Manga: Katekyo Hitman Reborn
Genre: Aventure/Drame/Action/Angst (?)/Tragedy (?)
Pairings: Aucun, si ce n'est ceux que vous voulez voir.
Rating: ... T... (M...? Pour le langage peut-être ?)
Personnages: Dixième Génération.
Orthographe: Bonne chance...
Nombre de chapitres: 10
Note de l'auteur: Et oui vous ne rêvez pas, Geek-naval est de retour à presque exactement la même période que l'année dernière pour motiver les étudiants, nos chers troisièmes et les bacheliers dans ces épreuves! (pour ma part je suis en vacances donc je peux me le permettre...) Merci qui ? Merci qui ? ... Oui je sais.
Je suis donc de retour pour cette fiction que j'ai entamée presque après avoir fini de publier Souvenirs Souvenirs (oui, elle a presque déjà un an et ? ... Oui j'ai mis presque un an pour faire dix chapitres et ?) et je viens tout juste de la terminer (enfin...), je la partage donc aujourd'hui avec vous.
Je préviens de suite, l'histoire est triste, presque cynique par moment, mais je pense que les personnages ont le droit d'être comme ça après ce que je leur ai fait... Sadique moi ? Si peu...
Bref, j'espère que vous aimerez cette fiction.
Question: arriverez-vous à trouver qui est le narrateur avant la fin du chapitre...?
Le Pantin du Ciel
Chapitre 1 : Run and Hide yourself
Je cours à toute allure à travers une forêt dense. Les branches lacèrent mon visage avec force mais je ne ralentirai pas ma course pour si peu. De celle-ci, ne dépend pas seulement pas survie et je ne le sais que trop bien.
Un bruit derrière mon dos me fait redoubler d'allure mais je garde les carreaux de mes lunettes greffées sur mon crâne braqués sur ma route. Mon souffle erratique fait battre ma poitrine mais toute mon attention se concentre sur mes jambes et je galope entre les racines qui manquent à chaque pas de me faire basculer dans le vide. Les feuilles se font violence contre mes joues mais je ne peux pas tendre mes bras pour me protéger. Ceux-ci tiennent avec force ce que je protège, mon fardeau.
Il n'y a pas que ma survie en effet.
L'une des racines parvient à réaliser sa mauvaise œuvre et je tombe dans un bruit sourd qui est bientôt suivit de bien d'autres qui émettent de ma longue chute sur les feuillages morts. Aussitôt stabilisé, je ne prends pas le temps de retrouver mes esprits que mes pieds ont déjà entamés la suite de ma fuite et malgré la boue qui obscurcit ma vision sur mes lunettes, je continue ma marche forcée. Je ne sais qu'ensuite que quelques secondes auraient été bienfaitrice pour mon cerveau, mais celui-ci ne me le fait remarquer que lorsque je rencontre avec violence l'eau glacée de la rivière. Les remouds me surprennent et je commence presque à paniquer quand mon fardeau nous remontent à la surface, Archimède oblige.
A la surface, je m'agrippe à ma malédiction comme à une bouée et recrache avec violence l'eau de la rive qui s'est infiltrée dans mes poumons. Une vague vient percuter mon visage et je ne peux ressortir ma tête qu'après quelques secondes sous le torrent. Mais enfin, je parviens à suivre le rythme du courant et laisse les tourbillons m'entraîner au plus loin et surtout, au plus vite.
Mais même l'eau vive ne parvient pas à faire échapper à mon oreille, ce sifflement si caractéristique. Brusquement, je sens un à un mes muscles se tendre et ma tête se relève pour scruter les airs avec méfiance. Sa silhouette se dessine alors et mes yeux s'écarquillent de peur.
Pris d'un élan de panique, je prends une immense bouffé d'aire avant de plonger avec force sous la surface, mon fardeau sous mon corps, utilisant mes dernières forces pour le forcer à rester immerger. L'exercice est plus que difficile et de nombreuses fois je me retrouve à l'air libre alors que j'aimerai tellement plonger pour ne plus remonter.
Oh oui tellement.
Mais finalement, la survie reprend le dessus sur la bêtise et mon fardeau me garde à la surface contre mon grès. Le souffle difficile, je regarde de tous côtés, pour j'espère, ne pas Le voir.
Le courant, devenu calme au fil des minutes, me porte jusqu'à la berge où je me laisse porter. Ma main vient alors presque automatiquement reprendre sa place habituelle sur la poignée de la boîte que je transporte. Mon souffle revient peu à peu mais je sais que je n'ai que peu de temps et mes jambes flageolantes parviennent néanmoins à me porter jusqu'à la pénombre mon ami des arbres de cette forêt. Je me laisse misérablement choir entre les feuilles et me retourne dans un dernier sursaut vers la berge.
Je me tapis entre les feuilles, mon fardeau sous le corps et je sens alors l'adrénaline disparaître peu à peu de mon organisme. Mon état devient presque second et je me bats avec ma conscience pour que celle-ci reste maître mais ce combat semble déjà perdu avance.
Depuis combien de temps déjà me bas-je ?
