Je vous présente ma première fic sur Teen Wolf, soyez indulgents lol

C'est un UA sans fantastique. Les couples son Stiles/Derek et John/Peter.

Un grand merci à ma bêta Mylush qui malgré ses études prenantes et ses soucis de santé dû au climat pas glop lol a accepté de corriger ce texte.

Pour l'instant 6 chapitres sont écrits, je ne sais pas combien il y en aura au total… J'en posterai un toutes les semaines, au moins les 6 déjà rédigés ^^

Je vous souhaite une bonne lecture ^^

Chapitre 1

Le shérif Stilinski pénétra dans son bureau d'un pas lourd et se laissa tomber sur sa chaise, épuisé. Cela faisait une semaine qu'avec son équipe il surveillait le clan Hale. Il avait entendu dire que celui-ci attendait un chargement d'alcool de contrebande, mais sa taupe n'avait pas pu lui fournir d'heure ou même de jour exact. Alors, pour être certain de chopper cet enfoiré de Peter Hale, il avait mis sur pied une surveillance. Hélas, les nuits se succédaient et le shérif, comme la sœur Anne, ne voyait rien venir. Les policiers étaient épuisés, clairement pas assez nombreux pour ce genre d'opération. Il s'appuya contre le dossier de sa chaise et rejeta la tête en arrière en pressant ses paupières à l'aide de son pouce et son index. Quelque part, il savait qu'il devait laisser tomber. Même s'il arrêtait Peter, ce dernier avait suffisamment de monde dans sa poche, notamment quelques juges, pour passer au travers d'une condamnation. Mais, voilà, c'était devenu une affaire personnelle. Même si Hale n'allait pas en prison, en le coinçant, John pourrait lui montrer qui était le plus malin. Parce qu'au fond ce n'était qu'un jeu. Celui du chat et de la souris. Chacun des deux hommes désirait montrer à l'autre qui dirigeait cette ville, et pour l'instant, à la grande contrariété du shérif, c'était Peter Hale. Peter et ses fabuleux costumes coupés sur mesure dans lesquels il paradait, un feutre élégamment posé sur ses cheveux bruns coupés courts. Il en imposait, même John ne pouvait le nier. Il y avait une aura de puissance chez cet homme qui enveloppait tous ceux qui l'approchaient. Il est vrai qu'il avait très tôt pris la direction des « affaires » et on le craignait autant qu'on le respectait, il y avait veillé. Dans son « métier » on ne pouvait guère se permettre d'afficher la moindre faiblesse. Si vos ennemis devinaient une faille, ils s'y engouffraient et vous étiez un homme mort.

Le shérif se redressa, rangea quelques dossiers qui traînaient sur son bureau, puis, d'un geste machinal, regarda le calendrier et sourit. Ce dernier indiquait la date du 16 janvier 1922, date d'anniversaire de la ratification du Volstead Act, trois ans déjà. Ce serait ironique de coincer Peter Hale cette nuit-là. Son bar, un speakeasy perdu dans une ruelle sombre, était bientôt à sec, il devait absolument se ravitailler. Évidemment, il aurait été facile de faire une décente dans l'établissement, mais voilà, ce dernier comptait tout ce qu'il y a de notables dans la ville, hors de question, donc, de donner un coup de pied dans la ruche au risque d'être salement piqué. Stilinski voulait damner le pion à Peter mais pas au point de perdre son boulot. Il en avait besoin pour les nourrir lui et son fils. De toute manière, le clan était toujours informé à l'avance de chaque décente de police, c'en était presque risible. John entendit cogner contre la porte de son bureau et donna l'autorisation d'entrer dans un soupir. Son adjoint, l'agent Parrish, pénétra dans la pièce, le visage chiffonné. Il avait l'air ennuyé.

- Qu'est-ce qu'il y a, Jordan ?

- Le mauvais temps empire vraiment, Shérif. C'est l'apocalypse, là dehors. Ce ne sera pas pour ce soir.

- Je n'en suis pas aussi sûr que toi…

- De toute manière, qu'est-ce que vous voulez qu'on surveille ! On n'y voit pas à plus d'un mètre avec cette pluie ! Personne ne serait assez fou pour conduire. D'ailleurs, ils sont tous au Diner, chez Lucie, Strauss les a vus.

