Disclaimer : Les personnages et l'univers ne m'appartiennent pas.
Écrit pour le jeu Cap ou pas Cap de l'APDES (Association Pour la Défense d'Erwin Smith, si vous voulez en savoir plus, le lien est sur mon profil ou il suffit de m'envoyer un PM !)
Le défi était de Neechu : Un Eriren du point de vue d'Eren, rating M.
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Jamais deux sans toi
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Il sent le désir de l'autre, puissant et impérieux.
Le besoin de dominance, la volonté de montrer qui commande.
Une morsure dans le cou, pas tout à fait douce, pas tout à fait brutale.
Ne bouge pas, tu es à moi. Soumets-toi.
Gémissements, parce que c'est douloureux malgré tout, un peu humiliant aussi. Les yeux, ni tout à fait vert, ni tout à fait bleu, se ferment, comme pour ne pas voir. Comme pour ne pas sentir.
Cela ne sert à rien, car il y a ce va et vient, ce mouvement saccadé. Il accepte, il n'a pas le choix. L'autre est plus petit mais infiniment féroce. Et puis malgré tout, s'il pouvait mettre un mot sur les choses, peut-être que celui qui a les yeux couleur changeante oserait dire quelque chose comme amour.
Soudain, un grondement, une vague de colère. Grand et le poil blond, le voilà qui apparaît, hostile dans toute son attitude, en rage d'être défié, trahi. Des yeux de glace, les lèvres retroussées, c'est un fauve qui montre les dents.
Il se jette sur les corps unis et c'est comme une bataille un instant, puis finalement, comme une étrange danse, maladroite d'abord et puis qui devient harmonieuse tandis que ces danseurs étranges s'habituent, cela reprend.
Quelque chose comme Tu peux l'avoir, tu peux l'avoir mais ce qui est à toi est à moi, voilà ce que dirait celui qui a les yeux de glace, s'il parlait.
Donne-le-moi, juste cette miette de pouvoir et garde le reste, puisque le reste t'appartient déjà, dirait celui aux yeux gris.
Acceptez-moi, acceptez-moi et j'accepterai tout, dirait celui aux yeux changeants et il les prendrait pour lui, ces deux-là, un peu étranges et bizarres, tellement puissants et tellement forts. Tellement seuls aussi. Des monstres abandonnés pour un monstre abandonné.
Il les aimerait s'il connaissait le mot, comme seuls les chiens savent aimer, avec une dévotion absolue et un farouche désir de protection et d'appartenance.
Ils n'entendent pas l'homme qui arrive, mais il y a ce hurlement près d'eux et soudain une eau glacée qui les trempe tous les trois.
« ROH PUTAIN MAIS J'EN PEUX PLUS DE CES CONNARDS. ERWIN, FAIS QUELQUE CHOSE, ET FAIS QUELQUE CHOSE MAINTENANT ! »
Erwin passe la tête par la fenêtre de la cuisine, les yeux encore ensommeillés, et voit leurs trois chiens trempés et à peu près encastrés, ce qui n'arrive même pas à le faire rire, parce qu'en ce moment ils n'arrêtent pas (il doit y avoir une femelle en chaleur dans les parages), que Levi n'a pas l'air heureux du tout (franchement, qu'est-ce que ça peut lui faire la vie sexuelle des chiens ?) et que c'est le matin et qu'Erwin est un homme brillant, froid et efficace mais pas le matin.
« Fais les castrer, » déclare-t-il en se rasseyant et en se saisissant du journal, la section astrologie, parce qu'à cette heure, c'est bien la seule chose que son cerveau est capable de comprendre.
« Je voulais une vie à la campagne, tranquille, maintenant que ces saletés de titans sont plus là, et il a fallu que tu m'amènes dans une ferme. Avec des animaux. Et en plus des animaux obsédés, » déclare Levi avec mauvaise humeur en rentrant dans la cuisine de la ferme, que malgré toutes ses protestations, il aime autant que le grand blond.
