses ?

- Au fait que je ne te crois pas.

- Je ne suis pas celui que tu crois Granger.

- Qui penses-tu être ?

- Je ne pense pas être quelqu'un. Une marque et une famille ne veulent rien dire.

- Je ne suis pas d'accord Malefoy. Elles font de toi un mangemort et mon ennemi, dit-elle méchamment.

- Et si tu oubliais un peu tes préjugés. Après tout ce n'est pas ce qu'est censé faire une gryffondor. Passer au-delà. Laisse-moi parler et écoute-moi s'il te plaît.

- Un Malefoy qui dit s'il te plaît. On aura tout vu. Rien que pour ça je veux bien t'écouter.

- Je ne sais pas si tu as remarqué Granger mais depuis que tu es rentré, je ne t'ai pas traité une seule fois de sang-de-bourbe et cela pour une unique raison : je n'en peux plus de faire semblant de te détester.

- Faire semblant ?

- Oui. Mon éducation voulait que je te déteste pour tout ce que tu étais. J'ai suivi les ordres de mon père, j'ai appris à te haïr. Je t'ai insulté, torturé, menacé et pourtant dans le fond je sentais que ce n'était pas moi. Que ce n'était pas ce que j'ai voulu être, il reprit sa respiration et continua. En troisième année quand tu m'as donné un coup de poing à cause de ce foutu hippogriffe, j'étais à la fois terriblement en colère et impressionné. Impressionné qu'une née-moldue comme toi puisse se montrait aussi courageuse face à moi. Et puis il y a eu ce bal en quatrième année je t'ai vu descendre et... par Salazar que tu étais magnifique. Depuis ce jour, je n'ai cessé de te regarder. Je te voyais sous un autre angle. Tu étais devenu la meilleure, tu te battais et était aussi douée que n'importe quel sorcier. J'aimais ton rire et aurait voulu être à la place de Potter et Weasley. J'aurais voulu être celui qui te rendait heureuse. J'aurais aimé que tes sourires me soient dédiés. J'ai recommencé à te détester. Non pas à cause de mon éducation mais parce que tu étais tout ce que je ne pourrais jamais avoir. »

Il s'était approché durant sa tirade et n'avait pas une seule fois quitté les yeux de la jeune femme. À la fin de ses paroles, il lui caressa tendrement sa joue. Elle n'arrivait pas à croire ce qu'elle venait d'entendre. D'après ses dires, c'était pour elle qu'il avait des sentiments. C'était totalement impensable et inimaginable. Elle prit sa main calmement et la retira lentement de sa joue. Pourtant dès l'instant où elle ne sentit plus le contact de sa peau, elle sentit un vide. C'était comme si son contact pouvait à lui seul la comblait. Elle le regarda et vit à la fois de la sincérité, de la peur et de la tristesse dans le regard orageux de son camarade. Drago Malefoy avait laissé tomber le masque et lui faisait voir tout ce qu'il ressentait à travers ses yeux. Elle lui demanda :

« - Je ne comprends pas Malefoy, pourquoi me dire tout ça maintenant ?

- Quand le maître nous a dit que vous étiez ici, il a précisé qu'il voulait tous vous voir mort et surtout toi. Pour lui, si tu meurs, ça affaiblira Potter. Ça me tue de dire ça mais tu es sa force. Sans toi Potter serait déjà mort.

- Si Voldemort c'est que nous sommes là pourquoi personne n'a encore attaqué ? Pourquoi il ne fait rien ?

- Il a chargé certain serpentards de vous retrouver, dont moi, pour lui prouver leur allégeance à sa cause.

- Tu le suis toujours ?

- Je ne le fais pas de gaieté de cœur mais seulement pour mes parents. Si je m'oppose à lui ce n'est pas moi qui meurs mais il tuera mes parents pour me punir.

- C'est quoi ton but ? Me dire tout ça et me tuer après.

- Je te l'ai déjà dit, je ne te tuerai pas Hermione, dit-il en prenant sa main. »

Hermione ouvrit grand les yeux. C'est la première fois qu'il l'appelait par son prénom. Elle fut encore plus surprise quand il glissa sa baguette dans sa main. Il se recula et alla vers un bureau pour poser la sienne d'où il s'éloigna par la suite. La lionne qui était resté contre le mur s'en décolla. Elle aurait pu s'enfuir, lui lançait un sort, mais elle n'y arrivait pas. C'est comme si son corps ne lui répondait plus.

