Salut ! J'entame une nouvelle fiction ! Alors, à la base, je voulais seulement faire un OS mais l'inspiration m'a poussée à écrire une histoire plus longue. Ce premier chapitre n'est qu'une introduction et pourrait se suffire en lui-même.
Disclamer : les personnages sont tirés d'une œuvre de Kohei Horikoshi et ne sont donc pas à moi.
Bonne lecture !
Sensibles
La chambre était blanche avec les draps verts clairs. Il y avait une cabine pour les toilettes. Le mur en face, celui avec la porte, était en verre renforcé. Celui qui les séparaient aussi. Ils assistaient aux souffrances de l'autre. Depuis combien d'années déjà ?
Il ne connaissait plus son âge. Il ne connaissait pas l'année. Qui a-t-il après trois ? 1, 2, 3 allez-y, disaient-ils bien trop souvent.
Cette pièce était d'un ennuie terrible. Il n'y avait rien à y faire. Hormis attendre qu'on vienne le voir. Heureusement, il y avait le garçon d'à côté. Il était plus âgé que lui de huit années. Mais ça ne se voyait pas vraiment sur son visage. D'ailleurs, on ne savait jamais quoi regarder sur son visage. Comme sur le sien. Trop de couleurs, trop de choses qui n'allaient pas.
Ils n'étaient plus vraiment humains, non ?
Juste le fruit d'expériences.
Chaque jour, c'était la même routine. On les réveillait tôt, on leur apportait à manger par une petite trappe dans le verre de la porte. Puis, on venait les voir pour la première batterie de test. Souvent il y avait une expérience qui prenait une grande partie de la journée. Nouveaux tests le soir puis ils avaient enfin le droit de manger et d'aller se coucher.
Ils venaient toujours par la droite et venait voir son voisin de cellule en premier. Il devait s'asseoir sur le lit. Les hommes en blouses prenaient sa tension, enregistraient son rythme cardiaque et vérifiaient que son corps allait bien. Et surtout, chez son voisin, ils faisaient des tests de sensibilité. Ils piquait le bout de son doigt ou sous son pied.
-Tu sens quelques chose ?
-Presque rien, répondait-il d'un ton morne.
Au bout d'un quart d'heure, ils ressortaient puis venait le voir. Il s'asseyait sur son lit.
-Bonjour, Shoto.
Il avait envie de les reprendre encore une fois sur son nom. Mais depuis dix ans, il s'y était fait.
Ils testèrent également sa sensibilité. Ils piquèrent son doigt et Shoto cria. Ça faisait si mal, une simple piqûre. Il ne savait pas pourquoi sa sensibilité, ses ressentis étaient si forts. Enfin, si, il savait pourquoi. Il avait deux fois plus de nerfs qu'une personne normale. Il ressentait tout l'extérieur avec plus de précision. Il voyait mieux, entendait mieux, goûtait mieux. Tout était décuplé.
Les hommes en blouses s'en allèrent. De tous, Shoto ne connaissait le nom que d'un seul : Hawase, le médecin qui l'avait opéré et grâce à qui tout cela avait été possible. Ou plutôt à cause de qui.
Vers le milieu d'après-midi, Shoto entendit la ventilation de sa chambre se mettre en route. Un air glacé pénétra la petite pièce. Shoto ne tarda pas à commencer à grelotter. Il s'enveloppa dans sa couverture. Il savait bien ce que faisaient les scientifiques, ils voulaient qu'il utilise son alter pour se maintenir au chaud.
Ça leur ferait trop plaisir, Shoto préférait mille fois mourir de froid.
Au bout d'un moment, alors qu'une fine couche de givre recouvraient ses cheveux, il vit son voisin qui vint s'asseoir contre la vitre qui les séparait. Il fit signe à Shoto de venir.
Au prix d'un gros effort contre le froid, Shoto se leva. Ses jambes étaient engourdies. Il s'assit contre la vitre.
La vitre était chaude. C'était agréable. Shoto colla ses pieds nus contre la vitre, là où se trouvaient ceux plus grands de de l'autre garçon. Puis, son voisin posa sa main sur la vitre. Shoto sourit et posa sa main froide contre la sienne, si chaude.