Trop sans doutes, car mes yeux se ferment lentement, contre ma volonté mais je sais…
De ma course ne dépend pas uniquement ma survie.
Je le sais pourtant.
Une ultime vague de terreur m'envahie quand j'entends une nouvelle fois le sifflement à mes oreilles. Cette fois, mon corps se tend comme un arc et ma respiration se fige.
Pas maintenant…
Un bruit sourd et je Le vois.
Lui.
Plusieurs noms s'offrent à Lui de nos jours : le Dévoreur, le Monstre,… Le Pacificateur aussi…
Nous, avions une appellation bien précise pour Lui, même si elle s'est perdue depuis le temps que nous nous battons. Ou que nous fuyons dans mon cas.
Il scrute les environs, cherchant son dû certainement. Je me force à ne regarder que ses pieds et fait disparaître mon existence, malgré la terrible envie qui me prend de lever mon visage vers le Sien. Pour Le voir… Le regarder au moins une fois.
Mon pouvoir est entièrement dédié à mon corps dont la présence doit être maintenant indétectable et la boîte, donc ce qu'elle contient a arrêté de se manifester pour ma plus grande joie.
Et cette dernière prend le pas sur la peur quand j'aperçois à ses pieds, le reflet d'une lumière rouge. Après tant d'années, je sais ce qu'elle signifie. Ais-je vraiment courus autant ? Je n'y crois pas, c'est du domaine de l'invraisemblable… Ou de la chance que l'Autre est oublié un certain détail propre aux créatures vivantes.
Il semble quelques secondes totalement immobile, cherchant simplement ce qu'Il doit faire mais semble se résoudre à disparaître de la rive dans un nuage de poussières que je me force à ne pas regarder.
C'est trop dur.
Le silence redevient alors Maître des lieux et je laisse une inspiration douloureuse d'insinuer dans ma poitrine. Je pose mon front délicatement sur la surface travaillée de mon fardeau.
C'est fait… Je Lui ai échappé… Pour la énième fois je crois…
Doucement, mes pensées disparaissent les unes après les autres. Je sais qu'il ne faut pas que je reste ainsi. Ma longue course associée à mon séjour accidentelle dans l'eau froide va avoir raison de moi. Même Lui n'aura pas eu le dernier mot, rageant non ?
Dans les derniers instants de ma conscience, j'arrive à percevoir à travers le bruit des feuilles portées par le vent, un sifflement d'un tout autre genre que le précédent. Ma tête se redresse imperceptiblement et je retiens une larme qui obstruerait mes carreaux fixes. Je force ma respiration à reprendre un rythme contrôlé et mes lèvres à former cette position si difficile dans mon état. Plusieurs fois, mes tentatives se révèlent échecs et je puise dans mes dernières réserves pour obtenir un son correct. Quand enfin, mes lèvres laissent échapper un bruit convenable, ma tête s'effondre contre la surface noire et je sens mes yeux se clore doucement contre ma volonté.
Non, il ne faut pas.
De mon sort, ne dépend pas uniquement ma survie.
Que se passera-t-il si je meure ici ?
Je n'ai pas le droit … Je n'ai pas le droit … Pas ici… Pas maintenant… Encore juste un petit peu…
Une main se pose sur ma tête et mon corps ne se braque même pas si mauvaise intention il y a, trop épuisée pour cela. Celle-ci caresse mes cheveux avec douceur et je reconnais au toucher l'un de mes compagnons. Des larmes viennent brouiller ma vue et l'homme ôte avec douceur mes lunettes protectrices, les glissant sous son large manteau. Je me sens élever dans ses bras et je laisse tomber ma tête contre son torse. Enfin, Morphée vient enrouler ses bras tout comme les siens autour de moi et mon esprit sombre dans les méandres de l'inconscience.
oOo
Un crépitement à mon oreille à raison de mon somme réparateur et avec lenteur, mes paupières s'ouvrent pour découvrir un feu près de mon visage. Les flammes dansent devant mes yeux et je scrute pendant un temps indéterminé le parcourt de la langue de feu sur le bois. Je voudrais presque y toucher, mais je remarque alors contre ma poitrine une boîte bien trop connue. Mon fardeau.
Ce n'est qu'à cet instant que je me réveille entièrement et parvient à entendre de l'autre côté du feu, les voix caractéristiques de mes compagnons, en plein débat. Je me concentre un peu et suis avec difficultés la conversation qui se veut animée.
« Il n'est pas en état de continuer ! Fait le plus en colère, je suis guérisseur pas médecin ! »
Notre seul soutien médical. Il ne combat presque jamais, se réservant le droit de palier à nos blessures après des altercations plus ou moins sévères. Ce n'est pas comme s'il l'avait décidé de lui-même, le choix s'est vite imposé dans la troupe sans son avis.
« Comment veux-tu faire ? dit un autre, calme lui, nous ne pouvons rien faire pour l'aider. »
Notre meneur. Calme et réfléchis, assagi par les années. Plus rien à voir avec ce qu'il était.
