On ne sait jamais quand est-ce que notre vie peut complètement basculer. On ne se rend jamais compte des conséquences de nos actes passées sur notre futur ou alors on décide simplement de se voiler la face.

J'ai pensé pendant longtemps que le monde était une vaste étendue de terre qui était peuplée par des créatures inaptes à se rendre compte de l'absurdité de leur existence.

L'humanité n'est qu'une absurdité… l'homme se considère comme humain, il a même trouvé une définition à ce mot qu'il a inscrit dans son manuel peuplé de faussetés et d'interprétations qui lui sont propres. Que veut dire être humain ? Éprouver des émotions ? Être bipède ? Être doté d'un cerveau sans savoir l'utiliser à bon escient ? Non..non..non l'humain lui-même a perdu la notion de ce mot, il ne le comprend plus et se laisse emporté par son besoin de renouveau, son insatisfaction à accepter ce qu'il possède déjà, il lui faut toujours plus, il lui faut toujours chercher la petite bête au lieu de vivre son existence de façon paisible. L'être humain est une bombe qui a évoluée et pris de l'ampleur et qui finira par détruire ce qu'on lui a si gentiment offert. Le destructeur des mondes n'est pas un mythe, c'est ce que nous représentons, nous ne sommes pas des bienfaiteurs, nous sommes le poison qui exterminera toute forme de vie, qui annihilera toute civilisation, nous sommes ce qui nous détruira !

Au fond nous cherchons des solutions afin de rendre le monde meilleur… mais.. et si nous arrêtions de chercher…?

C'est d'une terre prospère et lumineuse que je voulais vous parler… Mais pour que vous vous compreniez, il faut que nous remontions au commencement des temps, là où la chronologie était abstraite et où les jours filaient sans interruption. Remontons à la naissance de la Reine de la destinée, à la venue au monde de celle qui déstabilisera l'équilibre du monde. Oh, elle ne fut pas seul, ses jumeaux l'accompagnaient, la soutenaient mais elle fut le seul déclencheur de tous les évènements qui suivront. Bénie des dieux, maudites des ténèbres, élue des hommes, haïe des femmes mais aimée des siens, son destin était écrit à travers les âges.

C'est ici que commence l'histoire tragique mais pourtant heureuse de Raphaëlle l'ange de la destinée, connue sous le nom mortel d'Elyon Duncan.

Chapitre 1 :

Le rêve

Je courais, sa présence rendait l'air irrespirable, son souffle faisait mourir toute la flore environnante et il se rapprochait de moi. Mon souffle était glacé par ma peur, mon cœur allait lâcher, je courais à m'en brisér les jambes, mes poumons brûlaient et je sentais que mon corps était à sa limite. Je n'allais pas lui échapper… Je ne connaissais pas celui qui me poursuivais, mais je savais que jamais je ne devais le laisser m'atteindre. Soudain un hurlement retentit. Le cri strident d'une femme apeurée, qui sait que sa vie ne tient plus qu'à un fil. Je me stoppe brusquement. Je ne pouvais pas la laisser se faire tuer, il avait dû arrêter sa chasse et tentait de m'attirer dans un piège, il me connaissait. Je ne pourrais jamais laisser quelqu'un qui est en danger se débrouiller seul, même si cela signifie mettre ma vie en jeu.

Je me retourne et cours en direction de la voix. Les arbres étaient de plus en plus denses, la forêt semblait s'épaissir, mais j'étais déterminée à ne pas la laisser mourir, elle devait vivre. Ce monstre en voulait à ma vie, et bien c'est ma vie qu'il aurait et pas une autre. Mais le monde s'est mis à tourner, la forêt s'estompait, les cris de la femme devenaient lointain, tout s'effaçait…

« Elyon », quelqu'un murmura.

« ELYON », me hurle – t- on

Je me réveille en sursaut, couchée sur mon lit, complètement déboussolée avec la figure de mon frère juste au-dessus de moi. Ses prunelles grises me fixent avec inquiétude et une autre émotion que j'ai du mal à identifier, de la pitié ? Je me secoue un peu, histoire de me réveiller et d'échapper à l'horreur de mon rêve.