-Merci, Dabi.
Il lui sourit. Il n'y avait que cette mince vitre entre eux. Depuis cinq ans.
Mais avant, il y avait eu quelqu'un d'autre. Quelqu'un qui ne reviendra plus.
Ils avaient cinq ans. Des jumeaux. Ryu et Yuki. L'un, timide, un peu renfermé, calme et doux, le plus jeune des deux, avec ses cheveux rouges flamboyants et ses yeux bleus. Puis l'autre, plus intrépide, presque insolent face à leur père, avec ses cheveux blancs et ses yeux gris.
Deux jumeaux avec des alters opposés mais complémentaires : Ryu avait le feu, Yuki la glace.
Ils étaient les quatrièmes et cinquièmes enfants d'Endeavor, le héro aux flammes. Il les entraînait très dur. A raison d'avoir un enfant qui aurai à la fois l'alter de feu et celui de glace, il s'était fait à l'idée d'avoir les jumeaux. Ils étaient tous le temps ensemble et parfois, dans leur façon de bouger, on avait l'impression de voir une seule et même personne.
Et puis un jour, ils ne rentrèrent pas de l'école. Ils avaient disparus.
Un garçon de quatorze ans était venus les voir à la sortie de l'école. Il avait des yeux bleus et des cheveux noirs. Il était tout gentil et disait être envoyé par leur père pour venir les chercher à l'école. Yuki était sceptique. Pour un enfant de cinq ans, il était plutôt mur. Mais le garçon face à eux n'avait pas l'air méchant et il était jeune. comment un garçon si jeune pourrait leur vouloir du mal ?
Alors ils l'avait suivis. Sauf que le garçon dont ils ne connaissaient pas le nom ne les avaient pas ramené à la maison. Yuki tenait la petite main de son jumeau. Le garçon tourna vers une autre rue juste avant le carrefour qui amenait à la maison des Todoroki.
-Euh, commença Yuki, ce n'est pas par là la maison.
Le garçon les avait regardé longuement.
Des hommes avaient surgis de nuls part et s'étaient emparés les enfants.
Ryu et Yuki se retrouvèrent dans ces chambres, séparés désormais par une vitre de verre. Ils ne savaient pas ce qu'ils faisaient là, pourquoi leur mère n'était pas avec eux. Au début, Yuki rassura son frère en lui disant que leur père était le numéro deux des héros, il viendrait forcément les chercher. Mais les jours passaient et Endeavor n'était pas venu.
Ryu avait perdu espoir, pas Yuki. Il restait courageux, même quand on gelait sa chambre pour voir sa résistance au froid, pour tester les capacités de sa peau. Ou quand on chauffait sa chambre comme dans un four pour le voir utiliser sa glace pour se maintenir en vie. Parallèlement, Ryu subissait le même genre d'expérience.
C'était le garçon qui les avait enlevé qui s'occupait de leur apporter leurs repas. Il en profitait souvent pour se moquer d'eux.
Et puis un jour, tout se brisa.
Depuis quelques temps déjà, les scientifiques s'étaient attelé à une nouvelle tâche que les deux enfants le comprenaient pas. C'était comme si le côté droit de Ryu était paralysé. Et le gauche de Yuki. Ils ne ressentaient plus rien et ne pouvaient plus le bouger. Ils ignoraient ce que les scientifiques préparaient, pourquoi ils s'amusaient à, certains jour, rétablir la sensibilité dans tout leur corps.
Les deux enfants étaient assis contre la vitre, collés l'un contre l'autre, comme tous les jours. Puis, la vitre s'était teintée de noir. Ryu avait entendu son frère crier.
-Yuki !
Les scientifiques étaient ensuite venus le voir. Il entendait encore son frère de l'autre côté de la vitre.
-Yuki !
-Ryu ! Je t'entends, je suis là !
-Yuki !
Ils avaient allongés Ryu sur le lit et ils l'avaient maintenus. Ryu avait hurlé, il voulait que son frère l'entende, il voulait qu'il reste encore un lien entre eux. Puis, on lui avait fait une piqûre et il s'était endormis.