« - À quoi tu t'attends Malefoy ? À ce que je te saute dans les bras ?

- Je n'en demande pas autant, répondit le serpent un rictus aux lèvres.

- Alors que veux-tu à la fin ?

- Ta présence jusqu'au lever du jour.

- C'est impossible. Harry et Ron vont se rendre compte de mon absence et ils risquent de faire n'importe quoi pour me retrouver.

- Ce ne serait pas la première fois. Et puis franchement, je suis persuadé qu'ils sont dans une salle de classe en train de dormir sinon ils ne t'auraient jamais laissé partir. »

La rouge et or eut une grimace face au sourire narquois du jeune Malefoy. Il avait raison. Cependant elle savait aussi que Harry avait un sommeil troublé et qu'il pouvait se réveiller à tout moment. Quand il ne la verrait plus près de lui, il regarderait la carte du maraudeur et verrait qu'elle était en compagnie de Malefoy dans une salle de classe vide.

« - Écoute, Harry a des moyens de me retrouver. Il saura directement où je me trouve.

- Est-ce qu'il y a un endroit où il ne peut pas te trouver ? Demanda le blond. »

Hermione réfléchit. Oui il y avait bien un endroit mais ça voudrait dire accepter de passer la nuit avec le serpentard. Est-ce qu'elle était prête à prendre ce risque ? Elle se mordit la lèvre inférieure, tête baissée en réfléchissant sur les conséquences que ça pouvait avoir. Elle eut un sursaut quand un doigt se posa sur son menton et lui fit relevait la tête. Elle se retrouva une nouvelle fois devant un regard orageux. Le pouce du jeune homme passa sur les fines lèvres de sa camarade et dit :

« - Je te connais plus que tu ne le pense Hermione. Et je sais que quand tu te mords la lèvre, c'est que tu es en train de peser le pour et le contre. Cela veut donc dire aussi que tu connais un endroit. Dis-moi lequel.

- La salle sur demande. C'est le seul endroit où il ne peut pas me trouver.

- Alors allons-y.

- Non Malefoy, attends. Je... Ton attitude est tellement étrange, je n'y suis pas habitué. Je sais que tu aurais eu des centaines d'occasions de me faire du mal mais tu ne le fais pas et je t'avoue que je suis perdu. Je ne sais pas si je dois prendre le risque de te suivre et d'en savoir plus ou si je dois te lancer un sort et me sauver.

- C'est toi et toi seule qui dois faire ce choix. Je ne te forcerai à rien. Mais je ne peux pas te cacher que je serai déçu si tu ne me suis pas. La Miss-je-sais-tout ne veut-elle pas apprendre quelque chose qu'elle ignore ? »

Cette dernière leva les yeux au ciel devant le sourire en coin du jeune homme. Malheureusement pour elle, il avait une fois de plus raison. Elle avait envie d'en apprendre plus sur ce nouveau Malefoy. Elle prit donc sa décision et lui dit :

« - C'est d'accord, je te suis. Mais à la seule condition que je garde ma baguette. Si jamais il s'avère que tu m'as tendu un piège, je veux pouvoir me défendre.

- C'est ok pour moi. »

Drago Malefoy partit chercher son bout de bois magique et déverrouilla la porte. Il vérifia les alentours puis fit signe à Hermione de le suivre. Celle-ci s'avança prudemment, se mit à ses côtés et passa une tête à travers l'entrée pour voir elle aussi les alentours. Elle sentit une main dans le bas de son dos et une voix dans son oreille lui provoquant des frissons :

« - Essaye de me faire confiance.

- Ne m'en demande pas trop non plus Malefoy, chuchotant elle aussi. »

Le serpent secoua la tête puis sans enlever sa main la guida à travers les couloirs faisant attention à chaque virage qu'ils prenaient. La jeune femme ressentait une douce brûlure à l'endroit où son camarade la touchait. Pas une brûlure comme des flammes léchant la peau mais comme la douce chaleur que l'on pouvait ressentir quand vous vous attardez quelques minutes au soleil et que les rayons vous réchauffent après un rude hiver. C'était tellement agréable que ça en était détestable. Elle ne devait en aucun ressentir ça pour son ennemi. Est-ce l'interdit qui lui donnait cette sensation ? Cette envie de plus ?

