Bonjour ami lecteur,
Voici une version un peu plus moderne de la Belle et la Bête. C'est le respect de l'oeuvre originale par WanderingTeen (l'auteure original), qui m'a donné envie de vous le faire découvrir. Jespère qu'il vous plaira autant qu'il m'a plu. J'ai pris grand soin de respecter le texte original dans ma traduction, ce qui a eu pour effet d'enrichir mon vocabulaire en anglais, (surtout en injures je dois avouer... ^^)
Je vais probablement publier les premiers chapitres assez rapidement, mais l'histoire est en cours d'écriture et actuellement, j'attend avec impatience le chapitre 13!
Bonne lecture a tous,
Un
Les gens qui disent ne pas être dérangé par des choses insignifiantes n'ont jamais dormi dans une chambre contenant un seul moustique – Anonyme
Chance sut que quelque chose n'allait pas lorsqu'il se réveilla pour trouver une femme dans sa chambre, l'observant comme si elle le connaissait.
Il ne la connaissait pas et elle était affreuse.
Ses seins étaient trop petits, presque inexistant, et son nez était gigantesque. Elle ressemblait à ces camés qui passent le plus clair de leur temps dans la rue, des aiguilles dans les bras. Les petites cicatrices le long de leurs veines qui parcouraient ces bras n'arrangeaient rien à l'impression qu'elle donnait. Elle semblait avoir une trentaine d'année, avec des cheveux blonds rattachés tant bien que mal en une queue de cheval désordonnée. Elle portait un jean clair et un t-shirt blanc, trop grand d'au moins une taille. Au pied, elle portait des énormes Crocs, passablement ridicule. Ses yeux bruns vaseux le regardaient avec une expression de totale adoration.
Quelqu'un lui faisait-il une blague ? Pour commencer, les prostituées toxicomanes et désespéré, il n'aimait pas beaucoup ; mais en mettre une dans sa chambre sans sa permission, c'était vraiment mal le connaitre. De plus, elle était bien trop grossière et trop maigre pour lui. Il avait toujours préféré les corps avec de vraies formes.
'Hum… salut ?' dit-il.
-Bonjour, Chance…' répondit la femme. Sa voix était tremblante, faible et elle semblait perdue. 'Je… J'ai besoin de ton aide.'
Il avait bu, plus tôt dans la soirée. Peut-être était-il en train de faire un mauvais rêve post cuite. Ce ne serait pas la première fois que ça lui arrivait. Peut-être avait-il prit du bon temps sur le chemin du bar à la maison… ? Si c'était le cas, il n'en avait aucun souvenir. Ce qui aurait été une première. Chance avait pour habitude de se souvenir de ses parties de jambes en l'air, bonne ou non.
'On a baisé ?' demanda Chance. Il écarta la couette et se redressa. Il était nu, et la femme ne sembla pas surprise de le voir sans rien sur le dos. Ce qui rendait l'idée de la partie de jambe en l'air de plus en plus probable.
'…Non…' répondit la femme.
Ok. Il n'avait pas racolé l'horrible femme pour qu'elle couche avec lui. Ce qui signifiait qu'elle était entrée par effraction ou quelque chose dans ce gout là. Mais comment pouvait-elle connaitre son prénom… ?
Et bien, c'était évident. Elle avait vu son travail, appris là ou il vivait et avait décidé de le trouver. Après tout, les gens comme lui avaient des tonnes d'argents à voler.
'Qu'est-ce que tu fou là ?' demanda-t-il, bien qu'il sache déjà que cette petite putain était là pour avoir l'argent de sa came. C'était tout ce que ces paresseux sans abris voulaient : de l'argent pour assouvir leurs habitudes dégoutantes.
'Je suis venue pour te voir,' murmura-t-elle, sa voix faible et répugnante à l'écoute.
Chance se leva d'un bon. La femme bougea pour le toucher et il s'écarta rapidement. Il ne voulait pas de choses dégoutantes à côté de lui.
'J'ai besoin d'aide.' Murmura la femme, chaque mot était un soupir.
