Disclamer : Ben voilà, comme vous vous en doutez, les personnages et l'histoire de base ne sont pas à moi, sauf le personnage de Meaghan et bien évidemment le sénario que vous allez lire (sinon je n'aurais pas écrit de fic...).

Note de l'auteur : Vous allez lire le fruit de mon imagination un peu trop débordante. Le chapitre a été écrit d'un seul trait et relu une bonne dizaine de fois (ce qui ne m'a pas empêcher de laisser des fautes que ma bêta adorée a gentiment corrigée ^^). C'est la première fois que je publie une fic sur Harry Potter alors j'espère que ça va vous plaire (ce n'est pas la première que j'écris, mais l'autre est une en duo avec ma bêta et elle attendra notre bon vouloir pour être publiée ^^) Ah oui, les homophobes peuvent s'abstenir. Euh... sinon je crois que c'est tout ce que j'avais à dire ^^

Je remercie ma bêta adorée, Camille13 (.net/u/1861314/) pour son enthousiasme et pour avoir eu la gentillesse de m'écouter délirer pendant une semaine et pour avoir corrigé mes fautes et... et la liste est longue !

Bonne lecture à toutes et tous ! ^^

Chapitre 1 : Meaghan

Je suis assise dans le train pour retourner à Poudlard, pour ma dernière année mais non la moindre. Cet été, une nouvelle de taille a tout chamboulé dans ma vie… Personne n'est au courant, sauf ma meilleure amie. Je n'ose même pas imaginer ce qu'il pourrait se passer si quelqu'un d'autre le savait… Tout tourne dans ma tête, se mélange, s'embrouille, mais bizarrement, certaines choses s'expliquent... Je pose mon front sur la vitre, laissant le froid apaiser mon mal de crâne. Je sais déjà ce que je vais faire, j'ai pris ma décision. De toute façon, je n'ai pas vraiment le choix… Mieux vaut tout garder pour moi et rester dans l'ombre. De toute façon, toujours été ce genre de fille studieuse mais discrète, presque invisible. Et toutes les choses qui auraient pu me faire sortir du lot, je me suis toujours empressée de les garder secrètes. Seule ma meilleure amie, encore et toujours, les sait, simplement parce qu'elle a toujours été capable de lire en moi comme dans un livre ouvert. Je ne compte plus le nombre de fois où elle m'a reproché de faire exprès de passer inaperçue, de me cacher derrière mes vêtements informes, mes cheveux nattés de façon floue et mes lunettes « totalement horribles », d'après ses propres termes. Pourtant après ce qui s'est produit pendant les vacances, elle a été forcée de reconnaitre qu'après tout ce n'était peut-être pas si mal que ça…

J'attends patiemment depuis un moment dans le compartiment qu'elle revienne. Je me sens seule et j'ai trop de temps pour réfléchir… Mais elle est préfète et elle doit accomplir ses devoirs. Heureusement pour moi, elle sera bientôt de retour. Et à cet instant, comme si Merlin a entendu ma prière, elle ouvre la porte avec son sourire éblouissant. Je ne peux m'empêcher de penser qu'elle est superbe, comme toujours. Au début de notre scolarité, elle n'avait pas physique des plus avantageux, mais les années l'ont embellie. Ses cheveux bruns lui tombent à présent en boucles soyeuses jusque dans le bas du dos et ses yeux sombres en ont envouté plus d'un. Elle a gardé le caractère bien trempé qu'elle avait quand je l'ai rencontrée, mais elle s'est ouverte petit à petit, me faisant découvrir la facette pleine de douceur qu'elle cache au plus profond d'elle. Et le sourire qu'elle me fait, rempli de joie et de sincérité, je suis presque la seule à le recevoir.

- Meg ! s'écrie-t-elle en me sautant dans les bras. Si tu savais comme tu m'as manqué !

- On s'est quittée il y a à peine une heure ! ris-je doucement.

- Et alors ? C'est pas une raison !

Elle s'assied juste en face de moi et alors qu'elle ouvre la bouche pour parler, la porte du compartiment s'ouvre à nouveau.

- Pansy ! Meaghan ! On vous cherchait partout ! lance une voix trainante.

J'ai tout de suite reconnu Drago Malefoy (suivi inévitablement de Blaise Zabini), prince incontesté des Serpentards, coqueluche de toutes les filles de Poudlard et secrètement homosexuel. Qui l'eut cru ? Et Pansy, ma meilleure amie, lui sert de couverture alors qu'il mate l'homme de ses rêves. Il n'a pourtant jamais voulu nous dire de qui il s'agit… nous laissant mourir de curiosité.

