I wanted to forget you.

Note des auteurs : Après Gay Pride, je vous mes un autre OS qui me tient à coeur de vous faire parvenir. Il se découpe lui aussi en deux parties vu sa longueur.

Contrairement à Gay Pride, ceci n'est pas un UA, cela se passe après la guerre entre les Colonies et la Terre.

Autant vous dire que comme je bosses la semaine, oui vous commencez à le savoir, je n'ai pas vraiment de temps pour les fics alors je fais tout en bloc le vendredi, samedi et dimanche. C'est pour cela que si vous désirez la suite, n'hésitez pas à le faire savoir, car sinon je mettrais la fin de cet OS en fin de liste d'update.

Comprenez chers lecteurs, que je suis désolée d'avoir recours à ce genre de procédé.

Merci à ma bêta adorée, ma tite Boub-chan que j'adore et qui a encore fait un merveilleux travail et à Lou-chan qui est repassé dessus pour cause de changement et réédition.

Disclaimers : Aucun des persos appartenant au monde de GW ne m'appartient. Par contre, la continuité de l'histoire et les persos annexes sont à moi.

Première partie.

La guerre était finie, depuis combien de temps à présent ? Plus personne ne comptait. Pour les populations tout cela avait été rangé dans un placard pour tout recommencer à zéro. On ne pouvait pas l'effacer, elle avait fait beaucoup de morts, seulement on l'oubliait pour continuer d'avancer.

Il y avait eu quelques conflits mais pas énormément, les preventers étaient toujours là pour stopper le tout avant que la population des colonies ou de la Terre n'en apprenne l'existence. C'était ainsi, les hommes continuaient à être manipulés afin que la vie continue son cours.

Dans un quartier de L2 assez lugubre, des pas martelant les pavés défaits se faisaient entendre, la course semblait effrénée et on pouvait compter qu'il devait y avoir cinq personnes. Mais ensuite qui était le chat et qui était la souris, il fallait voir l'action pour le déterminer.

Les bruits se firent mieux entendre jusqu'à devenir nets et cette fois le souffle et les cris résonnaient dans la rue. Des voix d'hommes, des voix fatiguées entrecoupées par les halètements dus à la course poursuite.

Un bruit métallique se fit entendre, suivi par un « Shit » sonore puis on entendit quelqu'un qui glissait, un « Fuck » retentit à son tour, pour être ponctué par un très aimable « Jerk off ».

- Lâche-moi bâtard !

- Ton langage.

- Saloperie de flicaille.

- Mais c'est que je vais lui faire avaler sa langue moi.

L'un des hommes qui semblait être le policier remonta violemment le bras du captif dans son dos pour lui passer rapidement une paire de bracelets argentés. Prenant un air fier, le sourire ornant ses lèvres, il fit tourner la clé entre ses doigts.

- On fait moins le malin maintenant. Hein espèce de vaurien ?

Le jeune homme qui avait les poignets fermement attachés, releva le menton pour prendre un air hautain. Le brigadier s'énervait en maugréant dans sa barbe naissante qu'il commençait à en avoir marre de pourchasser des petits malfrats dans son genre. A ses côtés, une jeune femme, la trentaine, tenait par l'épaule une jeune femme et un garçon, beaucoup plus jeune que les deux l'autres, l'accompagnant.

Les fourrant dans la voiture de police, les deux chargés de la zone où ils se trouvaient s'installèrent de l'autre côté de la grille. On avait beau vouloir dire que les temps étaient beaucoup mieux qu'avant, ce n'était pas partout pareil. L2 restait la colonie la plus délaissée, sûrement parce que le gouvernement était pourri jusqu'à la moelle et que quoi qu'il se passe, il préférait se remplir les poches que d'en laisser pour les habitants.

A l'arrière de la voiture, les trois captifs regardaient le paysage défiler, ils s'étaient fait avoir comme des bleus, ils allaient encore passer un sale quart d'heure lorsqu'ils retourneraient à la planque, enfin, s'ils sortaient rapidement. Les petites polices de quartiers n'étaient pas les pires mais s'ils étaient emmenés dans celle du district, ils en avaient pour un moment.

Soupirant, les trois restèrent sages, les deux policiers prirent la direction de ce que les jeunes à l'arrière appréhendaient le plus. La voiture se gara devant un grand bâtiment de briques rouges, les fenêtres étaient pour quelques unes rafistolées, les quelques lampadaires étaient brisés.

- Allez, on descend et vous restez calmes bande de petits merdeux.

Le plus jeune eut un mouvement pour faire comprendre qu'il n'aimait pas ce nom, mais il fut vite attrapé par la jeune fille qui lui fit comprendre d'un mouvement de tête qu'il ne fallait pas faire de bêtise. Les trois furent conduits à l'intérieur qui était aussi délabré que la façade.

- Et bien ce n'est pas le luxe ici. Ajouta malicieusement celui qui avait les poignets attachés dans le dos.

- La ferme et avance.

- Oh doucement, c'est que je suis en sucre moi.

- Crétin, arrête de dire des conneries et avance, ou alors je te mets mon pied au cul pour que tu le fasses.

Le jeune homme se retourna rapidement, souriant.

- Vas-y je t'en prie, je suis sûr que ça te défoulera.

Le policier tressaillit en rencontrant le regard à la fois sombre et clair à cause des lumières, mais il était sûr que la couleur de ces deux orbes avait quelque chose d'anormale.

- Allez Mick, dépêche-toi.

Le brigadier hocha rapidement la tête et poussa son prisonnier vers les bureaux, sa collègue traînait les deux autres vers le même endroit. Poussant la porte d'un coup de pied, elle les fit s'asseoir sur les chaises de bois. Mick fit de même avec le sien se plaçant de l'autre côté du bureau pour l'interrogatoire.

Détaillant les trois captifs, il ouvrit l'ordinateur et se mit à taper rapidement un rapport avant de relever le nez de son écran pour parler.

- Nom, prénom, âge, domicile. On commence par les dames.

La jeune fille était assez jolie de visage, une peau mate, de longs cheveux tressés en de fines petites mèches noires, des yeux caramel, portant une jupe bleu ciel et un mini haut dans les mêmes tons, elle offrit un charmant sourire à l'officier, qui baissa les yeux sur son clavier. Seulement, il les releva très vite en se rendant compte qu'elle ne dirait rien.

- Pas très coopératifs.

- Si mais pas pour les mêmes choses. Sourit-elle. Et puis il faut aussi la manière de le demander. Après tout comme vous l'avez dit, je suis une dame donc il faut ce qui va avec.

La policière soupira en voyant son collègue commencer à perdre patience, son visage devenait un peu rouge et ses mains tapaient nerveusement sur le clavier de l'ordinateur qui n'avait rien demandé.

- Vous vous croyez où là ? C'est un commissariat ici, alors répondez aux questions. Vous êtes accusez de vol.

- De vol ?

Le garçon qui semblait être un tout petit peu plus jeune que la jeune fille, qui avait toujours les poignets attachés mais qui ne semblait pas vraiment s'en formaliser, releva un sourcil avec un petit air hautain.

- Mais je ne vois rien qui soit volé dans le coin. Vous n'avez pas de preuves que ce soit nous, vu que nous ne possédons rien pouvant donner suite à une quelconque plainte…… A moins que celui qui porte plainte ait une vidéo prouvant que nous l'avons volé, dans ce cas, j'accepterai toute accusation.

Le policier regardait le garçon avec de grands yeux ouverts de surprise, il avait de la jugeotte le gamin. Il referma le laptop avant de respirer un grand coup pour garder son self-contrôle.

- Vous m'énervez, foutez le camp.

Le plus jeune ne se le fit pas dire deux fois, il sauta de la chaise, ses cheveux blonds voletant autour de son visage trop pâle pour être celui d'un enfant des rues, sa salopette tombant de moitié sur son épaule, il se rua sur la porte afin de quitter cet endroit, suivi de près par la jeune fille qui apparemment gardait toujours un œil sur lui.

Celui qui restait encore sur la chaise fit de même pour suivre ses amis, seulement il resta devant le bureau avec un petit sourire en place sur ses lèvres.

- Qu'est-ce que tu fous encore ici ?

- Et bien voyez-vous, il se trouve que j'ai une paire de bracelets qui me dérange un peu.

La policière se leva et les lui enleva avant de le regarder partir. Ce jeune homme au teint pâle, aux longs cheveux châtains comprenant quelques mèches caramel et rousses et aux yeux jouant avec la gamme des bleus violacés était différent de ceux qu'ils coffraient dans les rues de L2.

Les trois quittèrent le commissariat se félicitant pour avoir été plutôt rapides dans leur manœuvre pour se dégager de l'emprise judiciaire. Repérant rapidement où ils se trouvaient pour rejoindre la rue où ils avaient été pris, ils se dépêchèrent d'y retourner. A pied cela était bien plus long qu'en voiture, et ce n'est qu'une demi-heure plus tard qu'ils purent récupérer le petit paquet caché dans un endroit sûr que le plus jeune avait trouvé pour se diriger où ils devaient se rendre avant de se faire prendre par la police.

Tournant deux rues plus loin, puis passant une ruelle déserte, ils entrèrent dans un bâtiment tombant en ruine, ancienne usine désaffectée ayant servi d'entrepôt militaire à OZ lors de la guerre des colonies. C'était à présent le lieu (lieux) de retrouvailles pour leur bande.

- Vous avez ce que je vous avais demandé ?

Les trois se tournèrent vers l'homme qui s'avançait vers eux, sortant de l'ombre, la jeune fille s'avança et lui tendit le paquet. Un sourire de remerciement vint naître sur son visage avant de se transformer en un bien plus cruel.

- Nous allons pouvoir passer aux choses sérieuses.

ooxOxoo

- Mick cesse de râler, ce ne sont que des gamins alors laissent-les en paix.

