Alalalala ! Je viens à peine de terminer ma fic sur D.Gray Man qu'il a fallu que j'en commence une autre.

Pourquoi Host Club ? Je dois être dans ma période de fan attitude sur le seiyuu Kenichi Suzumura (qui double Hikaru et Lavi de DGM) et en plus, j'adore les jumeaux et le scénario m'est venu très rapidement en tête ! XD

¤ Genres ?: Romance surtout. Peut-être humour ?

¤ Sérieux ou portnawouak ? : Toujours très pointilleuse, c'est toujours du sérieux. Je respecte comme je peux les caractères.

¤ Pairings ? : Si vous aimez les démos d'amour fraternel de nos deux diables alors oui, on peu dire Hikaru x Kaoru. Pas de twincest ! Cependant, ce n'est pas la pairing de base. Il y a de l'amour fraternel, certes, mais je compte caser les jumeaux avec quelqu'un d'autre… XD

¤ Spoilers ? : Non, non. J'achète les mangas, mais je n'ai pas vu tout l'anime, j'en avais marre d'attendre les traduction. J'ai du en voir jusqu'à l'épisode 13 je crois… Et encore… XD Considérez donc aussi qu'il n'y a pas de repère temporel précis.

¤ Ca dure longtemps ? : J'ai déjà fait 10 chapitres, mais oui, ça sera assez long et vous comprendre bientôt pourquoi.

¤ Reviews appréciées ? : Toujours. XD Ca motive même à poster plus vite.

¤ Autre chose à déclarer ? : Juste que c'est trèèèèèèès centré sur les jumeaux, les autres hôtes ne feront extrêmement rares.


OUI, JE LE VEUX


Chapitre 1 : L'annonce

Mercredi 27 juillet, 18h10, manoir Hitachiin.

L'imposante porte de la richissime propriété s'ouvrit pour permettre aux deux jeunes maîtres de la demeure de revenir de leur journée de cours. Grands, la taille et la silhouette élancées, deux garçons partageant les mêmes yeux ambre et la même chevelure indisciplinée roussée passaient le pas de la porte. Ils se ressemblaient comme un reflet, depuis leur air facétieux jusqu'au long soupir qu'ils poussaient communément.

- On est rentrés ! clamèrent-il d'une voix unique.

- Bienvenue chez vous, Monsieur Hikaru, Monsieur Kaoru, les accueillit une jeune domestique avec un sourire bienveillant. Avez-vous passé une bonne journée ?

- Banale et ennuyeuse, comme souvent.

Les jumeaux se délestèrent rapidement de leurs chaussures et quittèrent le hall d'entrée, plus à l'aise dans leurs chaussons confortables. Alors qu'ils entamaient la montée du très haut escalier, ils furent arrêtés par la voix de la domestique :

- Vos parents seront quelque peu en retard ce soir.

- Ok ! Merci !

Tout en s'étirant longuement, Hikaru et Kaoru prirent leur temps pour accéder à l'étage supérieur et ôtèrent leur veste bleu pastel frappées de l'insigne du Lycée Cerises et Orchidée pour la mettre sur leur épaule.

La journée avait été comme beaucoup d'autres, à Cerisiers et Orchidées. Le cercle tournait à plein régime, les clientes affluaient toujours en nombre plus important pour solliciter leur compagnie. Tamaki, le Prince, était toujours autant sur le dos d'une Haruhi dont l'imperméabilité défiait toutes les toiles de parapluie ou de k-way du monde, Kyôya dirigeait toujours dans l'ombre du King, Hani démontrait encore que son hyperglycémie ne serait pas encore à l'ordre du jour et Mori… c'était Mori. Même eux, les diables de la bande, les esprits frappeurs espiègles du Cercle d'hôtes n'avaient pas trop eu d'idée pour faire tourner Tamaki ou Haruhi en bourrique, à part cette invitation qui conviait leur amie à venir passer les vacances d'été avec eux dans les Caraïbes sur leur yacht privé. La réponse du président du club ne s'était pas faite attendre :

« - Haruhiiii ! Papa refuse que tu partes avec eux ! Viens plutôt… !

- Tes grands frères sauront bien prendre soin de toi ! avaient chantonné les jumeaux en faisant un câlin à Haruhi aussi lasse que d'ordinaire. Et puis, tu aimerais partir toute seule avec le baron ?

Direct :

- Non.

L'effet de pétrification s'était étendu en une fraction de seconde sur tout le corps de Tamaki qui s'était effondré dans un coin de la salle de musique numéro trois, les bras autour de ses genoux ramenés à lui, un gros nuage d'idées noires tourbillonnant autour de sa tête.