Là j'imagine déjà vos visages étonnés : elle connait LE mec le plus canon de l'école et LA fille qui fait baver la plupart des garçons mais elle est invisible ? Eh oui, c'est tout un art que l'invisibilité ! En arrivant à Poudlard, je suis vite devenue amie avec Pansy et par son intermédiaire j'ai été amenée à fréquenter Drago. Avec le temps, nous nous sommes liés d'amitié, ainsi qu'avec Blaise. Nous sommes un groupe soudé, même si personne ne se doute de la véritable amitié qu'il y a entre nous. Drago se fait passer pour quelqu'un de froid, d'insensible et de moqueur, alors qu'il est le garçon avec le plus grand cœur que je connaisse. Bon, il a quand même des défauts, mais il n'est pas ce qu'il parait être. Pansy passe pour la fille superficielle et stupide, alors qu'elle est plus intelligente que la plupart de toutes ces greluches qui tournent autour de Drago (c'est-à-dire la plupart des filles de l'école). Blaise est un garçon gentil, attentif et avec un humour décapant, mais les gens ne connaissent pas sa vraie valeur et ils se contentent de voir en lui un Serpentard roublard. Et moi ? Vous le savez déjà, je passe inaperçue, simplement parce que je le veux. En public, notre petit groupe semble être juste basé sur l'intérêt, mais en privé, nous sommes inséparables.

Pourtant, cet été… Non, les garçons n'ont pas été avertis des évènements qui ont tout chamboulé dans ma vie. Cependant je suis certaine que Pansy leur en a touché un mot, juste pour leur dire qu'il s'est passé quelque chose. Il suffit de voir leur regard pour comprendre.

- Je suis ici depuis que le train a démarré pourtant, leur dis-je avec un sourire.

- Meg chérie, tu es à une extrémité du train… On a fouillé tout le reste du train avant d'arriver ici, répond Drago.

Pour une raison qui m'est toujours inconnue, il a la manie de rajouter un « chérie » quasiment à chaque fois qu'il s'adresse à moi.

- Pauvre Dragounet… Si j'avais le temps je te plaindrais ! répondis-je avec ironie.

- Et qu'est-ce qui te prend tant de temps que tu n'en as même pas pour me plaindre ?

- Je réfléchis à la prochaine humiliation publique que je pourrais te faire subir… Concernant tu-sais-quoi, dis-je avec sadisme dans un murmure.

- Tu n'oserais pas…

- Je vais me gêner peut-être !

C'est un jeu entre nous. Il sait pertinemment bien que jamais je ne le ferai. J'aime trop mon invisibilité et je suis trop campée sur mes principes pour révéler un secret, son homosexualité restera donc bel et bien cachée.

La discussion a donc continué son cours dans la même ambiance jusqu'à ce que…

- Meg, que c'est-il passé pendant les vacances ? demande Blaise.

Je lui lance un pauvre sourire. Je savais que je devrais leur en parler, mais ça n'est pas moins dur pour autant… Et je ne peux pas leur mentir, premièrement parce que Pansy ne me laisserait jamais faire, deuxièmement parce que je suis incapable de leur cacher quoi que ce soit.

- C'est à propos de mes parents…

OoOoOoOoO

Encore une année, encore une cérémonie de répartition, encore une incroyable faim qui ne sera pas satisfaite avant un bon moment. Je suis installée à table juste à côté de Pansy, comme toujours, la tête appuyée sur mes mains et je regarde les élèves défiler sans vraiment les voir.

- Meg, arrête de soupirer ! me souffle ma meilleure amie.

- J'ai soupiré ?

- Oui, et assez bruyamment…

Je soupire encore, déclenchant le rire de Pansy. Heureusement, le calvaire prend fin et le vieux fou nous permet enfin de manger. D'après mon adorable meilleure amie, je me suis jetée sur la nourriture comme un ogre. Franchement, est-ce que j'ai l'air d'un ogre ? Bon, certes, mes cheveux noirs sont toujours mal coiffés, mais c'est fait exprès. Certes, mes yeux verts sont particulièrement bien cachés derrière mes lunettes, mais c'est fait exprès aussi ! Et puis je ne suis pas si moche que ça… enfin, c'est ce que dit Pansy… Bon, c'est vrai que c'est elle qui vient de me traiter d'ogre…

- Tiens Meg, regarde qui est encore là cette année ! dit ma très chère meilleure amie en regardant à la table des Gryffondors. Regarde ! Il a laissé tomber ses lunettes pour des lentilles. Il est encore plus beau qu'avant, tu ne trouves pas ?

