Deux Weasley pour une Delacour.
1 - Et l'araignée tissa sa toile.
Ronald Weasley était brisé. Brisé, mutilé, déchiré, en milles morceaux éparpillés. Il n'était plus que l'ombre de ce qu'il avait un jour été. Un cataclysme était entré dans sa vie. Il ne l'avait pas vu arriver, il ne s'en était pas méfié. Et aujourd'hui, il était prisonnier d'une situation qu'elle était la seule à contrôler. Elle.
Son frère ainé Bill avait épousé sa fiancée, Fleur Delacour seulement quelques mois auparavant. Ils s'étaient connus alors que celle-ci faisait un stage à Gringotts, la banque de sorciers où Bill travaillait. Seuls eux étaient en mesure de détailler le déroulement des évenements qui les avaient conduits à, petit à petit, former ce couple si uni. En apparences. Toutefois, Bill n'avait pas été le premier des Weasley à rencontrer Fleur. Celle-ci, championne de Beauxbatons pendant le tournois des trois sorciers à Poudlard, avait en effet fait la connaissance de Ginny, et plus spécifiquement de Ron, à cette occasion.
Dire que Ron n'était pas tombé sous son charme, aurait été un mensonge. Et, comme bien d'autres garçons avant lui, il avait tenté d'inviter Fleur au bal. Peine perdue. Celle-ci n'avait pas un regard pour lui. Et c'est tant bien que mal qu'il s'en était remis, accueillant quelques années plus tard, ses fiançailles avec Bill, avec une nonchalence sincère et de la joie non feinte, pour son frère. Il n'imaginait pas un seul instant que cet évenement allait marquer pour lui, le début d'un calvaire honteusement inavouable.
Tout avait démarré un mois jour pour jour après la cérémonie qui avait officialisé l'union de Bill et de Fleur.
FLASH BACK :
La journée avait été éreintante, les Weasley avaient passé leur après-midi à dégnommer le jardin qui commençait à contenir bien trop de monde. La nuit venait juste de tomber quand Ron, épuisé, avait décidé d'aller se coucher. Souhaitant bonne nuit à Hermione du bout des lèvres, il rejoignit sa chambre.
Grâce au départ de Percy et des jumeaux, de l'espace avait été libéré, et Ron n'avait plus à partager sa chambre avec Harry, qui demeurait à présent dans celle de Percy, les rares fois où il n'était pas en mission. Celle des jumeaux était occupée par les jeunes mariés qui ne s'étaient pas encore trouvés de nid douillet.
Ron prit à peine le temps de se déshabiller avant de se coucher. La fatigue était telle, qu'il ne lui fallut pas plus de quelques minutes pour sombrer dans un sommeil profond. Et quand, quelques heures plus tard, la porte de sa chambre se mit à grincer, il ne sut pas trop s'il fallait le mettre sur le compte d'un rêve ou si c'était bien réel.
Quelqu'un entra dans sa chambre. Il vit une silhouette se déplacer, passer la porte et se rapprocher. Sa vision, encore floue, ne put précisément reconnaitre la personne, ni même déterminer s'il était bel et bien réveillé et si ce qu'il voyait était réellement en train de se produire.
Il fini par comprendre qu'il ne révait pas quand il sentit son lit s'afaisser de quelques centimètres. Effrayé, il ouvrit plus largement les yeux, mais le clair de lune ne put lui permettre de découvrir qu'une seule chose. C'était une femme.
Ron fut rassuré. ça ne pouvait être qu'Hermione. Même si sa mère leur avait strictement imposé des chambres séparées, il n'était pas rare qu'elle vienne le rejoindre. Il était toujours plus agréable pour elle de dormir dans les bras de Ron et dans un vrai lit, que sur un lit d'appoint à entendre le charabiat que Ginny débitait parfois dans son sommeil.
Il sentit des lèvres douces se poser sur les siennes et des mains carresser son visage. Il y avait quelque chose d'étranger dans ces gestes, mais Ron, abruti par la fatigue, ne parvenait pas à déterminer de quoi il s'agissait. Détendu, il la laissa jouer avec ses mèches rousses et mordiller ses lèvres.