« Les médicaments sont morts pendant la bataille, déclare un dernier, on ne peut rien faire pour lui. »
Le troisième. Sans doute le plus lunatique de la bande. D'un calme et d'un silence olympien, pour entrer subitement dans une colère noire. Lui, les années ne lui ont pas réussi. Il cache mal les douleurs et blessures qu'il a reçues tout le long de notre fuite. Et je ne parle pas ici de son oreille droite enrubannée depuis trois ans.
« On ne peut pas le laisser crever comme ça ! S'énerve le premier, … allons-y. »
A ces mots, je me retourne avec peine pour observer du coin de l'œil le cinquième membre de notre petite troupe. Comme je l'imaginais, il n'est pas très loin de moi et garde un visage on ne peut plus neutre, les yeux clos.
« Je suis dans un tel état ? » Murmure-je doucement.
Celui-ci redresse un tantinet les yeux et fixe mes pupilles des siennes. Pour toute réponse, l'homme hoche lentement la tête et je soupire. Pourquoi faut-il que ce soit toujours moi qui sois dans ces situations ? La surprise semble être passée de l'autre côté et j'entends très clairement la suite de la discussion.
« Mais ça va pas ? demande son vis-à-vis, tu t'imagines vraiment qu'ils nous laisseront entrer comme ça ?
- Ils ne voudront jamais de nous, renchérit le deuxième, ils nous adorent autant qu'ils nous craignent.
- Ils feront bien ça pour le Porteur ! Ils nous doivent bien ça !
- Ils ne nous laisseront pas entrer ! Commence à élever le ton le meneur du groupe mais toujours aussi calme, qu'importe la Cité Libre, aucune ne voudra nous laisser mettre un pas sur leur sol de peur qu'Il nous suive !
- Une le fera si une certaine personne le demande !
- Il y a trop de risques, déclare le troisième, son arme dans les bras. Si des extrêmes s'y trouvent, il risque d'avoir des problèmes… Et de plus nous sommes bien trop loin ! Et puis, je n'ai pas vraiment envie de lui demander son aide…
- On a déjà passé les montagnes, l'ignora le médecin d'infortune, et nous sommes en Italie depuis des jours maintenant !
- On s'est tant rapproché ? Demande l'homme à la lame surpris.
- Oui, soupire le deuxième au plus calme, nous pourrions y être en environ une journée de marche intensive.
- Nous ne sommes pas en état ! Déclame le brun en se retournant vers le guérisseur, et lui non plus !
- Nous le porterons sur notre dos à tour de rôle !
- Tu nous crois vraiment capable de ça après la course que nous venons de faire ? Ça fait plus de quarante-huit heures qu'aucun de nous n'a dormies !
- Oh on a fait pire ! S'exclame-le surexcité, son état est trop préoccupant pour que nous le laissions comme ça ! Et Il ne nous suivra pas et vous le savez. Pas pour l'instant, on a plusieurs jours devant nous !
- Quant bien même personne ne voudra de nous là bas…
- Je demande sa voix ! » Hurle l'homme hors de lui.
Il désigne du doigt la silhouette dans mon dos. Le regard des deux autres se fixent doucement sur celle-ci et attendent son verdict. L'homme met un certain temps avant de répondre, sous mes yeux et les leurs. Il lève ses mains et commence avec lenteur sa réponse en signes, ses mains prenants diverses positions que même mon cerveau embrumé comprend, la force de l'habitude.
Il a besoin de soins.
Juste ces mots mettent fin au débat. L'homme à la peau mate gagne et les autres ne disent rien. La 'voix' de la raison à 'parlée' et ils se rendent à l'évidence. Nous irons. Là bas.
A cause de moi.
Les décisions de font rarement avec nos voix, au Muet et moi. Au début de notre périple, tour à tour ils venaient nous demander nos avis, mais le temps a eu raison de leur patience et devant notre silence récurant, ils ne nous appellent que lorsqu'ils se trouvent indécis.
Car oui les deux autres l'étaient. La raison contre le cœur.
Rarement le Sans Voix répond mais il semble avoir voulu faire une exception aujourd'hui, donnant le La à la décision final. Mon état doit vraiment être préoccupant.
Et de mon sort ne dépend pas que ma survie.
oOo
C'est dans les bras du Silencieux que je me rouvre mes yeux. Il est assis en tailleur sur le sol, les bras enroulé autour de mon corps, mon fardeau entre nos deux torses. Il semble s'être aperçu de mon réveil car je vois ses lèvres mimer des mots que je ne comprends qu'au bout de la troisième tentative à cause du tambourinement incessant dans ma tête. Je réponds d'une grimace à sa question et une simple main sur mon front me fait soupirer d'aise, tant sa fraîcheur apaise ma douleur. Malgré la braise que je supporte sur mon crâne, tout mon corps lui, frissonne et mon aîné resserre sa prise autour de moi afin de me procurer un peu de sa chaleur. Mes paupières se referment doucement, je ne souhaite pour autant pas retomber dans le sommeil et tente de trouver auprès de moi la présence de mes autres compagnons d'infortune.
Un claquement de langue au-dessus de moi me fait comprendre que le Muet appelle quelqu'un et je sens bientôt une autre main sur mon front brûlant. La paume est calleuse par le maniement de l'épée, la Pluie y suintant et apaisant ma fièvre d'une douce flamme de la Tranquillité.