Devinez de qui elle parle ! Harry Potter, le Survivant, prince des Gryffondors, ni plus ni moins.

- Tu le fais exprès, n'est-ce pas ?

- Tout à fait !

Elle continue à manger en silence et j'ai cru (ou du moins espéré) qu'elle n'allait pas revenir sur le sujet.

- Tu sais, il ne t'a jamais agressée comme il le fait avec les autres Serpentards.

- Oh non, tu ne vas pas recommencer ? Il ne m'a jamais rien fait parce que je suis invisible !

- Prends ça comme tu veux, mais tu sais ce que j'en pense !

Je grommèle un peu pour la forme mais je sais bien qu'une partie de moi adhère à cette conclusion. Heureusement, elle s'est arrêtée là…

OoOoOoOoO

- Allez Meg ! Dépêche-toi un peu, sinon on va être en retard en potion !

- Mais j'ai pas fini mes céréales !

- On s'en fout ! T'avais qu'à pas trainer au lit !

Je soupire aussi bruyamment que la veille mais je me lève quand même. Après tout, j'adore le cours de potion, et pas seulement pour la matière… Malheureusement, Pansy est au courant et je sais qu'elle n'hésiterait pas à me le rappeler…

Quand nous arrivons, tous les élèves sont déjà là et le professeur Rogue arrive par l'autre bout du couloir.

- On arrive tout juste ! Tu vois bien que j'ai eu raison de te bousculer un peu !

- Oui, je sais, la grande Pansy Parkinson a toujours raison… dis-je comme une litanie pour la taquiner.

- Et regarde, dit-elle en fixant la personne qui fait battre mon cœur, n'est-il pas craquant avec ses cheveux si noirs, son regard pénétrant et…

- Pansy… On dirait que c'est toi qui flashes dessus et pas moi…

Elle rit et entre après moi dans la salle de cours. Comme à mon habitude, je me dirige vers l'arrière de la classe, dans le coin et ma meilleure amie me suit pour se mettre juste à côté de moi.

- Attendez avant de vous installer ! claque la voix du professeur. Aujourd'hui vous allez faire une potion en binôme. C'est moi qui vais former les couples.

Il commence à citer les noms et je frissonne… Il met à chaque fois un Gryffondor avec un Serpentard… Et par malheur…

- Harry Potter et Meaghan Drenis.

Ma traitresse de meilleure amie se met à glousser discrètement à côté de moi… Elle le fait vraiment exprès… D'ailleurs c'est à se demander si Rogue n'est pas au courant lui aussi !

Les couples s'installent silencieusement. On aurait entendu les mouches voler… Bon, d'accord, c'est pareil à chaque cours… Mais ici, la tension et les pulsions meurtrières sont presque palpables. Bon, il y a évidemment des exceptions. Blaise et Granger ne semblent pas prêts à se sauter dessus pour s'entretuer. La petite préfète-en-chef est trop sage pour ça et mon ami a trop le béguin pour elle pour qu'il en soit autrement. Je me souviens encore du jour où il nous l'a annoncé ! Il était tellement gêné que c'en était adorable.

Pansy non plus n'a pas de problème. Elle a été mise en binôme avec Dean Thomas et il est bien connu que depuis les dernières années, quasiment toute la gente masculine de Poudlard bave devant elle. Et apparemment Thomas ne fait pas exception.

Drago quand à lui est presque rouge tomate… ainsi que Weasley… C'est de l'inconscience que de les mettre ensemble… Je jette un coup d'œil à Pansy et lui montre le binôme explosif. C'est un jeu entre nous pendant le cours de potion que nous faisons de temps à autre. L'une de nous montre un groupe ou une personne dont elle pense que le chaudron va exploser avant la fin de l'heure. Et le pari est lancé. Celle qui désigne parie que le chaudron explosera et l'autre l'inverse. Celle qui perd doit faire ce que l'autre lui demande. A ma grande chance, j'ai toujours eu beaucoup plus d'intuition que ma meilleure amie et je n'ai que rarement perdu. Que pourrais-je lui demander cette fois-ci ? Embrasser Crabbe ? Hum… non, déjà fait…

Je me sors cependant vite de mes pensées pour me tourner vers mon coéquipier. Potter ne semble pas spécialement heureux de me voir, mais il n'a pas l'air antipathique non plus, il a presque l'air indifférent… Nous nous mettons finalement au travail. Je sais qu'il n'est pas spécialement doué, je prendre donc le soin de diriger les opérations. Il ne semble d'ailleurs pas m'en vouloir.