Tout à coup il se figea et la poussa dans un recoin sombre d'un couloir. Il lui mit la main sur la bouche l'empêchant de parler. Elle prit peur, serra sa baguette et l'enfonça dans les côtes du jeune homme. Ce dernier étouffa un cri et la regarda intensément dans les yeux. Il lui souffla un « Rusard ». Elle tendit l'oreille et entendit en effet des pas venir dans leur direction. Elle était tellement dans ses pensées qu'elle n'avait pas fait attention. Décidément ce soir, elle n'était pas aussi discrète qu'il aurait fallu. Le blond se colla un peu plus contre elle et enleva sa main pour venir la poser au creux de la hanche d'Hermione qui eut une fois de plus un sursaut. Le jeune Malefoy posa sa tête dans le cou de la lionne qui sentit son souffle lui donnant une fois de plus des fourmillements agréables parcourir tout son corps et lui donnait des sensations qu'elle ne connaissait pas. Même avec Ron elle ne ressentait pas ça. Malgré elle, un soupir s'échappa de ses lèvres. Elle sentit le sourire du Serpentard contre sa peau et elle le maudit mentalement de lui faire autant d'effets. Il la surpris une fois de plus en l'embrassant dans le cou avant de s'éloigner d'elle. Il lui fit un sourire moqueur sûrement à cause des rougeurs présentes sur ses joues qu'elle sentait chauffer. Elle lui lança un regard noir qui augmenta un peu plus le rictus du sorcier. Il lui fit signe de la tête de le suivre ce qu'elle fit. Il ne tarda pas à replacer de nouveau sa main dans le creux de son dos. Il l'avait tellement troublé qu'elle n'avait même pas fait attention à Rusard. Il aurait très bien pu les découvrir qu'elle ne s'en saurait rendue compte qu'au dernier moment. Un soupir s'échappa de ses lèvres et des rougeurs reprirent place sur ses joues quand elle repensa aux lèvres du serpentard sur sa peau. Drago la regarda et sourit de nouveau quand il vit son visage.

Ils arrivèrent enfin vers la salle-sur-demande sans rencontrer personne d'autre. Heureusement pour eux mais surtout pour elle. Il passa trois fois devant le mur jusqu'à ce que la porte apparaisse. Une fois chose faîte, il la prit par la main et rentra à l'intérieur de la salle. Quand elle vit le paysage devant elle, elle ne pût s'empêcher d'être époustouflé par le lieu. Elle était face à une grande prairie, éclairée par une pleine lune et les étoiles. Elle entendait le bruit d'une petite chute retombant dans une rivière qui passait tout près d'elle. Le bruit des grillons remplissait ce tableau à la fois bucolique et romantique. Elle se tourna vers le serpentard. L'astre se reflétait sur sa peau pâle donnant au jeune homme un aspect irréel.

« - Je ne te savais pas aussi romantique Malefoy.

- En réalité cette prairie se situe juste à côté de chez moi. C'est ici que je venais le plus souvent quand ça se passait mal au manoir.

- Je te comprends. Cet endroit est magnifique et reposant. »

Le blond lui sourit. Il n'avait rien de moqueur. C'était un sourire tout ce qu'il y avait de plus naturel. Elle se surprit à le trouver beau ainsi. Elle secoua la tête. Il fallait qu'elle se ressaisisse. Ce garçon lui faisait beaucoup trop tourner la tête. Ce n'était pas normal. Il restait son ennemi. Ce dernier s'assit au sol l'entraînant avec lui. Elle prit place à ses côtés mal à l'aise. Elle ne savait pas quoi dire. La situation n'avait rien de normal. Elle était assise à côté de son ennemi qui venait de lui avouer ses sentiments, qui l'avait embrassé dans le cou, et le pire dans tout ça c'est qu'elle avait aimé.

« - Toujours en train de te poser des questions ?

- Avoue que cette situation n'est pas logique.

- Hum... C'est vrai. On m'aurait dit, il y a quelques années, que je serai là avec toi, que je t'aurais tout avoué, je pense que j'aurai tout fait pour envoyer la personne à Saint-Mangouste et la faire internée. Aujourd'hui j'en suis heureux. La grande bataille débutera demain. Il y aura des pertes dans chacun des camps. Peut-être que l'un de nous deux perdra la vie. Alors oui, je suis content de t'avoir trouvé cette nuit et de t'avoir dit tout ça.