John hocha la tête, il comprenait son équipe, ils avaient besoin de se reposer. Chacun d'entre eux rêvait d'un bon lit ou de retrouver les leurs. De plus, Jordan n'avait pas tort, il faudrait avoir perdu la raison pour transporter tout un chargement d'alcool cette nuit. Mais, voilà, Peter Hale ne l'avait plus depuis longtemps, sa raison. Depuis l'incendie de 1919 qui avait vu périr toute sa famille ou presque lors du réveillon de noël. Règlement de comptes entre clans. Il ne lui restait que son neveu, Derek, à présent. Laura, sa nièce avait survécut au feu mais pas aux balles dont on l'avait criblé quelques jours plus tard. Le shérif ne pouvait jamais se souvenir de cette période sans sentir un frisson glacé lui parcourir l'échine. La réplique de Peter à ces attaques avait été à la mesure du préjudice. Il avait mis tout le comté à feu et à sang. Mais comme le commenta alors Parrish, « pas vu, pas pris », aucune preuve. Suspecter un homme de plusieurs meurtres ne suffisait pas à l'envoyer derrière les barreaux. Peter n'était pas un ange loin de là, il trempait quand même dans le jeu et la prostitution, mais il était un ami d'enfance de John, et ce dernier n'avait pu s'empêcher de ressentir de la peine pour lui et les siens, il n'avait donc pas fait trop de zèle pour prouver quoi que ce soit à son encontre à ce moment-là. Il comprenait la vengeance lorsque l'on vous prenait tous ceux qui comptaient pour vous. Il aurait fait pareil si on s'en était pris à Stiles. La vie avait séparé John et Peter en les conduisant sur des chemins divergents, mais il restait les souvenir et les restes calcinés d'une profonde amitié.

- D'accord. Vous pouvez rentrer, finit-il par dire.

- Vous allez le faire aussi, hein, shérif ?

- Oui. Ça fait des jours que je n'ai pas vu mon gosse. Style est un brave garçon, mais il ne faut pas le laisser seul trop longtemps. Son cerveau toujours en mouvement invente des trucs dingues ! Il va me faire avoir des cheveux gris avant l'heure ! Enfin, plus que je n'en ai déjà.

- Vous exagérez, shérif. Il a d'excellentes notes à l'école malgré ses problèmes de concentration, et des amis bien sous tous rapports. Aucune mauvaise fréquentation, ce qui n'est déjà pas si mal pour un gamin de 17 ans, vous ne croyez pas ?

- Bien sûr… Mais quand même, tu peux m'expliquer pourquoi une nuit sur trois, il vagabonde dehors ?

- Une fille peut-être, sourit Jordan avec un clin d'œil complice à son supérieur.

- Possible… Il n'arrête pas de parler, mais jamais de choses importantes. Il est comme ça depuis la mort de sa mère. C'était elle sa confidente. On s'entend bien lui et moi, mais ce n'est pas la même chose. Je sais qu'elle lui manque, et je reste impuissant à l'aider malgré les années.

- Vous faîtes votre possible. Et il vous adore votre gamin.

- Allez, va te reposer, et prévient les autres. Sauf Tara, elle est de garde.

- OK. Bonne soirée, shérif.

Ce dernier se contenta de hocher la tête en direction de son adjoint en guise d'au revoir. Ses pensées revenaient déjà vers Stiles. Il se réjouissait à l'idée de passer du temps avec son fils.

Vers 19 heures, il se leva, et eut pendant une seconde l'impression que ses fesses pesaient des tonnes. Il avait trop tiré sur la corde, quelques heures de repos ne lui feraient pas de mal. Il mit plus du double du temps qu'il lui aurait fallu en temps normal pour parvenir chez lui. Jordan avait raison, on n'avait aucune visibilité au volant. La pluie n'était plus qu'un épais rideau qui semblait opaque sur le ciel noir. Le tonnerre grondait, précédent les éclairs, leur ouvrant le chemin de sa grosse voix. John ressentit un véritable soulagement en pénétrant enfin dans sa petite maison chaude et douillette. Le trajet de la voiture à la porte avait suffi pour le tremper jusqu'aux os. Il fit son possible pour laisser toute l'eau dans l'entrée et ne pas en mettre partout. Puis, il plaça son arme dans le tiroir prévu à cet effet en appelant son fils.