Chance s'en alla jusqu'à sa commode, et pour un court instant, il s'autorisa à admirer sa magnifique réflexion. Même avec une petite nuit sur le visage, les cheveux bruns chocolat étaient beaux, et ils bougeaient doucement à chacun de ses mouvements. Ses yeux d'un bleu de glace lui renvoyaient son regard, scintillant d'une colère visible même dans le noir. Son corps, parfaitement harmonieux, déplaçait les objets tandis qu'il ouvrait un tiroir pour en tirer son portefeuille.
Il était mannequin, et il se savait magnifique. Il vivait simplement en étant beau.
Il regarda un moment les billets de vingt-cinq dollars, se demandant ce qui pourrait faire partir la salope. Puis, avec un rictus, il s'empara de quelques pièces d'une de ces poches et, se tournant vers la femme, il les lui balança.
Une pièce rebondie sur son menton et elle porta sa main à sa peau, une expression de souffrance rampant sur son horrible visage. Elle baissa la tête et ses épaules s'arquèrent misérablement.
'Dégage de ma maison, sale chienne !' Gronda Chance. Il s'avança vers elle et l'attrapa, la jetant hors de son lit. 'Je ne me souviens pas t'avoir laissé entrer et je suis certain de ne pas vouloir que tu reste, alors dégage avant que j'appelle les flics.'
La femme releva ses yeux vers Chance, et le regard qu'il lui lança la fit tressaillir. Il faisait au moins trente centimètres de plus qu'elle et il était bien plus fort.
'Je… mais j'ai besoin d'aide.' Gémit-elle. 'Tu peux m'aider, juste…
-Je ne vais pas t'aider. Sort de chez moi.
-Je t'en prie, donne-moi simplement une minute…
-Dégage… de ma… maison.' Murmura-t-il. Sa voix, habituellement si obligée envers les femmes, était pleine de haine. Il la poussa jusqu'à la porte, et elle se cramponna au sol, se faisant mal au poignet. Elle gémit et le replia contre sa taille fine, levant les yeux vers le jeune homme. Il vit sa dentition de camé et faillit en plaisanter.
'C'est juste…
-Dégage, ou je t'assomme et je te jette dehors.' Chance jeta un coup d'œil par la fenêtre, d'où l'on pouvait voir la neige blanche tomber du ciel sombre. 'Les personnes inconscientes ne résistent pas longtemps à des températures négatives. Si tu veux vivre suffisamment longtemps pour voir ta prochaine seringue, je te conseille de te casser.'
La femme commença à sangloter, et ce faisant, sa voix devint plus forte. Finalement, lorsqu'elle se mit à parler, ce ne fut ni en tremblant, ni de façon confuse. Ce fut plein de force.
'Tu es une bête.'
Au moment où les mots franchirent ses lèvres, une douleur aigüe passa le long de la colonne vertébrale de Chance. Il cria et tomba à la renverse, se tordant sur le sol. Il lança un regard vers la femme, s'attendant à ce qu'elle se précipite sur son portefeuille. A la place, elle le contemplait de toute sa hauteur, ses yeux soudains secs.
Etait-ce juste lui, ou la poitrine de l'inconnue était soudainement devenue plus grosse ?
Elle s'avança vers lui, regardant par-dessus son énorme nez, droit dans ses yeux à lui. Les siens étaient plus puissants maintenant, il ne restait rien du marron vaseux, mais une magnifique et profonde couleur.
'Bête,' murmura-t-elle une fois de plus, et il cria encore tandis que ses vertèbres craquaient. Il lutta pour se mettre a genou, elle répéta, 'Bête,' et il hurla de plus belle comme ses côtes commençaient à grandir, repoussant sa peau à la limite du possible.
Alors qu'il devenait de plus en plus défigurer et difforme, la femme devenait de plus en plus belle. Ses cheveux commencèrent à pousser, longs et denses, transformant la queue de cheval pathétique en un chignon élaboré. Ses vêtements clairs se changèrent en une parure de conte de fée, digne d'une magnifique reine. Son nez rétrécit jusqu'à devenir parfaitement proportionnel au reste de son visage. Ses dents devinrent droites et son corps pris des formes. Sa peau ne présentait maintenant plus la moindre marque. En quelques seconde, elle était devenu si parfaite qu'il était impossible de la regarder.
