Note : Je vous l'avais promise, la voici. Ma fanfic principale, celle que j'écris depuis près de 10 ans. Celle qui m'a fait mûrir en tant qu'auteur et en tant que personne. J'ai nommé le Cycle d'Ohenfeld ! Afin de marquer le coup, vous aurez droit à deux chapitres à la fois pour démarrer le premier opus qui la compose : La Prophétie d'Eckellion.

Projet : Pour reprendre l'idée de Chupee Chan, afin de dynamiser un peu les échanges avec vous, ce n'est pas impossible que de temps en temps, la publication d'un chapitre soit suivie d'un petit quizz visant à vous faire deviner ce qui se passera ensuite. Bien entendu, pour ceux qui auront déjà lu, interdiction de répondre. Mais pour les nouveaux, je m'engage à récompenser le premier qui répond, par un OS décrivant la jeunesse du personnage de son choix. Il se peut aussi que si les reviews sont assez importantes, je fasse de même pour la 25ème review, la 50ème, la 75ème, et la 100ème. Mais n'anticipons pas ^^.

Disclaimer : La plupart des personnages que vous verrez dans cette histoire sont des OC et m'appartiennent donc. En revanche, le Monde de la Magie (lieux, personnages emblématiques, us et coutumes, etc.) sont la propriété de JK Rowling. Je les emprunte juste pour donner du relief et de l'authenticité à mon histoire.

Crédits Image : Nathan Jones, par Ayne Greensleeves (alkanet . deviantart . com)

Crédits histoire :

A Kara Lee-Corn Smith,

Serdaigle d'esprit, Gryffondor de cœur.

Elle a choisi Gryffondor, et je l'aime tout autant.

Mais pas touche à Nathan !


COLLEGE POUDLARD, ÉCOLE DE SORCELLERIE

Directeur : Pomona Chourave

Présidente de la Confrérie des Botanistes,

Chevalier Protecteur des Forêts Magiques,

Ordre de Merlin première classe.

Cher Mr. Jones,

Nous avons le plaisir de vous informer que vous bénéficiez d'ores et déjà d'une place au collège de sorcellerie Poudlard. Vous trouverez ci-joint la liste des ouvrages et équipements nécessaires au bon déroulement de votre scolarité.

La rentrée étant fixée le 1er septembre, je viendrai vous rendre visite le jour de votre onzième anniversaire pour veiller personnellement à ce que votre insertion dans le monde de la magie se passe pour le mieux.

Veuillez croire, cher Mr Jones, à l'expression de nos sentiments distingués.

Neville Londubat

Directeur-adjoint

oOoOo

Nathan relut cette lettre plusieurs fois. Il ne pouvait rien faire d'autre, tant ce contenu improbable l'avait rendu muet ; il ne savait comment réagir face à une telle lettre. Qui avait bien pu lui envoyer cette farce ?

«École de Sorcellerie.» Ces mots se formèrent sur la bouche du jeune garçon sans qu'il ne puisse en sortir le moindre son, ses facultés de parole ne semblant pas avoir refait surface. Quelqu'un lui avait fait une farce, il ne voyait que cette explication ; les écoles de sorcellerie, ça n'existait pas…

Il remit la lettre dans l'enveloppe et fourra celle-ci entre son matelas et l'armature du lit. Ses parents ne devaient pas la voir, ils s'inquièteraient pour rien. Nathan ne voulait pas les déranger ; surtout que son père allait recevoir une promotion le lendemain, il devait être en forme. Il ne pourrait pas se concentrer convenablement en étant préoccupé par son fils.

« Non, pensa Nathan en posant sa tête sur l'oreiller, je ne vais pas les importuner, ils ont déjà eu des soucis à cause de moi, je ne vais pas leur en causer davantage. »

Le jeune garçon ferma les yeux et essaya de dormir. Lui aussi, devait être en forme pour le lendemain ; il ne devait pas être en retard pour l'école.

Cependant, il ne parvenait pas à s'endormir : tout se bousculait dans sa tête. Et si c'était vrai ? se surprit-il à penser. Cela pourrait expliquer beaucoup de choses.