- Non mais Linda, tu as vu comment ils nous ont traités, comme de la merde. Voilà ce que nous sommes aux yeux des jeunes, des merdes.

Linda appuya de nouveau sur le bouton de la machine à café avant de tendre celui qu'elle avait dans la main à son collègue qui n'arrêtait pas de se plaindre pour un oui ou pour un non. Dès que son gobelet fut rempli, elle le porta à ses lèvres, soufflant légèrement dessus afin de ne pas se brûler. S'appuyant dos au mur, elle regardait les autres travailler, son regard s'arrêta sur une silhouette qui passait les portes du commissariat.

- Wahou alors ça, on n'en trouve pas à chaque coin de rue. Siffla-t-elle.

Mick se tourna pour voir de qui elle parlait et resta bouche bée devant le jeune homme qui demandait son chemin à l'accueil. Pas très grand, de type asiatique, encore jeune, un peu plus de la vingtaine même pas. Il portait une chemise blanche, une veste et un pantalon bleu. Plutôt bien habillé pour quelqu'un de L2, si on omettait le fait que ses cheveux étaient aussi ébouriffés que possible.

Ils le virent s'avancer vers eux et s'arrêter afin de demander quelque chose.

- Votre collègue m'a dit que vous m'indiqueriez le bureau de votre commissaire.

Linda lui offrit un magnifique sourire, avant de hocher la tête. Le nouvel arrivant avait de magnifiques yeux bleu cobalt, ce qui était plutôt étrange pour un jeune asiatique. Les deux policiers le menèrent donc devant ce qui devait être l'entrée du bureau, ils toquèrent et Mick entra.

- Commissaire, quelqu'un aimerait vous voir.

L'asiatique passa la porte et se mit droit comme un i devant le bureau du commissaire.

- Préventer Heero Yuy, vous avez dû être informé de mon arrivée.

- C'est exact. Mick, Linda, vous pouvez rester, après tout c'est votre enquête.

Les deux policiers se placèrent au fond de la salle pour laisser la conversation aller afin d'en savoir un peu plus sur ce qui se passait. Heero regardait le commissaire devant lui, il était assez vieux, mais pas trop non plus, des cheveux un peu grisonnants mais un air bienveillant, et surtout quelqu'un qui inspirait le travail bien fait et en qui il pouvait avoir toute confiance.

- Voilà, vous savez sûrement pourquoi je suis là.

- Non pas tout à fait, le colonel Chang m'a juste dit que vous deviez collaborer avec nous afin de démanteler un réseau qui se trouve être une de nos enquêtes en cours.

- En effet, ce réseau est assez étendu. Seulement, à présent, il ne concerne plus que des échanges de drogue ou de prostitution, nous avons remarqué un énorme déplacement d'armes vers L2. Hors vous êtes au courant que le ministre de L4 ainsi que celui de la Terre doivent se rendre sur L2 afin de signer de la paperasse avec votre ministre.

Le commissaire acquiesça, derrière le jeune asiatique, les deux policiers réfléchissaient à tout ce qui était dit. Un preventer dans leurs locaux était déjà quelque chose de troublant, mais alors si maintenant celui-ci se mettait à parler de trafic d'armes, cela devenait bien plus bouleversant.

- C'est pour cela que je suis ici, nous avons peur d'une manœuvre d'attentat visant l'un ou l'autre de ces deux ministres.

Mick se leva et fit quelque pas.

- Vous n'êtes pas censé travailler par deux ?

- Hai, mon collègue se trouve en ce moment même sur L4 et assure la sécurité de monsieur Raberba Winner.

- Oh je vois, et donc vous, vous venez sur le terrain afin de devancer le tout.

- Parfaitement. Avec l'autorisation de votre commissaire, je viens ici prendre le commandement de l'enquête en cours. Ce qui veut dire qu'à présent vous êtes sous mes ordres.

Mick et Linda ouvrirent de grands yeux, ils allaient travailler sous les ordres de ce jeune preventer et le commissaire avait accepté, c'était impossible.

- Ne faites pas cette tête, j'ai une totale confiance dans les hommes du Colonel Chang, je sais que le lieutenant colonel Yuy fera ce qu'il faut, alors veuillez l'aider comme il se doit.

- Mais…

Mick n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit, que l'asiatique était déjà à la porte, il se tourna vers le commissaire.

- Les délais sont un peu courts, mais je vais rapidement faire converger nos informations avec les vôtres. Arigato pour votre collaboration dans cette enquête.

Heero passa les portes et attendit que les deux policiers sortent, il n'avait pas une grande confiance en eux, mais Wufei Chang lui avait dit que le commissaire était quelqu'un de bien et il lui faisait confiance, donc, si celui-ci lui disait que ces hommes étaient nets, alors il le croyait, du moins pour le moment.

Dans le bureau, Mick se tenait debout devant le bureau du commissaire, il ne semblait pas vraiment heureux de ce qui venait de se passer, surtout que le ridicule de la situation d'avant ne lui était pas encore sorti de l'esprit, alors se faire avoir deux fois par des gamins.

- Non mais chef, vous l'avez vu, il sort à peine de l'adolescence et vous lui confiez comme ça toute notre équipe et notre enquête.

- Vous feriez mieux de faire plus attention à votre vision des choses. Les preventers ne sont pas des policiers, ils sont au-dessus de nous. Alors faites attention, ce jeune homme peut cacher plus de choses que vous ne le pensez.

Mick grogna, il n'était pas pour le fait que ce gamin s'occupe d'eux, mais si le commissaire leur donnait cet ordre, c'était qu'il devait de toute manière obéir, il n'avait pas son mot à dire. Il n'y avait plus qu'à espérer que ce garçon froid et distant était quelqu'un de complètement fiable.

- Bien, allez plutôt l'aider.

- Bien chef.

Les deux officiers sortirent de la salle, laissant le commissaire à ses pensées. Ce jeune homme, Heero Yuy, avait l'air de quelqu'un de droit, mais pas très sociable. Il espérait que tout se passerait bien avec ses hommes, après tout, toute cette histoire commençait à prendre un tournant autre que tout ce à quoi il aurait pensé. Soupirant, il sortit un dossier, regarda la reliure, puis se mit à le feuilleter. Il fallait que tout se passe bien.

ooxOxoo

Sur L4, Quatre Raberba Winner était assis à son bureau, l'air songeur, il n'était pas d'accord avec tout ce que lui disaient les deux garçons. Il savait très bien qu'il était en danger, oh que oui, après tout être ministre de L4 n'était pas sans risque, mais tout de même. Pourquoi le viser lui plus qu'un autre ? Pourquoi se faire autant de soucis pour lui ?

Il savait se défendre, il savait très bien faire attention à sa propre santé, il n'avait pas besoin d'être aussi couvert. Les deux garçons devant lui s'inquiétaient pour sa santé, ce qui était tout à fait normal sachant qu'ils étaient amis, mais de là à l'être autant, c'était peut-être un peu abusé.

- Ecoute Wufei, je suis un grand garçon, je sais me défendre.

- Je n'ai pas dit le contraire Winner, seulement, je fais mon travail, c'est pour ça d'ailleurs que je suis ici.

- Peut-être, même sûrement, je ne t'empêche pas de faire ton travail, mais ne m'empêche pas de faire le mien sans oublier que j'ai été pilote de Gundam tout comme vous. Ce n'est pas parce que je n'ai pas suivi la même voix, que j'ai oublié ce que c'est d'être constamment en danger.

Le chinois nommé Wufei Chang, chef de l'unité qui avait l'enquête L2 en main, était présent en face du jeune blond. Ses cheveux noir corbeau tombaient sur ses épaules, son visage s'était affiné, mais on y voyait clairement les traits de l'adulte qu'il commençait à devenir, une taille pas très grande, mais un corps assez musclé. Il portait un uniforme simple : une veste et un pantalon avec ses galons.

En face de lui, Quatre Raberba Winner. Il tenait d'une main de maître la Winner Corp. Cela lui avait valu son titre de ministre du fait qu'il avait su montrer au peuple de L4 son intelligence, ses dons en matière de politique et surtout son amitié avec la reine de Sank. Le peuple n'avait pas mis longtemps à le hisser à cette place pour maintenir la paix sur leur colonie.

Le jeune garçon avait peu changé niveau taille et caractère, toujours aussi frêle de carrure, un moral d'acier, une tendance à s'inquiéter pour les autres mais un caractère assez fort qui lui permettait de ne pas se faire marcher sur les pieds et de continuer à tenir son poste haut placé.

- Je n'ai pas dit le contraire Winner, seulement tu dois comprendre que nous avons une enquête à mener, et que tu es l'une des cibles. Alors laisse-moi faire mon travail et je te laisserai faire le tien.

- Quatre, j'aimerais vraiment que tu acceptes.

Le blond soupira en tournant son regard vers le jeune homme qui était adossé au mur, son regard émeraude posé sur lui, il n'avait pas changé, si ce n'est le fait qu'il avait grandi, oui, même bien. Il les dépassait tous en majeure partie de deux bonnes têtes, sa mèche châtain cachant son œil lui conférait toujours cette aura mystérieuse. Son corps longiligne portait lui aussi l'uniforme des preventers, son arme à sa ceinture, il gardait cet air détaché.

Quatre passa une main dans ses cheveux blonds, si lui aussi s'y mettait, dans ce cas il n'était pas dans la merde. Il allait devoir plier, il ne pouvait jamais résister bien longtemps au jeune homme.

- Pourquoi n'es-tu pas avec Heero, je croyais que vous faisiez équipe ?

- Nous faisons équipe, seulement Heero s'est rendu sur L2 pour commencer l'enquête de plus près.

- C'est moi qui l'ai envoyé là-bas, le commissaire Nelson saura s'occuper de notre japonais.

