Publié le 12 août 2015

Bonsoir bonsoir ! Bienvenue sur ma fic de l'été. C'est bon, elle est complète :)

Warning : C'est une HPDM à ma sauce, vous n'y trouverez pas vraiment du fluff ou des corps d'athlètes mais du sang, du sperme, des larmes, de la sueur. Toutefois, l'angst n'empêche pas l'humour, alors attendez-vous à une alternance entre événements pesants et légères bêtises. Usage intempestif de Polynectar.

Résumé : Alors que Harry fait innocemment la sieste, Ron vient le tirer du lit, paniqué : il affirme qu'un sosie du Survivant se balade à poil dans les couloirs. Bon gré, mal gré, Harry part à la poursuite du mauvais plaisantin. Pourtant, quand le brun arrive enfin à coincer son double, au lieu de l'attraper, il reste comme tétanisé. Hypnotisé, il regarde l'inconnu qui lui ressemble faire des choses incroyables avec son corps...

Qui est ce garçon qui se fait passer pour lui ? Quelles sont ses intentions ? Harry n'en sait rien mais il est charmé.

Disclaimer : Si j'avais écrit la saga Harry Potter, j'y aurais inclus des prosti-polynectarites, ces sorciers/ères qui ingèrent du Polynectar, se transforment en célébrités ou beaux/elles gosses et vendent leurs corps d'emprunt pour une jolie bourse de Gallions.


PAR CAPILLARITE

Chapitre 1 : Appendices génitaux se balançant de droite à gauche


- Harry ! Je te trouve enfin ! Qu'est-ce que tu foutais, sérieux ?

Harry, qui était tranquillement allongé sur son lit, ouvrit la bouche, tout prêt à répondre « Heu Ron, j'ai pas bougé depuis tout-à-l'heure... » mais l'expression préoccupée de son meilleur ami l'arrêta. Visiblement, depuis la dernière fois qu'ils s'étaient vus – une toute petite demi-heure auparavant –, le rouquin avait vécu une foule d'aventures abracadabrantesques.

Est-ce qu'un petit génie avait réussi à enfermer Miss Teigne dans une Armoire à Disparaître ? Est-ce que les Elfes des Cuisines distribuaient des cookies triple-chocolat ? Est-ce que Snape s'était lavé les cheveux ?

Tout plein de suppositions se bousculaient dans la tête du Survivant, mais aucune ne s'approchait un tant soit peu de la réalité. Ce qu'il s'était passé, durant les trente minutes où il faisait innocemment la sieste, il aurait été bien incapable de seulement l'imaginer.

D'une voix sinon tremblante, du moins embrouillée, Ron lui raconta quelque chose de totalement absurde. Son regard ne croisa pas une seule fois celui de Harry. Alors qu'il était arrivé énervé et surexcité comme un bébé dragon, il paraissait maintenant embarrassé et peu sûr de lui.

- Harry, tout le monde t'a vu à poil, marmonna-t-il. Apparemment, tu courais dans les couloirs. Terry Boots dit t'avoir croisé au deuxième, Padma Patil t'a aperçu au pied de la Volière et Hagrid est sûr que...

- Attends, attends, calme-toi, dit Harry, avec un sourire forcé. Si c'est une blague, ce n'est pas très drôle.

- Tu crois vraiment que j'ai que ça à faire ? grimaça Ron.

Mais ses joues étaient roses. Aucun doute : il était sérieusement désorienté. On aurait presque dit qu'il regrettait d'avoir agi impulsivement.

- Je t'assure que c'est vrai ! dit-il encore, comme s'il essayait de se convaincre lui-même. A moins qu'il s'agisse d'une hallucination collective...

- Ça doit être ça, assura Harry, avant de se recaler plus confortablement dans ses oreillers. Une hallucination collective. Maintenant, désolé Ron, mais je suis crevé. J'aimerais bien récupérer un peu avant l'Astronomie, okay ?

Cependant, au lieu de bredouiller quelques excuses et de quitter la pièce à reculons, comme il aurait du le faire, Ron s'approcha du lit de Harry et se pencha sur son ami, l'air soudain très sérieux, presque agressif.

xXx

Harry était vraiment crevé : il avait du mal à suivre les brusques changements d'humeur de son ami. Mal-à-l'aise, le Survivant tenta de se décaler mais le rouquin avait plongé ses yeux dans les siens.