Tout d'abord, cela expliquerait comment, lorsque Perkins ne cessait de l'embêter, la chaise du garnement avait mystérieusement disparu ; ou lorsque le corrigé d'un contrôle qu'il n'avait pas révisé s'était miraculeusement matérialisé sur sa table pendant qu'il peinait à inventer des réponses. Il y avait aussi la fois où il était en retard pour aller à l'école, il avait couru de toutes ses forces pour y arriver à l'heure et, le temps d'une foulée, s'était retrouvé dans la cour de l'école au milieu de ses camarades !

Nathan n'avait jamais compris comment ces phénomènes avaient pu se produire. Il n'en avait parlé qu'une fois à son père, après mûre réflexion. Mais Terence Jones était quelqu'un de très strict et terre à terre, il avait horreur des mensonges ; il avait sévèrement puni le petit Nathan qui venait d'avoir huit ans.

Pourtant, Nathan cherchait toujours une explication, il avait constamment cette impression d'être différent, de ne pas appartenir au même monde que ses parents et ses amis. Peut-être que l'explication se trouvait dans cette lettre, peut-être que la raison pour laquelle il avait été témoin et – il le savait bien – acteur de ces phénomènes était celle pour laquelle cette école voulait l'intégrer en son sein.

Incapable de rester en place, il se leva et marcha jusqu'au grand miroir fixé sur la porte de son armoire. Il examina attentivement son reflet, comme s'il pût y trouver quelconque détail qui prouvait qu'il était bel et bien un sorcier.

« Nathan le sorcier… » Il se répéta ces trois mots plusieurs fois, il trouvait que cela sonnait bien. « Nathan Jones, étudiant à l'école de sorcellerie Poudlard. » Cette idée lui plaisait.

Cependant, ce qu'il voyait dans le miroir était de Nathan de tous les jours. Plutôt grand pour son âge, de larges épaules, les cheveux mi-long en bataille, couleur châtain clair ; des sourcils épais, un visage carré qui semblait fier et décidé. Tout le monde lui disait qu'il ressemblait beaucoup à son père. C'était vrai, d'ailleurs… Mais Nathan ne se reconnaissait jamais dans le miroir, cet air décidé qu'on associait souvent à son visage était celui de son père. La seule particularité physique qu'il tenait de sa mère, c'était ses yeux : grands, doux, rêveurs, d'un bleu azur étincelant, ils ne pouvaient pas offrir un plus grand contraste à ce visage trop sérieux.

Nathan baissa la tête, déçu. Il était idiot d'avoir espéré. Bien sûr qu'il n'était pas un sorcier, il était simplement Nathan Jones, fils d'un éminent cadre d'entreprise et d'une avocate renommée, il n'avait rien à voir avec la sorcellerie.

Quelque peu abattu, il se réfugia dans son lit et ferma les yeux en essayant de ne plus penser à cette lettre. Il commençait tout juste à s'endormir quand la sonnette retentit au rez-de-chaussée…

oOoOo

Il entendit la voix sèche de son père, et reconnut sa démarche précipitée descendre l'escalier en grommelant.

- Mais qui diable peut bien venir sonner chez nous à cette heure-ci ? s'étonna Mrs Jones.

Nathan l'entendit descendre à son tour l'escalier. Il n'osa pas bouger de son lit, si ses parents voyaient qu'il n'était pas encore endormi, ils allaient être fâchés.

- Mais qu'est-ce que c'est que ça ?

- Bonjour, j'espère que je ne vous dérange pas…

- Ah ! Mais qui êtes-vous ?

Le cri de sa mère, et la voix de cet inconnu avait attisé la curiosité de Nathan, il ouvrit la porte de sa chambre et parcourut le couloir sur la pointe des pieds. Il parvint enfin en haut de l'escalier et put le voir clairement…

Pas très grand, assez enveloppé, le visage rond, les cheveux gris en bataille, un homme se tenait sur le seuil de la porte d'entrée. C'était l'homme le plus étrange que Nathan eût jamais vu de toute sa vie : il portait une sorte de cape de voyage noire particulièrement poussiéreuse, laquelle cachait partiellement une robe noire qui lui descendait jusqu'aux chevilles, des bottes de cuir boueuses étaient accrochées à ses pieds ; mais le plus frappant dans son habillage, ce fut le chapeau pointu posé de travers sur sa tête.

- Je me nomme Neville Londubat, répondit l'homme en tendant une main au père de Nathan qui ne la serra pas. Je suis professeur à l'école Poudlard.