« Son état n'a pas l'air d'être trop grave, murmure l'épéiste, sans doute dans la volonté de ne pas me réveiller.
- Il s'est stabilisé mais je ne sais pas combien de temps il tiendra de cette manière, dit une voix que je reconnais comme notre guérisseur.
- Les bêtes reviennent, déclare une voix plus lointaine, … RAS. On peut commencer à bouger. Takeshi, éclaireur ?
- Yosh. »
Je devine que l'épéiste utilisera le moineau afin de scruter la route devant nous, son chien a déjà dû faire pareil précédemment. Je me sans hisser par des bras puissants sur le dos de mon porteur à la voix éteinte et je me laisse rapidement bercer par sa marche légère. Mon poids plume ne doit pas le déranger outre mesure je suppose.
oOo
Le voyage a duré presque vingt-heures que je n'ai pas vu, fièvre oblige. Afin de minimiser l'effort pendant, mes compagnons se sont relayés toutes les heures pour me transporter sur leur dos, mon fardeau toujours dans mes bras. Personne n'a le droit de le toucher ou bien de me l'ôter.
C'est mon fardeau.
Ma conscience est un peu revenue depuis la dernière demie heure, bien que je sois toujours un peu confus. De mon piédestal, j'observe en silence l'allure de mes amis. Depuis toujours je ne peux les contempler que d'en bas et depuis que je ne regarde que mes pieds, j'en ai presque oublié leur visage. Ceux-ci sont fatigués à travers leurs capuches rabaissées. Leurs vêtements sont usés pour la plupart et tous semblent avoir oublié le confort des tissus neufs. Ce cas n'est pas rare néanmoins. Trop de personnes sont dans leurs cas, mais seuls eux se battent réellement face à ça.
Non, je nous jette des fleurs.
Nous ne sommes que des fuyards incapables de faire face à la réalité et nous le savons.
Enfin, la limite d'une ville perdue au milieu de nulle part se dessine devant nous et mes compagnons s'arrêtent se préparer. Notre troupe de capes noirs et sans visage est bien trop connu et nous devons rester discret au sein même de la ville. Ils me descendent du dos de notre guérisseur et me débarrasse en silence de mon sombre tissu. Il me fournisse un sac à dos que je place devant moi, une main à l'intérieur, tenant toujours mon fardeau.
Non, je ne lâcherai pas.
Chacun délaisse tour à tour les capes qui nous masquaient et s'arrange pour faire figure de simples voyageurs à la recherche d'un logis et d'un couvert. Nombreux sont dans ces cas là dans cette Europe en guerre et nous ne feront pas tâches à notre époque.
Puis, vint la fameuse entrée dans la ville.
Je profite d'un rare moment de lucidité face à la fièvre pour regarder autour de moi, les yeux bas. Je peux facilement discerner d'anciennes traces de combat : des murs délaissés au sol, des cicatrices plus que visibles sur l'asphalte… Cet endroit a longtemps été une zone de guerre abandonnée avant que de rares hommes viennent y retrouver refuge. Ces rares villageois hors de leur logis nous regardent de travers et la plupart baisse les yeux à notre approche et s'éloigne de peur. Mais notre troupe les ignore royalement et nous continuons notre route à travers cette ville de débris pour l'ensemble. Finalement, le groupe s'arrête près d'une ruelle où un garçon semble absorber par la réalisation d'un jeu particulièrement complexe, les yeux pourtant indifférents. Son haut de crâne est orné d'un grand chapeau dont les deux grands yeux semblent me scruter, mais j'en ai bientôt que cure, à la vision de l'objet qui repose calmement sur sa poitrine, d'une couleur bien pâle au vu de ce qu'elle a été autrefois.
Notre meneur s'adosse au mur près de lui, tandis que les deux autres scrutent en silence les rues mal famées, le Muet restant à mes côtés.
« Oya Oya, murmure le jeune garçon, pourquoi faut-il que je sois de garde juste aujourd'hui … ?
- Il ne devrait pas être à notre poursuite pendant plusieurs jours, déclare le blanc, vous n'aurez pas de problème.
- Les états d'âmes de l'Autre vous sont inconnus … Répond avec un flegme déconcertant.
- Nous n'avons besoin que de voir un médecin. »
Cette fois, la tête d'indifférent se redresse un peu de la contemplation de son jeu et ses yeux verts se greffent sur mon visage. Je le sens presque regarder jusqu'à mon âme mais je soutiens ses pupilles de mes orbes fatigués.
« Alors c'est le Porteur même qui est souffrant hein … ? Murmure-t-il pour lui-même avant de reprendre, ils ne voudront pas de vous.
- Nous souhaitons juste des médicaments et un médecin ! S'insurge le guérisseur.
- Les médecins ne sont plus autorisés à sortir hors de la Cité Libre. Trop dangereux.
- Il est vraiment mal en point !
