En entrant dans la pièce, il sut tout de suite que quelque chose clochait ; une respiration trop calme, presque inexistante, la lampe qui jonchait le sol, la lumière vacillant de temps à autre, et il y avait elle. La tête avachit sur le bureau, ses mains jointes sur ses cuisses collées. Son air était trop doux pour qu'elle se soit endormie de la sorte. C'était une scène assez irréel, quasiment angélique. La peur tiraillait l'estomac de l'homme alors qu'il traversait la pièce d'une simple enjambée pour attraper le bras de la douce. Son sang ne fit qu'un tour, il attrapa le téléphone qui semblait l'attendre sur le bureau et composa d'une rapidité qu'il ne lui connaissait pas.
- Allo ? entendit-il à l'autre bout du fil.
- Shintaro, je…, Sa voix se cassa, comme s'il n'arrivait pas à mettre de mot sur la situation.
- Je t'envoie une ambulance Murasakibara. Essaie de rester calmer et essaie de la réanimer comme je t'ai montré.
Le grand homme ne fit ni une ni deux ; ses mains se glissèrent sous le corps, de sorte à le soulever facilement. Il se dirigea à la salle de bain d'un pas pressé et déposât la douce dans la baignoire. Soupirant, par crainte de tout gâcher, Atsushi enfonça ses longs doigts dans la bouche de la femme, aucune réaction. Il rigola nerveusement. Ouvrant la douche, il se résolut à faire couler l'eau glaciale sur la pauvre fille et répéta l'opération ; les doigts dans la gorge, cherchant une réaction. Cela ne fonctionna toujours pas, il la sortit et la déposa au sol. Il ne réfléchit pas un instant, commençant un massage cardiaque des plus sec, se penchant pour effectuer le bouche à bouche.
- S'il te plaît Romy-chin. Pas maintenant, pas tout de suite, sanglota le pauvre homme.
Il entendit la porte s'ouvrir en grand fracas. La première personne à monter à l'étage fut l'agent de police en service à ce moment là : Daiki Aomine. Il hoqueta de surprise en observant le géant s'acharner sur le petit corps déjà décédée depuis peu probablement. Les ambulanciers pénétrèrent dans la pièce, repoussant les deux hommes. Daiki du retenir le grand mauve, qui pleurait et faisait basculer tout ce qu'il trouvait. Il dut le ramener de force en bas, pour pouvoir l'asseoir sur le sofa. L'homme ne semblait plus contrôler ses moyens, rien que lui offrait Daiki calmait la douleur qui lui lacérait le thorax.
- Ça va aller Atsushi, tu sais que Shintaro fait des miracles, tenta l'ancien As.
- J'ai bien peur que maintenant… il n'y aura pas de miracle.
Un silence de mort plana dans la pièce tandis que, armés de la civière, les ambulanciers quittait la maison avec le corps inerte. Ce ne serait qu'une question de temps avant qu'on ne l'appelle, mais il préférait oublier. Oublier la souffrance, oublier la perte. Il aimait ce petit bout de femme. Il aimait tout d'elle, allant de ses cheveux de feu jusqu'à ses taches de rousseurs qui couvraient son épiderme. Elle était magnifique à ses yeux et jamais il n'aurait cru avoir une dépendance aussi forte pour un être humain quelconque. Joignant ses mains ensembles, le pâtissier déposa sa tête sur la jonction de ses mains et ferma les yeux, les souvenirs déferlait dans son esprits embrouillé.
Ses talons qui claquaient sur le parquet, alors que sa voix cristalline hurlait des encouragements pour Serein.
Ses grands yeux vert qui le scrutaient alors que la neige dégringolait du ciel de nuit.
Son sourire chaleureux alors que son crayon tournait entre ses doigts manucurés.
Ses cheveux, souvent mal coiffés, qui faisait penser à une tignasse de lionne en feu.
Sa peau d'une couleur si claire.
Ses lèvres si chaude et humide.
Ses idées noires.
Ses cicatrices.
Ses tentatives de combat
Qui semblaient tellement vaines.
Son suicide.
- Et ça, ça fait mal Romy-Chin, soupira le violet.