- Ah ah ah ! Allez quoi, baron ! Tu t'y attendais pourtant, non ? lança Hikaru avec un sourire moqueur.

- A mon avis, malgré tout ce temps, je crois qu'il espère encore qu'elle se montre moins froide… essaya Kaoru, les bras croisés sur sa poitrine.

- Cela dit… poursuivit Haruhi, partir avec vous, ça ne me dit rien non plus. Les Caraïbes, il fait trop chaud là-bas. Et puis, rester sur un bateau, on tourne vite en rond.

- Ah ah aaaaaaaah ! claironna ze King, de retour de sa déprime express, la pose du conquérant triomphant en mode on. Vous avez perdu, les jumeaux ! Vous ne connaissez pas notre Haruhi !

Tamaki passa son bras autour des épaules de la jeune fille et d'un geste grandiloquent comme il s'avait le faire, désigna l'horizon, les yeux dans un vague nostalgique empreint de rêverie.

- Haruhi, ignore ces deux individus qui ne feront que de te prendre pour leur objet de distraction ! Je te convie dans ma maison de campagne en Italie. Un mas magnifique donnant sur des champs de lavande parfumée dont la douceur de la fragrance s'accordera avec celle de ta perso…

- Tamaki, puis-je me permettre de te rappeler que cet été, toi et ta famille êtes invités dans la résidence d'été d'un investisseur potentiel pour l'école ? s'insinua Kyôya en redressant ses petites lunettes sur son nez d'une main, l'autre griffonnant sur son inséparable calepin.

Crac. Le vent glacé d'un moment de solitude souffla dans la chevelure dorée de Tamaki, brusquement fissuré de partout.

- De plus, j'ai dit que je ne voulais pas partir avec toi, acheva Haruhi sans détour.

Crac fois deux.

- Lui non plus, il ne la connaît pas… pensèrent les autres, une goutte sur la tempe.

Les jumeaux s'approchèrent et tapotèrent du bout de l'index la statue marbrée de leur ami qui s'effondra aussitôt en poussière, balayée par un second souffle froid.

- Je crois que je l'ai encore vexé… marmonna la jeune fille, excédée par les élucubrations de Tamaki.

- Mais non, mais non, il s'en remettra. Allez Papa, bouge de là, tu salis la salle et cela va répugner les clientes… annonça Kyôya sans lever les yeux de sa feuille. »

Un sourire rieur sur les lèvres à ce souvenir comique, les frères Hitachiin poussèrent la porte de leur immense chambre. Comme le reste du manoir, la pièce faisait tout dans la démesure. La surface était hallucinante tout comme la hauteur du plafond. Les murs étaient ouvragés comme les châteaux de France durant la Renaissance, le sol parqueté et impeccablement ciré miroitait avec éclat la lumière du soleil de cette fin de journée. Deux matelas qui pouvaient accueillir facilement trois personnes trônaient en plein milieu de la pièce décorée de lustres et ornée de très hautes et larges vitres qui donnaient sur le parc. Un écran plat presque moitié moins grand qu'une toile de cinéma prenait tout un mur, relié à un lecteur DVD et à une multitude de consoles de jeux vidéos accompagnées par une bibliothèque complètes de boîtiers de jeux. Une chaîne hi fi avait élu domicile dans un autre coin de la pièce avec à ses côtés une longue étagère de CDs.

- Aaaah… soupira Hikaru en se laissant tomber dans son oreiller. Toujours aussi implacable, Haruhi. Comment a-t-elle pu refuser une telle offre ? Les prolétaires normaux tueraient pour aller dans un pays exotique !

- On lui a pourtant proposé gentiment… ajouta son frère en s'asseyant près de lui.

Silence. Ils se regardèrent un instant dans les yeux. Avec un tel lien entre eux, ils n'avaient même plus besoin de se concerter verbalement. Le canal « Devil Twins » branché respectivement dans leur tête et dans leur regard, Hikaru et Kaoru eurent au même moment ce sourire ignoble qu'ils aimaient avoir quand un sale coup était à faire.

- J'appelle l'hélicoptère, décida Hikaru en attrapant son portable.

- Non, la limousine simplement, corrigea son cadet. Si on la cueille avant qu'elle ne rentre chez elle, on ne pourrait pas à cause des immeubles, même avec un agent tracté avec un câble. D'après les infos de Kyôya, elle regagne son domicile aux alentours de 18 heures 15 à 18 heures 20 et 19 heures si elle va faire les courses…

- Roger.