- Mais vous êtes chanceux, le coupe l'adolescent, je ne suis pas aux ordres du Boss de cette cité … »
La conversation est terminée. Le jeune garçon se redresse et je remarque qu'il est à peine plus grand que moi, n'étant déjà pas bien haut vis-à-vis de mes compagnons. Il nous intime d'un regard de le suivre et nous nous engouffrons dans la ruelle délabrée qui semble sans fond. Elle semble car en réalité, nous l'avons déjà dépassé depuis longtemps et même mon cerveau embrumé par la fièvre peu le dire. Finalement, le jeune garçon s'arrête face à un mur et se retourne pour nous faire face.
« Ici, dit-il simplement, mais ne vous attendez pas à un accueil très chaleureux. »
Sur ces mots qui n'attendent pas de réponse, il disparaît lentement sous nos yeux. Dans des conditions normales, j'aurais reconnu tout comme mes compagnons l'illusion, mais aujourd'hui, je suis bien trop fatigué pour la détecter. Le Muet me pousse dans mon dos et nous traversons le mur sans encombre.
La vision à laquelle nous faisons face ensuite nous déstabilise tous un peu. Les lieux ont bien changés depuis le temps et la Cité Libre d'ici peut se vanter d'être la plus impressionnante parmi toutes les autres. Mais malgré tout sa splendeur, la sombre réalité de cette opposition secrète cachée sous les ruines même de la ville à la surface se fait ressentir. Un plafond de terre, des murs de pierres grossièrement taillées dans la hâte de la fuite… Par ailleurs, le ciel de la cache est soutenu, je le remarque en levant un peu les yeux, par de grands anneaux flamboyants, tournant sur eux-mêmes dans une lenteur calculée. Leurs apparences m'est familière et je ne tarde pas à me rappeler que lui aussi est coincé dans cette ville, tenant presque à lui seul, l'endroit sur le fil de la mort à tout instant.
Ma contemplation des airs faite, je ne m'attarde que peu sur le paysage autour de moi, de gens comme les autres. De nombreuses personnes, le visage haut cette fois, passent à nos côtés sans détourner le regard. La plupart sont des combattants et les autres se savent juste en sécurité à travers ses murs, leur pire ennemi à l'extérieur. Nous avançons, tentant de nous faire le plus discret possible, à travers la foule en plein troc de produits en tout genre.
Malheureusement, il y a toujours ceux qu'il ne faut pas. Ceux qui ferraient mieux de rester dehors et d'y crever en silence.
Une femme tenant un cageot laisse tomber celui-ci à terre et nous observe de ses yeux affolés. Nous l'ignorons en baissant la tête, sachant pertinemment comme les choses vont tourner dans peu de temps. Je vois du coin de l'œil cette femme tendre un doigt tremblant vers nous et murmurer quelque chose qui fige les passants à ses côtés. Ces deniers se retournent vers nous et la foule se raréfie autour de nous à l'entente de nos noms. Enfin, du mien.
« Le Porteur … » Entends-je pour le début.
Les gens commencent à faire un cercle parfait à nos côtés qui s'agrandie au fur et à mesure que mon titre se suit de ce qui lui est lié.
« La Boîte … Pandore …Pandore ! »
La foule est de plus en plus paniquée et nombreux sont ceux qui cherche déjà refuge loin de nous. Nous sommes forcés de nous arrêter et les regards autant haineux que respectueux se font de plus en plus nombreux. Ma fièvre semble monter d'un cran à leur murmure et je retiens un gémissement de douleur. Je suis retenu par mon camarade silencieux qui reste insensible à ce mélange de sentiments si intense. Nous restons un temps ainsi, alors que le peuple libre tremble de tous côtés autour de nous.
Puis il vient. Le Chef de ces lieux.
Depuis combien de temps ne l'ai-je pas vu ? Se souvient-il de moi ? Je ne fonde pas trop d'espoirs la dessus.
… En même temps je m'en moque.
Il arrive accompagné de notamment deux hommes sur lesquels je m'attarde un peu. L'un, aux cheveux châtains, laisse lui reposer sur son torse un vieil objet à la couleur délavée, vestige des temps anciens et d'un ami tombé. D'ailleurs, une autre de ces reliques est elle aussi installée sur sa poitrine. Aucune couleur pour celle-là. Le deuxième homme, des cheveux flamboyants d'une teinte pourpre éclatante, semble surpris de nous voir et sous ses yeux légèrement écarquillés, je peux clairement distinguer de larges cernes. Je ne me suis pas tromper sur l'identité de la personne qui tient à bout de bras cet endroit, usant de son pouvoir jusqu'à ses propres limites.
« Qu'est-ce que vous faites là ? demanda le ''Boss'' avec violence.
- Nous ne sommes là que pour voir un médecin et rien d'autre, répond acerbe notre génie, meneur et accessoirement, l'homme qui peut s'opposer à ce pseudo-homme sans vouloir lui coller une certaine chose dans un certain endroit.
- Vous allez L'emmener jusqu'ici !
- Il nous a déjà attaqué hier et Sa faim a pris le dessus, rétorque notre épéiste, Il ne viendra pas nous poursuivre pendant un bon moment.
- Comment pouvez-vous en être aussi sûr ?! Je vous signale que la France à capituler il y a deux semaines et qu'Il peut s'y rendre comme bon lui semble !