Shoto s'était presque endormis contre la vitre chauffée par Dabi. Mais il y eu un bruit et il ouvrit les yeux.
Le chef du groupe de scientifique (qui était chauve, alors Shoto et Dabi l'appelait Le Chauve) entra. Il prit le col du pyjama de Dabi et l'écarta violemment de la vitre.
-Ne te mêle pas de ça, c'est clair ? Tu ne dois pas interférer dans les expériences.
Il frappa Dabi plusieurs fois avant de partir. La vitre se teinta de noir. Shoto savait pourtant que Dabi n'allait pas tarder à s'asseoir de nouveau contre la vitre pour la réchauffer pour Shoto. Il n'avait pas peur d'avoir mal, de toute façon il ne ressentait presque plus rien.
Mais on fini par attacher Shoto au lit pour qu'il n'aille pas se coller contre la vitre. Et là, enfin, il utilisa son alter pour se maintenir au chaud. Son alter. Celui de Shoto. Mais aussi celui de Ryu.
Et cette question revint dans sa tête : qui suis-je ?
Il se réveilla dans sa chambre, sur son lit. Il pouvait bouger tout son corps, mais c'était bizarre. Il avait l'impression de tout sentir différemment. Les draps semblaient moins doux, l'air n'avait pas la même odeur. Non, ce n'était pas ça... il sentait chaque maille des draps, il sentait mieux chaque odeur qui composaient l'air de la chambre.
Il se releva sur le lit et regarda sa jambes. Rien de lui semblaient bizarre en premier lieu. Si, son côté droit de nouveau était bizarre. Il pouvait le bouger. Il pouvait tout sentir avec. Mais c'était étrange. Sa peau n'avait plus la même texture. C'était presque comme s'il touchait son corps pour la première fois. Il y avait une légère différence entre son côté gauche et son côté droit.
Il toucha son visage, il toucha ses cheveux et là, la différence était plus flagrante. Ses cheveux du côté droits étaient beaucoup plus doux. Il ferma les yeux. Il avait déjà sentit cela... mais oui, c'était comme les cheveux de Yuki.
Les cheveux de Yuki...
Il regarda de l'autre côté de la vitre. Yuki n'était pas dans sa chambre. Le lit était vide et bien fait. Il paniqua. Où était son jumeau. Il se leva et s'approcha de la vitre. Et là, il vit son reflet.
Il vit ses cheveux rouges et son œil bleu. De son côté gauche seulement. Car son côté droit avait un œil gris et des cheveux blanc.
Il toucha plusieurs fois son corps en paniquant. Non, c'était impossible. Il regarda plusieurs fois dans la vitre mais il voyait toujours la même chose. Le feu rongea son côté gauche, mais il laissa faire. Et là, il vit de la glace sur sa droite.
Il produisait du feu et de la glace.
Il tomba sur le sol. Il était Ryu ? Ou Yuki ? Où était Yuki ? Où était Ryu ? Qui était cette personne qu'il voyait dans la vitre ?
Il était du côté de Ryu, alors il était Ryu maintenant ? L'avait-il toujours été ? Si ce corps était à la fois celui de Yuki et celui de Ryu, à qui était-il ? Qui le dirigeait ? Qui pensait en ce moment même ? La glace lui était étrangère, il devait être Ryu.
Mais ça ne collait pas avec ses souvenirs. Il se voyait parfois en entier, comme s'il était du point de vue de Yuki et d'autres fois, il était du point de vue de Ryu. Alors à qui était ce corps ? Qui en était le propriétaire ? Où était son jumeau ?
La porte vitrée s'ouvrit.
-Ah, je suis content de te voir levé, Shoto !
Shoto ? Qui était Shoto ?
-Je... balbutia l'enfant. Où est Yuki ? Et Ryu ?
Le Chauve (qui l'était déjà à l'époque), s'avança et se posta à côté du garçon. Il sortit un miroir qu'il lui montra. Il désigna le côté blanc.
-Yuki est là.
Puis le côté rouge.
-Et Ryu est là.
-Mais...