Ils sourirent ensemble. Qu'ils aimaient ces moments de complicité. Complicité démoniaque, certes, mais complicité tout de même. Ils ne changeraient en rien leur relation pour rien au monde, même pour tout le loisir d'embêter Tamaki jusqu'à la fin de leurs jours, bien que cette offre fût alléchante. C'était parfois troublant de voir à quel point ils pouvaient être connectés l'un à l'autre. Le premier pensait à une chose et le second pouvait l'avoir en tête dans les secondes qui suivaient. Oui. Même si leur monde avait été envahi par cette fille qui était l'une des rares à savoir les différencier, la bulle « nous » demeurerait néanmoins pour encore longtemps partie intégrante de leur univers. Ils avaient un même visage, un même code génétique, un même cœur, une même âme.

On toqua à la porte. Son frère passant par téléphone la commande d'une limousine pour dans trois jours avec une demi-douzaine d'agents pour récupérer quelqu'un devant son domicile et l'ajout d'un siège dans leur jet privé pour les Caraïbes, Kaoru invita le visiteur à entrer.

Un plateau couvert de pâtisseries fines signées d'un grand maître, d'une corbeille de fruits et de plusieurs boissons, un domestique fit quelques pas vers eux.

- Votre collation, messieurs, proposa-t-il en s'inclinant un peu.

Kaoru se leva et vint prendre une pomme pour lui et une banane pour Hikaru. Ces derniers temps, ils avaient un peu trop abusé des gâteaux de Hani. Et s'ils voulaient toujours êtres aussi adulés par leurs clientes, ils devaient garder la ligne.

- Au fait, savez-vous pourquoi nos parents rentreront tard, ce soir ? questionna le jeune homme qui ne sut résister à l'appel d'un petit éclair au chocolat.

- Il me semble que Madame votre mère est sur une grosse affaire, Monsieur Kaoru, répondit l'homme avant de lui sourire. Peut-être aurez-vous l'occasion de passer un peu de temps avec vos parents durant vos vacances d'été ?

- Avec la création de la collection automne/hiver à faire ? Ca sera dur… Merci pour les fruits.

Le majordome s'inclina de nouveau et repartit dans le couloir. Kaoru se rassit sur son lit et lança le fruit à son cadet qui le regarda d'un air un peu étonné.

- Tu ne prends pas de banane ?

- Non, envie de changer pour une fois.

Hikaru regarda son fruit sans rien dire. Son jumeau ressentit presque instantanément sa contrariété et se redressa.

- Ce n'est qu'un fruit, Hika.

- Kaoru…

Hikaru releva la tête vers son frère. Il avait un air sérieux qu'il ne lui connaissait pas souvent et cela l'étonna.

- Quoiqu'il puisse arriver… tu seras toujours là, hein ?

Kaoru cligna des yeux, un peu surpris. Puis il eut un ricanement moqueur et frotta la tête de son frère avec énergie.

- Qu'est-ce que tu me dis, petit frère ? D'habitude, c'est moi qui fais ces yeux-là face aux clientes. Et c'est quoi, cette question idiote ?

Il joignit le geste à la parole et posa sa main sur celle d'Hikaru avec un sourire bienveillant. D'ordinaire, dans le Cercle d'hôtes, il était toujours le dominé victime des tentatives de séduction de son jumeau, mais visiblement, ce soir, il devait reprendre son rôle de frère. Kaoru connaissait son autre comme personne d'autre. Il était son reflet, son essence, il n'était pas comme lui mais il était lui. Et Hikaru agissait parfois encore comme un enfant. Tantôt maladroit dans sa relation avec autrui et ici, un peu fragile. Seul Kaoru pouvait voir cette facette parfois désemparée et vacillante de son frère et ça, c'était quelque chose qui n'avait pas de prix. Parce que c'était lui qui le consolait et qui le protégeait lors de ces instants.

- Bien sûr que je serai toujours là pour toi. Ca fait des années que ça dure et ce n'est pas prêt de changer, dommage pour toi.

Hikaru eut un petit rire et opina lentement du chef. Il ne savait pas trop pourquoi, mais une voix le prévenait en ses entrailles qu'il allait se produire quelque chose bientôt. Cette voix lui faisait peur en dépit de la douceur qu'elle inspirait. Il regarda son jumeau qui était parti à se demander quel genre de maillot de bain ils pourraient emporter pour Haruhi, sans oublier de prendre l'appareil photo pour faire bisquer Tamaki, le pauvre, il ne s'en remettrait pas et…

- Ne l'as-tu pas entendu aussi, Kaoru ? pensa le jeune homme.

- Hikaru ?

C'était idiot. Celui-ci chassa vite cette idée de son esprit et retrouva son sourire en coin accoutumé.

