Ils marchèrent jusqu'à la ville en silence, le silence pour écouter le son des feuilles qui craquent sous leurs pieds, le silence pour penser, rêver, le silence pour voyager. Le silence, c'est une musique que tu inventes, une musique personnelle, rien que toi, seul pour entendre.
C'est ainsi qu'ils terminèrent leur route, dans la musique du silence.
Ils arrivèrent dans une petite ville comme ils l'avaient prévu vers midi. Des petites maisons colorées entourées de jolis jardins en fleurs bordaient les rues. Jamais Montag n'avait vu d'aussi beaux paysages, une aussi belle lumière. Il s'arrêta pour contempler les feuilles du début de l'automne, les arbres qui regardaient le ciel, la lumière des maisons et un vieil homme assis sur un tapis de feuilles brunes. Montag s'assit près de lui. Si tôt installé, il sentit une odeur familière, mais tout à fait désagréable, une odeur qui le fit suffoquer, Montag s'adressa alors au vieil homme :
-Vous... Vous êtes pompier ? Sa voix s'éteignit.
- J'étais pompier. Vous avez dit cela d'une drôle de voix.
-Je l'aurais deviné les yeux fermés, dit Montag posément
-ah... L'odeur du pétrole, n'est ce pas ? Impossible de le faire disparaître complètement ... Le pétrole poursuivit le vieil homme pour rompre le silence qui s'était installé, ce n'est rien qu'un parfum pour moi.
-Vraiment ?
-Absolument. Pourquoi pas ?
Montag s'accorda un instant de réflexion :
-Vous permettez que je vous pose une question ?
Avez-vous déjà lu les livres que vous brules ?
Le vieil homme éclata de rire ?
-Mais c'est contre la loi !
-Oui, c'est vrai. Savez-vous qu'autrefois le pompiers éteignait le feu au lien de les allumer ?
-Ah non, les maisons ont toujours été ignifugées, croyez moi.
-Bizarre. J'ai portant entendu dire qu'autrefois, il était courant que les maisons prennent feu et qu'on avait besoin de pompiers pour les éteindre.
Le vieil homme rit, mal à l'aise
-Pourquoi riez-vous ? Demanda Montag. Ce que j'ai dit ne me semble pas drôle. C'est important de se rappeler l'histoire. Vous riez quand je n'ai rien dit de drôle, vous répondez tout de suite et vous ne prenez pas le temps de réfléchir a la question que j'ai posée.
-Vous vous pensez trop ! Dit le vieil homme; perturbé.
Montag se leva :
-Je dois vous laisser. Au revoir.
Montag partit. Puis il s'arrêta, parut se souvenir de quelque chose et revint sur ses pas, face au vieil homme.
-Monsieur, êtes-vous heureux ?
