Pour celles et ceux qui ont lu Changement Fortuit, ils trouveront sans doute une ressemblance, mais que voulez-vous, J'adore le Gender Bender!
Malgré cela, j'espère que vous apprécierez l'histoire. Bonne lecture.
Aucun personnage ne m'appartient (même Astoria, qui est réellement la femme de Draco Malefoy)
Allongé de tout son long sur le sofa de son salon, le visage enfoui dans ses bras croisés, les cheveux épars s'étalant sur ses bras détendus, l'héritier de la famille Malefoy s'ennuyait mortellement. Deux ans s'étaient écoulés depuis la fin de la guerre et la mort de Voldemort. Deux ans au cours desquels il avait du prouver son innocence et celle de ses parents. Sa mère et lui avaient reçu un jugement favorable, mais son père devait payer quelques décennies à Azkaban pour purger sa peine.
Malgré ses fréquentes visites à son père, Draco Malefoy savait qu'il ne le reverrait jamais comme avant. Mais sain d'esprit ou non, il restait son fils et honorerait toujours son devoir envers son père.
Il avait également transformé l'héritage qu'il avait reçu en une fortune florissante, grâce à la création d'un groupe international qu'il a su gérer de main de maître et qui compte désormais parmi le fleuron de l'économie sorcière. Ainsi, il avait redoré le blason de ses ancêtres et prouvé que l'ancien Mangemort qu'il avait été était devenu un respectable homme d'affaires.
Il n'avait pas tout perdu, et avait même beaucoup gagné, mais désormais, il s'ennuyait à mourir, dirigeant avec lassitude ses affaires et n'ayant rien d'autre à faire. Enfin, presque rien. Le téléphone sonna :
- Mr Malefoy, grésilla la voix de sa secrétaire, excusez-moi de vous déranger pendant votre jour de repos, mais Mr Potter est là et souhaiterait...
- Je sais, coupa Draco, encore un contrôle.
Même si son nom avait retrouvé le prestige d'antan auprès de tous les sorciers, il restait néanmoins d'irréductibles incrédules qui continuaient à le considérer comme un ennemi, et en premier lieu le Survivant lui-même.
Celui-ci avait dès le début montré des réticences envers ses projets industriels, et en tant que chef des Aurors avait usé de son grade pour faire de fréquentes descentes dans les entrepôts des usines Malefoy pour vérifier la moindre incartade aux règles, en vain.
Arrivé à l'entrepôt fraîchement construit, Draco, en parfait dirigeant, salua les Aurors présents et les invita à entrer après lui. Le grand Harry Potter se faisait un devoir d'être présent à chaque perquisition pour veiller à ce que rien ne soit laissé au hasard.
- J'apprécie que vous vous souciez tant de la sécurité de mes produits, sourit Draco à l'adresse de son rival. Mais de là à empiéter sur mes rares jours de repos, vous ne pensez pas être devenu un peu trop précautionneux?
- Voyons Mr Malefoy, cela ne durera pas longtemps. De plus, si vous n'avez rien à vous reprocher, il ne s'agit que d'une simple formalité!
- Et je déteste les formalités, surtout lorsqu'elles sont inutiles. Pouvons-nous aller dans mon bureau le temps que vos hommes finissent. Je présume que je dois encore signer le même papier pour la trentième fois.
Ils entrèrent dans le bureau cossu du gérant qui ferma la porte et s'assit derrière le bureau en face de l'Auror.
- Trente deuxième, pour être précis, s'amusa Potter. Je dois dire que tu as beaucoup gagné en patience, Malefoy. Mais je suis sûr que tu prépares une vengeance dont tu as le secret.
- Potter, depuis que j'ai été innocenté, tu cherches sans relâche le moindre de mes faux pas, tu as déjà diffamé mon nom et mes industries plus d'une centaine de fois dans les journaux et même le fait que j'aille visiter mon père à Azkaban est devenu la source de toutes sortes de ragots. Tu veux quoi au juste?
- Mais je ne fais que mon travail. Ne me dis pas que tu m'accuses de m'acharner sur toi. Quand aux articles, tu connais les journalistes, ils n'entendent que ce qui leur plaît.
- 32 perquisitions en l'espace de dix mois, ça commence à faire beaucoup, Potter. J'ai une affaire à faire tourner, et je ne veux pas que tout ce que j'ai construit jusqu'à maintenant soit détruit juste parce que tu «ne fais que ton travail».
- Au fait, je vais me marier.
- Merveilleux, passe-moi ce fichu papier que je le signe et qu'on en finisse pour aujourd'hui.
- Tu n'es pas curieux de savoir qui est l'heureuse élue.
- Je me fiche complètement de ta vie privée, Potter. Sûrement une admiratrice béate et stupide comme tu les aime. La petite Weasley ou un truc du genre.