- Je t'avoue Malefoy que je ne sais toujours pas si je dois te croire.

- Hermione, ça va faire bientôt une heure qu'on est ensemble. Je n'aurai jamais inventé tout ça seulement pour t'avoir ou te faire souffrir. Je n'aurai pas non plus osé te toucher si j'étais toujours pour ses idéologies de suprématie du sang. Pourquoi pour une fois que je suis sincère avec quelqu'un on ne me crois pas ?

- Parce que justement c'est bien la première fois que tu es sincère. Tu as toujours été odieux, moqueur, hautain et j'en passe. Comprends que ce soit compliqué pour moi de te croire sachant que je suis, avec mes amis, celle que tu étais censé détester le plus.

- Oui... Vu comme ça je peux comprendre que c'est déroutant.

- Oui et pas qu'un peu.

- Est-ce qu'il y a possibilité que tu me crois avant la fin de la nuit ?

- Oui c'est possible.

- Merci Hermione, dit-il en la surprenant une fois de plus.

- Je crois que ne m'y habituerai pas.

- De ?

- Que tu me remercies ou que tu me dises s'il te plaît. Ça ne te ressemble pas.

- Tu n'auras pas le temps de t'y habituer. Au lever du soleil toi et moi nous redeviendrons ennemis. Nous serons dans deux camps différents. Je ne tuerai aucun de mes camarades je n'en ai pas la force. Mais il me faudra tout de même attaqué et me défendre contre eux. Je sais très bien que tout le monde me déteste ici et que les serpentards ont seulement peur de moi ou du moins de mon nom.

- Les autres te détestent parce que tu ne leur as pas fait voir autre chose que ton mépris.

- C'est mon éducation. J'ai été élevé comme ça. Mon père me disait à chaque fois que j'étais supérieur à n'importe quel autre sorcier. Que ce sont eux qui me devaient le respect et non l'inverse. Que je devais tout faire pour qu'ils aient peur de moi et pour qu'il se pense inférieur. Alors j'ai suivi ce qu'il m'a dit. Mais bien évidemment il a fallu que toi, Potter et son petit chien vous vous opposiez à moi.

- Ne parle pas de Ron ainsi s'il te plaît. Je comprends que tu as eu une certaine éducation mais tu avais le choix. Tu aurais pu être... pas plus gentil, mais peut-être moins méprisant envers les autres. Tu aurais autant eu de respect tu sais.

- Ce n'est pas si simple. Quand tu es un Sang-pur tu as certaines règles à respecter sinon tu es sévèrement puni. Tu sais pourquoi je t'ai insulté en deuxième année ? Lui demanda le jeune homme avant de la voir répondre à la négative. Parce que j'ai parlé de toi pendant les vacances après notre première année. J'ai dit à mon père que toi, Hermione Granger, une née-moldue était bien plus intelligente que la plupart des sangs-purs présents à Serpentard. Ça m'a valu des sorts et une semaine de cachot. Entre chaque correction j'avais le droit à l'éternel monologue sur la supériorité de notre sang. C'est pour ça que je t'ai détesté et insulté. À cause de mon attirance envers toi je me suis fais humilié. J'avais tellement honte. Et puis ça c'est transformé en haine. Aujourd'hui je regrette tout ce qui s'est passé mais je devais continuer à te détester car je savais que mon père avait ordonné à certains serpentards de me surveiller.

- Male... Drago, je ne sais pas quoi dire. Je n'avais jamais vu ça sous cet angle. Je ne pensais pas que vos parents pouvaient être aussi sévère et têtu sur le sang. Mais je commence à comprendre certaines choses et notamment ton comportement. Mais je ne peux pas non plus te pardonner six années de souffrance.

- Je comprends ne t'inquiète pas. Tu sais, j'ai vraiment souffert quand j'ai vu ma tante te torturait au manoir. Chacun de tes hurlements me glaçait le sang. J'aurai tellement voulu faire quelque chose, apaisé ta douleur.

- Tu l'as fait dans un certain sens. Si tu aurais réagi, ta tante n'aurait pas hésité à te tuer et à te faire du mal. Je suis désolé pour ce que je vais dire, mais je ne pense pas qu'elle soit très liens familiaux, si tu vois ce que je veux dire, répondit Hermione avec un sourire.

- C'est vrai, dit le serpentard à son tour avec une grimace.

