Voici le début d'une histoire qui comporte 17 chapitres. Cette fois, pas de ship...enfin, un peu mais plus léger que d'ordinaire. Je n'en dis pas plus, vous le découvrirez assez vite.
Prologue
Journal : institution incapable de faire une différence entre un accident de bicyclette et l'effondrement de la civilisation.
George Bernard Shaw
Samedi, le 20 novembre 2008. 8h17.
« Les indiscrétions d'Andys'cret : La reine de glace aux cheveux de feu.
Le bal de charité de la Maison Blanche a encore fait parler les foules ; parmi les célébrités et personnalités du monde politique présentes, Jenny Shepard y fit une entrée remarquée. Très séduisante dans son ensemble de grand couturier, elle a fait sensation. Mais ne nous fions pas à sa chevelure flamboyante : cette femme est un véritable bloc de glace ! D'ailleurs, nous avons noté que, une fois de plus, elle était venue seulement accompagnée de son garde du corps personnel. Et qu'elle repartit en sa seule, et unique, compagnie.
Il faut rappeler que Mlle Shepard est la directrice du NCIS depuis presque quatre ans désormais – la première femme à la tête d'une agence fédérale armée ! Ajoutons qu'en plus de fréquenter le gratin politico-mondain de DC, celle-ci négocie avec les plus hautes sphères militaires du pays et de l'Europe. Toujours souriante et imperturbable, la jolie quadragénaire mène d'une main de fer cette brillante carrière et tous les hommes sous ses ordres. Est-ce cela qui décourage ses éventuels prétendants ? Car – foi d'Andys'cret- personne ne se souvient d'avoir jamais vu un mari ou un quelconque compagnon au bras de la rouquine. Il semblerait que le NCIS ait trouvé son directeur idéal : un véritable robot. On aimerait le même à la maison, n'est-ce pas, messieurs ?
Signé : votre dévoué Andys'cret »
La voix de Tony mourut sur ces derniers mots ; soudainement très mal à l'aise. Un lourd silence s'était fait dans les bureaux. Le jeune homme lâcha le papier comme si celui-ci venait brutalement de s'enflammer et se frotta les mains l'une contre l'autre. Lorsqu'il avait commencé la lecture de l'article, quelques minutes plus tôt, il s'attendait à un entrefilet rapide sur le Directeur. Peut-être quelques piques. Il espérait un ou deux potins grâce auxquels il aurait pu lancer une série de paris improbables. Tout, mais pas ce tissu de remarques perfides. Sous couvert de présenter le travail 'impeccable' de Jenny, le journaliste s'en donnait à cœur joie. Le jeune agent se sentait très mal et il espérait de tout son cœur que sa supérieure n'aurait pas à lire ce torchon.
Gêné d'être celui par qui le scandale arrivait, Tony releva les yeux vers Ziva. La jeune femme avait les dents serrées, un éclair de colère passa dans les iris noirs et il la vit inspirer profondément avant de se replonger dans son dossier sans un mot.
McGee, quant à lui, avait sagement décidé de faire celui qui n'était pas là et continuait de pianoter sur son clavier. Mais ses oreilles rougies en disaient plus long que bien des discours.
Juste au moment où Tony se félicitait que Gibbs n'ait rien entendu, il sentit le souffle chaud de son cou. Une odeur familière affleura à ses narines. Il se tendit, prêt à recevoir la claque bien méritée. Mais rien ne vint. Au lieu de cela, Gibbs se planta face à lui. Il bouillait de rage. Ce n'était pas facile à dire pour un observateur étranger parce que, en bon Marine, Gibbs n'explosait pas réellement. Mais n'importe quel agent ayant travaillé avec lui un moment pouvait témoigner que ce frémissement des narines, ce tressautement dans les muscles de la mâchoire et surtout, surtout, les éclairs dans les yeux bleus de l'agent étaient signe de tempête. Voire de tornade. Et qu'il valait mieux ne pas se trouver sur le passage de cette catastrophe pas tout à fait naturelle. « Jette-moi ça !
- Tout de suite, Boss.
- Et si je te reprends à lire ce torchon, tu es viré.
- Oui, Boss. Je suis… » Tony se reprit à temps pour ne pas entendre l'éternelle rengaine 'ne jamais dire qu'on est désolé'. « Cela ne se reproduira pas. » Enfin, Gibbs parut se détendre légèrement et le coin de sa bouche frémit. « Je sais. McGee ?
- Oui ?
- Trouvez-moi le nom de cet abruti.
- Vous voulez parler du journaliste ? » Regard sombre. « Bien sûr, de qui d'autre…Tout de suite, patron. »