- Sors le catalogue « poitrine œuf au plat ».

La soirée se poursuivit dans une mélodie plus enjouée et insouciante. Excités à l'idée d'être en vacances dans trois jours, Hikaru et Kaoru commencèrent à planifier le programme de leur séjour sous les tropiques en compagnie d'Haruhi. Ils se promirent d'apprendre à leur amie à nager pour qu'ils puissent faire des expéditions sous marine et profiter de la beauté des coraux de cette partie du monde. Ayant entendu parler de cette pratique sommaire et répandue des prolétaires qui consistait à dormir sur une plage avec pour seul toit la voûte céleste étoilée et un feu pour les éclairer, les frères Hitachiin s'étaient laissés tenter à l'idée d'approfondir leurs connaissances des pratiques du bas peuple et prévirent d'emporter un tee-shirt un peu plus épais dans leur valise. Cela changerait de leur hôtel cinq étoiles avec suite présidentielle ou de leur pagode tout confort et entièrement équipée sur les eaux de jade des Caraïbes.

Quant à la pauvre Haruhi, elle hériterait sans la moindre possibilité d'Appel du maillot coque spécial faibles poitrines avec effet « push-up ». Ce merveilleux deux pièces d'un vert anis flashy d'abord composé un bas qui se nouait sur les côtés avait pour principe de révéler la féminité de n'importe quelle femme peu gâtée par la nature.

- Tu es sûr que ça ira ? demanda Hikaru en tournant d'autres feuilles du catalogue designé par leur mère.

Son frère hocha vivement la tête avec certitude.

- Ce maillot arriverait à donner de la poitrine à un homme.

- Maman est merveilleuse… Haruhi sera parfaite dedans.

- Ah, au fait, une règle… commença Kaoru.

- … infrangible à ce séjour… poursuivit Hikaru.

- … on ne prend que ça pour celle. C'est le maillot ou toute nue ! achevèrent-ils en se tapant dans la main.

Et ils éclatèrent de rire comme le diable qui venait de décrocher le contrat d'une âme particulièrement juteuse. Ces vacances promettaient d'être des plus intéressantes !

Et ils ne pensaient pas si bien dire.

L'heure tourna rapidement dans le manoir Hitachiin. Le ciel du dehors commençait seulement de se teindre doucement d'un bleu gris pour se tacheter de petits points d'argent. Aux alentours de 20 heures, les jumeaux furent invités, via un système d'interphone, à descendre pour dîner. La faim au ventre, les jumeaux délaissèrent leurs plans estivaux et descendirent rapidement les escaliers pour se rendre à la salle à manger.

Une table longiligne qui pouvait installer les couverts d'une cinquantaine de personne au moins s'étendait sur toute la longueur de la pièce richement décorée de tableaux qui représentaient nombreuses natures mortes. Des chandeliers en argent disposés en intervalles réguliers éclairaient la tablée parée d'une nappe de soie blanche et la vaisselle qui était juste faite d'un vermeil hors de prix brillait sous la lueur chancelante des flammes.

- Un dîner simple… soupira Kaoru d'un air blasé. On ne fête même pas l'arrivé des vacances d'été…

- Quelle tristesse.

Les jumeaux prirent place à leurs sièges de velours rouge attitrés et jetèrent un œil aux deux autres sièges vides qui se trouvaient en face d'eux. Les places de leurs parents. Peut-être arriveraient-ils au cours du dîner ?

Repas sans prétention : terrines de saumon fumé importé directement de Norvège dans la soirée, canard laqué aux oranges amères avec julienne de petits légumes parfumés à la coriandre et en dessert, parfaits à l'orange filés de chocolat, le tout cuisiné par des grands chefs, s'il vous plait. Le dîner se déroula presque dans le silence, les garçons étaient trop pressés de partir en vacances et ne parlaient que de cela.

Le dîner achevé, ils quittèrent la table pour aller faire leur toilette. Ce n'est que lorsqu'ils s'apprêtèrent à sortir de la salle qu'ils manquèrent de se tamponner contre une jeune femme.

- Maman ! s'exclamèrent-ils en venant l'enlacer. Bon retour !

- Bonsoir tous les deux.

Madame Hitachiin, toujours très distinguée, confia son attaché-case au domestique qui se trouvait derrière elle et vint embrasser ses fils. Elle portait un ensemble blanc ivoire léger composé d'une veste et d'une longue jupe volante qui s'arrêtait juste au-dessus de ses chevilles, nouées par les lacets de ses talons aiguilles ouverts. Elle desserra un peu la mousseline jaune paille transparente qui entourait son cou, se débarrassa de son chapeau de haute couture et inspecta ses fils.