Wufei ajusta un bouton de sa veste avant de prendre la tasse de café qui se trouvait sur le bureau et de boire une gorgée. Ca remontait à combien de temps qu'il avait ce poste maintenant ? Il ne comptait plus vraiment, mais ce n'était pas tant que ça.

- L2, je vois, et pourrais-je être mis dans la confidence ?

- Bien sûr, nous avons la certitude qu'un commerce de drogue et de prostitution s'y trouve. Seulement si ce n'était que ça, nous laisserions faire la police locale. Etant preventer, nous ne nous occupons que des affaires importantes pouvant toucher la sécurité totale de l'univers. Hors il se trouve que nous avons eu vent d'un convoi d'armement sur L2, alors que toi et la reine de Sank vous y rendez. Ne trouvant pas ça très normal, Lady Une m'a fait l'honneur de me confier cette mission.

- Quel honneur ! Mais dis-moi plutôt, comment en êtes vous arrivés à vous entendre tous les deux ?

Wufei rebut une gorgée, il n'avait pas vu Quatre depuis longtemps. En fait, depuis la fin de la guerre. Ils n'avaient pas eu le temps de se revoir, de prendre de réelles nouvelles, de faire le point.

- Sally m'a proposé à la fin de la guerre de rentrer au service des Preventers, j'ai accepté. Je n'avais plus d'autre but, et j'y ai retrouvé Lady Une, Mariemeya, puis Trowa et Heero. Nous avons formé un groupe. Je suis le leader cette fois, Yuy n'y a posé aucun problème, je fais équipe seul et Heero et Trowa sont un très bon duo.

Quatre fit un sourire et l'offrit au châtain qui avait porté son regard sur la fenêtre qui donnait sur la grande ville d'affaire qu'était L4.

- Et toi, nous avons suivi ton parcours à la télévision. Belle ascension.

- Merci, il est vrai que je n'ai pas vu tout ça passer. Seulement il m'arrive de repenser au passé. A vous, aux gundams. J'en serais presque mélancolique.

- Moi aussi cela m'arrive Quatre, tu sais, cette période où nous étions tous les cinq était agréable, même si le temps ne s'y prêtait pas.

Trowa avait dit ses mots sans quitter la fenêtre du regard. C'était vrai, ça leur manquait.

- Moi aussi, seulement, nous ne pouvons revenir en arrière, nous avons tous pris des chemins différents, c'est ainsi. Ce monde est mieux sans guerre.

- Oui.

Quatre rangea une pile de papiers dans un tiroir, tout cela c'était du passé et il fallait aller de l'avant.

- Au fait vous savez ce qu'est devenu Duo ?

Un long silence répondit au blond qui regarda les deux garçons l'un après l'autre.

- Non, aucune nouvelle de lui depuis la fin de la guerre.

- Je pensais pourtant qu'il vous aurait suivi ou alors qu'il se serait installé avec Hilde.

- Non, Hilde est aussi preventer et fait duo avec Sally sous mes ordres.

- Dans ce cas, Duo ?

Il y eut un autre silence, Wufei regardait quelque chose sur sa veste, et Trowa fixait toujours la fenêtre. Alors c'était ça, il avait disparu sans laisser de trace après la fin de la guerre. Mais pourquoi ? Lui s'était de nombreuses fois demander pourquoi il ne lui rendait pas une petite visite ou même un coup de fil. Mais ça pouvait se comprendre, il avait l'habitude de venir le voir pendant un temps, mais il était ministre, un ferrailleur n'était pas le mieux vu aux alentours de ce bâtiment, un preventer, il aurait été trop occupé tout comme l'avait été Trowa pour lui rendre la moindre visite.

Il soupira. Où était passé Duo alors ?

- Mais le problème n'est pas Duo, mais toi Winner.

- Pourquoi moi ? J'aimerais bien savoir où est passé Duo, moi. C'était mon ami, j'ai le droit de m'inquiéter alors que vous, vous semblez ne rien penser de tout ça.

- Ce n'est pas que nous ne pensons rien de cette histoire Winner, tout simplement qu'elle n'est pas d'actualité.

- Pas d'actualité, comment ça ? Tu parles de Duo, Wufei, Duo Maxwell notre ami.

- Je sais très bien de qui tu parles Winner, seulement, s'il ne nous contacte plus, c'est qu'il y a une raison, tu ne penses pas ?

Sur ces mots, le colonel Chang Wufei se leva pour se rendre à la porte afin de quitte le lieu.

- Je te laisse sous la garde de Barton Winner. Il te suivra partout, comme une ombre et se rendra avec toi sur L2. Ne lui fausse pas compagnie, merci. Au revoir.

Il ferma la porte et Quatre grogna, Wufei leur cachait quelque chose, c'était évident, il le sentait au fond de lui. Le chinois n'était pas tout à fait honnête avec eux.

Il porta son regard sur Trowa qui avait fait de même, le petit blond lui offrit un petit sourire avant de prendre un cadre sur le bureau.

- Ça faisait vraiment longtemps que je ne t'avais pas vu.

- Je suis désolé, je n'ai pas eu le temps, et puis, je me devais de veiller sur Heero.

- Heero ?

- Oui, tu sais après la guerre, il a protégé Réléna et puis un jour, il est arrivé au QG des preventers en disant qu'il voulait se joindre à nous, revenir comme avant, notre groupe lui manquait. Lui, le soldat parfait, il était mélancolique, je ne l'ai jamais vu comme ça.

- Réléna lui tapait peut-être sur les nerfs.

- J'en ai parlé avec Noin qui est en faction là-bas avec Zechs depuis qu'ils sont de retour de leur voyage dans les colonies. Elle m'a dit qu'il semblait de plus en plus pâle, il ne se concentrait que sur son travail, Réléna n'arrivait même pas à lui faire sortir un mot, alors c'est elle qui lui a conseillé de venir nous voir. Mais ce n'était pas encore tout à fait ça. Tu sais, Heero et moi on se comprend très bien, tout comme toi tu comprenais Duo.

- Je comprenais Duo, mais je ne l'ai pas assez bien compris vu qu'il a disparu sans laisser de trace.

Trowa hocha la tête et Quatre se leva pour aller rejoindre le jeune homme à la mèche.

- Heero n'était pas là, ni pour Wufei, ni pour moi. Il cherchait le natté avec lequel il avait fini par se lier d'amitié. C'est amusant comment il a réussi à briser la glace, seulement, il n'était pas là.

- Je me disais aussi qu'il s'adaptait bien à Duo, mais dans ce cas pourquoi ne lui a-t-il pas tout bêtement dit qu'il l'appréciait ?

- Tu connais Heero Quatre, tu le vois dire qu'il apprécie quelqu'un ? Non. Et maintenant, et bien, il est en quelque sorte une ombre qui ne pense qu'à son travail.

Quatre soupira, il ne savait pas vraiment que le Japonais aimait tant que ça le natté, sinon il aurait tenté de les caser depuis longtemps ensemble, en temps de guerre peut-être pas, mais le jour où ils avaient fêter ça oui. Seulement, Duo avait passé sa soirée avec Hilde, et Heero avec Réléna.

- N'ai pas de remord Quatre. Moi aussi j'aurais dû faire quelque chose depuis longtemps.

Le petit arabe releva la tête pour plonger dans l'orbe verte de son vis-à-vis. Il lui fit un petit sourire avant de tenter de faire demi-tour pour rejoindre son bureau.

- Et Catherine va bien ?

Trowa se permit de sourire en voyant le blond changer de sujet.

- Oui très bien.

Il fit quelques pas avant que Quatre n'atteigne le bureau et passa ses deux bras autour de la taille du blond, il déposa tendre un baiser sur son crâne.

- Tu m'en veux de ne pas être venu te voir ?

- Un peu, je comprends que la santé d'Heero soit importante, mais je pensais que tu m'avais tout simplement oublié.

- Quatre, je n'oublierai jamais la nuit la plus merveilleuse que j'ai passé avec toi. Jamais mais…

Quatre se dégagea des bras du châtain.

- Mais, il doit toujours avoir un mais. Je suis un ministre, tu es un preventer, ça sous-entend beaucoup de choses. Nous n'avons pas de temps à nous consacrer. Et puis que diraient les journaux ? Quatre Raberba Winner s'envoie en l'air avec un preventer ? Ce ne serait pas bon. Je comprends parfaitement que tu aies pu vouloir couper les ponts, et puis après tout, j'avais bu et toi aussi, ça n'aurait jamais dû arriver…

Trowa fit taire le blond d'un baiser, ce qu'il lui disait lui faisait mal, il n'aimait pas le voir dans cet état-là, il lui faisait un peu peur. Il ne fallait pas croire que Quatre était quelqu'un de doux et gentil, il le savait pour l'avoir déjà vu à l'œuvre. Il avait son caractère qui le plus souvent était assez trempé.

Il lâcha les lèvres de son amant avant de le regarder doucement, restant front à front.

- Jamais je n'ai dit ça Quatre. Je t'aime, si c'est ce mot que tu voulais entendre, dans ce cas je te le redirai et redirai encore, autant de fois que tu le souhaiteras. Cette nuit, je n'avais pas bu Quatre, je tiens l'alcool bien mieux que tu ne le penses, mais je t'aimais déjà et je t'aimerai encore. Je me fiche du quand dira t-on si tu es à mes côtés, mais je ne veux pas te faire de mal Quatre, c'est tout ce qui importe pour moi.

Quatre lui offrit un petit sourire triste, les paroles de Trowa le rassuraient. Seulement, encore une fois, il n'était pas sûr de l'endroit où tout cela allait mener, mais pour le moment, il suffisait juste de vivre l'instant présent et il avait avec lui son garde du corps personnel qui ne devait pas le quitter d'une semelle. Un sourire un peu plus grand vint naître sur son visage.

- Dans ce cas monsieur le garde du corps, puisque vous ne devez pas me lâcher d'une semelle, je crois qu'il va falloir qu'on trouve un terrain d'entente pour tout ce qui est salle de bain et chambre.