- Tu nous as laissé du temps à Harry, Ron et moi de nous sauver. D'ailleurs, ce n'est pas ta baguette que tu as là avec toi puisque c'est Harry qui a la tienne.

- Non c'est celle de ma mère. J'espère que Potter prend soin de la mienne. J'avoue que je me sens... vide. Ce n'est pas la même chose. J'ai l'impression que ma magie est moins puissante qu'avec la mienne.

- C'est normal chaque baguette choisit son propriétaire.

- J'ai l'impression d'entendre Ollivander, répondit-il arrachant un rire à la gryffondor.

- J'aime t'entendre rire quand c'est grâce à moi. »

Hermione sentit ses joues chauffaient signe qu'elle rougissait. Heureusement que la nuit la cachait à son camarade. Elle se sentait beaucoup plus à l'aise à présent qu'il s'était un peu confié à elle. Elle voyait aussi les choses différemment. La rouge et or se rendait compte que si les sangs-purs avaient des a priori totalement idiot sur les nés-moldus comme elle, elle était exactement comme eux. Elle pensait que tout était facile pour eux mais ne pensait pas que ça pouvait être si compliqué avec une éducation aussi... violente et sévère.

« - Tu l'aimes ? Demanda le blond.

- Qui ?

- Weaslaid ?

- Drago !

- Quoi ? Je peux te supporter toi mais pas eux. Et tu ne réponds pas à ma question.

- Je ne sais pas. Je pense oui. Mais pour le moment il n'y a rien entre lui et moi.

- Ça veut dire que pour ce soir j'ai peut-être une chance de t'embrasser.

- Euh... Je... Je..., bégaya la gryffondor.

- Ne t'inquiète pas. Je ne te forcerai à rien. Je sais très bien que tu ne résisteras pas à mon charme et que tu viendras de toi-même, dit Drago avec un sourire charmeur.

- Tu me parais bien confiant.

- Je le suis. J'ai bien entendu ta respiration quand tu as seulement senti mon souffle dans ton cou et ton cœur battre à toute vitesse quand je l'ai embrassé.

- N'importe quoi tu m'as seulement prise par surprise.

- Je pense plutôt que je t'attire ne serait-ce qu'un tout petit peu. »

Drago se rapprocha d'Hermione, son visage seulement à quelques centimètres de ses lèvres. Elle n'eut même pas l'envie de s'éloigner de lui. Elle se sentait paralysée. Oui il avait raison, elle se sentait attirée par lui mais elle ne devait pas.

« - Et surtout que je suis le seul à avoir eu ces gestes. Je me trompe ?

- Je... Non.

- Eh bien... Est-ce toi qui ne te laisse pas approchée ou c'est Weasley qui est encore plus coincé que je ne le pensais ?

- Un peu des deux je crois. Enfin non. Oui. Eh mince !

- Je ne pensais pas te faire autant d'effets si même Miss-j'ai-réponse-à-tout n'arrive plus à me répondre, dit Drago en riant sans aucune méchanceté dans la voix. »

Pour toute réponse elle lui tira la langue et tourna la tête vers la rivière échappant à son regard. Elle se leva et alla dans sa direction. Elle s'assit au bord et plongea la main pour tester la température. L'eau était tiède contre sa peau. Elle retira ses chaussures et plongea ses pieds à l'intérieur. Un soupir d'aise s'échappa d'entre ses lèvres. Elle se sentait enfin bien, apaiser. Elle voulait tout oublier. La guerre, les mangemorts, Voldemort, les pertes qui allaient y avoir dans quelques heures. Mais elle ne pouvait pas. Elle n'y arrivait pas. Drago se posa derrière elle, entourant son corps de ses jambes. Il posa ses deux mains sur le ventre de la sorcière et sa tête dans son cou. Instinctivement, tout les muscles de la jeune femme se contractèrent mais ils ne disaient rien. Lui restait à sa place. Il n'avait pas d'autres gestes envers elle. Il profitait seulement de son contact. Alors elle se détendit et laissa même sa tête reposait contre l'épaule du jeune Malefoy. Durant plusieurs minutes seule la chute d'eau qui s'écoulait dans la rivière accompagnait leur respiration. De temps à autre il arrivait que Drago lui dépose un baiser dans le cou s'amusant des frisons de la jeune femme. D'une main, il faisait des cercles sur son ventre, la détendant encore plus.