-Nous sommes parvenus à un exploit scientifique, Shoto. Tu es la fusion parfaite de deux jumeau, de deux être humains. Tu me parlais de Yuki, tu te demandais où il était, j'imagine donc que c'est l'esprit de Ryu qui a survécu à la fusion.
-Je n'y comprend rien...
Il commençait à avoir du mal à respirer. L'air ne voulait plus entrer dans ses poumons.
-Nous vous avons divisé, pour ensuite vous recoller mais ne faire qu'un seul être. Hawase-san possède un alter très pratique grâce auquel tout a été possible : il fusionne les choses. Il a fusionné votre peau, vos vaisseaux, vos nerfs. Mais vos esprits ? Qu'allaient devenir vos esprits ? On l'ignorait complément. C'était la grande inconnue.
-Alors... Yuki est...
-Oui, Yuki est mort. Mais Ryu aussi puisqu'à partir de maintenant, tu vas t'appeler Shoto.
Mais qui était ce Shoto ? Était-il Ryu ou Yuki ? Était-il les deux à la fois ? C'était étrange, il fouillait dans ce cerveau composé de deux ADN, il trouvait des souvenirs des deux jumeaux. Shoto était un hybride, une chimère.
Shoto était un monstre.
Shoto entendait Dabi hurler depuis sa chambre. La vitre était noire et Shoto savait déjà ce qui se passait de l'autre côté. Dabi lui avait déjà raconté et de toute façon, ça se voyait par la suite. Shoto ferma les yeux et tenta de ne plus penser à ces cris déchirants.
Quand la vitre devint de nouveau transparente, Dabi avait une vilaine plaie au pied. Il y avait du sang sur le sol qui allait disparaître pendant la nuit.
-Fais chier... souffla Dabi en se traînant vers la vitre. Il s'écroula juste à côté de Shoto.
-Ça va ?
-Pas vraiment... ça fait putain de mal.
-Je croyais que...
-J'avais encore des sensations sur les pieds. Maintenant...
Il n'y avait plus de peau sur la jambe droite de Dabi de la cheville au milieu de la jambe. Sa jambe gauche était déjà « réparée » comme disait les scientifiques. Mais il y a quelques mois, elle était dans le même état que sa jambe droite.
Dabi avait le même genre de blessure sur les bras, sur le cou, le visage et sous les yeux. Le pire avait été le visage. Shoto se souvenait des cris affreux de Dabi quand ils avaient retiré la peau de son menton, de ses lèvres surtout, et quand il avait fallu tout recoudre... Hawase n'était pas intervenus. Les nouveau morceaux de peaux, qui n'étaient que de la chair brûlée, étaient rattaché avec de vilaines agrafes.
-Dis, tu crois qu'ils vont me cramer toute la peau ? Ou ils vont s'arrêter un jour.
-Je ne sais pas. Ça dépend de ce qu'ils tentent d'accomplir. Mais pour moi, ils ne se sont pas arrêté m'avoir transformé en monstre. Ils ont continué à tester, tester et encore tester ce qui avait changé et a pousser mes alters.
-T'es bavard d'un coup.
Shoto sourit faiblement. Il était fatigué et morne. Être ici, même si ça faisait dix ans, il ne parvenait pas à s'y faire. La présence de Dabi ne changeait pas cela. Il était certes agréable et c'était mieux que de faire face au vide chaque matin, mais Dabi restait le garçon qui l'avait amené ici.
Et aussi celui qui lui avait cramé une partie du visage. Shoto n'était plus tout à fait symétrique depuis ses six ans, Dabi l'avait brûlé du côté gauche.
Mais depuis le temps et après avoir vu Dabi souffrir comme lui avait souffert, Shoto ne lui en voulait presque plus pour ça.
-Tu crois qu'on sortira d'ici ? Demanda Shoto.
-Si tu es pessimiste, alors non, jamais. Si tu y crois, alors pourquoi pas.
-Tu y crois ?
Dabi ne répondit pas.
Dabi profitait de sa taille. Il avait huit ans de plus que Shoto, alors âgé de six ans. Il ne pouvait pas atteindre le plateau repas que Dabi faisait exprès de tenir le plus haut possible. Le ventre de Shoto criait famine.