Le visage de Trowa se détendit et ses lèvres formèrent elles aussi un merveilleux sourire tout plein de sous-entendus.

- Mais je suis sûr que tout se passera bien monsieur Winner.

Quatre prit la main de son amant avant de l'embrasser.

- Il ne me reste plus que quelques documents à remplir et nous rejoindrons mes appartements.

ooxOxoo

- Bien. Est-ce que tout le monde a reçu correctement ses instructions ?

- Oui.

- Dans ce cas, je laisse place au lieutenant-colonel Yuy.

Le vieux commissaire laissa place au lieutenant-colonel Yuy, celui-ci portait une chemise blanche et un jean, il se fondait plus dans la masse mais cela faisait aussi ressortir le fait qu'il était bien plus jeune que tous les brigadiers du commissariat.

- Je suis donc le lieutenant-colonel Yuy, preventer et assigné à la mission de protection du ministre Raberba Winner et Melle Peacecreaft.

- Dans ce cas que faites-vous dans notre modeste PJ ?

Heero tourna la tête vers le jeune homme qui venait de parler, il devait avoir juste dix années de plus que lui, était métissé black, ses cheveux étaient coupés courts et ses yeux étaient aussi marrons que les siens étaient prussiens.

- Votre nom ?

- Brigadier Joan Lister.

- Ce que je fais ici allait être le sujet de ma phrase lorsque vous m'avez coupé la parole.

Le jeune homme se rembrunit, le lieutenant-colonel Yuy avait beau être jeune, il était un militaire, et ça se sentait vraiment beaucoup.

- Bon avant que je ne sois coupé une nouvelle fois, je suis ici afin de démanteler le réseau de drogue et de prostitution dont vous vous occupez actuellement.

- Mais pourquoi puisque c'est une affaire en cours ?

Heero soupira. Cette fois-ci, c'était une femme, grande, de longs cheveux blonds relevés en chignon, il lui semblait revoir un peu Lady Une lors de la guerre en moins sévère bien sûr mais tout de même.

- Tout simplement parce que ce n'est pas un simple réseau de drogue et de prostitution. Pour que notre haut lieu nous ait demandé d'assurer la protection des gouverneurs se rendant sur L2, c'est qu'il y a une très bonne raison de penser qu'il va y avoir un attentat. C'est pour cela que je suis sur place afin de m'assurer que cette bande sera stoppée avant d'avoir tenté quoi que ce soit.

- Un attentat, n'est-ce pas un peu gros ?

- Non, votre ministre et celui de L4 ainsi que la reine du royaume de Sank ont un important contrat à signer et il est bien connu que le dernier attentat ayant échoué, un nouveau sera tenté sur une colonie beaucoup plus accessible que les autres. L2 n'est pas une colonie fiable pour ce genre de voyage lorsqu'on est quelqu'un d'influent, c'est pour ça que nous avons étudié les transports et autres qui se passaient autour de votre colonie. Nous avons remarqué un arrivage massif d'armes. Regroupant vos informations avec celles que j'avais, j'ai réussi à obtenir la conclusion que j'attendais, c'est pour cela que ce soir, vous allez attaquer cette ancienne usine d'Oz et ramenez ici tout ce que vous trouverez.

Les brigadiers et autres qui avaient écouté toute la tirade du garçon hochèrent la tête pour montrer qu'ils avaient bien compris. Linda et Mick qui devaient mener l'assaut étaient en avant-poste afin de pouvoir voir si tout le monde était à l'écoute. Dès que cela fut fait, ce fut rapidement que les patrouilles de police partirent pour l'ancienne usine.

Une fois tout le monde placé, Mick donna le signal d'assaut et une horde de policiers entra dans l'usine pour trouver une bonne bande, assis pour la plupart autour d'un verre, d'autres plus loin en train de s'envoyer en l'air avec une ou deux prostituées, d'autres qui étaient complètement saouls et comataient sur le canapé, et encore d'autres qui un peu plus loin faisaient un billard.

Lorsque les policiers entrèrent ce fut la panique, entre la drogue qui traînait sur les tables, les bouteilles d'alcool ou encore les cigarettes, personne n'eut vraiment le temps de comprendre ce qui se passait réellement.

- Plus personne ne bouge, descente de police, suivez-nous tous gentiment. De toute manière le bâtiment est cerné.

- Mais nous n'avons rien à cacher monsieur le policier et faites moins de bruit y en a qui dorment.

Mick repéra la jeune fille de l'autre fois qui était en train de jouer avec une bouteille de bière. Il fit un signe de tête à l'un de ses suivants, celui-ci l'attrapa par les épaules et la tira vers l'avant.

- Allez, bougez-vous, tout le monde en voiture, on va au commissariat.

- Toujours aimable à ce que je vois.

Un jeune homme, une cigarette à la main, les regardait faire sans vraiment être impressionné par tout ce remue-ménage. Mick serra son flingue dans ses mains et le rangea pour faire quelques pas vers le garçon aux longs cheveux châtains.

- Toi, tu vas me suivre, tu commences à m'énerver.

- Oh là, tout doux, mes poignets ne se sont toujours pas remis de votre petit joujou.

- Allez dépêche-toi. Serrez-moi tout ça.

La horde de policiers se rua pour empoigner le plus de personnes possibles, mais le garçon à la cigarette fut nettement plus rapide, il porta ses doigts à sa bouche et siffla, là ce fut le branle-bas de combat, tout le monde se réveilla d'un coup et commença à fuir par tous les moyens possibles et inimaginables.

Mick lui attrapa le poignet un sourire mauvais aux lèvres.

- Cette fois, c'est bon, entrave à policier, je vais pouvoir te mettre sous les verrous.

- Mais bien sûr mon chou, avoue que me voir derrière des barreaux t'excite.

Mick devint rouge et claqua les menottes autour des fins poignets du garçon, prenant la cigarette pour la jeter au loin. Le garçon fit un mouvement de tête et une ombre fuit par la trappe.

Le jeune homme se laissa emmener mais pas sans se débattre, il n'était pas si sociable qu'il en avait l'air. Ses longs cheveux étaient défaits et volaient dans tous les sens, la jeune fille qui semblait être son amie se débattait elle aussi comme une tigresse. Au final, ils furent de nouveau enfermés dans le fourgon destination la police de district.

- Comme on se retrouve les gosses, y a pas à dire, ça me fait un réel plaisir de vous avoir ici.

- Ce n'est en tout point aucunement réciproque.

- Je me le disais aussi.

Mick regarda sa main, elle saignait légèrement, Linda lui donna un mouchoir pour qu'il fasse arrêter le saignement.

- Cette pute m'a mordu jusqu'au sang.

- Fallait pas me niquer ma clope du con.

- Je vais le tuer.

Linda dut poser sa main sur l'épaule de son partenaire pour que celui-ci reste calme, le brigadier qui conduisait suivait l'altercation entre les quatre d'un œil et de l'autre la route. Ils arrivèrent devant le commissariat et tout le monde fut tour à tour mené à l'intérieur. Enfin tour à tour, ce fut plutôt un effet de masse.

- My God je savais pas qu'être flic ramenait autant de tune.

- La ferme et avance.

Un brigadier donna une petite tape sur un des garçons qu'il entraînait à l'intérieur.

- Il n'a pas tord, c'est vrai que vous faites piètre mine.

- Toi, ne la ramène pas.

- Pourquoi, vous allez me bâillonnez aussi ?

Quelqu'un gloussa à leur côté et l'amie du châtain lui fit un grand sourire avant de se mettre à chanter suivie de près par celui qui était légèrement saoul.

La flicaille c'est que de la volaille.

Ça piaille mais ça ne se fait pas maille.

Poulet cuit ou rôti ?

M'en ferais bien un tit dîner.

La flicaille, c'est que de la volaille.

Ça piaille mais ça ne se fait pas de mail.

Commissariat délabré

Mais que fait le gouvernement ?

La….

Linda tenta de faire taire la jeune fille en entrant dans le commissariat mais ce fut peine perdue parce que ce fut bientôt repris par toute la joyeuse bande.

- Vous l'avais dit, fallait nous bâillonner aussi.

Mick allait craquer lorsque le commissaire fit son entrée dans la salle pour voir ce qu'était ce remue-ménage. Il trouva des jeunes sur les bureaux en train de chanter à tue-tête cette chanson plutôt mauvaise pour eux. Il passa une main lasse sur son visage avant de se mettre à hurler.

- Tout le monde en cellule et ensuite un par un vous me les interrogez tous.

- Et comment faites-vous pour ceux qui sont bourrés ? Ricana le jeune homme.

- Et bien on va commencer par toi, t'as une grande gueule. Sourit Mick.

- Que veux-tu ? C'est pour mieux me foutre de ta gueule mon enfant.

Mick le poussa brutalement dans le dos et ils passèrent à côté du commissaire. La jeune fille se mit à genoux, tendant ses poignets entravés vers lui.

- Non pas lui, mon amour, mon chéri, ne lui faites pas de mal !!

Le jeune homme se retourna et lui fit un sourire triste avant de se mettre à beugler.

- Je te promets de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour sauver notre enfant mon cœur, rien ne t'arrivera, s'il le faut, je me tuerai pour que tu sois libre.

- Non ne fais pas ça, que seraient des années sans toi à mes côtés ? Comment pourrais-je faire pour éduquer notre enfant ?

- Je ne sais pas mon cœur, mais je te promets de tout faire pour que tu sois libre, je n'y suis pour rien si les flics ne savent rien faire comme il faut.

Mick lui donna encore un coup dans le dos pour le faire avancer et Linda tenta de relever la jeune fille.

- Hey doucement, ma douce est enceinte, allez pas me la brusquer.

Linda se recula d'un pas et la jeune fille au sol fit mine d'avoir des contractions.