- Sawada ! Hurle notre guérisseur, nous sommes seulement ici pour un instant alors mollo sur le ton ! Nous avons largement mérité le droit de voir un médecin pour le Porteur !
- C'est trop dangereux- !
- Moi je les y autorise. » Déclare une voix.
Je suis presque surpris de ne pas l'avoir vu plus tôt. Sa silhouette se dessine à travers la foule qui laisse un espace respectueux entre eux et le jeune homme. Il est grand, une coupe reconnaissable et son arme fétiche à la main. J'espérai presque ne pas le voir pour tout dire et je baisse les yeux, honteux.
Le Boss se braque à sa venue et fixe avec méfiance l'ancien détenu.
« Pour qui te crois-tu ? Siffle-t-il, tu minimises les possibles conséquences de leurs venues Mukuro…
- Et moi je pense qu'en tant que protecteur-prisonnier de cet endroit qui empeste la mort, au même titre que le Shimon aux cernes prononcées à quelques pas derrière, j'ai largement mérité le droit de faire venir des invités. »
Les deux hommes se toisent avec violence mais c'est l'illusionniste qui gagne cet échange et le Boss baisse les yeux, capitulant.
« Ne restez pas plus de quelques heures. » Ordonne-t-il néanmoins à la volée avant de tourner les talons, son escorte, dont le descendant aux cheveux rouges à ses côtés, le châtain de l'autre, derrière lui.
Nous le regardons s'éloigner silencieusement, tandis que la foule disparaît elle aussi, partant pour sûrement trouver refuge le plus loin possible. Seuls restent à la fin, Mukuro et notre troupe.
« Vous êtes dans un sale état, déclare-t-il alors.
- Tu le serais aussi si tu courais tout les jours dans une forêt, montagne, ou marais oubliés des hommes. » Siffle l'épéiste.
Ce dernier n'a jamais pu avaler le fait qu'il ne soit jamais parti avec nous ce jour là. De mon côté je ne le blâme plus. Il a déjà payé cette erreur.
Par ma faute.
« Je vais m'occuper de lui, fait-il en me désignant de la main, vous, allez chercher quelque chose de plus présentable. Vous êtes horrible à faire peur. »
Les autres acquiescent dans mon dos et le Muet me pousse pour rejoindre l'illusionniste, toujours la main tendue, m'invitant à le rejoindre. Les yeux bas et honteux, je marche jusqu'à lui et sens une main qui se veut réconfortante sur mon épaule tandis qu'il me mène à travers la Cité.
Je trouve étrange d'être séparé des autres. Depuis le temps que nous nous battons côtes à côtes, leur présence m'est devenue familière et être séparé d'eux même pour quelques secondes avec un autre est désagréable. Mais je sais que la donne est la même pour eux. Jamais ils ne m'auraient laissé avec un homme en qui il n'aurait pas juste autant confiance qu'en eux même. Malgré tout ce qu'il s'est passé.
« Tu es tendu, déclare-t-il soudainement.
- Il semblerait. » Répond-je simplement.
Evidemment que je suis tendu. Tu me parles comme ton égal alors que tu devrais me haïr, ce n'est pas une excuse suffisante ?
« Nous sommes arrivés. » Dit-il en brisant mes pensées noires, plusieurs minutes après le court échange.
En effet. Devant nous, se dresse la porte close du médecin de la Cité, comme l'indique l'ancienne. Mais l'endroit semble fermé, ce qui ne semble pas émouvoir la Brume plus que ça. Ce dernier entre sans gène, sans s'annoncer et me fait entrer d'un coup sur mon épaule. Un seul homme y est installé, les vêtements rapiécés, plongé dans la contemplation d'un magazine suspect. A l'entrée des deux intrus, il ne daigne même pas lever un œil et laisse seulement une voix traînante s'élever dans la pièce.
« Nous sommes fermés pour aujourd'hui, dit-il, seuls les cas graves sont acceptés-
- Je pense que vous ferez une exception pour aujourd'hui. » Le coupe l'illusionniste de génie.
Surpris ou bien curieux, le médecin rabaissa un tantinet son magazine pour greffer ses pupilles sur les miennes et quand il me reconnait, se redresse le visage on ne peut plus sérieux, me fixant pendant un temps. Puis, ses traits toujours tendus, il reprend la parole doucement.
« Ils sont tous là ? murmure-t-il.
- Gokudera Hayato est toujours vivant si c'est votre véritable question. » Réplique Mukuro en s'adossant à un mur.
Le docteur Shamal hoche lentement la tête, les yeux dorénavant clos, avant de les rouvrir et de m'intimer de monter sur la table d'auscultation. Je m'exécute et mon fardeau vient naturellement prendre place sur mes genoux mais le médecin ne fait aucune remarque, même si son regard veut tout dire. Il me palpe doucement, vaillant prudemment à ne pas toucher la boîte que je tiens toujours et la consultation traîne en longueur devant ma réticence à bouger ma malédiction de son trône. Enfin, celle-ci prend fin et je subis pendant un long moment le sermon du docteur sur mon alimentation et mon régime de vie. Je ne dis rien de mon côté, sachant pertinemment que je ne pourrais rien n'y changer. Lui aussi le sait car c'est dans un soupir que la rencontre se termine. Le médecin me donne un breuvage immonde avant de chuchoter une dernière fois qu'il souhaite que me je douche dans les plus brefs délais et me voir dormir sur ce même lit, sinon la « sentence sera implacable. » Connaissant celles de son élève, je n'ose pas imaginer les siennes. C'est donc dans un soupir sonore que je me relève et m'approche à pas lents dans cette pièce dont je n'osais plus rêver tant son souvenir devenait insoutenable.