Soudain, alors que je coupe tranquillement des racines, je sens un souffle dans ma nuque qui me fait frissonner. C'est avec l'art de l'habitude que je réussis à ne rien montrer du trouble qui m'habite, mais c'est dur… Finalement, le professeur Rogue, qui s'est penché par-dessus mon épaule pour voir ce que je faisais, se redresse et murmure :

- Très bien mademoiselle Drenis.

Comme toujours, sa voix déclenche en moi une chaleur et mes mains deviennent moites. Mais je me contrôle rapidement. Cela fait maintenant un an que je suis consciente d'avoir le béguin pour le sombre professeur de potion, même si je suis dans l'incapacité de dire quand exactement cela a commencé. Pansy a mis exactement cinq minutes à me faire avouer et les garçons à peine dix… Ils ont essayé de me convaincre un nombre incalculable de fois de tenter quelque chose, mais je sais que c'est peine perdue. Vous voyez une élève sortir avec un professeur ?

Quand je relève enfin les yeux, je croise le regard de ma meilleure amie qui me sourit l'air de dire « je le savais ! ».

Avec l'aide de Potter, je finis rapidement la potion et c'est lui qui va la déposer tandis que je nettoie la table.

- Merci, me dit-il quand il revient.

- De rien… Mais je ne vois pas pourquoi tu me remercies…

- Sans toi, je n'aurais jamais eu une potion aussi bien faite. Avec n'importe quel autre Serpentard, on se serait entretué.

Et il me sourit gentiment au moment où la sonnerie annonce la fin du cours. C'est à cet instant que je réalise mon malheur : le chaudron de Weasley et Drago n'a pas explosé ! Je n'ai plus qu'à prier pour que Pansy ne mette pas en œuvre l'opération relooking de début d'année comme elle a l'habitude de le faire à chaque rentrée… sinon je ne vais pas survivre à la tornade Pansy…

OoOoOoOoO

Le malheur s'est abattu à nouveau sur moi dans la soirée, comme je l'avais prévu… Pansy a bel et bien mis en place son opération relooking et elle avait bien l'intention de me la faire subir… J'ai protesté pour la forme, mais je savais bien que je ne pouvais pas refuser… après tout, c'était uniquement ma faute. Et dans un sens, je crois que j'en avais peut-être un peu envie… Quelle fille n'a pas envie d'être un peu jolie de temps à autre ? J'avais envie pour une fois de ressembler vraiment à une fille, de ne plus être celle dont personne ne connait l'existence, le rat de bibliothèque juste bonne à prêter un devoir ou un cours… J'ai aussi envie de voir si je peux plaire, si je peux lui plaire. Ce n'est pas un crime, si ?

Je me rends donc ce lendemain dans la grande salle habillée avec un uniforme à ma taille (pour changer) dont la jupe a été légèrement raccourcie par les bons soins de mon amie pour, selon ses dires, dévoiler mes superbes jambes. J'ai les cheveux lâchés et ils me tombent jusque dans le bas du dos. Pansy a soigneusement cassé mes lunettes en deux avant de planquer un morceau elle-même et d'en confier un autre à Drago pour être bien certaine que je n'irai pas les rechercher. Je me retrouve donc avec des lentilles qui ne cachent désormais plus rien de mes yeux. Et en plus de tout cela, j'ai été obligée de me laisser maquiller…

Je vous laisse imaginer le choc que ça crée dans la grande salle quand j'entre, cernée par Drago, Blaise et Pansy…

- Meg chérie, tu as vu ? Tout le monde te regarde !

- Merci Dragounet, j'avais pas remarqué, répondis-je sarcastiquement.

Le Dragounet en question ne peut pas s'empêcher d'esquisser une grimace à l'entente du fabuleux surnom que je viens de lui donner. Mais après tout, il l'a bien cherché !

Pansy me tire légèrement par le bras. Je dois avouer que je suis légèrement tétanisée… Je n'ai décidément pas l'habitude d'être le centre de l'attention… Pourtant, et je ne comprends d'ailleurs pas comment, j'ai réussi à atteindre la table des Serpentards sans trop de soucis. Mais sentir tous les regards se poser sur moi me met mal à l'aise…

- Je crois qu'un certain jeune homme aux yeux verts te regarde, me susurre Pansy alors que je mets une cuillère de céréales en bouche.

- Et ? dis-je après avoir avalé.