- Voilà, regardez ce que vous lui avez fait ! Vous l'avez stressée ! Elle va faire une fausse couche maintenant.

Linda commença à paniquer vraiment, Mick avait blêmi et beaucoup d'autres s'étaient arrêtés pour regarder la scène qui se déroulait devant eux. Le jeune homme se dégagea de l'emprise de son bourreau et se rua sur la jeune fille.

- Tu m'entends mon cœur, je t'en prie calme-toi.

Il se retourna vivement vers la femme.

- Mais que faites-vous ? Appelez une ambulance, vous ne voyez pas qu'elle souffre.

La jeune fille au sol se tenait le ventre, plus loin, on entendait quelques rires étouffés. Linda se rua sur le téléphone et commença à d'écrire la situation. Ce fut au moment où elle allait raccrocher que tous ceux capturés ne purent que se mettre à rire. Les policiers ne comprenaient pas ce qui se passait. Le châtain était en train de rire alors que la jeune fille au lieu de se contracter, martelait le sol à coup de poing, tellement c'était trop drôle.

- On m'explique ? Demanda Linda.

- Je crois qu'ils viennent seulement de se moquer de nous.

Mick, plus énervé que jamais, attrapa le châtain par le col et le tira vers le bureau du commissaire, là où il serait le plus tranquille pour l'interroger.

- Oh mon amour, vois-tu, nous sommes encore séparés l'un de l'autre.

- Mais je te retrouverai, oh mon Roméo, même dans ce monde de brutes…

Il ne put entendre la fin que la porte s'était refermée. Il tenta de se calmer un petit peu, histoire de reprendre sa respiration parce qu'il riait encore.

- Ça va, tu t'es bien foutu de notre gueule avec ton petit numéro.

- …C'était trop tentant…Et puis vous y avez vraiment cru en plus…

- La ferme et assieds-toi.

Il jeta pratiquement le jeune homme sur la chaise. La porte s'ouvrit et se referma, deux hommes entrèrent.

- Lieutenant-colonel, commissaire.

- Mick, veuillez vous calmer.

- Mais vous avez vu ce qui vient de se passer.

- En effet, j'étais même en train de demander à ce que le calme revienne, ce qui est en train d'être fait d'ailleurs.

- Ces petits voyous sont vraiment forts pour nous mener en bateau.

- C'est bien que tu le reconnaisses, je savais qu'un jour tu finirais par me faire des éloges.

Il se prit une tape sur la tête. Le commissaire fit le tour du bureau pour prendre place sur son fauteuil. Il avait toujours son air sérieux, mais dès qu'il fut correctement installé, son dossier sorti, il fit un très grand sourire à l'accusé mais celui-ci le devança.

- Hey, tu pourrais dire à l'autre de me virer ces bracelets. Pas que je n'aime pas la quincaillerie, mais les marques de la dernière fois sont encore présentes ça me suffit.

- Mick, les poignets de monsieur.

- Hein ? Mais c'est un prévenu.

- Bon s'il ne veut pas le faire, je le fais à sa place.

Il attrapa quelque chose dans ses cheveux, glissa l'épingle dans sa bouche et après deux trois tours, il fit sauter la serrure. Les bracelets tombèrent au sol et il put se masser les poignets.

- Voilà qui est mieux. Alors dis-moi tout papy, comment ça se fait que tu nous aies attaqués si tôt dans la soirée, je commençais juste ma troisième cigarette de la soirée.

- Un ordre du haut, apparemment Chang Wufei a décidé de passer à l'étape suivante.

Mick se raidit et sentit quelque chose d'étrange émaner du lieutenant qui était resté en retrait à la demande du commissaire.

- Ah, et donc, que puis-je faire pour ce cher Chang ?

- Pour ça, il va falloir que tu voies avec son lieutenant-colonel.

- Lieutenant-colonel, ça veut dire qu'il a été promu ? Et ben, y en a qui ne rame pas dans le secteur.

Le commissaire fit un tendre sourire au garçon.

- Et que puis-je faire pour vous aider ?

- Tout nous dire sur ces dernières semaines, depuis qu'on s'est vus en fait.

- Oh, tout ce qui concernerait par exemple, un certain cargo contenant des armes, des explosifs et surtout, les plans du ministère de L2 ?

- Par exemple en effet.

- Fastoche alors.

- Dans ce cas laisse-moi te présenter le lieutenant-colonel chargé de l'enquête.

Le garçon se retourna pour voir de qui parlait le commissaire et croisa un regard cobalt bien connu. Il sentit son sang se geler et son cœur se mettre à battre à tout rompre. Lorsque le jeune homme à la voix un peu rauque se retourna, Heero crut sentir tout son corps le lâcher, ce n'était pas possible, pas lui, pas ici.

- Heero.

- Duo.

Ils avaient lâché ça en cœur, le jeune châtain remit rapidement du choc se leva pour quitter la salle.

- Oh non non non, je ne resterai pas une minute de plus ici, en ce lieu avec lui. Vous me trouvez un autre lieutenant-colonel, qui vous souhaitez mais pas lui.

- Duo, veux-tu bien revenir ici tout de suite, c'est le colonel Chang qui l'a envoyé.

- Celui-là, si je le croise, je le tue, colonel ou pas ! Il finira dans un trou et de la terre au-dessus.

- Duo, calme-toi.

Le jeune châtain se laissa retomber sur le siège, il n'arrivait pas à croire ce qui se passait. Heero Yuy. Chang Wufei avait envoyé Heero Yuy. Il lui ferait regretter cet acte.

- Je vois que vous vous connaissez ? Dit Mick.

- Hai. Répondit simplement Heero en prenant place sur la chaise à côté du châtain, il avait repris toute sa contenance.

Duo attrapa une mèche de cheveux avant de se mettre à la tortiller dans tous les sens pour oublier la présence du japonais à ses côtés.

- Bon, Duo, il nous faut tout ce que tu sais sur ce que je t'ai demandé, parce que je ne pourrai pas te garder éternellement, ni toi, ni tout ceux n'ayant pas pris de la drogue. Je n'aurai rien de bien concret, cette opération a plutôt été montée pour te rapatrier ici.

- Oh mais fallait le dire, j'aurais évité tout ce charmant remue-ménage.

- Tu t'es bien moqué de nous.

- C'est dans mes gènes, j'aime me moquer de la police locale.

- Sal…

- Votre langage ! Et arrêtez vos gamineries tous les deux.

Mick se mit à bouder alors que Duo avait une petite moue amusée, il reprit tout de même son sérieux, ajustant son débardeur noir ainsi que sa veste pour être à l'aise devant l'interrogatoire qui allait commencer.

- Bon je crois qu'il serait bien de résumer le début de l'histoire pour monsieur Yuy qui n'a pas l'air très au courant des agissements du colonel Chang.

- Ouais ouais, vais le faire, c'est si gentiment demandé. Bon alors, Duo Maxwell, preventer en mission d'infiltration depuis maintenant trois ans, en fait depuis la fin de la guerre. L2 ayant recueilli, suivant Miss Lady Une, des émissaires d'OZ, il a été demandé au lieutenant, à l'époque Chang Wufei, d'organiser une mission d'infiltration dans ces rangs afin de voir ce qu'ils allaient préparer. N'ayant rien contre eux, on ne pouvait les arrêter, si bien que j'ai choisi de moi-même d'y aller. Après tout, je suis originaire de L2 et celui le plus apte à infiltrer une bande de rue. Mon aptitude au maniement des armes et autres m'a permis de me faire bien voir du chef et voilà, je suis son bras droit, ainsi que la jeune fille, Mika.

- Pourquoi ne nous en a-t-il pas parlé alors ? Demanda Yuy.

Duo lui fit un très très grand sourire moqueur.

- Parce que je lui avais demandé de ne laisser aucune trace de mon passage et de ma mission, seul lui et le commissaire ici présent sont au courant de mon rang, de ma mission. Même miss Lady Une n'est pas au courant de mon appartenance aux preventers. C'était des conditions simples et non ajustables.

- Hum.

- Et non Yuy, tu ne sauras pas le pourquoi du comment, ça je le garde pour moi. Mais dis-moi, comment as-tu réussi à te débarrasser de cette sangsue ?

Le japonais lui envoya un regard noir, le châtain sourit de plus belle.

- Oh je vois, Monsieur le soldat parfait a changé de métier pour rejoindre les preventers. J'avais oublié, excuse ma maladresse. Et tu fais équipe avec ?

- Trowa Barton.

- Oh j'aurais dû m'en douter. Et comment va tit Quatre ?

- Il le protège.

- Mieux en mieux tout ça, donc Trowa protège Quatre, Wufei au commande, toi ici et moi espion, hum, ça me rappelle nos folles aventures d'avant paix.

- Baka.

- Tiens ça, ça ne m'avait presque pas manqué en fait.

Le commissaire passa une main lasse sur son visage. Derrière, Mick suivait la discussion, il ne comprenait pas vraiment tout, mais l'entente entre ces deux-là ne semblait pas vraiment au beau fixe. Le commissaire se racla la gorge pour faire taire le couple en dispute.

- Si on en revenait aux faits.

- Ouais, alors, l'autre jour lorsque l'autre abruti nous a coffrés…on était chargés de ramener un paquet au chef, ce que contenait ce paquet, je n'en sais pas grand-chose, seulement, il semblait bien heureux de l'avoir.

- Tu n'as pas une petite idée ? Demanda le vieil homme.

- Une petite idée si, bien sûr, ça ne peut être que la clé d'un entrepôt, mais de là à dire lequel, je n'en sais rien.

- Mais pourtant, vous n'aviez rien sur vous.

- Hé hé, que crois-tu ? Qu'on va se faire piquer avec le paquet précieux du boss ? Tss tss, tu nous sous-estimes là, t'as pas remarqué qu'il te manquait quelqu'un ce soir.

Mick fit mine de chercher et sembla en effet constater qu'il manquait bien quelqu'un.