« - Hermione ?

- Hum ?

- J'aimerais que tu me promettes une chose.

- Demande toujours ? dit-elle en se redressant pour le regarder.

- J'aimerais que tu me promettes de ne pas m'oublier après cette guerre. Que tu gardes dans ton cœur et dans ta mémoire cette soirée. Que tu n'oublies pas ce que je ressens pour toi et toutes les confidences que j'ai pu te faire. Promets-le moi.

- Je peux te le promettre Drago, répondit-elle en osant poser la main sur sa joue imberbe. Et même si tu ne me l'avais pas demandé ça aurai été le cas. »

Le sorcier profita du toucher de celle qu'il aime quelques instants les yeux fermés avant de déposer un baiser à l'intérieur de son poignet.

« - Laisse-moi t'embrasser Hermione, lui demanda Drago surprenant encore la jeune femme.

- Je... Drago je ne sais pas. Je ne pense pas que ce soit une bonne idée.

- Pourquoi ? À cause de la belette c'est ça.

- Non ! Enfin si. J'aurai l'impression de...

- De le tromper ? Vous n'êtes même pas ensemble.

- Et s'il l'apprends !

- Hermione on est dans la salle-sur-demande. Personne n'en saura jamais rien à part nous deux. Si Weasley l'apprend c'est qu'il aura utilisé la légilimancie sur toi et connaissant les aptitudes de ton copain, il est bien loin d'atteindre ce genre de capacité.

- Peut-être pas Ron mais Harry lui le peut.

- Vraiment ?

- Oui, Rogue le lui a enseigné l'année dernière.

- Et tu ne connais pas l'occlumancie ?

- Je... Si mais je ne suis pas assez forte pour repousser assez longtemps un légilimens.

- Je suis persuadé que Potter n'est pas un assez bon légilimens pour faire céder les barrières de ton esprit.

- Je ne sais pas.

- Et moi je suis sur que si. Hermione tu es intelligente et bien meilleure que la plupart des sorciers de notre génération et même au-delà. Je dois bien être le seul à t'avoir battu en potion, se moqua gentiment le sorcier.

- Eh ! C'est facile quand le professeur est notre parrain, répondit la brune vexée en donnant un gentil coup de coude dans le ventre du serpentard.

Drago ria de bon cœur. Hermione, elle se surprit à aimer ce rire qu'elle n'avait jamais entendu auparavant. Elle sourit et attendit qu'il se calme. Elle reprit sa position initiale et s'installa confortablement contre lui. Pour une fois, elle n'avait pas envie de réfléchir. Elle voulait se laisser aller, ne plus penser à rien. Profiter de cette petite pause bienvenue dans cette guerre. Elle savait qui ne fallait pas. Que le jeune homme dans son dos était censé être son ennemi mais étonnamment elle se sentait à l'aise à présent, détendu. Elle repensa à la demande que le blond avait eue à son égard. Il voulait qu'elle l'embrasse. Il ne l'avait pas forcé et au vu de sa position ne comptait pas le faire. Il respectait son choix et elle l'en remerciait intérieurement pour cela. Une question la prit un instant à la gorge. Il fallait qu'elle sache.

« - Drago, quand le jour se lèvera, est-ce-que tu me laisseras partir ?

- Oui. Je te l'ai dit je ne te ferai pas de mal. Mais il te faudra être prudente dans les couloirs. Je ne pourrais pas t'aider.

- Et je ne te demande pas de le faire. Seulement j'aimerais que tu me laisses partir avant qu'il fasse jour. J'aurai plus de chances de retrouver Harry et Ron sans me faire repérer.

- Hum... Je ne veux pas te laisser partir.

- Je t'en supplie Drago, si tu as autant de sentiments que tu le dis, laisse-moi partir et surtout que tu ne me suives pas.

- Ce n'est pas bien de faire du chantage sur les sentiments miss Granger.

- Eh bien j'essaye de me mettre à votre niveau monsieur Malefoy, répondit elle avec un sourire en coin.

- Tu passes quelques heures avec moi et te voilà déjà à prendre mes habitudes ? Je vais te séquestrer pendant plusieurs jours pour que tu me ressembles et je te lâcherai juste pour embêter tes petits copains de Gryffondor, ria le serpentard.