- Gagné! s'exalta Potter. Elle va avoir dix sept ans et nous nous marierons dans deux mois! Tu peux parler, toi et ta horde de groupies qui te servent de salariées. Ta secrétaire t'a déjà mordu autrement que du regard ?
- Elle est assez réaliste, contrairement à d'autres... et de toute façon, elle nous quittera à la fin du mois prochain. Mais espérons que ta nouvelle vie de couple t'empêchera d'être aussi collant que tu ne l'es maintenant.
- Elle voudrait que tu sois son témoin.
- Pardon ?
- Ginny veut que tu sois l'un de ses témoins pour le mariage.
- …
- Tu en penses quoi?
- Tu te fiches de moi?
- Pas du tout. J'ai toujours pas compris pourquoi et elle me dit qu'elle a ses raisons. Elle m'a demandé de te le demander, elle a aussi écrit une lettre «pour t'expliquer» m'a-t-elle dit.
Draco prit l'enveloppe que lui tendait Potter, mais sans l'ouvrir, il la mit dans sa poche.
- Tu ne la lis pas?
- Tu la déjà lu, non?
- Elle a jeté un sort pour m'en empêcher et menacé tous mes hommes si je leur demandais.
- Je te souhaite bien du bonheur avec elle. Mais tu peux d'ors et déjà lui dire de se trouver un autre témoin. À moins d'y être contraint, je ne viendrais sans doute pas.
Il signa le papier et salua les Aurors. Il transplana ensuite chez lui et repris sa sieste dans un soupir.
Voilà, presque rien à faire...
Son témoin...
Il sortit la lettre de sa poche et se mit sur le dos pour mieux lire... non. Il préféra appeler un elfe de maison, prêt à détruire une éventuelle beuglante dont les femmes de la famille Weasley semblent avoir le secret. Mais l'elfe sortit de l'enveloppe un faire-part et une lettre parfaitement normale et les tendit à son maître avant de repartir en s'inclinant. Quand même étonné, Draco la lut:
Cher Draco Malefoy,
- ça commence mal.
Ma demande doit te paraître étrange et plus que suspecte, mais je t'assure qu'elle est tout à fait sérieuse. Bien que nous ayons été ennemis durant la Guerre, et que ni ma famille ni mon fiancé ne m'approuvent, je souhaiterais que tu sois mon témoin pour mon mariage.
Étant donné que je suis la petite amie du chef des Aurors, il m'est difficile de ne pas être au courant de ses activités. Dois-je te l'avouer, il est complètement obnubilé par l'idée que tu cache quelque chose. J'imagine que ses visites dans tes différentes entreprises ont dû te compter du temps et beaucoup de patience.
J'ai presque peur qu'il décide sur un coup de tête d'aller te rendre visite en plein milieu de la cérémonie. C'est la raison principale pour laquelle je souhaite te voir venir.
Mais ne crois pas que cette demande soit totalement égoïste, ta présence et ton investissement dans ce mariage pourrait t'apporter l'image de repenti que Harry cherche tant à dénigrer. Ainsi il ne pourra rien y redire et devra bien finir par admettre que tu as changé.
Réfléchis à ma proposition, j'attendrais ta réponse.
Ginevra Weasley
Elle est maligne cette gamine ! se dit Draco. Rien que savoir que sa présence puisse faire chier Ronald Weasley et sa Sang-de-bourbe l'aurait fait accepter, mais si en plus cela relève de l'intérêt de son groupe et de ses précieux actionnaires! Que demande le peuple. Cette idée pouvait être excellente, mais elle comportait également de nombreux inconvénients : l'ambiance populaire, les bouseux et les sang-de-bourbe et le nombre incalculable d'empoisonnements possibles et inimaginables pour quelque obscure raison.
En reposant la lettre, Draco vit un second papier. C'était la liste des invités, comprenant l'intégralité de la famille Weasley, les Granger, et une tripotée d'anciens Gryffondor ou de Poufsouffle. Son nom était le seul se rattachant à la maison Serpentard.
Il décrocha le combiné du téléphone:
- Draco Malefoy à l'appareil, dit-il, tout est en ordre?
- Oui, Mr Malefoy, répondit sa secrétaire, le hibou du ministère vient d'arriver, il confirme que tout est parfaitement en règle, comme toujours.
- Bien, pouvez-vous me dire si j'ai un rendez-vous important le, il lut rapidement le faire-part, 11 octobre prochain?
- Un instant, s'il vous plaît... Non, vous aviez posé un congé de quinze jours à partir du premier.
- Très bien, je vous remercie. Bonne journée à vous.
- Au revoir, Mr Malefoy.
Il raccrocha. Au moins il n'aura pas à trouver d'excuse s'il changeait d'avis, éventuellement.
L'intro est un peu longue, mais il fallait expliquer certaines choses pour que ça reste logique ensuite...
Merci d'avoir lu ce pseudo-chapitre et n'hésitez pas à laisser un commentaire pour me donner votre avis. ^^