- Et aussi quelqu'un de plus mûr.

- QUOI ?

- Oui, continue à crier aussi fort et c'est sûr que tu ne vas pas être discrète du tout…

Je bougonne en me servant mes céréales ce qui fait rire mes trois amis. Evidemment... En plus de ne pas être discrète à cause de ce fichu pari, il faut qu'ils se moquent de moi…

- Je suis mal aimée ! dis-je en reniflant faussement.

- Qui aime bien châtie bien !

J'aurais dû m'en douter… Ils trouvent toujours quelque chose pour me contrarier… mais c'est pour ça que je les aime !

Tout doucement autour de nous, les conversations reprennent même si des regards se portent continuellement sur moi. Je n'aime pas ça… J'ai toujours eu horreur du regard des autres. Les gens vous jugent uniquement sur votre apparence, comme si on pouvait tout apprendre sur les gens rien qu'en détaillant leur manière de s'habiller ! Il faut du temps et de la patience, et c'est bien plus qu'un simple coup d'œil ! D'ailleurs, beaucoup sont surpris de me voir ainsi (pour ceux qui me connaissent) et même parfois de me voir tout court (pour ceux qui ignoraient mon existence).

Au fond de moi, je sens monter en flèche une envie de leur prouver que je vaux quelque chose, que je suis aussi douée, aussi forte, aussi intelligente, aussi jolie qu'eux et que toutes ces pimbêches qui courent après mes amis. Je sais que j'en suis capable, je le sens au fond de moi. J'ai envie de leur prouver qu'ils se sont tous trompés sur moi depuis le départ, d'être la vraie Meaghan, celle qui a attendri la Pansy sauvage, celle qui a brisé les barrières de Drago, celle qui a vu derrière la façade de sarcasmes de Blaise, cette fille que je suis au fond et qui était restée cachée simplement par peur du regard des autres.

Je relève doucement la tête de mon bol et je promène un regard sur la salle. Je ne sais pas ce que les autres voient dans mon regard, mais nombreux sont ceux qui détournent le regard. Quand je passe sur la table des Gryffondors, mes yeux rencontrent ceux d'Harry Potter. J'y vois d'abord de la surprise, puis une sorte d'admiration (que je ne comprends pas) qui me rend pourtant fière.

Il ne sait rien, il ne peut pas être au courant, mes parents me l'ont certifié… Pourtant, il y a des moments où je me demande s'il ne sait pas…

OoOoOoOoO

- Vous refaites les mêmes binômes que la dernière fois et pas de discussions ! Cette fois, vous ferez une potion de force. Vous avez deux heures.

La voix de mon professeur préféré (ça ne sert à rien de le nier) claqua à travers la classe. Je me dirige lentement mais sûrement vers la table à laquelle j'étais installée avec le Survivant (comme ils s'amusent tous à l'appeler) et je dépose silencieusement mes affaires. Il me rejoint immédiatement et me fait un sourire. Je l'observe discrètement… Il a l'air heureux… Je ne sais pas si c'est parce qu'il est en binôme avec moi ou si c'est pour une autre raison, mais je me plais à croire à ma première hypothèse et je lui souris à mon tour.

Nous nous mettons consciencieusement à la préparation de notre potion. Tout ce passe encore mieux que la fois précédente, nous agissons en symbiose, comme si nous avions toujours travaillé ensemble. Les facilités que nous avons à nous adapter au travail de l'autre m'étonne, même si je me doute des raisons… Mais lui ne semble même pas les remarquer… Ca ne m'étonne même pas ! Je souris à cette pensée.

- J'aime bien ton nouveau style ! me chuchote-t-il à l'oreille.

Je rougis légèrement en lui répondant un « merci » discret.

- Il a dû te falloir beaucoup de courage pour oser faire ça ! Je suis impressionné ! continue-t-il en vérifiant que notre professeur ne regardait pas dans notre direction. Je sais pas si j'aurais osé…

- Ben… C'est pas vraiment moi qui l'ai décidé, dis-je en un murmure en surveillant et la potion et le professeur Rogue, et je continue en voyant son regard interrogateur. C'est une longue histoire ! Et puis ça n'a pas l'air de te déranger de changer de style, tu l'as fait aussi !

- Ben si, un peu… Je n'aime pas tous ces regards sur moi… Non, en fait je déteste ça !

Il rit doucement et je sens une joie indescriptible m'envahir. Il rit avec moi !