Encore le même rêve, princesse ? me questionne – t - il

Oui, mais cette fois il y avait une femme qui hurlait, elle semblait effrayée. Il savait qu'une fois que je l'entendrais crier, je tenterais de l'aider, il comptait là-dessus pour m'attraper, je lui réponds en fronçant les sourcils.

Ce n'est qu'un rêve, me dit-il sans conviction en fuyant mon regard.

Je ne sais pas pourquoi mais j'ai la soudaine impression que quelque chose ne tourne pas rond avec mon frère, son attitude face à mes rêves me semble suspect, comme s'il attendait à chaque fois que je lui révèle une information qui lui est cruciale.

Oui tu as raison, je lui réponds en le fixant

Bon, descendons prendre le petit-déjeuner. Papa est parti, Phobos aussi et Sara est dans le jardin, elle réveillera Jonathan plus tard il n'a pas bien dormi hier soir, me dit-il en détournant mon attention.

À la mention du plus jeune de mes frères, je dresse l'oreille. Depuis plus de 4 ans il souffre comme moi de cauchemars incessants, mais il ne nous e a jamais vraiment parlé, restant vague. À seulement 6 ans son esprit était tout aussi vif eu celui d'un adulte. Parfois dans ses prunelles grises, héritage de notre père, flottaient es émotions qu'un enfant de cet âge ne devraient jamais connaitre et cela me faisait parfois peur.

Je suis très proche de mon cadet, il est le seul de mes frères qui ne m'agace jamais. Étant la seule fille dans une famille composée d'homme pouvait parfois se révéler être un calvaire. Castiel, mon jumeau, ma moitié pouvait être insupportable au point où nous en venions parfois aux mains. Ma relation avec lui est fusionnelle pourtant parfois je sens que quelque chose nous sépare et malgré le fait que je tente de réduire cette distance, instaurée sans que je ne m'en rende compte, je sais que c'est impossible. Nous sommes des exacts opposés d'un point de vu physique. Là où je suis d'une couleur de cheveux indéterminable entre le blond clair et la paille (mes cheveux sont absolument soyeux, le seul bémol et bien c'est la couleur), lui est noiraud, couleur héritée de notre absente de mère. Notre seul point commun physique est la couleur gris-orage de nos yeux. Il nous a été dit que nos prunelles était une représentation du ciel en pleine tempête et que la couleur s'assombrissait ou s'éclaircissait au gré de nos émotions.

Phobos, notre frère aîné, est une personne taciturne. Ce qui se passe ne l'intéresse pas. Lui et moi ressemblons à notre père alors que Castiel et Jonathan tiennent de notre mère. Mais une chose qui nous unit tous est la douleur que l'on a ressentie il y a de cela 4 ans lorsque notre mère, sur un coup de tête, s'en est allée sans laisser de traces. Nous étions heureux, tout semblait nous sourire, la carrière de producteur de notre père décollait, notre petit frère fêtait ses 2 ans quelques jours plus tard, Castiel et moi avions décider de suivre la carrière artistique de notre père et d'être des chanteurs, Phobos avait intégrer une prestigieuse université. Mais il semble que Sellia, notre mère, n'était pas heureuse. Elle a brisé notre père lors de son départ, mon cadet s'est renfermé, mon aîné s'est plonger dans ses études et nous ne le voyons que rarement, mon jumeau lui n'a pas semblé changer, mais je le connais. Je ressens chacune de ses émotions, il se questionne même encore maintenant, se demandant si cela était sa faute, si nous étions trop égoïstes pour ne pas voir que quelque chose n'allait pas avec notre génitrice. Celui qui fut le plus anéantis par son départ fut mon père, il avait perdu la seule femme qu'il aimait et qu'il aimerait à jamais. Il s'empêche d'être heureux, pourtant nous avons tenté de lui faire comprendre que le fait qu'il rencontre d'autres femmes ne nous dérangeait pas. Mais son cœur est une chose qu'il n'est pas prêt à redonner. C'est pour cette raison que je hais ma mère plus que tout, elle a brisé notre famille, nous laissant seuls et sans explication. Une chose que je ne pardonnerais jamais, quoiqu'il arrive.