- Tu comprends pas, ou quoi ? grogna Ron. Ton corps se balade tout nu dans le château ! Tu imagines le nombre de points que Gryffondor pourrait perdre, à cause de toi ?

Harry eut un drôle de rire. Comment avait-il pu penser une seule seconde que Ron lui faisait peur ?

- On dirait Hermione. Hey, sérieux, t'es sûr que t'as rien mangé de bizarre, aujourd'hui ? demanda le Survivant. Mais si ça peut te rassurer, j'ai pas quitté le dortoir depuis tout-à-l'heure. Donc si quelqu'un pense m'avoir vu, il s'est trompé. C'était peut-être quelqu'un d'autre. Ou l'idée que Peeves se fait d'une farce.

Pour une raison inconnue, la colère de Ron s'accrût. Ca devait être les hormones, pensa Harry.

- Combien de fois il faudra vous répéter qu'un esprit frappeur ne peut pas se transformer ? s'insurgea le rouquin. Harry, il faudrait que tu ailles vérifier, enfin, si c'est bien toi, si quelqu'un...

Harry commençait réellement à se faire du souci pour Ron : il semblait possédé.

- Ron, en vrai, ça va ? Tu vois bien que je suis là – là, devant toi, okay ? Comment je pourrais être à deux endroits à la fois ? Je te jure, c'est pas contre toi, mais j'ai vraiment besoin de dormir.

Ron poussa un soupir, murmura quelque chose comme « Pas le choix » et il se jeta sur le brun. Harry cria de surprise. Son meilleur ami était désormais à quatre pattes au-dessus de lui. Ses deux mains tenaient fermement les bras mous du Survivant.

La position était pour le moins étrange. Un peu trop intime. Harry essaya de se débattre, mais son ami ne le lâcha pas. Au contraire, le rouquin resserra son emprise et il le regardait droit dans les yeux.

C'était la première fois que Harry se rendait vraiment compte qu'ils étaient bleus.

- Il faut que tu y ailles ! cria Ron, d'une voix paniquée. C'est urgent ! Ça pourrait être un mauvais sort ! Tu sais pas, alors allez, vas-y, avant que quelqu'un ne t'attrape !

- Ho Ron, soupira Harry, en rejetant son meilleur ami, qui ne se laissa pas faire. Lâche-moi et j'y vais, okay ? S'il n'y a que ça pour te calmer...

Ron se leva, manifestement soulagé, et attendit que Harry fasse de même. Le brun rajusta ses lunettes, enfila ses chaussures avec un soupir, et le suivit dans la Salle Commune. Il était tellement exténué qu'il n'arrivait même pas à penser.

xXx

Il régnait là un bruit et une chaleur infernales. Le nombre d'élèves qui y étaient rassemblés paraissait insensé par rapport à la taille modeste de la pièce. L'air était moite et Harry regretta tout de suite d'avoir quitté son lit.

Comme il était bien, dans le silence du dortoir, à rien glander !

Mais ses devoirs de Garçon-qui-a-survécu le rattrapaient. Allons bon, il avait un meilleur pote à rassurer et un sosie exhibitionniste à coincer.

Quand ils passèrent le trou du portrait, Harry eut l'impression désagréable d'être fixé du regard, mais il ne prit pas la peine de jeter un coup d'œil derrière lui.

Cette rumeur infondée avait sûrement déjà fait le tour de l'école, de toute façon.

Ron avait raison. Si Mcgonagall apprenait qu'il se promenait pastoralement en tenue d'Adam, il y avait de grandes chances qu'elle lui colle des retenues à perpétuité. Ou qu'elle appelle une équipe de Psychomages à la rescousse.

- Bon, où est-ce qu'on m'a vu pour la dernière fois, déjà ? demanda Harry.

Mais il parlait tout seul, car Ron avait disparut. Quand et où, difficile de savoir, car le brun n'avait pas trouvé utile d'embarquer avec lui la Carte du Maraudeur. C'aurait été idiot de se chercher soi-même dessus : il savait pertinemment où il était, c'est-à-dire devant la Tour de Gryffondor, au septième étage.

Si quelqu'un avait pris son apparence, la Carte magique ne lui serait d'aucun secours.

Ron avait mentionné Hagrid, n'est-ce pas ?