- Le gosse, le petit blond.

- Ouais parfaitement, Davis, c'est le troisième de la bande, il est le plus jeune aussi. C'est lui qui avait caché le paquet.

- Le...

- Langage. Dit le commissaire avant même que l'homme n'ait pu dire le début.

Il y eut un petit silence pour que tout le monde puisse assimiler ce qui venait d'être dit. La jeune femme de tout à l'heure entra dans la pièce et trouva étrange un tel silence.

- J'ai relâché la jeune fille, elle n'avait aucune trace de quoi que ce soit pouvant nous permettre de la garder plus alors que nos cellules sont pleines.

- Ce n'est pas grave, je vous en prie prenez place.

- Ouais, plus on est de fous, plus on rit.

- Duo, le capitaine Linda Heol et le capitaine Mick Panel sont mes meilleurs hommes.

Duo manqua de s'étouffer avant de se taper légèrement sur sa cage thoracique.

- Vous blaguez peut-être ?

- Absolument pas, Duo. Dois-je te rappeler que nous sommes dans un commissariat de district, pas dans un immeuble de preventers.

- Ouais ouais, je sais.

Il fit un grand geste avant de mettre ses bras derrière sa tête.

- Bon, si ce n'est que cela, j'aimerais savoir ce que je fais maintenant, parce que je veux bien passer à l'étape supérieure qui veut dire récolter les informations en profondeur, mais que ferai-je une fois avec ?

- Le lieutenant colonel Yuy n'est pas connu de cette bande, arrange-toi pour le rencontrer, voyons voir, après-demain.

Duo blanchit sur le coup, Heero hocha la tête en signe d'acceptation.

- C'est vraiment nécessaire que je le rencontre lui ?

- Parfaitement nécessaire et puis comme ça, ça vous donnera le moyen de discuter du bon vieux temps autre part que dans mon bureau.

- Ouais ouais, c'est ça. Bon je peux y aller maintenant. Mika doit m'attendre.

- Allez file.

Duo se leva, fit un signe de tête au commissaire, et s'arrêta près de l'homme.

- Mes clopes.

Mick grogna et lui rendit son paquet, Duo en sortit une sous son nez et l'alluma avant de partir pour de bon. Linda leva la main pour dire qu'il était interdit de fumer dans une enceinte publique mais le commissaire lui fit signe de se taire. Le natté retrouva Mika dans la rue, celle-ci l'attendait sagement assise sur le capot d'une des voitures de police.

- Il te voulait quoi les flics ?

- M'emmerder pour le cinéma de tout à l'heure.

- M'étonne même pas.

- Allez viens on rentre, Davis doit s'inquiéter.

- Tu parles, ce gamin doit être en train de courir quelque part.

Duo lui offrit un grand sourire avant de lui tendre son bras et tous les deux se mirent en route pour leur vraie planque, là où le boss devait se trouver en ce moment avec Davis et les attendre.

ooxOxoo

Devant un café, un jeune homme attendait adossé contre le mur. Il regarda sa montre et pesta, il avait dix minutes de retard. Lunettes noires, chemise blanche et pantalon en jean, il était plutôt habillé strictement, mais avec un petit air décontracté. Une main dans sa poche, l'autre sortie pour regarder l'heure passer, il attendait encore et toujours.

Lorsque sa montre sonna le quart, une silhouette se fit apercevoir au loin. Casquette, lunettes, veste, pantalon et débardeur, noirs, même les baskets étaient de cette couleur. La cigarette en bouche et ses cheveux défaits voletant au gré du vent, il traversa la rue sans faire attention aux voitures et rejoignit le garçon. Il ne le salua même pas, se contentant de lui faire un vague hochement de tête et ils entrèrent tous les deux dans le café. S'asseyant à une table dans un coin, celui qui était en avance retira ses lunettes pour dévoiler deux cobalts un peu en colère.

- Tu es en retard.

- J'aime me faire désirer c'est ainsi. Je ne me refais pas.

Le garçon aux longs cheveux retira casquette et lunettes pour afficher un visage simple, sans émotion aucune. La serveuse vint chercher la commande. Heero prit un café noir bien serré, alors que Duo prenait un chocolat froid. La jeune fille disparut rapidement, comprenant qu'elle n'arriverait pas à entamer plus que ça la conversation avec ces deux très beaux garçons.

Ils restèrent dans un silence commun jusqu'à ce qu'ils aient leur consommation et que la serveuse les laisse en paix. Ce fut alors le lieutenant-colonel qui entama la discussion.

- Pourquoi avoir choisi de disparaître sans rien dire à personne ?

- Je croyais que tu ne t'intéressais qu'aux missions ?

- Ça fait partie de la mission.

- Ah ouais, et puis de toute manière, il me semble qu'après la remise des médailles et le pot de fin de guerre, tout le monde s'est dispersé. T'es parti vivre de ton côté, avec ta douce princesse, Quatre a tenté de reprendre l'entreprise de son défunt père, Trowa a rejoint Catherine et Wufei a été réclamé par Sally. Je faisais quoi dans tout ça ? Ferrailleur, ouais, ça va cinq minutes. Hilde était charmante, mais petit à petit, il me fallait de l'espace. Wufei est alors venu me parler de cette mission, de venir rejoindre les preventers, que je serais sûrement mieux là-bas. J'ai accepté et j'ai choisi d'être le pion de la mission. C'est tout. Point barre. Mais c'est amusant de voir que finalement tout le monde est devenu preventer sauf Quatre qui a visé bien plus haut que nous.

- Hai, ministre de L4 et propriétaire de la plus grosse entreprise des colonies. C'est un peu le leader des colonies comme Réléna est celui de la Terre.

- Et comment va notre charmante Princesse ? Elle a dû être triste de te voir partir.

Heero lui lança un regard noir avant de boire son café. Duo avait son sourire moqueur aux lèvres.

- Je n'ai jamais compris pourquoi au début tu appréciais Réléna et que petit à petit, ça s'est dégradé.

- Pas tes affaires. Siffla Duo en buvant à son tour une gorgée de son lait.

Heero regarda sa montre avant de reporter son regard sur le châtain. Celui-ci avait changé, il n'était plus le joyeux luron de leur bande, celui qui hurlait qu'il était shinigami, qu'il allait écraser tout le monde et que mieux valait faire équipe que chacun pour soi.

- Tu es pressé peut-être ?

- Iie.

- Alors cesse de regarder ta montre, c'est stressant.

Heero baissa la manche de sa chemise et reporta toute son attention sur son café.

- Alors, c'est Trowa qui protège Quatre ?

- Hum, il m'a dit qu'il avait des affaires à régler avec lui et donc qu'il préférait assurer sa sécurité.

- Oh je vois. Fit d'un ton moqueur Duo.

- Et Wufei suit aussi de L4 pour le moment.

- Et toi tu te retrouves dans ce trou pommé de L2. Je penserais même qu'il l'a fait exprès.

- Possible.

Duo finit rapidement son lait et en commanda un second. La jeune fille lui amena directement. Il la remercia d'un sourire charmeur, Heero serra les poings mais ne dit rien de plus.

- Mais tu n'es pas là pour ça. Voici les coordonnées de l'entrepôt où sont normalement entreposées les armes venant d'arriver sur L2.

Heero ramassa le papier et le mit dans sa poche discrètement. Duo lui tendit un autre papier.

- Celui-ci, c'est le nouveau QG. Mais évitez de débarquer à l'improviste comme l'autre fois, vous n'êtes pas sensés le connaître celui-là.

- Hai.

Duo finit son chocolat et Heero son café, le natté semblait vouloir dire quelque chose mais se retenait, seulement il finit par craquer.

- Mais dis-moi Heero, pourquoi être devenu preventer et avoir laissé au loin l'amour de ta vie ?

Duo ne fit pas attention au regard noir du brun, portant toute son attention sur la surface de son lait froid. Le japonais soupira avant de commencer un court résumé.

- Réléna m'a conseillé de devenir preventer, disant que ça m'irait mieux que garde du corps.

- Oh, la princesse laisse partir son fidèle servant. Je n'aurais jamais pensé ça.

- Duo, cesse donc de jouer les gamins, Réléna est quelqu'un d'extrêmement gentil.

- Dans ce cas pourquoi ne pas être resté à son service ?

- Parce que le travail qu'on faisait avant me manquait, parce que j'avais envie de retrouver l'équipe, ça te va comme réponse.

- Pas vraiment, j'ai dû mal à croire que Monsieur Heero Yuy, soldat parfait sans sentiment ait pu être mélancolique du passé.

- Et bien c'est le cas.

Heero serra les poings sous la table pour ne pas montrer signe de sa nervosité au châtain en face de lui, l'Américain lui fit un sourire sarcastique.

- Je veux bien te croire mais de là à laisser la fille pour qui tu avais manqué tant de fois de mourir.

- Baka, je t'ai dit pourquoi alors arrête de tout ramener à Réléna.

- Je n'y peux rien si c'est le cas. Ta princesse chérie adorée, tu ne pouvais faire un pas sans qu'elle te suive et dès que mademoiselle a retrouvé ses origines tu t'es mis en tête de la protéger de toutes les manières possibles. Tu l'aimais Heero que tu le veuilles ou non tu l'aimais, tout le monde le savait sauf toi. D'ailleurs, tu es bien parti avec elle non ? Si, il me semble en effet. Qui est parti cette nuit-là sans dire un mot ?

Heero se tassa sur son siège, il avait raison, c'était lui qui avait disparu sans rien dire après toutes les affaires, la guerre finie. C'était bien lui qui encore une fois avait pris du service auprès de Réléna, sans toucher un mot à personne ce soir-là. Il avait juste bu avec eux, et ensuite, plus rien, plus personne, il était parti sans laisser de trace, abandonnant un Duo allongé sur le canapé, ayant un peu trop abusé de l'alcool. Ça aurait pu être différent s'il ne l'avait pas laissé, s'il l'avait préféré à Réléna.