- Stiles ! Je suis rentré !

Il réitéra son appel deux ou trois fois, fouilla chaque pièce avant de constater avec dépit que son rejeton n'était pas à la maison. Encore une fois !

- Mais c'est pas vrai ! Où est-il encore passé !

Il était un peu tôt pour s'inquiéter, le mauvais temps avait pu le retarder, ou il était resté chez un de ses amis, Scott sans doute. D'un moment à l'autre, il allait téléphoner pour le prévenir. Oui, aucune raison de s'en faire. Alors, pourquoi sentait-il ce nœud désagréable serrer son estomac ?

Trois heures du matin. Derek désespérait d'apercevoir enfin les rues de Beacon Hills se dresser devant lui. Avec le camion, il avait dû prendre les routes secondaires, moyennement praticables à cause du temps. Il avait quasiment le nez collé au pare-brise, pour tenter d'y voir quelque chose. Il roulait presque à l'aveugle. Maudit Peter qui l'avait choisi lui pour ce transport. Il avait dû aller chercher la cargaison à 25 km de là, en provenance du Canada qui avait vu la fin de la prohibition de l'alcool en 1920. Évidemment les Hale espéraient qu'une chose semblable arrive en Californie le plus tard possible, le commerce d'alcool de contrebande était une manne pour eux. En trois ans elle avait triplé les revenus de la famille. L'ennui, c'est qu'il y avait une taupe chez eux que son oncle n'avait pas encore localisé. Par conséquent, le seul en qui il ait entièrement confiance était son neveu, ce qui expliquait la présence de ce dernier à une heure indu, en pleine campagne, alors qu'il aurait dû être au club en train de siroter un verre en écoutant du jazz et en tripotant une fille. À ces heures perdues, il préférait nettement fricoter avec les personnes du même sexe, mais ça, c'était son jardin secret. Sauf peut-être pour son oncle qui semblait toujours tout savoir sur chacun. Mais Derek n'en était pas certain, ils n'avaient jamais abordé la question. Naturellement, il convenait de dissimuler aux yeux de tous ce penchant contre nature qui pouvait le conduire en prison aussi sûrement que la cargaison à l'arrière du camion.

C'était en 1920 que Derek avait fini par céder à l'appel de la chair masculine, il avait alors 22 ans. Il avait fait ses premières armes en tant qu'inverti à New-York, où il avait résidé durant un an avant de revenir aux côtés de Peter sous l'injonction de celui-ci. Il avait traîné ses guêtres à Harlem presque toutes les nuits, dormant peu, buvant moyennement et baisant beaucoup. C'était le quartier qu'il fallait fréquenter quand on avait les penchants de Derek pour son propre sexe. Entraîné par un ami de l'époque, il avait pénétré le monde des buffet flat, au « 101 ranch ». Cette nuit-là, il avait failli en bouffer son fédora noir avant de s'enfuir en courant. Mais la curiosité, puis un intérêt certain avait pris le dessus. Il avait vu des trucs dingues au son du blues, partagé son lit tantôt avec des blancs tantôt avec des noirs. Il n'y avait plus de barrière entre les gens, et c'était magique. Bien sûr, il y avait les descentes de police et la répression mais cela n'avait pas suffi à le faire renoncer. Pour la première fois, il s'était senti vraiment exalté. Loin de la tragédie qui avait frappé sa famille. Il pouvait oublier l'espace d'une nuit qu'il ne lui restait plus que Peter. Il avait passé une année passée à faire la fête et à se vautrer de club en club dans ce que certains considéraient comme le quartier du mal. Cependant, il faut croire que le « mal et le mâle » attiraient lorsque l'on voyait la foule se presser dans ces différents lieux de perdition que comptait Harlem. Le quartier n'avait jamais été aussi vivant ! Avec un sourire il se rappela Joey, ce jeune noir qui chantait, dansait avant de les gratifier d'un strip-tease mémorable. Il éteignait une bougie en s'asseyant dessus jusqu'à ce qu'elle ait complètement disparue. Un moment d'anthologie ! Perdu dans ses souvenirs, il fut brutalement rappelé à la réalité lorsqu'il heurta violemment quelque chose. Il freina et entendit les bouteilles à l'arrière s'entrechoquer.