Les murs sont d'une couleur qui approche le blanc sous ce sous-sol de terre. Un immense miroir trône au-dessus d'un disque ovale de céramique, un lavabo. C'est idiot, mais ça simple présence me fait comprendre à quel point j'ai une vie de merde. Je lève les yeux et observe avec réticence mon reflet.
Ah. Je savais que je faisais peur mais à ce point…
Mes cheveux sont mis longs désormais malgré les coupes récurrentes de Takeshi sur ceux-ci. En bataille et sales. Très sales. Maculés de boue. Je n'ose pas imaginer l'image qu'a eue de moi le pauvre médecin. Mon visage est creusé par la faim et les course effrénées pour ma survie. Sous mes yeux dont l'éclat semble mort depuis des années, s'étalent des cernes que je ne croisais auparavant que chez Gokudera-chi. Mes vêtements sont trop petits et lâches à la fois, rapiécés et sales une nouvelle fois. Je ne regarde pas plus bas, s'en est assez et me contente d'observer ma taille avec un certain dépit. Je suis petit. Les carences, la forêt, la peur ont courbé mon dos depuis trop longtemps, on eut raison de colonne et je ne fais maintenant que dans les un mètre soixante. A tout casser. Le corps est une machine incroyable quand il s'agit de survivre. Elle s'adapte à tout. Qu'importe ce que j'aurais dû être dans un avenir plus indulgent, jamais je ne le serais.
Un à uns, j'ôte mes vêtements, la boîte fixée à ma main ne m'aide pas mais je ne la lâcherai pour rien au monde. Mon regard se porte un dixième de seconde sur mon corps dévêtu et je réprime un haut le cœur. Je suis affreux. Les os saillants et … C'est assez.
Les yeux clos, je me laisse sombrer dans la baignoire remplie d'une eau chaude et claire. La raison pour laquelle ils arrivent à avoir cette denrée qu'est le chauffage m'est inconnue et je m'en fiche. Mon fardeau est posé sur les genoux et je remarque sans autre sentiment que sa couleur d'un noir de jais contraste sans surpris avec ma peau blafarde à éviter le soleil et les espaces dégagés. J'égare mes orbes fatigués le long de mes membres endoloris dont je n'écoutais plus la voix depuis bien longtemps et des fines coupures qui crissent au contact de l'eau avant de ronronner presque avec douceur.
Un à uns, mes muscles se détendent, l'eau à hauteur d'épaules et soupire un long moment. Cet endroit pourrait être un vrai paradis. Mon paradis face à l'enfer auquel je fais face chaque jour. Là tout de suite, l'unique chose que je souhaite est de rester ainsi, dans ce liquide fumant, sans autre pensée, rien que mon propre… plaisir.
Une vaguelette sur ma peau et je me redresse presque accroupis. Mon pouvoir vient de figer une partie de l'eau de mon bain et après quelques secondes dans la même position, le regard figé vers le bas et les muscles bandés, je replonge lentement, désabusé, mon front sur mon fardeau. Shamal doit mettre des flammes de la Pluie dans son eau pour calmer les blessures de ses patients et je suis tombé dedans. Ce n'est pas un mal et oui, je devrais me détendre mais… je ne peux pas. Et la Boîte, innocemment posée sur mes jambes filiformes, ne m'aide pas à penser autrement.
Mon bain a été raccourci par l'arrivée de Mukuro qui venait me donner mes nouveaux vêtements. Son regard sur mon corps était sévère mais je sais que le sujet de sa colère n'est pas moi mais bien lui. Il devrait pourtant, n'est-ce pas là ma punition ? Il devrait m'en vouloir.
Je mange, pour ne pas dire dévorer, le repas qui m'est gracieusement offert par le docteur (depuis combien de temps n'ais-je pas un repas convenable ? Trop car pas même à la moitié, mon estomac menace de me rendre ce que je lui ai donné), sous le regard inexpressif de mon vis-à-vis à la coupe étrange. C'est effrayant comme repas.
Avisant – enfin –, le lit offert par le docteur absent, je m'allonge sur le côté, mon fardeau contre ma poitrine. J'ai l'air d'un gamin avec son ours en peluche mais je m'en moque. Ça fait presque sept ans que je suis ainsi aux portes du sommeil. Et ma peluche est loin d'être inoffensive. Loin de là.
Mukuro lui, se poste devant la porte.
oOo
Je cours encore il semblerait. A travers les ruines d'une ville cette fois ci. Je saute un à un les murs tombés et manque de m'écrouler à chaque galopade que je fais. Le sifflement retenti derrière moi et je redouble d'effort pour Lui échapper. Mais je sais que je ne pourrais rien faire, Sa vitesse est bien trop importante comparée à la mienne.