- Je ne sais pas pourquoi je te dis tout ça…

Moi non, plus… Après tout je suis une Serpentard et tu ne sais pas ce que je sais…

- … mais j'ai bizarrement confiance en toi... Et…

Je lui fais discrètement signe de se taire et il m'obéit sans rechigner. Notre professeur fait comme à son habitude le tour de la classe et il s'approche dangereusement de nous (du moins dangereusement pour les points des Gryffondors !). Je retourne à la découpe de mes racines tandis qu'Harry (ou devrais-je dire Potter ?) tourne lentement dans le chaudron, comme indiqué dans la marche à suivre. Comme la fois précédente, et comme toutes les autres fois d'ailleurs, je sens dans ma nuque le souffle chaud que je reconnaitrais entre tous. J'ai l'impression qu'il reste bien plus longtemps que d'habitude et je sais que s'il ne part pas bien vite je vais me mettre à frissonner…

- Vous avez les yeux de votre mère… chuchote-t-il à mon oreille.

C'est tellement discret que je ne suis même pas sûre de l'avoir entendu. Mais je me retourne quand même brusquement, parce qu'il a quand même chuchoté à mon oreille, ça je ne l'ai pas rêvé ! Je croise alors le regard noir profond qui me fait vibrer depuis trop longtemps déjà et je lis dans ses yeux que j'ai bien entendu… Alors il saurait ? Mais c'est… impossible ! Non ?

- Drenis, coupez vos racines plus fines et Potter ! un peu de douceur ! Ce n'est pas des œufs à battre en neige que vous avez dans votre chaudron !

Une esquive. Il sait quelque chose, il voulait que je sache qu'il sait, mais il veut soit me faire mariner dans mon jus, soit s'arranger pour que les doutes potentiels soient dissipés… N'importe quoi… Si ça se trouve il ne sait rien ! Ce n'est d'ailleurs pas possible qu'il sache. A part mes amis que j'ai mis au courant, mes parents et Dumbledore, personne ne peut avoir connaissance de tout cela… A moins que… Non ! Je deviens paranoïaque !

- Ca va ? souffle la voix douce de mon partenaire.

- Oui… Vas-y termine ce que tu disais…

Et change-moi les idées en même temps ! Pitié !

- Euh… Ah oui ! Je disais que j'avais bizarrement confiance en toi… Et je ne comprends pas pourquoi.

- Pourtant je suis à Serpentard.

- Je sais, mais tu sembles différente…

- Pourtant je peux te jurer que j'y ai bien ma place.

- Je n'en doute pas, mais… tu es différente de toutes les personnes que je connais.

- Justement, tu devrais plus te méfier de moi…

- Non, au contraire. J'ai l'impression, même si je ne te connais pas, qu'on se ressemble… Non, c'est pas grave, oublie ! Tu dois me prendre pour un fou !

Si tu savais…

- Ne te tracasse pas, j'ai déjà vu pire !

Il me fait ce sourire, celui qu'il dédie à ses amis, ce sourire qui réchauffe les cœurs, ce sourire que j'ai toujours rêvé qu'il me fasse sans jamais savoir pourquoi… jusqu'à cet été. Je suis heureuse, oui heureuse ! Je lui souris à mon tour, je suis tout simplement heureuse. J'ai l'impression d'avoir attendu un moment comme celui-ci depuis toujours…

Mais le temps nous rattrape et brise ce moment de complicité qui s'était créé… La voix de notre professeur nous rappelle que la fin de l'heure approche et il demande qu'on lui apporte un échantillon de potion. Cette fois, c'est moi qui m'en charge. Je m'avance rapidement et je mêle à la foule qui se précipite pour être plus vite sorti. J'évite à tout prix de croiser le regard de Severus Rogue, et je retourne à ma place pour récupérer mes affaires. Harry a terminé de ranger la table.

- Merci, me dit-il comme la dernière fois.

- De rien… Mais je ne vois pas pourquoi…

- Tu m'as dit exactement la même chose la dernière fois ! rit-il.

- Tu vas me répondre exactement la même chose ? je lui demande en souriant aussi.

- Pas vraiment. Je voulais te remercier pour m'avoir fait passer un des plus agréables cours de potions depuis que je suis ici.

J'ouvre la bouche pour lui répondre, mais je suis interrompue par Granger qui arrive avec Weasley. Ils me lancent tous les deux un drôle de regard, entre le reproche et la suspicion. Je m'en vais donc avant de me faire agresser mais je prends quand même la peine de faire un sourire à Harry avant de me retourner.

- Mais qu'est-ce qu'elle te veut ? Elle te drague ou quoi ?