Cette phrase eut l'effet d'une décharge électrique sur Nathan, il descendit de quelques marches et ne put s'empêcher de lancer au mystérieux inconnu :

- Vous êtes un sorcier ?

Mr et Mrs Jones sursautèrent et poussèrent un cri perçant ; ils ne s'attendaient pas à ce que leur fils fît son apparition à une heure si tardive. Neville Londubat, en revanche, semblait ravi.

- Effectivement, répondit-il avec un grand sourire, je suis un sorcier. Et toi, tu dois être le jeune Nathan Jones, si je ne m'abuse…

- Oui… oui, c'est moi, répondit timidement celui-ci.

Malgré son apparence bienveillante, le professeur Londubat l'intimidait. Il se sentait minuscule face à cet homme qui, pourtant, avait l'air tout à fait normal, son apparence mise à part.

- Nathan, retourne dans ta chambre ! s'écria Mr Jones en s'interposant entre Mr Londubat et son fils. Et vous, ne vous approchez pas de mon fils !

Le ton de la voix de Mr Jones ne trompait pas, il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour empêcher ce drôle de visiteur d'approcher son précieux fils… Pourtant, le professeur Londubat ne semblait pas impressionné le moins du monde.

- Pourtant c'est votre fils que je viens voir, Mr Jones, dit-il calmement. Et je suis navré de vous dire que vous ne pourrez pas m'empêcher d'aller lui parler…

La réaction fut immédiate, Mrs Jones se précipita vers son fils et l'enveloppa de ses bras minces, comme si elle voulait le protéger d'un dangereux malfaiteur.

- Vous pouvez lui parler d'ici ! rugit Mr Jones, les poings serrés, prêt à se battre. Il vous entend très bien de là où il est !

Mr Londubat était bien plus petit que Mr Jones, et d'une carrure bien moins intimidante. Pourtant, il ne semblait pas effrayé.

- Je préfèrerais lui parler seul à seul pour l'instant, dit-il avec un sourire timide. Je vous expliquerai tout ensuite.

Mr Jones tenta de répliquer, mais Nathan fut plus rapide que lui :

- Ça ira, papa, lui dit-il d'un ton confiant, j'ai moi aussi quelques questions à poser au professeur.

Le sourire de celui-ci s'élargit et – Nathan le sentit tout de suite – c'était comme si un éclair de compréhension était passé entre ces deux-là. Le jeune garçon pressentait, il en était même certain, que cet homme allait lui apporter toutes les réponses qu'il cherchait.

- Ou pourrions-nous parler tranquillement ? lui demanda Mr Londubat.

- Euh, dans ma chambre, répondit aussitôt Nathan, intimidé par tant de précautions. Mais elle n'est pas très bien rangée.

- Aucune importance, mon garçon, lui répondit le vieil homme en lui adressant un sourire bienveillant. Chez les sorciers, le rangement n'est pas d'une importance capitale. Être désordonné est une qualité très répandue dans notre communauté.

Nathan eut un petit rire, il commençait à vraiment bien aimer le professeur Londubat.

- Alors je pense que je vais bien m'entendre avec les sorciers, plaisanta-t-il avec un sourire.

Neville Londubat éclata d'un grand rire joyeux, puis, très vite, il reprit son sérieux.

- As-tu reçu la lettre ?

- Oui, répondit aussitôt Nathan.

- Et sais-tu ce qu'est exactement Poudlard ? demanda le vieux professeur avec un ton des plus sérieux, presque mystérieux – comme celui de deux voleurs qui parlent de leur prochain mauvais coup.

- Non, répondit Nathan, sur votre lettre, il y avait inscrit Ecole de Sorcellerie, mais…

Il se tut en plein milieu de sa phrase, comme s'il s'était attendu à ce que le professeur Londubat l'interrompît. Au contraire, le vieil homme resta de silencieux ; il semblait attendre la suite de la phrase de son jeune interlocuteur. Au bout de quelques secondes, cependant, il l'encouragea à continuer :

- Mais ? dit-il en souriant, l'air à la fois curieux et amusé.