- C'est moi, mais je n'avais pas conscience de mes actes.

- C'est trop tard pour te repentir Heero, Trowa est parti de son côté, Wufei de même, Quatre aussi, mais tous m'ont dit au revoir, mais toi, tu m'as lâchement abandonné sur ce divan.

- Et toi, tu n'as pas disparu ?

- Peut-être, mais c'était pour une bonne cause, et Wufei est au courant.

- Parlons-en de Wufei, il ne nous a jamais rien dit, il savait pourtant que nous étions des tombes sur ce sujet.

- Je te l'ai dit Heero, je ne voulais pas que vous soyez au courant.

- Et pourtant Wufei le savait.

- Oui, et alors, ne va pas me dire que tu es jaloux de Wufei quand même ?

- Et si je l'étais, ça te poserait un problème ?

- Peut-être.

Les deux garçons se toisèrent du regard, tout le monde s'était tu dans le café et les regardait les yeux grands ouverts, ne comprenant pas vraiment les éclats de voix sachant que tout avait été échangé dans la langue natale du brun, c'est-à-dire le japonais. Ils étaient sûrs au moins ainsi que personne ne comprendrait ce qu'ils se diraient, mais là, ça partait un peu trop loin. Heero était énervé, il avait mal au cœur de voir Duo comme ça, et le châtain en avait marre de voir le visage du garçon qu'il avait à tout prix voulu fuir et oublier une bonne fois pour toute.

- Ne me force pas à te le prouver.

- Et pourquoi pas ? Au moins je pourrais me vanter d'avoir gagné la jalousie d'Heero Yuy.

Une lueur bizarre brilla dans les yeux cobalt, Duo tressaillit intérieurement, il ne connaissait pas cette lueur dans les orbes de son vis-à-vis, et ça lui faisait un peu peur. Après tout, Heero avait peut-être un peu changé, enfin même beaucoup, il parlait beaucoup plus, seulement, il pouvait toujours être aussi imprévisible.

- Tu me lances un défi Duo ?

- Parfaitement. I run, I hide, but I never lie. Moi je n'ai pas changé de devise.

Heero fut rapide, il posa ses deux mains sur la table et embrassa le châtain. Duo resta coi les yeux grands ouverts alors que Heero, les yeux fermés, accentuait la pression sur les lèvres si douces dont il avait tant rêvé ces derniers temps. Les relâchant doucement il ancra son regard dans celui toujours surpris de son ancien coéquipier.

Il n'y eut pas besoin de mot, ni d'autre chose, Heero put voir les pupilles de Duo devenir petit à petit pratiquement fendues. Le châtain se releva droit comme un I.

- Tu…je…fuck you Heero.

Et le châtain partit rapidement sans demander son reste. Il courait à présent dans la rue, les larmes aux yeux, sa main sur sa bouche, il avait mal au cœur, tant de choses remontaient en lui. Il s'arrêta dans une ruelle et s'adossa contre le mur, tentant de reprendre son souffle. Heero venait de l'embrasser, il n'en revenait pas, il l'avait embrassé. Le Japonais, le Heero Yuy, le pilote 01 venait de l'embrasser pour lui montrer qu'il était jaloux de Wufei. Il ne comprenait plus rien. Il se laissa glisser le long du mur avant de rentrer sa tête dans ses genoux pour se calmer.

Au café, Heero se laissa tomber sur sa chaise, il n'en revenait pas de l'audace qu'il avait eue. Embrasser Duo devant autant de monde, dans un lieu public et puis même l'embrasser tout court. Il l'avait cherché, il l'avait trouvé. Voilà, c'était tout. Il lança un regard noir aux clients qui repartirent à leur propre sujet de conversation. Le Japonais sortit son portefeuille et paya les consommations avant de sortir sous le regard étrange de la serveuse.

Remettant ses lunettes dans la rue, il se dirigea vers l'arrêt de bus pour rentrer à son appartement, il passerait plus tard au commissariat. Il ne fit pas attention au regard perçant posé sur lui,

ooxOxoo

Duo rentra à la planque un peu dépité par tout ce qui venait de se passer, il avait rempli sa mission en donnant les informations, mais n'avait pas du tout pensé à cette tournure qu'avaient prise les choses. Ce fut donc la tête complètement dans les nuages que le châtain passa les portes. Il fut donc un peu surpris de se retrouver attraper plutôt sauvagement et traîner vers un fauteuil avant d'être agenouillé de force devant.

- Hey, vous me faites mal.

- Allons, soyez plus doux avec notre petit Duo.

Le châtain releva la tête, sa casquette et ses lunettes étaient tombées et il ancra son regard dans celui ambré de son chef. Les deux gorilles qui l'avaient attrapé desserrèrent leur poigne sur le garçon.

- Peut-on savoir ce que j'ai fait ?

- Hum, oui.

L'homme dans le fauteuil claqua des doigts et Mika vint le rejoindre, la jeune fille se plaça à la gauche de son chef. Celui-ci était assez grand, d'un âge moyen, des cheveux courts bruns et un visage bronzé. Il portait des vêtements assez chics, et si on connaissait bien le milieu politique, on pouvait vite fait faire le rapprochement entre le ministre actuel et cet homme. Celui-ci n'étant (d') autre que son petit frère, enfin demi-frère si on remontait plus en profondeur.

- Tu vois Duo, j'aime savoir ce que font mes hommes, hors toi, tu es une vraie anguille, tu te faufiles partout, on ne sait jamais rien de tes faits et gestes. Au début, ça me plaisait d'avoir quelqu'un comme ça, qui peut se promener sans soucis dans les rues, qui connait L2 par cœur. Mais maintenant…

Duo comprit très bien le problème, il avait dû se faire coincer. Et merde, c'était bien sa veine.

- Mika t'a vu au café de l'angle, Chez Jim's. Tu étais accompagné, et la discussion s'est en quelque sorte envenimée et ton ami avait l'air assez proche de toi. Qui était-ce ?

- Un ancien pote.

- Les potes ne s'embrassent pas.

- Serais-tu homophobe Cédric ?

- Non, j'aime juste savoir avec qui traînent mes hommes.

Duo prit un air détaché.

- C'était juste mon ex, il passait dans le coin et a tenu à me voir. C'est tout.

- Et comment a-t-il su que tu étais dans le coin ?

- Je n'ai pas changé d'adresse depuis le temps, il m'a juste laissé un mot dans la boîte aux lettres et on s'est appelés.

Il y eut un petit silence avant que le dénommé Cédric ne fasse un signe de la tête.

- Le seul problème Duo, c'est que je ne te crois pas.

Le châtain n'eut pas le temps de faire quoi que ce soit, qu'il recevait un coup sur la nuque et tombait en avant évanoui.

Lorsqu'il se réveilla ce fut pour se retrouver attaché par les poignets au plafond, ses pieds touchaient à peine le sol, juste assez pour qu'il tienne debout. La corde lacérait ses poignets, mais il ne fit rien pour montrer qu'il avait mal. Regardant autour de lui, il put voir qu'il était seul. Soupirant, il se maudit de ne pas avoir fait plus attention en sortant. Il aurait dû flairer le piège, il était nul, avoir revu Heero était vraiment un mauvais facteur.

Il regarda le nœud de la corde et tenta de le défaire en bougeant ses mains mais rien à y faire, il était solidement fait. Le sang coulait le long de son bras et il avait la tête basse lorsque Cédric, accompagné de ses deux brutes épaisses, entra.

- Oh mon petit Duo, tu devrais faire plus attention.

- C'est ce qu'on me dit souvent, mais j'ai tendance à ne pas trop aimer les liens.

L'homme sourit avant de se placer devant le châtain et de caresser tendrement sa joue.

- Pourquoi m'as-tu menti tout à l'heure Duo, je pensais que ta devise était « I run, I hide, but I never lie ».

- En effet, mais je n'ai pas menti, j'ai juste un tout petit peu arrangé les choses à ma sauce.

Cédric accentua son sourire et continua d'avancer sa main jusqu'aux cheveux du garçon.

- Et qu'as-tu enrobé ?

- Pas grand-chose, c'est bien un ancien pote, mais ce n'est pas mon ex.

- Oh je vois.

- C'est juste un mec que j'ai aimé dans le passé et qui vient me pourrir la vie alors que je l'avais oublié.

- Hum. Mais dis-moi Duo, cet ami, il fait quoi maintenant ?

- Aucune idée.

L'homme ne fut pas de l'avis de la réponse et attrapa une poignée de cheveux pour approcher le visage du châtain vers lui. Son sourire ayant laissé place à un visage plutôt en colère.

- Ne te fous pas de ma gueule Duo, c'est un flic, Mika l'a vu entrer au commissariat. Alors je pencherais plutôt sur le fait que la taupe c'est toi.

- Blaguez pas, je ne l'ai vu qu'aujourd'hui, je ne savais même pas ce qu'il était.

- Duo, Duo, mon petit Duo, tu commences à m'énerver, Mika a interrogé la serveuse. Et sais-tu ce qu'elle a dit.

Duo fit un petit signe que non et le sourire revint sur les lèvres de Cédric.

- « Clients mignons mais pas aimables pour un sous, le brun japonais, l'autre américain je dirais, ils ont parlé en japonais et, ah oui, l'Américain a donné des morceaux de papier au Japonais et ensuite la discussion s'est vraiment envenimée et puis le brun a embrassé l'autre qui est parti plutôt précipitamment. »

C'était fini, maintenant, il allait crever, et tout ça pourquoi ? Parce qu'il n'avait pas fait attention, il aurait dû le rencontrer ailleurs. Il avait encore une fois laissé ses sentiments prendre le dessus, et encore une fois, c'était de la faute de Heero. Il le maudissait, il l'avait déjà maudit à la fin de la guerre pour l'avoir laissé, abandonné pour Réléna, et maintenant après trois ans d'infiltration, il refaisait surface et lui faisait rater son coup.