-Donne-le moi !
-Attrape-le. Si t'en es pas capable, c'est que tu ne mérite pas de manger.
-Si je ne mange pas, je ne grandirai jamais et je ne pourrai pas l'attraper.
-Oh, mais tu as un peu de répartie. C'est ton frère qui te souffle ça ? Dis, qu'est-ce que ça te fait de l'avoir tué ?
Il poussa Shoto avec le pied et le fit tomber sur les fesses. Shoto garda la tête basse. Il n'avait pas tué son frère. C'était un hasard si c'était les souvenirs de Ryu qui dominait, ce n'était pas de sa faute si Yuki avait été écrasé. Il fallait qu'un des jumeau vive dans ce corps hybride. Le hasard avait fait que c'était Ryu qui avait gagné.
Dabi retourna le plateau et tout tomba sur le sol. L'assiette et le verre se brisèrent.
-Si tu veux vraiment manger, vu que tu n'arrive pas à me prendre le plateau, tu vas devoir lécher le sol. Tu as de la chance, les sols ont toujours été hyper propre ici.
Il se mit à rire et quitta la chambre de verre.
C'était comme ça presque tout les jours. Shoto réagissait de moins en moins aux moqueries de Dabi, il se laissait faire. Or, un jouet qui ne réagit plus, qui n'est plus qu'une poupée, cela ne faisait pas rire Dabi.
Alors un jour, il brusqua Shoto.
L'enfant était recroquevillé sur son lit. Il avait chaud, on venait de tester sa résistance à la chaleur.
-Mange, petite merde.
Mais l'enfant ne réagissait pas. Alors Dabi finit par s'énerver. Il monta sur le lit et agrippa les cheveux rouges de Shoto.
La main de Shoto s'enflamma.
-Oh, tu veux jouer à ça ? S'amusa le plus âgé.
Dabi fit naître une flammes bleue dans sa deuxième main. Son feu pouvait atteindre des températures bien plus hautes que celui de Shoto. Mais il avait plus de mal à juste faire chauffer son corps comme le faisait Shoto. Sinon, il faisait sortir des flammes très vite. Dabi était une vrai fournaise. Un four. Un crématoire.
Shoto se calma. Mais son regard restait haineux.
-Tu oses te rebeller ?
Shoto savait que ça faisait jubiler Dabi qu'il ose enfin sortir ses petites griffes.
-Essais donc, Shoto.
L'épaule de Dabi prit feu. Le feu descendit petit à petit le long de son bras. Il posa sa main sur le visage de Shoto, sur son œil gauche.
-Essais de m'arrêter.
Shoto voulu glacer le bras de Dabi, mais sa glace fondait vite. Il faudrait qu'il la crée plus froide pour qu'elle tienne plus longtemps et qu'elle soit plus dense mais il ne savait pas encore le faire.
-Arrête !
-Alors empêches-moi !
La main de Dabi prit feu. Shoto hurla. Dabi entendit un bruit derrière lui et retira sa main.
-Dabi, mais qu'est-ce que tu fou ? Tu devais juste lui apporter à manger.
Le Chauve fit sortir Dabi et on s'occupa de la brûlure de Shoto.
D'après les scientifiques, ce que Dabi avait fait n'était pas si mal. Il paraît qu'en étudiant sa peau ignifuge qui avait brûlée, il apprirent encore plus de chose. Shoto eu peur pendant plusieurs mois que Dabi ne revienne et ne lui brûle l'autre côté. Pour voir ce que ça faisait.
Mais non, il n'était pas revenu. Ou alors, seulement une ou deux fois, il était passé devant la chambre de Shoto, les mains dans les poches et l'avait regardé longuement avant de s'en aller.
Quatre ans plus tard, alors que Dabi avait disparu pendant plus de trois ans, il repassa devant la chambre de Shoto. Il avait grandit. Il avait maintenant dix-neuf ans ans. Shoto en avait onze. Dabi avait passé son badge et était entré dans la chambre de verre.
-Ça a bien cicatrisé, ta brûlure.
-Oui.