Il fini par réaliser que quelque chose clochait définitivement quand il sentit du sang perler sur son menton. Du sang qui ne pouvait provenir que de la morsure dont sa lèvre inférieure avait été victime. Hermione n'était pas de ce genre là. Hermione était douce, elle avait des gestes tendres, affectueux, ce n'était pas dans ses habitudes d'être sauvage de cette façon. Quelque chose clochait. Définitivement.
"Hermione ?"
Un petit rire retentit dans la pièce. Un rire familier mais auquel il était incapable d'attribuer un propriétaire. Il n'y avait qu'une chose dont il était certain, ce rire cristallin, enjoué et enfantin, n'était clairement pas celui d'Hermione.
Ron eut un mouvement de recul. Sa tête heurta le mur derrière lui. Se massant le crâne en grommelant, il tenta de tenir à distance sa teigneuse assaillante. Tatonant sur sa table de chevet, il chercha du bout des doigts l'interrupteur qui éclairerait la pièce, et qui ferait la lumière sur ce qui était en train de se passer.
Une main tenta de l'en empêcher, et, après une dure bataille, il fini par parvenir à actionner ledit interrupteur. Il étouffa un juron en reculant le plus loin possible de son lit. Dessus se trouvait quelqu'un qu'il n'aurait jamais imaginé surprendre. Esquissant un sourire, Fleur murmura :
"Rejoind moi..."
Elle tendit la main, mais l'horreur submergea Ron. Au souvenir des baisers qu'ils avaient échangé, l'envie de vomir le saisit. Il pensa à Bill et à Hermione, ces deux personnes qu'il adorait et qu'il venait de trahir par la faute de Fleur. C'était trop. Sa tête commença à tourner et une foule d'images dansa devant ses yeux, le culpabilisant terriblement.
"- Non mais ça va pas ? Qu'est-ce qu'il se passe là ?! Tu es devenue folle ?!"
Puis, essuyant le sang qui coulait de sa lèvre et remplissait sa bouche d'un gout de fer qui lui donnait des hauts le coeur, il continua d'essayer de comprendre ce qui venait de se passer.
" Pourquoi tu fais ça ? Qu'est-ce qu'il se passe ? C'est pas en train d'arriver... Non, c'est pas possible...ça peut pas être en train de se produire...
Descendue du lit, Fleur se rapprocha de lui. Il tenta de lui échapper, mais la pièce était trop petite. Elle finirait par l'attrapper tôt ou tard. Il tenta de rejoindre la porte, mais constata très vite que la clef avait disparut, et il ne mis pas très longtemps à deviner où elle pouvait se trouver.
" Allez Ron, ne lutte pas... Tu sais que c'est inutile... Tu en as envie...Tu me désires. "
Ron se sentit opressé, la pièce était bien trop petite pour cette folle et lui. Puis, en désespoir de cause, et se rappelant que c'était à une fille qu'il avait affaire, il arrêta d'arpenter sa propre chambre, se redressa et ancra ses jambes sur le sol. Il savait qu'ainsi elle ne tarderait pas à le rejoindre, mais il était déterminé à lui faire passer l'envie de réitérer ce qu'elle venait de faire.
Il ne l'aimait pas. Il ne l'avait jamais réellement aimé. Fut un temps où il l'avait désiré. Mais quel garçon de 14 ans aurait put rester insensible à cette beauté ? Toutefois, cette envie lui était vite passée. Et depuis qu'il était avec Hermione, il n'avait pas d'yeux pour qui que ce soit d'autre.
Hermione... A ce souvenir, une immense vague de culpabilité le fit suffoquer. Les larmes menacèrent de lui monter aux yeux, mais il les refoula. Fleur ne devait pas voir le trouble qui l'assaillait. Alors, il reprit contenance et tenta de la tenir un tant soit peu à distance.
" Ecoute, je ne sais pas ce qu'il t'es passé par la tête, mais ça ne m'intéresse pas. C'est Hermione que j'aime, et tu serais bien la dernière personne sur cette terre avec qui j'aurais envie de faire quoi que ce soit."
