Voilà une nouvelle fic Royai bien sûr! Sur un passage plutôt marquant pour nos 2 personnages!

J'espère qu'elle vous plaira!

Disclaimer : les persos de FMA ne m'appartiennent pas...


Mustang serra les dents. Elle lui demandait l'impossible… Comment lui faire du mal ? A elle ? Sa protégée ? Car oui, en dépit des apparences, il la considérait comme telle, même si il paraissait évident aux yeux de tous que c'était plutôt l'inverse…

Son corps tout entier se crispa alors qu'une rage incoercible prenait possession de tout son être. La voix de la jeune femme le ramena à la réalité :

« Je vous en prie Commandant… »

Alors que la colère menaçait de reprendre le dessus, le ton de sa voix, à la fois suppliant et résigné, le radoucit quelque peu. En un sens, elle n'avait pas tort… Et il était en grande partie responsable de sa décision… Alors il céda… Il lui devait au moins cela…

« Très bien… »

Puis, incapable de supporter cette situation une seconde de plus, il tourna les talons et retourna au campement, la laissant seule devant cette sépulture de fortune, partagée entre le soulagement d'avoir eu le consentement de son supérieur et la culpabilité de lui faire subir tout cela.

Elle resta encore un moment là, à genoux, observant le monticule de terre, piètre symbole de son reste d'humanité… Elle laissa couler ses larmes, consciente que plus rien ne pourrait expier ses crimes désormais. Ni ses larmes, ni ses cauchemars qui la hantait chaque nuit, ni cette misérable tombe, ni même ses naïfs idéaux qui la poussaient à agir ainsi… L'unique chose qui pourrait la faire se sentir un peu moins coupable, c'était de détruire à jamais ce secret gravé à même sa peau, afin que plus personne ne soit capable d'une telle atrocité… Elle n'en voulait pas à Mustang… Mais elle ne pouvait s'empêcher de s'en vouloir, à elle, d'être porteuse d'une telle source de puissance dévastatrice.

Elle inspira profondément, porta un dernier regard sur la tombe, et s'en alla rejoindre à son tour ses quartiers.


Cela faisait maintenant plusieurs jours qu'ils étaient de retour au QG de l'Est. Depuis le démontage du campement, le silence s'était installé entre Riza et Mustang. Depuis qu'il lui avait fait cette promesse, il redoutait le moment où elle viendrait lui demander de l'honorer. De fait, il avait peur d'engager la moindre conversation avec elle.

De son côté, elle avait remarqué à quel point il été troublé depuis qu'elle lui avait demandé cette faveur. Elle savait qu'il était bien plus sensible qu'il ne le laissait paraître. Aussi, elle préférait le laisser tranquille, respectant son mutisme.


La vie semblait avoir reprit son cours à East City. Evidemment, rien n'était plus pareil depuis la fin de la guerre… Le calme régnait au QG, mais celui-ci était lourd et malsain. Les soldats accusaient le coup. Et beaucoup d'entre eux ne trouvaient plus le sommeil, les rendant maussades et irascibles.

Roy Mustang avait été promu Lieutenant Colonel. Il considérait ne pas mériter ce titre compte tenu des circonstances, mais c'était un échelon de gagné dans sa longue ascension au pouvoir…

Quant à Riza Hawkeye, ses talents de sniper lui avaient permit d'obtenir le grade d'Adjudant chef.

Mustang ne lui avait toujours pas adressé la parole depuis Ishval. Cependant, le temps était venu. Il avait prit la décision de s'entourer de personnes de confiance afin d'atteindre le sommet, et il était inconcevable qu'elle ne fasse pas partie de son équipe. De plus, cela lui permettrait de pouvoir la protéger…

« Protéger ceux qui sont sous nos ordres, nous devrions être au moins capable de cela… »

Ces mots raisonnaient en lui depuis la fin de la guerre…


Ayant prit sa décision, il la fit venir dans son bureau afin de lui proposer d'être sous ses ordres. Lorsqu'elle accepta en précisant qu'elle le suivrait jusqu'en Enfer, il tressaillit. Les souvenirs de la guerre remontèrent à la surface. Sa promesse… Il était temps… Il ne pourrait pas supporter ce poids plus longtemps, encore moins maintenant qu'il l'avait prit officiellement sous son aile…

Alors qu'elle lui tournait le dos et se dirigeait vers la sortie, il la rappela :

« Hawkeye ! »

Elle se retourna.