Merci Weasley, ça fait toujours plaisir ! Mais même si je sais que c'est faux, que les Gryffondors ont toujours détesté les Serpentards, mais je ne peux pas empêcher de sentir mon cœur se serrer. En quelques mots, il a réussi à entacher le bon moment que j'ai passé. Et si Harry croyait ce que son meilleur ami lui avait dit ?

- Meaghan, ça va ?

- Drago…

Toute cette histoire me prend la tête, je sens que je m'éparpille. J'ai l'impression de ne plus rien gérer, que tout échappe à mon contrôle… Rogue qui semble savoir des choses, Harry qui semble m'apprécier, Weasley qui gâche tout, et moi… Moi qui suis perdue…

Les larmes coulent sans que je puisse les arrêter… Un peu plus d'un mois déjà que je suis face à une réalité qui chamboule toute ma vie, il fallait bien que je craque à un moment ou à un autre… La réalité fait mal…

Drago me prend doucement dans ses bras et me berce comme une enfant, comme à chaque fois que j'ai un gros chagrin (comme il se plait à dire avec une voix enfantine pour me faire rire). Il est comme un grand frère pour moi… ce grand frère que j'ai sans avoir…

- Alors Malefoy, on prend ce que les autres rejettent ?

Weasley, encore… Pourquoi faut-il que juste après potion on ait divination (je ne comprends toujours pas pourquoi j'ai fait l'erreur de garder cette option…) et que ce soit avec les Gryffondors ? Et sans Pansy et Blaise (qui eux ont été assez intelligents pour arrêter) ?

- Le jour où tu réussiras à faire des phrases avec un sens, tu me préviendras Weasmoche, répond laconiquement Drago.

Il s'inquiète pour moi, je le sais, et il n'aime pas se battre avec les Gryffondors… Encore une partie du masque du méchant petit Malefoy qu'il n'aime pas du tout…

- Harry n'a pas voulu de cette fille et elle vient se faire consoler par toi. Pathétique !

Non ! Dites-moi qu'il n'a pas osé ! Je sens Drago se tendre contre moi alors que je n'ose même pas lever la tête de son torse.

- Espèce de sal con ! Comment peux-tu dire une chose pareille de Meaghan ! Tu ne la connais même pas ! Elle veut cent fois mieux que toi et elle ne s'abaisserait jamais à faire une chose pareille contrairement à certains qui n'hésite pas à lécher les bottes des autres pour se faire une place dans la société !

- Tu parles de toi Malefoy ?

Si Weasley tenait un temps soit peu à sa vie, il se serait tu… Je sens Drago me lâcher et je le vois se diriger trop rapidement vers le rouquin. Il y a trois choses qui mettent mon meilleur ami en colère : Harry, qu'on s'en prenne à ses meilleurs amis et ça… Weasley risque de passer un sal quart d'heure…

- Ron, tais-toi ! claque une voix.

J'aurais reconnu sa voix entre mille, Harry… Drago s'est immédiatement arrêté et le rouquin semble stupéfait.

- Je n'ai rien dit tantôt parce que j'ai cru que tu plaisantais, mais là tu dépasses les bornes ! Elle ne m'a pas dragué ! On a fait la potion, on a discuté et j'ai passé un meilleur cours de potion que ce que j'aurais pu imaginer ! Et pour ta gouverne, c'est moi qui ai engagé la conversation, alors des deux, ce serait plus vite moi qui l'aurait dragué, mais ce n'est pas le cas ! Alors arrête de parler de ce que tu ne sais pas !

Il lance un regard noir à son meilleur ami puis s'approche de moi. Les larmes coulent toujours sur mes joues mais je suis surtout stupéfaite. Il passe gentiment sa main sur mon visage et efface mes pleurs avec une douceur incroyable.

- Ca va Meaghan ?

Tant de douceur dans sa voix… Je pleure à nouveau, mais cette fois, c'est la joie qui prime sur les autres émotions. Si un jour on m'avait dit que je pleurerais de joie !

Se méprenant sur mes yeux embués, il me prend dans ses bras, comme Drago quelques minutes plus tôt. J'ai l'impression que sa seule présence efface toutes mes peines, j'ai l'impression d'être… entière ?

- Harry ! s'étrangle presque son meilleur ami. C'est une Serpentard !

- Et alors ? répondit-il.

Cette fois Weasley va vraiment finir par s'étouffer… Harry s'écarte de moi et me fais un petit sourire d'excuse.

- Je crois que je vais arrêter de choquer Ron pour l'instant, me murmure-t-il. Je suis désolé que mon meilleur ami soit aussi étroit d'esprit.