Même si l'idée d'évoquer avec le garde-chasse ses appendices génitaux se balançant de droite à gauche en toute liberté ne l'enchantait guère, il n'avait pas vraiment le choix.

Déjà exaspéré par cette histoire ridicule, Harry décida néanmoins de rendre visite à son grand ami.

xXxxXxxXx

- Ho, Harry ! La dernière fois que je t'ai vu tu n'étais pas si habillé, grogna Hagrid, après avoir lui ouvert la porte.

Cette réflexion ne fit que confirmer les pires craintes de Harry. Son meilleur ami n'était pas fou. Tout le monde, ou en tout cas, plusieurs personnes, l'avait bien vu tout nu. Tout nu. En pleine journée. Dans les couloirs.

Tandis que Harry s'asseyait, gêné, le demi-géant se mit, comme d'habitude, à préparer du thé. Il disposa aussi des biscuits suspects sur la table. Pour faire bonne mesure, le brun en attrapa un, et le tendit dubitativement à Crokdur. Le chien n'en fit qu'une bouchée.

Pourtant, vu la tronche qu'il tira et les gémissements dépités qu'il poussa, quelque chose d'affreusement gluant lui collait à présent les dents. Harry ne toucha plus aux biscuits mais accepta poliment la tasse de thé que Hagrid lui servit.

- Fais attention, c'est chaud, bougonna le garde-chasse, avant de vider l'intégralité de sa propre tasse. Moi, je crains pas vraiment, c'est dans le sang. Bon, alors, tu vas m'expliquer ce qu'il se passe ?

Harry faillit protester et dire que lui-même, le principal concerné, aurait bien aussi voulu savoir ce qu'il se passait, mais il se retint. Il ne voulait pas inquiéter Hagrid outre mesure. C'était peut-être une simple farce ou une illusion particulièrement puissante.

- Heu, commença-t-il. Comme ça vous m'avez vu... ?

Comme il n'avait aucune idée de comment aborder le sujet, il se tut, dans l'espoir que Hagrid enchaînerait de lui-même.

- Et comment que je t'ai vu, Harry ! toussa le garde-chasse. Difficile de louper un pareil spectacle, hein ? Mais j'aimerais bien que tu me dises, quand même. Pourquoi en pleine journée ? Pourquoi dans la galerie des Armures ? Tu sais, toutes ricanaient bêtement, après que tu sois passé...

Même s'il avait envie de partir sur le champ à la poursuite de l'imbécile qui se faisait passer pour lui, Harry n'eut pas le cœur à laisser Hagrid aussi perplexe. Il inventa une histoire sans queue-ni-tête, affirmant que cet événement était à la fois une plaisanterie, un pari et un rêve éveillé.

Après dix minutes de discussion badine, il put enfin prendre congé sans se sentir l'individu le plus grossier que la Terre ait jamais porté. Il promit de repasser dans la semaine et quitta la maison du garde-chasse, une boule dans le gorge.

Maintenant, c'était sûr. Même s'il allait se recoucher, il serait incapable de somnoler avec insouciance. Il fallait qu'il découvre le fin mot de cette histoire.

xXxxXxxXx

Malgré toute sa volonté, il fallut quarante minutes, une dizaine de témoignages contradictoires et toute sa patience pour enfin coincer son double. Et quel choc ce fut !

Un jeune Poufsouffle confus avait affirmé qu'il venait de voir passer Harry Potter, tout nu. Le Survivant pervers se dirigeait vers la Tour Nord.

- Mais comment tu as pu t'habiller si vite ? Et d'ailleurs, pourquoi tu viens de la direction opposée ?

Harry n'avait pas le temps de répondre. Il remercia mentalement le garçon et se jeta dans le couloir qui menait à la Tour Nord. Il entrevit alors une jambe nue et sale, qui achevait de se hisser en haut de l'échelle menant à la Salle de Divination. Ça ne pouvait être que ce gars-là. « Enfin », pensa-t-il, avant de s'affaler contre le mur.

Il avait pas mal couru jusque-là et prit donc trente secondes pour reprendre son souffle et réfléchir. Il y avait là-haut une personne – ou quelque chose – qui se faisait passer pour lui. Cette personne – ou cette chose – pouvait ou ne pouvait pas être très dangereuse.