Je bifurque avec violence à un tournant et aperçoit avec des sentiments mitigés la frontière de la ville se dessiner. Je sais que je pourrais plus facilement fuir mais Lui aussi, pourra augmenter le rythme de sa course.
Je regarde trop devant moi et ne fais pas attention à mes pieds qui viennent percuter avec force une enseigne brisée qui me fait basculer dans un bruit sourd dans la poussière. Mon fardeau est toujours dans mes bras et je dois me tourner dans ma chute pour le garder intact. Réflexe inutile. Idiot.
Je tente de me relever le plus rapidement possible mais entends déjà derrière moi, un bruit de pas posé dans ma direction. Mes yeux son horrifiés et mon cœur bat la chamade dans ma poitrine. Je n'ose pas me redresser et tourne seulement la tête pour contempler Son bas de pantalon, retenant la si tentante envie de croiser Son regard. Combien sont morts uniquement pour avoir osé croiser ces yeux, pour ensuite, ne plus être capable de les détourner ? Trop.
Je ne peux rien faire face à Lui. Je tremble devant ma situation sans échappatoires et resserre ma prise des deux bras sur mon fardeau, glissant imperceptiblement sur le côté, dans une vaine tentative de fuite.
Je vais sans doute mourir ici. C'est idiot, c'est trop tôt.
… Non, je ne vais pas mourir ici. Car je sais.
Je sais que je ne suis pas mort ce jour là.
Je sais qu'Il s'est arrêté devant moi et ma tendue la main, main que j'ai refusée en tremblant. Qu'Il a ensuite courbé légèrement son poignet, prêt à me frapper dans un geste qui ne laissera rien imaginer pour la suite.
Mais je sais ce qu'il est advenue par la suite.
La main s'est tendue vers moi mais je n'ai rien senti. Seul un liquide chaud est tombé sur mon visage et c'est surpris que j'aie rouvert les yeux que j'avais clos par la peur.
Je sais qui s'est tenu devant moi ce jour là pour me sauver, au péril de sa vie. Je me rappelle encore de ce sentiment qui m'a enserré la poitrine quand j'ai vu sa silhouette, si mince entre nos deux corps, Sa main dans son abdomen. De mon ton, indécis et incontrôlé, quand j'ai murmuré son nom, mes yeux s'emplissant de perles salées.
« … Chrome …n- …
- Fuis. » A-t-elle seulement dit.
Je n'ai pas eu le temps de dire un autre mot que l'on me portait déjà avec force loin de la bataille. J'ai hurlé je m'en souviens. Hurlant comme un fou à son encontre, son nom, encore et encore. Jamais aucun mort pour moi n'avait eut autant d'impact. Sûrement parce qu'elle était avec moi depuis trop longtemps. Je me souviens encore de ses lèvres, murmurant ses derniers mots, à Son égard ou au sien, je ne sais pas. Ce dont je me souviens ensuite, est sa silhouette qui disparaissait lentement pour faire apparaître sa moitié, la possédant de la Cité. J'en suis presque persuadé encore aujourd'hui, j'ai vu ses larmes. Son regard était vairons et c'était bien ses larmes à lui. Je m'en suis voulu et je m'en veux encore pour ça.
Même après trois ans.
oOo
Sans un bruit, mes paupières s'ouvrent violemment me tirant de mon cauchemar. Ma respiration n'a pas changé et je dois encore faire paraître que je dors. Imperceptiblement, je resserre mon étau et plonge mon front sur la surface bosselée de mon fardeau, me réconfortant de sa fraîcheur et sa chaleur familière. Oui, les deux.
La porte s'ouvre devant moi et j'aperçois Mukuro à l'entrée, son visage fixant quelqu'un. Il semble vouloir lui intimer de venir mais cette personne ne le souhaite pas. L'illusionniste se tourne vers moi et capte mes orbes bien ouverts, puis revient vers l'invité, lui glissant quelques mots. Enfin, une nouvelle silhouette se dessine et je me redresse en la reconnaissant. Je m'imaginais ne plus la revoir mais elle est là, ses doigts jouant avec le bas de son haut, dans un excès de gène et de honte.
« Bonjour I-Pin. » Déclare-je pour débuter la conversation.
Pourtant je ne veux pas de cette discussion. Non, ce sera trop dur pour moi, ainsi que pour elle.
« Bonjour … Lambo … »
*se cache* Vous avez trouvé qui été le narrateur ?... Pourquoi je me cache ? Lorsque que j'ai raconté le premier chapitre à l'oral à ma si tendre petite sœur je me suis faite frappée. Motif: "J'avais pas compris que c'était lui! " Donc voilà...
Merci d'avoir lu jusqu'ici et encore désolée pour les fautes d'orthographes. Si certaines vous ont crever les yeux, n'hésitez pas à me le signaler que je corrige aussitôt le chapitre.
Encore merci d'être arrivé jusqu'ici, au prochain chapitre peut-être !