Chance était horrifier de voir que ses bras qui avaient autrefois enlacé de magnifiques femmes était recouverts d'une fine couche de fourrure. Il déplia ses jambes et ne put que constater avec impuissance qu'elles avaient subit le même sort que ses bras. Ses mains et ses pieds avaient commencé à ce transformé en pattes, mais semblaient s'être arrêté en chemin. Sa mâchoire s'était élargie et il se mordit la langue car ses dents étaient devenues plus aiguisées. Tout a coup, alors qu'il clignait des yeux, il réalisa qu'il avait deux paires de paupières : une externe qui était recouverte de fourrure, et une interne qui couvrait ses yeux comme un film opaque.
Avec précaution, comme ses os ne semblaient plus craquer, il toucha sono nez. Il était humide et dépassait légèrement de la fourrure.
Il regarda la femme qui se tenait devant lui et du faire des efforts pour ne pas détourner le regard vers le sol à nouveau. Elle scintillait presque de beauté, et la regardait lui faisait mal aux yeux. Elle se pencha pour le regarder, et dans ses yeux éclatants, on ne pouvait lire que de la pitié.
'Tu n'avais qu'à m'aider,' murmura-t-elle. Elle s'agenouilla pour se mettre à sa hauteur. 'Tu n'avais qu'à passer une heure tout au plus et me conduire à l'hôpital. C'était tout ce que tu avais à faire.
-Je… Je suis désolé…' répondit Chance dans un murmure, mais il réalisa que sa voix n'avait plus rien d'humain. Il avait quasiment gémit : 'Je… Je vais vous y conduire maintenant…'
La femme semblait le comprendre et elle posa l'une de ses mains, douce et parfaite, sur l'une de ses pattes :
'Tu as agit comme si tu étais un animal. Tu étais beau, mais à l'intérieur, tu es affreux. Maintenant, ton apparence correspond.'
Chance explora son corps à l'aide de ses pattes, s'éloignant d'elle au même moment. Ses paumes rugueuses parcouraient son corps transformé qui consistait en un ensemble de fourrure, de griffe et d'une colonne vertébrale arquée. Il pouvait sentir – réellement sentir – la pitié qu'elle ressentait, mélanger à sa propre peur. Deux choses sortirent du lot car elles l'effrayèrent plus que le reste.
Premièrement, il avait une queue, qui selon lui ressemblait vaguement à celle d'un golden retriever. La fourrure qui l'ornait était longue et soyeuse. Il la remua, se demandant comment il était capable de faire ça avec autant d'aisance.
Deuxièmement… il n'avait pas de pénis.
Il savait que les animaux avaient des pénis, mais il était le plus souvent invaginés et ne sortaient que lorsque le besoin s'en faisait réellement sentir. Mais c'était… c'était injuste. S'il ne pouvait pas le voir ou le sentir, comment pouvait-il seulement savoir s'il en avait réellement un ? Comment pourrait-il seulement enfiler une capote ?
Comme si j'allais avoir besoin de faire ça…
En désespoir de cause, il se tourna à nouveau vers la femme, et son regard plein de pitié croisa le sien.
'S'il vous plait,' soupira-t-il en s'approchant d'elle. Sa voix devint plus difforme, si tant est que cela fut possible. 'Je vous en pris, c'est injuste, redonnez moi ma vrai forme et je serais gentil, je le jure. Je vous donnerais de l'argent, je vous conduirais à l'hôpital, je vous ferais l'amour… Rendez-moi simplement ma beauté !'
Elle secoua la tête.
'Ca ne dépend pas de moi.
-Qu'est-ce que vous voulez-dire ? C'est toi qui as fait ça ! Si ça a marché sur toi, tu peux faire ça sur moi aussi !
-Ca dépend de toi.' Dit-elle en secouant à nouveau la tête. 'Tu dois changer à l'intérieur avant de changer ton apparence extérieure.
-Quoi ?
-Tu te dois d'apprendre la compassion et l'amour. Si tu arrives à aimer quelqu'un, et si cette personne t'aime en retour, en dépit de ton apparence, alors… tu redeviendras comme avant.