Mais la personne ou la chose, à moins qu'elle ait des capacités extraordinaires qui lui permettaient de s'échapper d'une pièce située au dernier étage d'une tour vertigineuse, était prise au piège.

Il suffisait désormais à Harry de garder la tête froide et ce cauchemar prendrait fin. Quelques sortilèges bien placés et il retournerait au Dortoir illico presto.

Avec un peu de chance, et s'il était assez rapide, il pourrait même profiter de quelques minutes de sieste en rab, avant de se traîner jusqu'à la Tour d'Astronomie, d'où il devrait observer des points lumineux dans le ciel, traces d'étoiles déjà mortes avant sa naissance.

La personne – Harry préférait que ce soit une personne, ce serait bien plus facile à maîtriser qu'un maléfice inconnu – avait laissé l'échelle. Ou bien elle était très sûre d'elle et pensait que personne n'avait pu la suivre ou elle était simplement stupide. Harry préférait qu'elle soit stupide. Ça lui faciliterait la tache.

Il se jeta un sortilège de Silence, s'assura que rien ne pourrait trahir sa présence et entreprit de grimper l'échelle.

Il ne s'était absolument pas attendu à un tel spectacle.

xXxxXxxXx

Les yeux à la lisière du sol, quelques mèches de cheveux dépassant de la trappe, Harry était le témoin d'une scène totalement surréaliste.

Rien, même pas les photos que Colin Crivey lui avait fièrement montrées un instant auparavant – où on le voyait courir comme un dératé dans un couloir du quatrième étage, le cul et le sexe aussi nus qu'un nouveau-né –, ne l'avait préparé à ça.

Sous son nez, à quelques mètres, une personne en tout point identique à lui était en train de se masturber. Non, le terme était trop clinique, trop froid. Si son sosie avait simplement été en train de se branler, Harry n'aurait eu aucun scrupule à le stupéfixer et à le traîner, avec rage, dans le Bureau du Directeur.

Mais l'inconnu qui était lui-même ne faisait pas que d'agiter mécaniquement son sexe de haut en bas. Bien sûr, ça lui arriva plutôt deux fois qu'une mais... ça semblait tellement accessoire comparé à l'ensemble de ce qu'il se faisait.

Le souffle coupé, soudain gêné de voir son propre corps nu dans un tel état, se sentant irrationnellement voyeur, Harry ne pouvait détourner le regard. Il avait le sentiment qu'il fallait qu'il voit ça. Plus encore : que l'inconnu l'avait mené jusqu'ici dans le seul but de lui faire part de cette vision.

Alors Harry, en équilibre précaire sur son inconfortable échelle, engloutit par les yeux tout ce qu'ils pouvaient voir.

xXx

La pièce étouffante était pareille à elle-même : vomissant des poufs de velours rouge, débordant de petites tables rondes et de bougies éteintes et, aux murs, dégoulinant de tapisseries épaisses et poussiéreuses.

L'air ne circulait pas, comme si les fenêtres rechignaient à laisser entrer la brise fraîche, qui était du genre à troubler le troisième œil. Au milieu de cette salle de classe qui ressemblait à l'intérieur de la roulotte d'une diseuse d'aventures, quelqu'un qu'on confondait avec Harry était étalé nu, sur la moquette.

Cette personne respirait difficilement ses cheveux étaient emmêlés et luisants de sueur. Sa peau, elle aussi, envoyait des reflets jaunes, causés par la transpiration. C'est qu'il devait faire atrocement chaud, enfoncé dans ce lourd tapis aux poils longs.

Ou peut-être que le fait d'avoir couru nu pendant plus d'une heure lui avait donné la fièvre. Le visage de celui qui se faisait passer pour Harry était dans l'ombre, mais le Gryffondor imaginait sans mal son front constellé de grosses perles d'eau salée, ainsi que les quelques brins de cheveux qui y restaient collés.

Le garçon allongé répétait une sorte d'enchaînement, qui ne semblait pourtant n'avoir aucune logique. Ses deux mains fines, que Harry avait toujours décrites comme « maigres », se glissaient entre ses lèvres, tâtonnant à la recherche de quelque chose d'inconnu.

La langue se tendait soudain, les papilles dardées, comme dans un simulacre d'érection. Les doigts tordus – mais qui semblaient soudain délicats – goûtaient avidement à la texture irrégulière de la bouche, s'enroulant et se déroulant autour de la vague. Ils plongeaient dans une écume de salive, rampaient sur les dents désordonnés comme sur un instrument mystérieux et s'engouffrait dans cette caverne humide.