Nathan hésita : il avait peur que le professeur donne raison à ce qu'il allait dire, il avait peur que le rêve qui commençait à germer en lui se brise comme du verre jeté contre un mur. Pourtant, il n'existait qu'un moyen d'en être sûr :

- Mais… répéta-t-il. Cela n'existe pas, n'est-ce pas ? La sorcellerie, les sorciers, les magiciens, les mages, rien de tout cela n'existe !

Le sourire de Mr Londubat s'élargit ; apparemment, il s'attendait à cette remarque. Il se redressa, les bras croisés.

- Qu'est-ce qui te fait dire ça ? demanda-t-il comme s'il posait une question à un élève.

- Eh bien… répondit Nathan la voix mal assurée, les sorciers n'existent pas, c'est prouvé ! On ne les voit pas dans la rue, on n'en croise pas au supermarché, ils n'assistent pas aux matchs de sport dans les stades…

Mr Londubat parut pris de cours par tous ces arguments.

- Mon garçon ! lança-t-il après un petit moment. Crois-tu vraiment qu'après tout ce que nous avons traversé pendant nos milliers d'années d'existence – les guerres, les chasses aux sorcières etc. – nous n'avons pas appris à nous cacher ? Quand nous décidons de faire un tour dans le monde des moldus, il est évident que nous nous déguisons en moldus !

- En moldus ?

Nathan n'avait jamais entendu ce mot-là.

- C'est ainsi que sont appelées les personnes qui n'ont pas de pouvoirs magiques.

- Comme moi, dit amèrement Nathan.

Le sourire du professeur, qui s'était évanoui, rejaillit avec une telle spontanéité qu'il fit sursauter le jeune garçon.

- Mon garçon ! répéta Neville Londubat avec plus de force. Si tu n'avais pas de pouvoirs magiques, alors pourquoi crois-tu que je me serais déplacé jusqu'ici pour te voir ?

C'était ce que Nathan espérait que le professeur dise, mais cela semblait tellement fou qu'il ne s'y attendait pas.

- A… alors… balbutia-t-il. Je... je suis un sorcier ?

- Non ! s'exclama Mr Londubat avec un petit rire. Non, pas encore ! Tu ne maîtrises pas assez tes dons pour que l'on te considère comme un sorcier ! Il te faudra atteindre sept années d'études à Poudlard pour pouvoir être enfin un sorcier confirmé.

Nathan avait tellement de questions à poser au professeur qu'il les oubliait au fur et à mesure que d'autres lui venaient en tête.

- Et vous, demanda-t-il enfin, vous êtes un sorcier ?

- Assurément ! répondit le petit homme fièrement. Je suis professeur à Poudlard depuis plus de trente ans.

- Et qu'enseignez-vous ? lui demanda Nathan qui brûlait de poser cette question depuis longtemps mais l'avait oublié au milieu de toutes les autres.

- La botanique, l'art de s'occuper des plantes magiques. Je suis aussi le directeur-adjoint de l'école, et le responsable de la Maison de Gryffondor.

Nathan était toujours captivé par ce que disait le professeur, mais un détail ne lui avait pas échappé… De la botanique ! On enseignait la botanique dans une l'école de sorcellerie ; Nathan dut faire de gros efforts pour cacher sa déception : il n'avait jamais vraiment eu la main verte et détestait s'occuper du jardin de sa mère.

Mr Londubat dut s'en rendre compte car il reprit aussitôt :

- Mais il y a bien d'autres matières à Poudlard : Astronomie, Arithmancie, Divination, Etudes des Moldus, Etude des Runes, Histoire de la Magie, Soins aux Créatures Magiques, Vol sur balais pour les premières années, et bien sûr les plus importantes : la Défense contre les Forces du Mal, la Métamorphose, les Potions et l'apprentissage des Sortilèges. Et j'en oublie sûrement. Certaines sont indispensables et d'autres sont en option à partir de la troisième année. En cinquième et septième année ont lieu les BUSE et les ASPIC pour vérifier la progression des élèves et leur capacité à entrer dans la vie active. Chez les sorciers, on devient majeur à dix-sept ans, c'est aussi à cet âge-là que l'on peut utiliser la magie en dehors de l'école.

Nathan n'avait rien écouté de la fin du discours, mais il était impressionné ; jamais il n'aurait pensé que l'éducation des sorciers fût si précise et si diversifiée.

- Et quand est-ce que je rentrerai dans cette école ? demanda le jeune garçon, bouillant d'impatience.