« Oui Lieutenant Colonel ? »

Il plongea son regard dans le sien. Il y vit toute la détermination et le courage dont elle faisait preuve. Mais cet éclat était ternit par la culpabilité qui la rongeait. Il avait tant redouté cet instant... Mais il ne pouvait décemment pas la laisser comme cela. Il inspira profondément :

« Adjudant chef… Je suis prêt à honorer ma promesse… »

Sa voix se voulait grave et pleine de volonté, mais il n'avait pu l'empêcher de trembler légèrement… Même s'il voulait lui venir en aide, il ne pouvait pas se résigner à la faire souffrir…

La jeune femme ferma les yeux et inclina la tête en signe d'acquiescement et de remerciement. Son cœur se serra. Elle souhaitait ardemment sa libération, mais elle ne pouvait s'empêcher d'appréhender ce moment malgré tout…

« Vous savez où me trouver… »

Et elle sortit.

Le temps semblait s'étirer inlassablement, rendant les minutes de plus en plus insupportables… Et pourtant la fin de journée arriva trop vite à son goût…

Il se leva de son fauteuil, et se dirigea sans vraiment s'en rendre compte vers le studio de sa nouvelle recrue. Sa tête bourdonnait, les bruits qu'il percevait lui paraissaient lointains, comme si il errait dans un épais brouillard… Il s'arrêta devant la porte, le poing levé, prêt à annoncer sa présence. Il allait frapper quand la porte s'ouvrit sur son Adjudant. Elle avait retiré sa veste militaire, ne portant qu'une chemise blanche. Il croisa son regard, elle semblait aussi paniquée que lui.

Elle fit un pas sur le côté, l'invitant silencieusement à entrer. Il avança dans la pièce principale. Celle-ci était plongée dans la semi pénombre, comme lorsqu'elle s'était dévoilée à lui la première fois, afin de garder un semblant d'intimité.

Il se retourna lorsqu'il entendit la porte se refermer derrière lui. Elle resta un instant agrippée à la poignée de la porte, ses épaules se soulevant au rythme de sa respiration qui s'était brusquement accélérée.

La colère qu'il ressentait habituellement en pensant au serment qu'il lui avait fait se mua en compassion. Elle qui était si forte et si droite semblait tellement vulnérable en cet instant. Il posa doucement sa main sur son épaule pour la rassurer, lui montrer qu'il était là et qu'il ne la laisserait pas tomber. Le corps de la jeune femme fût parcouru d'un frisson. Lentement, elle lui fit face et leurs regards s'accrochèrent. Ils y découvrirent les mêmes émotions : angoisse, culpabilité, tristesse… Etrangement, cela les rassurèrent un peu de se savoir liés par le même trouble…

Elle lui sourit faiblement, autant pour se redonner une contenance que pour tenter de l'apaiser un tant soit peu. Puis elle le devança et s'avança dans la pièce. Il la suivit, s'arrêtant un peu derrière elle pour ne pas l'oppresser.

Elle se tenait droite, face à la fenêtre dont les rideaux avaient été tirés, les bras croisés sur sa poitrine. Alors, comme quelques années auparavant, il vit glisser le fin tissu le long de ses épaules, dévoilant peu à peu son dos. Il sentit le sang battre sourdement dans ses tempes. Son cœur manqua un battement lorsqu'il vit la chemise tomber au sol, laissant la jeune femme à moitié nue devant lui. Son regard s'attarda sur sa chute de reins, et il ne put s'empêcher de penser qu'elle était magnifique. Il contempla l'immense cercle de transmutation, se remémorant la sensation de sa peau satinée sous ses doigts, lorsqu'il en parcourait les contours… Il secoua la tête, il devait arrêter d'y penser sinon il n'y arriverait pas… C'était déjà bien assez difficile…

« Etes-vous sûre que c'est ce que voulez Riza ? »

Sa voix n'était qu'un murmure, mais la peine qu'il ressentait était perceptible. Elle baissa la tête, et chuchota à son tour :

« Oui… »

Il ferma les yeux et serra si fort ses poings que ses jointures blanchirent.

« Très bien… »

Elle entendit le frottement du tissu lorsqu'il enfila ses gants d'alchimiste. Les paupières closes, ses mâchoires se crispèrent, appréhendant la douleur qui ne tarderait pas à l'envahir.