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-Bonne Lecture-
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Cher journal,
Aujourd'hui je me suis enfuie de chez moi, devenu depuis trop d'années ma prison. En ce soir d'hiver, je me trouve dans une taverne qui me répugne. Les odeurs de nourritures immondes, que l'odeur humaine n'arrive même pas à couvrir, l'odeur infâme d'alcool me retourne le cœur. Si je puis dire puisqu'il ne bat plus depuis le soir tragique de mon anniversaire.
Mais le pire serait-ce ce boucan qui m'agresse les oreilles ? Des conversations futiles, des complots chuchotés, des insultes et autres sobriquets criés d'ici et là suivis d'éclats de rires grotesques. Tout m'apparaît dans une netteté déconcertante là où un humain n'entendrait qu'un brouhaha assommant. Même les murmures hypocrites de ces deux femmes, à l'autre bout de la taverne, à l'étage me parvint.
Cet endroit est tout ce qu'il y a de plus vil. Cet endroit est parfait. Aucun de mes poursuivants ne se doutera de mon lieu d'exil. Encapuchonnée dans un long manteau noir volé il y a deux villes de cela, je suis méconnaissable. Installée dans un coin encore plus sombre que le reste de la pièce, personne ne me prête attention. Du moins pour l'instant.
J'entends ces deux hommes, jetant leur pauvre salaire dans l'alcool, se demandaient qui je suis, pourquoi je suis là. L'un deux pousse l'autre à venir me questionner. Ils n'aimaient pas trop les étrangers par ici. Bon à savoir, je ne comptais pas m'éterniser de toute façon. Leur instinct leur ferait-il défaut ? Seront-ils assez stupides pour m'approcher, moi ce monstre de l'enfer pourtant né d'un ange ? Finalement, l'appel de l'alcool étant plus forte que l'appel de la curiosité, ils se reconcentrèrent sur leur chope.
Je profite de ce répit pour écrire ces lignes et mon histoire. Ce passé qui m'a poussée à me retrouver dans ce lieu abject, au moment de ma liberté retrouvée.
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C'est court je sais mais la suite arrivera bientôt
Qu'en dîtes-vous ? Je continue ?
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