- Ecoute Duo, je pensais vraiment que tu étais quelqu'un de confiance, mais je me suis trompé, j'aurais dû me rendre compte que tu bossais pour la police depuis le début.

Duo fit un petit sourire moqueur, ne pas perdre la face au moins, c'était tout ce qui pouvait lui rester encore comme honneur.

- Je peux au moins me féliciter dans ce cas.

- Tu avoues. Alors dis-moi ce qu'il voulait le flic ?

- Tu aurais pu le remarquer en trois ans, je ne suis pas une balance et je ne vends jamais ceux pour qui je bosse vraiment.

- Dommage, je te ferai craquer.

- Bon courage.

Cédric recula avant de donner une baffe à Duo, claquant des doigts, l'un des mastodontes lui amena un fouet. Duo pâlit mais reprit vite contenance, il avait résisté à OZ, il n'allait pas flancher contre une petite racaille de son espèce.

- Je ne vois plus que la force pour te faire parler.

- Je suis une tombe.

- Dans ce cas nous allons commencer par te faire perdre ton sourire.

Duo accentua donc ce geste que Cédric ne semblait pas aimé et accusa le premier coup, sans émettre le moindre son. Il ne lui ferait pas ce plaisir, il ne dirait rien, il n'entendrait même pas le son de sa voix.

ooxOxoo

A l'étage, Mika était en train de parler avec d'autres hommes de main fidèles à Cédric, ceux-ci étaient surpris que le châtain soit un traître, mais la jeune black leur assurait le tout. Elle leur raconta comment elle avait suivi le flic, qu'il était descendu à un arrêt, avait semblé réfléchir, puis était remonter dans un autre bus direction le commissariat. Qu'il avait embrassé Duo, oui embrassé.

Les hommes avaient fait une grimace de dégoût, comme Mika en disant ces mots. En fait, elle se défoulait, elle avait la rage que son ami, que Duo avec qui elle avait vécu tant de choses durant ses trois ans, qui avait su lui remonter le moral, l'écouter, inventer des coups foireux, tenir tête à la police, ne soit en fait qu'une taupe.

Elle continua donc sa conversation sans plus de soucis pour celui qui se faisait maltraiter en bas. L'un des hommes posa tout de même la question.

- Mais le boss, il en a fait quoi, il l'a tué ?

- Non, que tu crois, il préfère se défouler sur lui et lui faire avouer.

- Oh, je n'aimerais pas être à la place du traître, il doit s'en donner à cœur joie.

- A mon avis il doit déjà baigner dans son sang. Rigola l'autre.

Et il fut suivi des autres.

Une heure plus tard, Cédric remonta accompagner de ses acolytes, les mains couvertes de sang. Ils échangèrent quelques mots rapides avec ses hommes, et tous partirent pour l'entrepôt pour faire quelques aménagements au cas où il y aurait une descente de police. Aucun ne fit attention à l'ombre qui se faufilait pour disparaître.

ooxOxoo

Il courait à en perdre haleine, il espérait arriver à temps au commissariat, il était sûr de le trouver là-bas. Arrivant enfin devant le bâtiment, il passa les portes sans prêter plus d'attention au lieu dans lequel il se trouvait et heurta assez violemment une jeune fille.

- On ne court pas ici.

- Pardon, c'est que…

Linda reconnut le jeune garçon de la dernière fois et vice-versa. Profitant de cette occasion, il lui demanda rapidement.

- Je cherche un homme, euh, japonais.

- Je ne vois pas, tu dois…

- Je n'ai pas de temps à perdre, Duo est en danger, il faut que je voie cet homme.

Linda, aux mots « Duo » et « danger » hocha la tête et indiqua un homme qui se dirigeait vers l'arrêt de bus.

- C'est lui.

- Merci.

Davis aussi rapidement qu'il était entré, ressortit pour arriver avant que le bus lui n'arrive et n'emmène le seul capable de sauver Duo. Linda le regarda faire au travers de la fenêtre, elle avait subitement un peu peur et partit toucher quelques mots au commissaire.

Davis arriva à temps et agrippa le bras du brun qui baissa la tête pour tomber sur l'enfant. Il voulut le faire lâcher, mais il accentua sa pression. Le seul mot qu'il arriva à sortir fut Duo, répété plusieurs fois. Heero hocha rapidement la tête, le bus arriva au même moment, ils montèrent tous les deux, le Japonais payant la place de son passager d'infortune. S'asseyant au fond du bus pratiquement vide, il fit comprendre au plus jeune qu'il l'écoutait. Là, Davis lui raconta tout, il vit le brun changer de couleur au fur et à mesure, passant de sa couleur mate à une bien plus pâle.

Arrivant rapidement à l'appartement du brun, il fit entrer l'enfant qui n'arrêtait pas de faire des ronds en disant qu'il fallait aider Duo, qu'il était peut-être déjà mort. Le brun décrocha le combiné et composa un numéro. Il parla rapidement. Puis attrapa quelque chose dans un tiroir qui avait un double fond avant de se tourner vers l'enfant.

- Ecoute-moi bien, une jeune femme va passer pour te prendre, surtout reste bien avec elle.

- Mais…

- Ne discute pas, tu crois qu'en venant m'avertir tu ne risques rien ? Ce baka s'est fait prendre, je n'ai pas envie qu'en plus il m'en veuille parce que je t'ai laissé te faire coincer toi aussi.

- D'accord.

L'enfant baissa la tête et Heero soupira, il lui ébouriffa les cheveux avant de disparaître rapidement dans les escaliers de son appartement. Il se dépêcha de prendre le bus pour le déposer non loin du lieu que lui avait donné l'enfant. Il ne comprenait pas trop pourquoi, mais son ventre était noué et son cœur battait trop vite.

Il finit à pied, la zone industrielle de L2 avait longuement été étudiée par ses bons soins car elle était celle qui était la plus plausible pour cacher une organisation. Avançant prudemment, arme à la main, il se faufila entre les entrepôts avant d'arriver au numéro que lui avait donner Davis. On pouvait avoir l'impression qu'il tombait en ruine, et pourtant, il avait encore le sigle OZ dessus.

Il soupira et le contourna, il fallait qu'il sorte Duo s'il était toujours en vie, il le fallait. Il ne voulait pas avoir fait tout ce chemin pour le voir mort. Il venait de le retrouver, alors, il ne voulait pas le perdre, pas maintenant.

Il passa par l'arrière, une fenêtre était brisée. Poussant une caisse contre la taule, il grimpa dessus afin d'entrer. Arrivant souplement sur le sol, sans bruit, il tenta de repérer le lieu où devait se trouver le châtain. A pas feutrés, il arriva près d'un groupe d'hommes qui parlait à haute voix de leur chef qui avait bien amoché leur prisonnier. Il n'avait pas encore émis un son.

Le sang d'Heero se glaça et sans que personne ne s'en rende compte, il terrassa les quatre hommes avant de partir en direction du sous-sol où se trouvait Duo.

Descendant silencieusement, il n'entendait rien d'autre que ses pas dans l'escalier. Lorsqu'il arriva au bout, il se tourna vers la salle qui s'offrait à ses yeux. Son souffle se stoppa un instant. Il manqua de lâcher son arme, mais se reprit. S'approchant doucement, il sentait une sueur froide descendre le long de sa colonne vertébrale.

- Kamisama.

Dès qu'il fut sûr qu'il n'y avait personne, il se rua sur le châtain. Il était toujours attaché par les poignets, ceux-ci saignaient toujours, sa tête tombait contre sa poitrine et ses cheveux accompagnaient ce geste. Son corps était lacéré et le sang avait fini par coaguler. Il rangea son arme dans son pantalon et tira un couteau afin de défaire le lien. D'un mouvement rapide, il fit descendre le châtain qui semblait évanoui. Le récupérant, il s'agenouilla pour regarder s'il vivait encore.

Vérifiant son pouls, il fut soulagé de le sentir même faiblement, il poussa la longue chevelure pour regarder le visage meurtri de ce garçon qui avait réussi à le troubler tellement de fois. Il était couvert d'hématomes et de taches de sang. La rage le prit au cœur, il avait envie de leur faire payer ce sale coup, mais il ne devait pas se faire prendre. Il devait à tout prix soigner Duo.

Il le mit sur son épaule, récupéra son arme et remonta. Ce qu'il craignait se produisit, on l'attendait et bien armé. N'ayant aucunement peur, il se fit discret, les hommes ne savaient pas qu'il était déjà en train de se préparer à les remonter.

- Tiens bon Duo.

Il ferma les yeux, respira un grand coup et reprit son air de soldat, celui qu'il avait en temps de guerre. C'était un soldat, son but était de tuer et de réussir sa mission et celle-là devait être accomplie aussi. Duo devait être sauvé.

Le premier coup partit, puis le second, les hommes ne comprenaient pas comment avec aussi peu de visibilité il arrivait à tous les tuer les uns après les autres. Se regroupant dans le fond hors de portée, ils ne s'attendirent pas à ce que quelqu'un de si rapide apparaisse. En moins de deux minutes, il s'était débarrassé des hommes. Revenant sur ses pas, il récupéra le châtain et quitta l'entrepôt pour se rendre chez lui.

Il devait sauver Duo…

A suivre….

Pauvre petit Duo……. Alors alors, voici le dernier petit OS dont j'avais l'idée, autant vous dire tout de suite, qu'à l'heure où je vous écris ces lignes, un autre OS est en cours d'imagination. My god, c'est effroyable comme les idées peuvent fuser pour les OS en ce moment. Enfin, je ne sais même pas si je peux continuer à appeler ça des OS vu la longueur. 'Fin bon.

Alors qu'en avez-vous pensé ? Mérite-t-il une suite ?

C'est à vous de voir…

Kisu.