Un instant, Erwin se demande si leurs deux chèvres et leurs quelques poules font aussi ce genre de choses. Sans doute pas, il leur manque un certain attribut indispensable.
Erwin regarde ses œufs brouillés. Sa tasse de café au lait. De chèvre (1). Non, décide-t-il, il est trop tôt pour ça.
« Tu sais quoi, je vais me recoucher.
─ Je t'interdis formellement de le faire. Nous devons être en ville dans trois heures et on n'a pas le temps. »
Normalement, Erwin se méfierait de ce ton et de ces mots. Il faut toujours se méfier de Levi quand il utilise des mots comme formellement sans juron derrière. Mais c'est le matin et le matin, Erwin a du mal.
Il se lève donc, toujours un peu maladroit malgré les années, ce fichu bras en moins auquel il s'est habitué pourtant, et se dirige à l'étage, dans leur chambre.
Le lit est vaste.
Et occupé.
Avec quelque chose qui ressemble à un sourire doux, le genre de sourire qu'Erwin Smith n'a jamais pu se permettre pendant la guerre, il se couche au côté d'Eren, qui ronfle doucement. Immédiatement, le jeune homme se colle à lui, encore endormi, et Erwin a presque envie de rire parce qu'il sent, très nettement contre sa hanche, que oui Eren est encore jeune.
Et que visiblement, ses rêves sont agréables.
Il glisse sa main jusqu'à l'entrejambe du jeune homme, et à travers le tissu du caleçon, fait quelques caresses languides et paresseuses au jeune homme qui lentement s'éveille, ses yeux déjà plein d'une volupté et un sourire paresseux et heureux aux lèvres.
Déjà, les lèvres d'Eren sont sur les siennes, il a un rire qui ressemble presque à un ronronnement de joie alors que les doigts d'Erwin se sont glissés sous le tissu. C'est si bon, c'est à la fois doux et tendre, mais pas trop, juste ce qu'il faut.
Il sent d'ailleurs le sexe d'Erwin qui se gonfle plus doucement, Erwin est plus vieux, parfois Levi se moque mais la vérité c'est que comme Eren, ils sont juste heureux d'être là, ensemble. D'ailleurs, il manque quelque chose pour compléter le tableau, pour que l'équation soit parfaitement équilibrée.
La porte s'ouvre, c'est le pas de Levi, qui vient les rejoindre bien sûr, qui vient…
« NON MAIS ÇA VA PAS ? LEVI, C'EST FROID ! »
Eren, brutalement tiré de cette demi-ivresse encore endormie d'une manière nettement moins agréable que précédemment se redresse avec un air totalement ahuri, muet de stupeur alors qu'il tente de comprendre pourquoi il est passé de la chaleur douillette qui promettait de se convertir en quelque chose de bien plus brûlant à une soudaine mare d'eau glacée pendant qu'Erwin s'extrait en jurant des draps mouillés et en adressant à Levi une série d'épithètes qui, si Levi n'était pas Levi, le ferait rougir. Le petit brun, un grand seau d'eau à présent vide à la main regarde les deux hommes qui partagent sa vie avec quelque chose qui ressemble à un sourire :
« Réveillés maintenant ? Bon, on doit aller en ville, et faut mettre le matelas à sécher. Et estimez-vous heureux que lorsque j'irai au vétérinaire tout à l'heure, je ne demande un devis que pour trois castrations et pas pour cinq. »
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(1) Et oui, c'était un peu difficile au début mais après l'ordinaire militaire, Erwin mangerait des semelles de cuir. D'ailleurs, il est sûr que les steaks de cette fois-là, où son couteau s'est cassé sur la « viande », c'en était effectivement.
Et c'est pour ça qu'il faut toujours se méfier quand Levi parle doucement. Pauvre Eren, d'ailleurs. (Les chiens s'appellent bien sûr Titan, Nabot et Sourcil. C'est Hange qui a choisi les noms.)