Hypnotisé, Harry regarda ses propres doigts redécouvrir sa propre bouche.

C'était comme si le garçon étendu là-bas était deux personnes à la fois. Il se léchait les doigts comme il lécherait le sexe d'un autre il pétrissait sa bouche comme si elle n'était pas la sienne. On aurait dit que c'était la première fois qu'il touchait son corps – et c'était sûrement le cas, car ce corps n'était pas le sien.

xXx

Quand les mains et la cavité buccale s'étaient rencontrées tout leur soûl, l'homme repartait en exploration. Et c'était un festival de choses. Tout se passait si vite et si lentement que Harry n'arrivait pas à en faire une synthèse. Ses yeux suivaient seulement le trajet des doigts sur cette chair qu'il croyait encore la sienne, une heure et demie plus tôt.

Avec tendresse, comme on flatte, ou plutôt qu'on approche, un animal sauvage, le garçon qui n'était pas Harry laissait ses mains-araignées courir sur son torse. Contrairement à ce à quoi on aurait pu s'attendre, il s'attarda très peu sur les tétons, et Harry sut d'emblée pourquoi.

Ils n'étaient pas très sensibles. Au contraire, le Gryffondor détestait quand la friction d'un vêtement les rendait durs ou quand l'eau trop froide les engourdissait. Moins il prenait conscience de ces protubérances ridicules, mieux il acceptait son corps.

Bizarrement, il eut un élan d'empathie pour la personne alanguie. Ils avaient la même appréhension de leurs corps car, du moins pour le moment, ils partageaient le même.

L'individu érotique, plutôt que de maltraiter ses mamelons, caressait les poils drus et noirs de son torse. Il n'hésitait pas à y plonger carrément les doigts. Sous ses ongles courts, les poils devaient se glisser. Ses gestes étaient doux et répétitifs, et il avait réellement l'air de cajoler un animal de compagnie.

Ses mains finissaient par quitter son torse et suivre les autres lignes de son corps. Il sembla à un moment donné compter ses côtes, qui se cachaient à peine sous une peau fine et translucide, tendue à l'extrême. Pour le simple plaisir de les sentir sous la pulpe de ses doigts, le garçon gonfla le torse. Ses poils brillèrent brièvement à la lumière de la fenêtre et les ombres sur ses flans se firent plus sombres.

Alors, passant dans chaque creux et bosse, comme s'il parcourait un chemin de montagne, son index gauche dessinait les côtes. Sous elles, les organes que ni lui, ni Harry ne pouvaient voir, grouillaient d'impatience.

Peut-être que, tout comme Harry, le cœur de l'autre battait erratiquement. Ses poumons devaient avoir soif d'air neuf mais ne se remplissaient que de cette atmosphère lourde et écœurante, et pourtant profondément organique.

xXx

Quand ? Ça n'avait aucun sens de demander quand. Le fait est que, le garçon quitta les côtes, et se lança dans le creux de son ventre. Harry n'aimait pas beaucoup son corps. Il était frêle, tordu et maigre. Mais à voir cet inconnu le toucher avec autant de langueur, il avait l'impression que ce n'était pas le sien.

Son ventre si sec qu'il avait l'air jeté sur ses intestins, l'autre le palpait avec précaution. Ses doigts s'entremêlaient et s'enlaçaient dans un tapis de poils courts qui recouvrait son abdomen. Parfois, ils appuyaient dans la peau comme pour y laisser des marques d'ongle ou pour en tester l'élasticité.

Harry frémit quand son double partit à la conquête de ses jambes. Ces deux baguettes fragiles, aux articulations si primitives ! Que ce soient chevilles ou genoux, c'était tout pareil : une espèce de nœud exécuté à la va-vite, censé relier efficacement deux parties de son corps. C'était si bâclé que Harry se demandait souvent comment cela se faisait qu'il arrivait à tenir debout.

Mais l'autre ne se souciait pas de ces problèmes logistiques. Allongé comme il l'était, ce qui comptait c'était tracer toute cette chair. Auriculaires et annulaires se baladaient religieusement sur sa cuisse. Il leva même les jambes pour passer derrière son genou, où la peau était presque inexistante.