-De quoi tu parles ? Rend moi mon apparence, enculée !' Chance utilisa ses griffes toutes neuves et la gifla, laissant sur son passage de profondes entailles sur sa joue. Les yeux de la femme étaient toujours emplis d'une profonde pitié alors qu'elle passa ses doigts sur sa peau, faisant disparaitre les entailles.
'Tu auras tout ce dont tu as besoin, que tu redeviennes comme avant ou non. La magie t'apportera tout. Il suffit que tu le demandes.' Dit-elle. 'Tu n'auras pas beaucouop d'occasions. Tu dois apprendre la leçon, et l'appliquer à ta vie. Sinon, tu mourras en monstre.
-Vas te faire foutre !'
La femme ferma ses yeux et en un battement de cœur, elle avait disparue.
Il fallu à Chance une autre heure pour trouver la force d'aller se regarder dans un miroir. Ce faisant, il parcouru son nouveau corps de ses mains pour se préparer.
Pas de pénis.
Ok, il pouvait faire avec.
De la fourrure.
Des griffes.
Une queue.
Des oreilles pointues.
Il pouvait faire avec ça, aussi.
Des dents pointues.
Un nez humide.
Deux paires de paupières.
L'échine arquée.
Il pouvait s'arranger de tout.
Il pouvait trouver quelqu'un. Il avait eu des tas de copines, et elles avaient toutes pleuré quand il avait rompu. Elles l'avaient toutes aimé. Certaine ne lui avait pas déplu. L'une d'elles pourraient lui rendre son apparence.
… J'ai pas de pénis …
Il trébucha et s'écroula sur le sol. Il ne pouvait supporter ce nouveau corps. Une nouvelle pensée lui traversa l'esprit : comment était-il supposer gagner sa vie ? Quel genre de model ressemblait à ça ?
Terrorisé, Chance se traina jusqu'à sa commode. Il s'arrêta un instant, se préparant à l'inévitable, et posant ses bras sur la table, faisant tomber au passage une bouteille d'eau de Cologne et une autre de vodka importée. Les deux s'écrasèrent sur le sol, éclatant en morceaux, mais il n'y prêta aucune attention.
Il se releva à la force immense de ses bras, et rapidement, Chance ce retrouva face à face avec une créature dégoutante. Ses yeux bleus étincelants dans la fourrure, unique vestige de sa beauté passée.
L'intégralité de son corps était couverte d'un épais manteau de fourrure. Elle était de la même couleur que ces cheveux, mais beaucoup plus grasse. Une grande partie était ébouriffée par le passage incessant de ses mains.
Son visage était à mi chemin entre le loup et le lion. Son nez n'était plus qu'une truffe noir et humide entourée de fourrure, et ses oreilles étaient larges et droites. Son torse était immense, conduisant à des épaules musculeuses suivis de bras fuselés se terminant par des pattes-mains. Vers le bas, le torse était soutenu pas deux jambes musclées, qui s'arquaient étrangement au niveau des genoux et se terminait pas des pattes-pieds.
La queue pendait lamentablement, on la voyait entre les deux jambes.
Chance sanglota. Il regarda par la fenêtre et compris qu'il ne se trouvait plus dans son quartier. En fait, il n'y avait aucune maison en vue. Il était complètement, abominablement seul. Finalement, la force de ses bras le lacha et Chance s'étala sur le sol, ses sanglots devenant des cris d'impuissance. Après c'être regarder en face, il savait que personne ne pourrait tomber amoureux de lui. Il venait d'un monde de beauté et de luxe et maintenant, il n'était plus qu'un animal.
Il ne redeviendrait plus jamais humain.
Juste un petit mot, j'ai pris le partit de ne pas traduire les prénoms des personnages. Cela vient du fait que Chance se traduit en français pas fortune, mais que le prénom le plus proche est Fortuné qui se traduit en anglais par healthy... --' Bref, c'était pas possible... Mais comme la signification de ces prénoms à une importance, je veux bien vous donner la traduction à chaque fois (sauf si vous êtes super bon en anglais, mais dans ce cas je ne vois pas ce que vous faites à lire ces lignes! ^^)
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Darwi Odrade
