Author's note : Première en français !Yeah ! Je crois que je vais me mettre à inaugurer quelques catégories bientôt. Alors voilà, ma première-qui-devait-être-deuxième-fic ici présente est axée Aventure/Romance avec un Brandt/OC sur mesure, une demoiselle faite rien que pour lui. Si vous les connaissez, elle est inspirée des personnages de Sophie Devereaux jouée par Gina Bellman dans la série Leverage, et Simon Templar joué par Val Kilmer dans le film Le Saint. Et certainement pas de moi, je serais incapable d'avoir autant de charisme… (mais c'est bien de rêver). Les premiers chapitres serviront surtout de présentation à Sasha et comment elle a rencontré Will, le reste se déliera au fur et à mesure. Comme c'est une première, je tenais à prévenir les lecteurs potentiels : je ne sais pas updater à un rythme fréquent, je ne sais même pas si je terminerai un jour. En résumé, je suis quelqu'un de particulièrement désorganisé. Lisez à vos risques et périls !

Disclamer : Malgré la stupidité que m'inspire cette obligation (évidemment que je n'ai aucun droit sur l'œuvre originale, non mais !) je me plierais à la tradition. NON, Mission Impossible I, II, III, Ghost Protocol, la série originale ainsi que 20 ans après ne m'appartiennent aucunement. Je les emprunte juste le temps d'extérioriser une idée qui me trotte dans la tête. Sur ce… *s'en va manger un kiwi* …

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1Les Lunettes de Soleil d'Audrey Hepburn


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* BrésilRio Branco – Café Tempero de Norte *

Il faisait chaud. Chaud et moite. Dans cette partie du monde c'était vraiment le seul temps acceptable. Décidemment, elle préférait les pays froids. Quitte à passer une nuit gelée dans une petite chambre d'hôtel de Minsk. Avec son grand chapeau blanc à large bord et son petit haut sans manche assortit, elle détonnait dans l'atmosphère du lieu. Trop chic. Trop américaine. C'était exactement ce qu'elle cherchait. Première règle des affaires : maîtriser sa première impression. Elle remonta négligemment ses immenses lunettes de soleil sur son nez. Aujourd'hui elle était Audrey Hepburn. Elle impressionne et rassure en même temps, parfaite pour les échanges et les premières rencontres.

- « C'est un honneur pour nous, Senhora Emerald. »

Elle inclina imperceptiblement la tête, à la fois en guise de remerciement et comme demande implicite de continuer.

- « Notre gouvernement ne peut se permettre de dévoiler au grand jour ses intentions. Les enjeux sont trop importants. Il a donc décidé de faire appel à des… sous-traitants extérieurs. Vos compétences particulières seraient un grand atout dans l'un de nos projets. »

Son hésitation avait duré suffisamment longtemps pour que Sasha comprenne immédiatement à qui elle avait à faire. Contrairement à elle, il n'était vêtu que d'un uniforme militaire sans la moindre indication de grade, au plus simple. Afin d'être sous-estimé. Il était habitué aux ronds de jambes politiques et à la fourberie diplomatique. Elle esquissa un petit sourire, ça pourrait être intéressant.

- « N'ayons pas peur des mots voulez-vous… »

Son faux accent anglais sonnant parfaitement authentique dans ce boui-boui perdu au fin fond du Brésil. Elle s'installa plus confortablement sur la banquette, si tant est que ce soit possible, la toile cirée collant sa peau moite. Elle ignora la gène provoqué par ce contact et redressa le dos avec un petit coup de tête hautain, un sourire sarcastique aux lèvres.

- « Je suis une des meilleures voleuses de la dernière génération, pas un représentant de l'ONU. »

La pointe d'orgueil qu'elle avait laissé poindre donnant plus de poids à son affirmation. Si Sasha devait se définir, elle serait à la limite entre la voleuse et l'arnaqueuse. Entre l'artiste et la snobinarde. Elle aimait afficher une assurance qu'elle ne ressentait pas toujours, on dévore les plus faibles… Il sembla apprécier la réponse et la savoura quelques secondes. Les gens, malgré tout ce qu'ils laissent croire aux autres, adorent parler franchement.

- « Comme il vous plaira. »

Il fit un imperceptible signe de tête à l'homme assis à côté de lui et qui était resté silencieux jusqu'à lors. Il se leva et sorti sans un mot. Les négociations pouvaient commencer.