- Merde !

Il ne roulait pas vite avec cette pluie, mais s'il avait tout de même bousillé l'Indiana Peter ne serait pas content, et il n'avait aucunement envie de subir sa langue acide. Qu'est-ce qu'il avait bien pu heurter ? Ça avait l'air gros. Un puma ? un lynx ? Ou encore un cervidé ? Il aurait pu continuer sa route, mais un « je ne sais quoi » le propulsa en dehors du véhicule sous les trombes d'eau. Aussitôt, son pantalon sombre qui flottait avec élégance autours de ses jambes, sa chemise blanche et son gilet rayé cintré furent trempés. Mais il encaissa, il ne se mit à grogner que lorsque qu'il constata que ses chaussures bicolores qu'il avait fait venir de chez un grand chausseur New-yorkais s'étaient enfoncés dans la boue quand il avait sauté du marchepied. Putain de temps ! Putain de vie ! Il stoppa net, aussi bien son corps que ses grondements, quand il aperçut un homme étalé devant son véhicule, face contre terre, le visage dans la boue au même titre que ses chaussures de luxe.

- Et merde ! répéta-t-il excédé. Il ne manquait plus que ça !

Pendant un instant, il fut tenté de le pousser du pied sur le bas-côté et continuer sa route comme si de rien n'était, mais un gémissement focalisa son attention sur le corps devant lui. La pluie, indifférente, continuait sa danse dans le vent qui s'était levé depuis 10 bonnes minutes, rajoutant à la difficulté de conduire. Les cheveux noirs et légèrement bouclés de Derek dégouttaient à présent dans sa nuque le faisant désagréablement frissonner. Comme un idiot il avait laissé son pardessus et son feutre dans le camion. Porté par un sentiment qu'il ne sut analyser, la pitié ne faisant clairement pas partie des gènes de la famille Hale, il s'approcha de l'homme et le retourna. En voyant sa silhouette fine et menue, il aurait dû savoir ce qu'il trouverait, mais il avait préféré s'aveugler encore un peu. Ce n'était pas un homme, mais un adolescent. Son visage sale, éclairé par les phares, laissait deviner des traits fins et doux. La couleur de ses yeux resterait un mystère encore quelque temps. Hésitant, Derek passa une main dans ses cheveux détrempés. Une part de lui hurlait qu'il ne pouvait pas le laisser là. L'autre lui montrait le regard courroucé de Peter s'il ramenait ce témoin gênant à la maison. Il prit une énorme inspiration et souleva le jeune garçon dans ses bras pour l'installer à ses côtés dans l'Indiana, puis grimpa à son tour en se secouant comme un gros chien. Il fouilla dans la poche de son pantalon à la recherche d'un mouchoir avec lequel il nettoya tant bien que mal le visage de sa victime. Il ne se reconnut pas dans ce geste doux et attentionné. Il resta un instant fasciné, presque hypnotisé. Il était mignon ce petit con qui courrait les bois sous l'orage, mais pas uniquement. Même dans l'état de saleté où se trouvait le gosse, Derek était sensible au charisme de son visage et à l'attrait que son corps exerçait sur lui.

- Fait chier !

Contrarié, il se força à se détourner et à l'ignorer. Est-ce qu'il survivrait seulement au choc qu'il avait reçu en heurtant le camion de toute manière ? Derek n'avait aucune idée de son état de santé à l'heure actuelle. Il pourrait peut-être le déposer à l'hôpital... Non. Il ne pouvait prendre cette décision, il le savait bien. Peter prenait les décisions. Le mieux qu'il puisse faire c'était l'emmener jusqu'à l'entrepôt avec lui et voir ce que son oncle envisagerait d'en faire. Peter s'énerverait, et après ? Ce n'était pas comme s'il n'avait pas l'habitude des colères de son oncle. De plus, ce dernier l'adorait au travers de sa folie, ou ce que certains considéraient comme telle, et Derek était bien le seul à qui il pouvait passer un caprice. Et cet adolescent n'était rien d'autre que cela, un caprice. Délaissant son passager, il reprit la route. Tout au long du chemin la pluie l'accompagna.

à suivre...