- Dans quelques mois, répondit le sorcier avec un petit sourire, la rentrée des classes se fait le premier septembre de chaque année.

Nathan, regarda tristement le calendrier accroché au-dessus de son bureau ; il restait cinq long mois à attendre avant d'entrer dans cette fabuleuse école.

- Mais pourquoi avoir attendu tout ce temps ? J'ai des pouvoirs magiques depuis la naissance, n'est-ce pas ?

- Effectivement, admit le professeur avec un hochement de tête, mais nous avons pour règle de n'avertir les enfants de moldus qu'à la date de leur onzième anniversaire.

Nathan hocha la tête, il avait d'autres questions à poser au vieux professeur, mais celui-ci se leva.

- Il se fait tard, expliqua-t-il, ne laissons pas tes parents attendre plus longtemps, ils doivent en avoir assez d'écouter à ta porte pour savoir si tout va bien…

oOoOo

Des bruits de mouvements brusques et précipités se firent entendre derrière la porte, prouvant la véracité des dires de Mr Londubat. Celui-ci sortit de la pièce en silence et fit semblant de ne pas voir les deux hautes silhouettes se dandiner à côté de la porte, comme des enfants pris sur le fait. Pendant quelques instants, les parents de Nathan semblèrent incapables de prononcer la moindre parole. Ce fut seulement quand Mr Londubat eut descendu l'escalier et s'approchait de la porte d'entrée, que le père de Nathan s'élança pour poursuivre le vieil homme et s'écrier :

- J'ai tout entendu !

Mr Londubat s'arrêta, et se retourna lentement en direction du père de Nathan, celui-ci fut surpris de voir qu'il souriait.

- Je n'en doute pas, mon bon monsieur, dit-il d'un ton calme et serein, car si j'avais voulu que cette conversation soit privée, j'aurai jeté un charme d'impassibilité sur la porte.

- Je ne vous laisserai pas emmener mon fils dans votre maison de fous !

Le professeur haussa un sourcil ; de toute évidence, l'expression de Mr Jones l'avait blessé.

- Je vous prie de m'excuser Mr Jones, dit Mr Londubat d'un ton glacial, mais Poudlard n'est pas du tout une maison de fous, c'est une…

- Une école de sorciers, oui ! s'écria Mr Jones d'un air dédaigneux. Comme si nous allions voir croire !

- Mais mon cher monsieur, protesta Mr Londubat qui commençait à hausser la voix, je peux vous assurer que les sorciers existent bien !

- Eh bien prouvez-le ! lança Mrs Jones du haut de l'escalier.

Nathan regarda sa mère d'un air ébahi. Il n'avait pas du tout pensé à demander des preuves de l'identité de ce soi-disant sorcier. Comment avait-il pu être aussi stupide ? Il avait failli le croire sur parole !

Mr Londubat regarda Mrs Jones en fronçant les sourcils. Pendant un instant, Nathan crut qu'il allait lui répliquer que ce n'était pas si simple, ou qu'elle n'était pas autorisée à être témoin de sorts magiques. Au lieu de ça, il abaissa les épaules, poussa un long soupir et sortit de la poche de sa robe une mince tige de bois d'une vingtaine de centimètres et parcourut la pièce du regard, comme s'il cherchait quelque chose à ensorceler…

- Je n'ai jamais été très doué en métamorphose, confessa-t-il en reportant son attention sur la baguette, et si je lance un sort dans un lieu aussi confiné, je risque fort de casser quelque chose. Je pense plutôt que ceci vous convaincra. Spectro Patronum !

Les trois Jones durent se protéger les yeux du flash de lumière éblouissant que Neville Londubat venait de produire. Lorsque les yeux de Nathan s'habituèrent à cette lumière nouvelle, il put enfin distinguer ce que le vieux professeur avait fait apparaître : un énorme raton laveur, lequel semblait uniquement constitué de lumière argentée, regardait le jeune garçon qui n'en croyait pas ses yeux…

- Qu'est-ce que c'est ? demanda Nathan les yeux fixés sur la drôle d'apparition, tandis que sa mère – ayant retrouvé la vue – poussa un cri perçant en voyant le quadrupède argenté.

- Ça ? dit le professeur. C'est un Patronus, ce sont des êtres remplis d'énergie positive, ils ont plusieurs utilisations.