Loin d'être vexée, Fleur continua à jouer les sirènes et lui dit langoureusement :
" Il y 3 ans tu m'as demandée de t'accompagner au bal. Tu me désirais en ce temps là, et je suis sure que c'est encore le cas à présent. Hermione ... elle n'est pas...Ce n'est pas une femme pour toi...Elle n'est pas à la hauteur...Elle n'est pas comme moi..."
Ron explosa :
" Mais tu es folle ou quoi ? Qu'est-ce qu'il t'arrive ? De quel droit tu oses parler d'elle comme ça ?! Et Bill, tu te souviens, ton mari ? Mon frère ! Qu'est-ce que tu en fais ? Comment peux-tu le trahir comme ça, n'avoir aucun respect pour lui ? Tu me dégoutes ! Et tu veux que je te dise, oui je t'ai désiré, mais c'était i ans ! Je ne ressent rien pour toi aujourd'hui, rien sinon du mépris ! va-t-en ! Va-t-en avant que je fasse quelque chose que nous puissions regretter ! "
Sans s'en rendre compte, Ron avait commis une erreur. En admettant qu'il l'avait désirée, il donnait à Fleur un avantage certain et ne faisait que renforcer son envie de le corrompre.
" Je m'ennuie Ron.. J'ai besoin d'un peu d'aventure... Je ne suis pas faite pour le ménage et la cuisine. J'ai été championne du tournoi des 3 sorciers, il me faut de l'action si je veux prospérer. Et toi aussi. Je sais que tu as besoin de piment dans ta vie. Elle est si monotone avec cette Hermione. ça m'attriste, on dirait un couple de vieux. Ce n'est même pas mignon. Elle t'empêche de t'épanouir. Tu vaux tellement mieux. Et moi aussi. Ensemble, on pourrait être exceptionnels ! "
Ron n'en croyait pas ses oreilles. Il avait l'impression de vivre un véritable cauchemar. Fleur était devenue folle, complètement folle. Elle ressemblait à une guerrière, une chasseuse, une prédatrice. Ron était sa proie. Et sincèrement, cela n'avait absolument rien d'excitant. Bien au contraire. Il était terrorisé à l'idée de ce que cette psychopathe pouvait lui faire subir. Et pourtant il savait, tout au fond de lui, qu'il n'avait aucun moyen de se sortir de là sans être éclaboussé par la honte. Car Fleur était maligne, et il était persuadé que si il la faisait tomber, elle trouverait un moyen de l'entrainer avec elle pour amortir sa chute.
Le silence de Ron semblait avoir calmé Fleur qui avait lentement extirpé la clé de sa nuisette. Approchant dangereusement son visage de celui de Ron, elle murmura :
" Je vais te rendre ta liberté pour cette nuit mon petit oiseau farouche. Mais je reviendrais, je te le promet."
Ron s'en serait bien passé. Mais il ressentit un réel soulagement en voyant Fleur se diriger vers la porte. Toutefois, avant d'avoir définitivement quitté la pièce, elle fit demi-tour et attrappa Ron par le col de son t-shirt, l'obligeant à s'abaisser à sa hauteur. Tout près de ses lèvres, elle chuchota :
" Je sais que tu ne parleras de ça à personne, tu es bien trop réservé et honteu pour te confesser. Et puis, je sais que tu ne ferait rien qui me causerait du tort, tu aurais trop peur des conséquences qui pourraient te retomber dessus. Si tu parles, c'est à Hermione que je couperai la langue. Si tu fuis, je te retrouverai et je t'obligerai à enterrer celle que tu aimes. Vivante. "
La terreur s'empara de Ron. Il avait beau savoir que Fleur était une femme qui physiquement ne faisait pas le poids, ses menaces, en revanche, avaient eut un impact considérable. En l'espace de quelques minutes, elle venait déjà de prouver qu'elle était suffisamment folle pour se prêter à une tentative de viol sur son beau-frère. Ron était persuadé que rien ne l'arrêterai. Et il ignorait encore ce que cela signifiait concrètement...