Shoto était méfiant. Il s'était relevé, lui qui était auparavant adossé à la paroi de verre.
-Ils n'ont pas finis de s'amuser avec toi apparemment.
-Non.
Le jour même, ils avaient emmené Shoto dans une salle recouverte d'une grosses couche de glace. Il devait la faire fondre s'il voulait sortir. Mais il faisait froid dans cet endroit et de temps en temps, une douche glacée se déclenchait. Shoto était parvenu à sortir mais il avait bien crus qu'il allait y rester.
Du coup, il avait froid et était emmitouflé dans une couverture.
-Au cas où tu te poserai la question, Shoto, ça fait précisément six ans que tu es emprisonné ici. Et ça fait cinq ans et six mois que ton frère est mort.
Il vit de petites larmes au coins des yeux de Shoto.
-Et alors ? Demanda-t-il d'une voix tremblantes.
-C'était juste pour te tenir au courant.
Sur ce, il sortir de la chambre.
Il repassa plusieurs fois devant la chambre de Shoto. Il semblait avoir changé, avoir mûri surtout. Shoto ignorait où il avait passé ces trois dernières année mais ce n'était plus le Dabi qui lui avait brûlé le visage qui se tenait devant lui.
Un jour, il lui apporta même quelque chose d'inespéré. Shoto ne savait pas pourquoi il avait fait ça : il lui avait apporté un puzzle. Un puzzle de trois cents pièces. C'était peu, mais c'était le premier divertissement auquel Shoto avait droit depuis des années.
-Ne le montre a personne.
C'était leur premier secret.
Puis, un soir, l'alerte intrusion du centre retentit. Elle était différente selon le quartier où avait lieu l'intrusion. Normalement, de nuit, tout le bâtiment était bouclé et même les directeurs ne pouvaient pas entrer sans un bonne raison (ça, c'était à la sécurité de voir, mais Shoto ne connaissait pas non plus les détails, il savait ce que Dabi lui avait dit).
En cas d'intrusion dans le département recherche, là où était retenu Shoto depuis six ans, un gaz soporifique se libérait dans les chambres. Il en allait de même si les portes des chambres étaient forcées de l'intérieur. Ce gaz agissait en quelques secondes. Ainsi, même si il y avait un éventuel intrus qui voulait s'emparer des enfants, il ne pourrait pas, il s'endormirait en quelques secondes lui aussi.
La sécurité était censée être opérationnelle sept jours sur sept et vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
Pourtant, ce soir-là, quand l'alarme retentit dans le département, aucun gaz ne se libéra dans la chambre et aucun garde n'arriva. Shoto se leva de son lit. Il se frotta les yeux et regarda à travers la vitre de la porte ce qui se passait.
Il vit alors Dabi débarquer en courant. Il s'arrêta devant la chambre de Shoto. Il tenait une barre de fer dans la main et un badge maculé de sang. Il fit signe à Shoto de reculer et donna un coup dans la vitre qui se brisa. Sans attendre, Dabi prit le bras de Shoto et se mit à courir.
Il s'attendait à ce que Shoto soit un poids mort, voire même qu'il devrait le porter. Mais non, il mettait toute son énergie dans ses muscles et courait derrière Dabi sans se plaindre ni poser de question. Pourtant c'était Dabi qui l'avait piégé six ans auparavant.
Shoto découvrait le département de recherche. Il voyait d'autres cobayes, d'autres salles de tortures avec des radios sur les murs, des seringues un peu partout et des lumières au plafond. Shoto ne lâcha pas la main de Dabi.
Dabi s'arrêta et avec sa barre de fer, frappa une bouche d'aération. Elle tomba lourdement sur le sol.
-Je vais te faire monter, Shoto.
Dabi prit Shoto dans ses bras et l'aida à grimper. Puis, il sauta et le suivis dans le conduit d'aération.
-Il faut aller à droite ou a gauche ? Demandât timidement Shoto.
-Droite. Suis-moi.
Ils avancèrent en silence alors que Shoto était curieux. Il se sentais presque en sécurité dans ces conduits. Sa respiration se calmait.
Puis, n'y tenant plus, il interrogea Dabi.