Le garçon attrapa soudain ses deux genoux à pleine main, les malaxant avec tellement de force qu'il faillit les arracher. Harry entendit imaginairement le craquement des os blancs, qui se détachaient finalement du reste de son squelette.

Les rotules tomberaient comme deux fruits pourris. Cette image lugubre fut vite chassée par un nouveau geste du garçon. Il passait ses doigts entre ses orteils. C'en était presque trop pour le Gryffondor caché.

Tout, sauf ses pieds.

Plats, longs, difformes, aux orteils comme des doigts d'enfant. Horribles. Pourtant, le double semblait éprouvait un plaisir certain à jouer avec eux. A moitié relevé, il observait ses mains entrelacées avec ses pieds, agitant lentement le tout, comme émerveillé de voir que ces vingt petits éléments charnels pouvaient être animés.

xXx

Harry l'oublia, car son esprit n'arrivait pas à suivre, mais son double avait passé de longs instants à se tâter le cou. Ses mains l'entouraient pour l'étrangler, et il avait du serrer, car ses yeux avaient semblé sortir de leurs orbites.

Il avait aussi joué un moment avec son épaule et sa clavicule, faisant rouler les os sous sa peau.

Il s'était même embrassé l'avant-bras. En réalité, il avait d'abord cherché à se lécher le coude mais comme c'était anatomiquement impossible, il s'était contenté de rageusement se mordre le bras. Les dents avaient pénétré la chair mais, douleur ou remord, il avait fini par lécher piteusement la peau meurtrie.

Est-ce que toutes ces caresses n'étaient que des interludes ou, au contraire, est-ce que les fois où ses mains se promenaient sur son sexe n'avaient aucune valeur essentielle ?

Peut-être que le véritable spectacle comprenait ces deux versants. Peut-être que c'était dans cette alternative... dans cette totalité hésitante que...

Mais les mains du garçon planaient au dessus de son pénis et Harry oublia de penser.

Il ne faisait vraiment pas ça comme son modèle. Au lieu de se branler frénétiquement, avec un vague sentiment de culpabilité, il prenait son temps. Il traitait son sexe comme il traitait toutes les autres parties de son corps d'emprunt : avec révérence.

Les doigts longs et graciles effleuraient son pubis, hésitants. Plutôt que de se jeter sur le morceau de chair dur et chaud, ils restaient joueurs. On aurait dit que le garçon faisait tout pour se frustrer lui-même. Parfois, une main plus audacieuse s'emparait de son sexe et le caressait, mais ça ne durait jamais très longtemps.

Aussitôt, elle repartait s'amuser ailleurs, traînant dans ses cheveux sales ou même sur son visage. L'inconnu si familier ne paraissait pas énervé du supplice qu'il s'infligeait. Au contraire, cela semblait l'exciter ou l'amuser. Son sexe tressautait d'impatience, quémandant de l'attention mais il s'en foutait.

Harry, lui, avait moins de contrôle sur ses nerfs. Il gémit de frustration. Soit le sortilège de Silence était encore efficace, soit l'autre était trop concentré pour l'avoir entendu, le fait est que rien ne s'arrêta.

xXx

Au contraire, le garçon allongé accéléra le rythme. Avait-il atteint sa limite ? Ses deux s'aventuraient à présent plus volontiers vers ses parties intimes. Tandis que l'une, collante de bave, imprimait un mouvement de va-et-vient sur son pénis, l'autre jouait avec ses testicules.

En tout cas, c'est ce que Harry déduit, car sa position ne lui permettait pas d'en être sûr. Il envisagea pendant cinq secondes de parfaite confiance en lui de se lever et d'aider le garçon à se finir, mais il n'était pas si stupide.

Il ne savait toujours pas ce que voulait l'autre.

Après de longues minutes de mouvements à la fois lancinants et enragés, le garçon qui n'était pas Harry jouit. Son sexe dut se gonfler dans sa main, aussi dur que de la pierre. Ses testicules s'étaient contractées. Son gland avait grossi. Et de l'urètre, jaillit plusieurs jets de sperme, qui s'écrasèrent piteusement sur son ventre. Sa main devait en être poisseuse.