- Drago s'il te plaît. Il faut que je parte et que je retrouve Harry et Ron avant que je me fasse attraper. Ou même qu'eux le soit.

- Très bien. Je vais te laisser partir mais laisse-moi encore quelques minutes profitait de toi contre moi.

- Ça je peux te l'accorder. »

C'est sur ces derniers mots que les deux sorciers retournèrent à leur silence bienfaiteur où seule l'eau et les grillons se mélangeaient à leur respiration. Ils regardaient les étoiles et la lune descendre lentement sur l'horizon. Ils savaient que dans peu de temps ils seraient séparés. Que cet instant complètement surréaliste ne serait qu'un souvenir que chacun garderait au fond d'eux. Ils ne savaient pas l'issue que prendrait la guerre. Ils ne savaient s'ils y survivraient. Mais une chose dont ils étaient sûrs c'est qu'aucun n'oublierait la chaleur qu'ils dégageaient dans les bras de l'autre. Le souffle de Drago qui s'écrasait contre la peau de la jeune femme. L'odeur de cette dernière qui ne faisait qu'apaiser le sorcier. Elle se sentait si à l'aise qu'elle ramena ses pieds sur le sol et d'un tour de baguette fit apparaître une couverture sur eux deux. Le sorcier s'allongea l'emportant avec lui. Elle s'installa à ses côtés posant sa tête et une main sur le torse du serpentard. Quant à lui, il avait glissé sa main dans celle de sa camarade et son bras sous sa tête pour se maintenir. Petit à petit leurs yeux se fermaient appréciant la présence de l'autre. Ils savaient qu'ils ne tomberaient pas dans un sommeil profond mais un temps de repos ne pouvait pas leur faire de mal.

Au bout d'un certain temps alors que le soleil commençait à faire son apparition, Hermione ouvrit les yeux et leva la tête pour voir son camarade la regardait intensément. Elle détourna la tête et admira l'horizon. Finalement elle était resté jusqu'au lever du jour. Il fallait qu'elle se lève et qu'elle parte. Il fallait qu'elle retrouve Harry et Ron et qu'elle se concentre sur la guerre qui allait débuter. Le garçon lui embrassa les cheveux. Il avait compris à quoi elle pensait. Il savait que c'était le temps des adieux.

« - Il faut que tu partes.

- Je sais. Mais étrangement je n'en ai pas envie. J'ai envie de rester là à tout jamais et ne jamais sortir. J'ai envie de rester auprès de toi comme si on n'était pas des ennemis.

- On ne l'est pas. Pas dans notre cœur. Je ne dis pas que l'on pourrait construire un avenir tous les deux mais je sais que les sentiments que je ressens pour toi seront toujours présent. J'aimerais moi aussi rester à tes côtés mais on sait tous les deux que nous prendrons des chemins différents si jamais on survit à cette stupide guerre.

- Cette nuit restera gravé à jamais en moi, Drago.

- Je l'espère. N'oublie pas ta promesse.

- Je ne l'oublierai pas.

- Il est temps pour toi de partir si tu veux éviter de croiser quelqu'un dans les couloirs. »

Hermione se leva et renfila ses chaussures. Quand elle releva la tête, elle vit que Drago c'était lui aussi levait et la regardait tristement. Prise d'un élan soudain, elle se jeta sur ses lèvres et l'embrassa avec tout le désespoir qu'elle pouvait. Le sorcier lui rendit son baiser d'adieu intensément n'essayant pas d'aller plus loin. Il glissa une main dans ses cheveux et l'autre dans son dos pour la rapprocher de lui. La brune sentit les larmes coulaient sur ses joues. Elle savait. Elle savait que cette soirée avait tout changé dans son cœur. Elle comprenait que bien qu'elle détestait le jeune Malefoy, au fond d'elle, elle ressentait quelque chose d'intense qu'elle ne pourrait partager avec personne. Elle savait qu'elle ne pourrait pas ressentir ça avec Ron. Elle se détacha à contre coeur de lui et partit de la salle-sur-demande sans se retourner. Elle ne voulait pas qu'il voit la détresse dans son regard. Et elle, elle ne voulait pas encore une fois voir la tristesse traversait ses prunelles grises. Si elle s'était retourné, jamais elle n'aurait pu partir. Jamais elle n'aurait pu rejoindre Harry et Ron et participer à cette bataille.

Au moins ils s'étaient aimés le temps d'une nuit.