-Pourquoi je ne me suis pas endormis ?
-J'ai trafiqué le système de sécurité ce soir. Avant qu'ils ne bouclent le bâtiment.
-Et pourquoi il n'y avait pas de gardes ?
Shoto ne pu pas voir le sourire carnassier qui s'étendit sur le visage encore intacte de Dabi.
-Et bien, il est possible que j'ai glissé un peu de nourriture avarié dans leur soupe de poisson de ce soir...
-Ils sont tous malades ?
-Oui, tous. Temps que les directeurs arrivent, j'espère qu'on sera sortis.
Shoto acquiesça. Ils avancèrent encore pendant dix minutes puis Dabi fit tomber une nouvelle bouche d'aération et descendit. Ils étaient dans un couloir que Shoto n'avait jamais arpenté. Dabi reprit sa main et couru. Il fallait sortir au plus vite.
-On va où ?
-J'aimerai atteindre le parking avant que les directeurs se pointent.
-Mais ils vont nous voir.
-Non, on va se planquer dans une voiture et attendre qu'ils entrent pour sortir.
-Tu sais conduire ?
-C'est pas sorcier.
Ils descendit par les escaliers jusqu'au sous-sols du bâtiment. Shoto était essoufflé. Mais en arrivant en bas, ils découvrirent que les directeurs étaient déjà arrivés avec la police.
-Merde, souffla Dabi.
Shoto n'osait pas commenter. Il serrai seulement la main de Dabi.
Ce soir-là, le plan de Dabi échoua. Les deux garçons allèrent se cacher, faute d'autre échappatoire, dans un local et attendirent qu'on les retrouve ou qu'ils trouvent l'opportunité de sortir. Les directeurs les retrouvèrent en regardant les caméras de surveillance.
Ils glissèrent sous la porte un tuyaux par lequel ils libérèrent le gaz soporifique dans le local. Shoto et Dabi ne purent lutter.
Quand Shoto se réveilla, il était de nouveau dans sa chambre. Mais cette fois-ci, la chambre d'en face n'était pas vide. Il y avait Dabi. Il était allongé sur le lit, dos à lui.
Shoto se leva et s'approcha de la vitre qui les séparait.
-Dabi ? Appela-t-il d'une petite voix.
Le garçon aux cheveux noir se retourna et Shoto vit le sang qui m'acculait sa joue droite. Il manquait un gros steak de peau sous l'œil de Dabi. Shoto eu un mouvement de recul.
Mais le sourire de Dabi était toujours le même et ses yeux aussi. Il n'y avait que cette immense blessure.
-Je les ais trahis, dit Dabi. Ils se vengent, c'est tout.
-Pourquoi tu as essayé de me libérer ?
-J'étais un gamin quand j'ai aidé à votre enlèvement. Ça m'amusait de te persécuter. Puis j'ai compris à quel point tu souffrais en murissant. J'ai pris conscience de pas mal de chose en sortant de cet endroit. Tu vis ici depuis six ans, mais moi ça fait plus longtemps encore. Sauf qu'avant j'étais pas prisonnier, j'étais tortionnaire.
Désormais, Dabi était un cobaye au même titre que Shoto. On testait sur lui des greffes de peau brûlée. On lui retirait d'abord un gros lambeaux de peau qu'on laissai à l'air libre plusieurs semaines pour que ce soit bien douloureux, mais on ne laissait pas à la peau l'occasion de cicatriser. Se serai trop facile. Par dessus, on agrafait de la peau que les scientifiques faisaient brûler. Une fois, ils avaient même demandé à Shoto de le faire. Sauf qu'ils ne lui avait pas dit ce qu'il y avait dans la boite qu'il avait fait cramer ce jour-là.
Ces greffes faisaient perdre à Dabi toute sa sensibilité. Ces nerfs avaient beaucoup soufferts.
Maintenant, ils étaient voisins de cellule, ils se soutenaient dans la souffrances, attendant qu'un miracle se produise.
Voilà ce premier chapitre ! J'espère que ça vous plaît. Il y a assez peu d'action mais je vous promet que ça va vite s'accélérer !
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