Harry, lui, se rendit compte combien il était excité. Il aurait bien voulu jouir lui aussi, mais il n'osait pas se toucher face à lui-même. Il avait le sentiment que c'aurait été là un acte décadent. Son propre pénis menaçait d'exploser. Alors qu'il allait céder au désir primaire de se branler pour éjaculer, l'autre fit un geste qui le fit totalement débander.

Le pénis du véritable Gryffondor, tout comme celui de l'autre, redevint tout mou. La vision de ce corps allongé – de son corps – pourtant si sensuel, lui donna soudain la nausée.

En effet, le mystérieux garçon était en train de lécher son sperme à même la main.

Harry n'aurait su verbaliser son dégoût, mais il avait l'impression d'assister à une scène absolument immoral. Le sperme est expulsé par le corps, pourquoi l'ingérer ? N'était-ce pas une façon de se manger soi-même ?

Le sperme d'un autre, pourquoi pas, mais le sien propre... Lécher sa semence, c'était comme boire sa pisse ou manger sa...

xXx

Mais Harry ne put achever sa poétique et passionnante comparaison car son double se tenait soudain debout. Le Survivant ne l'avait pas vu se lever.

Ho, comme c'était impressionnant et aberrant d'avoir les yeux au ras du sol et de se voir soi-même avancer vers soi !

Harry n'était pas grand mais l'autre semblait gigantesque. Et même s'il était nu alors que le Survivant ne l'était pas, il dégageait une aura de puissance qui le fit frémir.

Mais le Gryffondor ne pouvait tout de même pas avoir peur de lui-même, si ?

Quel était son plan, à la base, déjà ?

Avait-il le temps de jeter un Stupéfix ?

Couvert de sperme, l'autre Harry avançait toujours aussi inéluctablement vers la trappe ouverte.

Harry redescendit l'échelle à toute vitesse. Il tomba. Le sortilège de Silence n'étant définitivement plus effectif, ça fit un bruit assourdissant.

L'autre l'avait certainement entendu, cette fois-ci. Harry était mort. Il aurait bien voulu dire au revoir à ses amis, leur dire qu'il était désolé de les quitter si tôt, mais que son jumeau maléfique ne l'avait pas épargné...

xXx

Le cul collé au sol, incapable de bouger, Harry vit l'autre Harry descendre l'échelle à son tour. C'était bien le même corps, mais sa façon de se déplacer était très différente. Ses pieds se posaient avec assurance sur chaque barreau. Ses mains agrippaient le métal avec grâce. Cet homme n'a rien à voir avec moi, songea Harry.

Il aurait pris le temps de s'apitoyer sur son manque cruel de classe s'il n'avait pas déjà été très occupé à « bientôt-mourir ».

Mais l'autre Harry, quand il eut les deux pieds posés sur le sol de pierre, au lieu de pointer sa baguette sur le Survivant et de lui jeter un Avada Kedavra, le regarda avec une drôle de lueur dans les yeux.

De la curiosité.

L'inconnu fit alors une chose étrange encore plus étrange. Ses mains se promenèrent sur son corps comme s'il cherchait quelque chose. Après un instant où Harry hésita entre rire et pleurer, son double tendit le bras.

Et il partit à pas lents et mesurés.

xXxxXxxXx

Quand l'apparition eut tourné au bout du couloir, le brun resté par terre soupira de soulagement. Il était encore en vie. Même s'il avait été surpris en train de s'adonner à des actes obscènes, l'autre n'avait pas vraiment mal réagi. Il n'avait pas réagi du tout.

Bon, Harry avait brillamment échoué. Il n'avait pas attrapé le Harry Potter nu et n'avait pas non plus découvert son identité. Même s'il allait chercher la Carte du Maraudeur, l'autre aurait déjà eu tout le loisir de se confondre avec les autres élèves.

Mais pourquoi est-ce que le garçon avait agi si bizarrement, avant de partir ? Harry regarda autour de lui, songeur. Et s'il lui avait laissé un indice ?

Le brun trouva enfin sur sa robe ce que son double avait tendu à bout de bras C'était si fin et clair qui c'aurait tout aussi bien pu être invisible.

Le double lui avait laissé un cheveu. Un cheveu blond presque blanc.


A Suivre...


Voilà voilà ! Comme d'hab, un premier chapitre c'est toujours délicat. J'adorerais avoir vos impressions, vos retours... Bref, j'attends vos reviews avec impatience. Amour, amour, à la semaine prochaine !