Comme elle l'avait supposé, les autres clients du café s'étaient prudemment éloignés de leur position pour se tasser de l'autre côté du café. Qui qu'il puisse être, son interlocuteur était connu, et craint dans la région. Elle n'y prêtait plus attention maintenant, tous ceux qui faisaient appel à ses services étaient un peu pareil. Elle l'écouta tout de même faire encore un peu la discussion en notant vaguement les détails de son environnement. Derrière ses lunettes il ne pouvait pas le remarquer pour s'en offusquer. Le paraître était une chose, mais la survie se passait de tout artifice. Et travaillant dans les endroits les moins bien fréquentés de la planète elle était vite devenue paranoïaque. Le premier quidam venu serait entré dans le café sans en chercher les sorties où étudier les ruelles s'en éloignant. Seigneur, le premier quidam venu serait même entré dans le pays sans prendre de précaution ! Tout est dans le détail. L'expérience le lui avait appris. La télévision diffusait son doux murmure dans la grande pièce, ne retenant l'attention de personne.

- « Votre travail sera très bien rémunéré, nous sommes prêts à en assumer les frais, du moment que le travail est impeccable. »

Sasha émit un petit bruit signifiant son agacement. Il l'avait vite ramenée à ce qui l'intéressait. La réaction savamment étudiée de la jeune femme faisait partie du personnage après tout.

- « Epargnez-moi ce genre de supposition destiné à me tester. »

Elle n'avait pas élevé la voix, pas la peine. Il la jaugeait, elle le savait, et il savait qu'elle le savait. Certains ne sont pas aussi intelligents.

- « Je n'ai que trois conditions à tout contrat. Et si malgré tout mon travail ne vous donnait pas la satisfaction escomptée, je garantis la prise en charge à mes frais par une autre source tout aussi compétente que moi. »

Il était ravi, même s'il faisait son possible pour le cacher. Elle pouvait le voir à sa manière de la regarder, ses sourcils étaient légèrement moins froncés. Elle l'aurait gagné au poker.

C'est à peu près à ce moment que ça se produisit. Ayant fait baisser sa garde à l'homme en face d'elle, Sasha s'autorisa un nouveau coup d'œil rapide à la salle. Le faible ronronnement des conversations était seulement entrecoupé par la voix étouffée du présentateur à la télévision. De là où elle se trouvait, la jeune femme n'entendait pas ce qu'il disait, mais l'écran parlait de lui-même. Les images d'une voiture sortie de l'eau, entourée par une vingtaine d'hommes à la mine patibulaire, faisaient clairement comprendre que quelqu'un d'important avait fait une sortie de route indésirable. Pas que ça la concerne vraiment pour le moment. Elle allait reporter son attention sur la conversation en cours lorsque s'afficha une petite photo dans le coin droit de l'écran. Son cœur manqua un battement et ses yeux s'écarquillèrent derrière ses lunettes. Non… Elle devait avoir mal vu. Oui, d'ici elle pouvait très bien se tromper. Elle se leva en ignorant complètement celui qui devait lui offrir un contrat inespéré pour l'Amérique du sud, et s'approcha du petit tube cathodique installé au dessus du bar. Et plus elle regardait l'écran, plus elle se disait qu'elle aurait préféré se tromper. Elle du enlever ses lunettes, les faisant lentement glisser sur son nez. C'était le ministre. Theodore Brassel. Son ministre. Maintenant qu'elle pouvait entendre le présentateur c'était encore pire. Elle n'était pas très douée en Portugais, mais suffisamment. Il était mort lorsque sa voiture était « tombée » du pont. Ils avaient trouvé un autre corps avec le sien, toujours non identifié. Elle voulu s'asseoir mais les sièges les plus proches étaient trop loin, elle s'agrippa au comptoir à la place. Elle allait faire une crise de panique, il lui fallait partir. Maintenant !

- « Un problème ? »

Le militaire était juste derrière elle et elle ne l'avait même pas senti approcher, pire, elle lui avait tourné le dos. Elle retint de justesse un sursaut, et redevint la femme d'affaire avant de se retourner d'un mouvement sur.

- « Un événement imprévu m'oblige à reporter notre entretien. Je peux vous adresser à un confrère dont je me porte garante si vous le souhaitez. »

Il sembla étudier les traits de son visage, y cherchant quelque chose qu'il eu l'air de trouver puisqu'il esquissa un léger sourire effaçant son expression méfiante. Elle devait aussi avoir quelques tics apparemment, il lui faudra corriger ça à l'occasion.

- « J'attendrai. Prévenez moi lorsque vous aurez tout réglé. »

Il pencha la tête sur le côté, cette fois avec un sourire carnassier et un petit ton ironique.

- « Je ne voudrais pas me priver des services de la meilleure voleuse de la nouvelle génération. »