Le Patronus se volatilisa et la pièce se retrouva dans une demi-pénombre. Pendant un moment, personne n'osa parler, puis Neville Londubat se détourna des trois Jones, ouvrit la porte qui donnait sur la rue sombre, et entreprit de disparaître dans la pénombre. Mais Mr Jones l'en empêcha :

- Attendez ! dit-il. Il ne peut pas ! Il ne peut pas partir pour cette… cette école !

- Pourquoi donc ? demanda Mr Londubat en haussant un sourcil. Je ne vois pas ce qui l'empêche d'aller à Poudlard. Vous ne le savez peut-être pas, mais votre fils a déjà en lui une puissance magique considérable, nous ne ferons que canaliser cette puissance, nous ne le transformerons pas, soyez-en assurés.

- Ce n'est pas ça ! intervint la mère de Nathan. Il est déjà inscrit à Eton le meilleur collège d'Angleterre.

- Vous savez, dit Mr Londubat avec un sourire, je ne veux ni paraître insistant, ni prétentieux, mais je ne crois pas qu'il existe dans le monde de meilleure école que Poudlard.

- Mais… protesta Mrs Jones avec impuissance. Nous l'avons inscrit…

- Aucun problème, dit Mr Londubat, nous ferons en sorte que l'administration égare votre dossier.

- Et pour mes amis ? demanda Nathan qui se rendit compte qu'il ne serait pas capable de se passer d'Eric, Martin et Brice pendant sept ans.

- Tu les verras pendant les vacances, répondit le professeur, tu ne seras pas obligé de rester à l'école toute l'année.

- Qu'allons-nous dire aux voisins ? Ils vont se demander où il est passé ! murmura Mr Jones, plus pour lui-même qu'à l'intention du professeur Londubat.

- Je ne sais pas, dit celui-ci, c'est à vous de voir, mais je me souviens que lorsque mon très cher ami Harry Potter était à Poudlard, son oncle disait qu'il était interné au centre de St Brutus, vous n'aurez qu'à leur dire ça…

- Vous avez perdu la tête ! s'écria Mrs Jones. C'est un institut pour jeunes délinquants !

- Ah bon ? s'étonna Mr Londubat en se grattant nonchalamment la tête. Harry a oublié de me dire ça. Eh bien, dites qu'il est parti étudier à l'étranger, c'est ce que disaient les parents d'une autre amie à moi, Hermione Weasley-Granger.

Mr et Mrs Jones ne trouvèrent rien d'autre à dire pour empêcher leur fils d'aller à Poudlard.

- Vers la fin du mois de juillet, tu recevras une lettre vous indiquant les fournitures que tu devras te procurer pour entrer à Poudlard, expliqua Mr Londubat en tournant les talons. Au revoir Nathan.

Et il disparut dans la pénombre. Mr Jones, Mrs Jones et Nathan ne trouvèrent rien à dire pendant quelques minutes. Quand sonnèrent les douze coups de minuit, Mrs Jones s'agenouilla près de son fils, comme si celui-ci était souffrant et nécessitait des soins.

- Nathan, toi seul peux décider d'aller là-bas, dit-t-elle à son fils d'un ton très sérieux, quoi que tu décides, nous respecterons ton choix, n'est-ce pas Terence ?

Son mari la regarda, l'air interdit, comment sa femme pouvait-elle accepter une telle mascarade ? Mais il se remémora la chose argentée que le professeur avait matérialisée sous ses yeux sans autre artifice que ce bout de bois ; Mr Jones ne voyait pas comment un tel phénomène avait pu se produire si ce n'était par magie.

Finalement, il réussit à esquisser un sourire, s'éclaircit la voix et dit :

- Bien sûr Felicity, nous ne prendrons pas de décision à sa place. Que décides-tu, mon garçon ?

Nathan ne prit même pas le temps de réfléchir, l'occasion était trop belle.

- Je veux y aller ! s'écria joyeusement Nathan. Je veux devenir un sorcier !


Voilà voilà pour le premier chapitre ! J'espère qu'il vous aura plu. S'il vous a laissé sur votre faim, pas de panique, le deuxième arrive très vite.

N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé. Je vous répondrai en bas du chapitre suivant si vous le souhaitez ^^.