- Hikaru, tu as les cheveux tout ébouriffés, ça ne fait guère correct… fit-elle remarquer en arrangeant d'un geste rapide la coiffure négligée de son cadet. Oh ? Votre père n'est pas encore rentré ?

- Non, répondirent-ils en chœur.

Leur mère se mordit un peu la lèvre, visiblement embêtée, puis elle demanda aux domestiques de faire savoir à son époux qu'elle aurait besoin de lui parler dès lors qu'il serait de retour.

- Un souci ? s'enquirent ses fils, la tête penchée sur le côté.

Madame Hitachiin eut un petit sursaut nerveux et se contenta de leur tapoter la joue avec un sourire qui avait quelque chose de faux.

- Non, non, mes chéris. Allez, filez. Nous vous appellerons plus tard.

Un peu intrigués, les garçons acquiescèrent la tête docilement et s'en retournèrent, des questions dans la tête. Les appeler plus tard ? Pourquoi ? Peut-être pour les vacances. Sans s'en préoccuper plus que cela, les jumeaux remontèrent à l'étage pour se rafraîchir.

Hikaru et Kaoru prirent un long bain et troquèrent leurs uniformes formels pour une tenue plus décontractée. Alors qu'ils s'affairaient à sécher leurs cheveux mouillés, la voix d'une domestique sortit de l'interphone :

- Monsieur Hikaru, Monsieur Kaoru, vous êtes mandés par vos parents dans le salon.

Après un bref regard de concertation, les adolescents descendirent, la serviette encore humide autour de leurs épaules.

Quand ils entrèrent dans le salon, leurs parents discutaient à voix basse. Et à juger l'expression de leur visage, ils semblaient tendus et nerveux. En les voyant arriver, ils invitèrent leurs enfants à venir prendre place dans d'un des trois autres immenses canapés de cuir blanc qui occupaient la pièce. Les jumeaux contournèrent l'immense table basse carrée de verre et s'assirent en face des auteurs de leurs jours.

- Bonsoir, papa, saluèrent-ils d'une même voix. Bonne journée ?

- Bonsoir, mes fils. Oui, ça a été. Et vous, le lycée ?

Hikaru frotta un peu sa frange humide avec sa serviette et se laissa s'enfoncer dans le moelleux du canapé en avouant qu'ils pensaient surtout beaucoup à leurs vacances dans les Caraïbes. A entendre cela, les époux Hitachiin échangèrent un regard étrange.

- Il y a un problème ? questionna Kaoru qui n'aimait pas ce silence.

Tandis que son mari baissait la tête pour s'effacer, Madame Hitachiin toussota un peu pour s'éclaircir la gorge et croisa les mains sur ses genoux, le regard dans celui de ses fils.

- Avez-vous entendu parler de la société « Sakura & Ayame » ?

Ils levèrent un instant les yeux au ciel pour réfléchir.

- Ce n'est pas une entreprise spécialisée dans les vêtements, comme toi ?

Leur mère affirma d'un signe de la tête.

- Exact. Et en terme de chiffre d'affaires, « Sakura & Ayame » est en seconde place après moi. Et vous n'ignorez pas que mon affaire est de plus en plus florissante et qu'un jour, vous serez appelés à en prendre les rennes…

Hikaru et Kaoru se regardèrent du coin de l'œil, sans comprendre. Madame Hitachiin sortit son ordinateur portable qui affichait des diagrammes économiques et le tourna vers eux.

- Or, aujourd'hui, je viens de proposer un projet de fusion avec cette même société.

Les deux frères se redressèrent de leur fauteuil et inspectèrent les données avec un large sourire.

- C'est super, maman ! Tu vas exercer un quasi monopole avec ce rachat ! Economiquement, c'est un coup de maître !

- Je pensais que « Sakura & Ayame » tenterait de résister ! Tu as dû lui promettre gros…

Les deux jeunes hommes se turent instantanément quand leur mère les regarda d'un air désolé. Elle referma son ordinateur et sembla prendre une longue inspiration mentale avant d'affronter les yeux dorés de ses fils.

- Comme vous vous en doutez, mon monde financier s'agrandit et le PDG de « Sakura & Ayame » devient un associé de poids, même si je reste la dirigeante principale. Et pour que cet empire perdure dans la famille, j'ai eu à accepter la condition qu'il me posait.

Les cœurs d'Hikaru et Kaoru se mirent en suspend alors que leur génitrice ouvrait une dernière fois la bouche :

- Hikaru, Kaoru, vous serez bientôt fiancés.


Ouuuuh ! Ca va faire mal pour nos jumeaux fusionnels, ça ! XD