Il finit par faire demi-tour et entraine derrière lui son meilleur ami qui semble totalement sous le choc… Comme le mien d'ailleurs… Drago est debout au milieu du couloir avec sur le visage un air ahuri qui ne lui est pas du tout habituel. C'est mon rire qui le fait sortir de sa torpeur.

- Dis-moi que j'ai rêvé… me dit-il alors que nous prenons le chemin de notre cours. Cette scène était complètement irréelle…

- Moi j'ai beaucoup aimé ! Surtout ton air de poisson rouge après !

Il me donne un coup de coude qui ne fait que redoubler mon rire.

- Arrête de te moquer de moi !

Je ris encore un peu, puis le silence fait son apparition petit à petit. Je crois qu'il est autant plongé dans ses pensées que moi. Il a raison, cette scène est complètement irréelle mais elle me met du baume au cœur. Je n'arrive pas à décrocher ce sourire que je devine niais de mon visage.

- Tu crois qu'il t'aurait défendue si une scène pareille s'était produite les années précédentes ? me demande soudain Drago.

- Je ne sais pas… Je crois…

- Il t'a carrément prise dans ses bras ! C'est fou !

- Je pense que ça se serait produit de la même manière les autres années si ça avait eu lieu. C'est difficile à expliquer, mais j'en suis convaincue… Je me suis sentie tellement bien dans ses bras !

- Je suis jaloux… murmure-t-il.

Je crois qu'il l'a dit sans réfléchir et surtout qu'il croyait que je ne l'entendrais pas. Oh mon dieu ! Ca explique pas mal de choses !

- Drago Lucius Malefoy ! je m'écrie en lui prenant le bras. Je crois qu'on va avoir une grande discussion ce soir !

- Quoi ? Mais qu'est-ce que j'ai enc… Non ! Ne me dis pas que j'ai parlé tout haut !

- C'est pas grave mon chou, tu te feras juste cuisiner ce soir.

OoOoOoOoO

- Ce soir, notre réunion au sommet a pour thème : le cœur de Drago !

Je suis fière de mon annonce. Je n'ai mis ni Pansy ni Blaise au courant et ils tombent des nues en apprenant la nouvelle. Quant à Drago, il a enfoui son visage dans ses mains. Nous sommes tous les quatre installés dans le dortoir des garçons d'où nous avons gentiment expulsé les autres résidents. Mais bon, ils ont l'habitude depuis le temps !

- Comment ça ? demande Pansy.

- Figure-toi que j'ai découvert de qui Drago était amoureux !

- Non ? Et comment tu l'as su ? Et pourquoi tu ne m'as pas mise au courant plus tôt ?

- Pour l'effet de surprise ! Et je l'ai su tout à l'heure entre le cours de potion et celui de divination…

Je leur raconte alors l'histoire de long en large. Ils semblent eux aussi surpris de l'attitude d'Harry (comment pourrais-je l'appeler autrement ? C'est tout simplement impossible, encore plus maintenant qu'avant) alors qu'à moi, elle semble presque normale… Puis ils rient devant la gaffe de Drago.

- Alors comme ça, tu flashes sur Potter ?

Le jeune Malefoy grommela quelque chose d'inaudible et déclencha le rire de ses amis.

- Drago, tu connais le dicton : qui ne dit mot consent ?

- Vous m'énervez… Et j'ai jamais dit que j'étais amoureux de Potter !

- Non, c'est vrai, tu as dit que tu étais jaloux après que Meaghan ait dit qu'elle était bien dans ses bras, ricane Blaise.

- Mais ce n'e…

- Non, bien sûr, tu aurais voulu être dans les bras de Meg et tu es hétéro, et moi je suis Maïa l'abeille ! le coupe Pansy

- Maïa l'abeille ?

- Un truc moldu, laisse tomber.

Drago remonte ses jambes contre son torse et les entoure de ses bras. Il a l'air d'un petit garçon comme ça. Il est tout simplement adorable !

- Bon, j'avoue, je suis amoureux de lui… Vous êtes contents ?

Sa voix n'est pas sarcastique, elle est surtout triste.

- Et comble du bonheur, il ne m'aimera jamais…

C'est du Drago tout craché… Il n'en sait strictement rien et il y a quelque chose que je sais, et dont je n'ai encore jamais parlé, qui pourrait le rendre heureux. Mais au moment où j'ouvre la bouche pour lui sortir mon argument choc, une douleur atroce me transperce le crâne et…

A suivre...