Assez différent de ce que j'écris habituellement, je me suis essayée à autre chose! :) Un style beaucoup plus simple et épuré, écrit sous une impulsion. C'est très court, et je n'oublie pas mon recueil de drabbles. Merci pour toutes vos reviews, vous êtes géniales :3

Bonne lecture

..o..SherlocK * HolmeS..o..

Respirer: inspirer, expirer.

Air: soixante-dix-huit pour-cents d'azote, vingt-et-un pour-cents d'oxygène et quelques particules d'argon, de néon et d'hélium puis autres gaz et molécules.

Ennuyeux. Tellement ennuyeux.

Nicotine. Ennuyeux aussi; mais divertissant. Comme John. Apaisement, plénitude, calme, oubli, concentration. Dépendance. Addiction. Patchs. Besoin de patchs. John a caché ses patchs. Tellement prévisible: sous la cheminée. Mais trop loin pour qu'il ne puisse l'atteindre sans se lever. Pas si stupide. Gaspiller sa précieuse énergie; un désastre. Il ne se lèvera pas.

Violon. Entre ses doigts. Pince une corde, puis une autre. Caresse. Douceur. Tend une corde, puis deux autres. Violence, un peu. Le son s'éclate sur le bois. Encore. Encore. Encore. Encore.

Encore.

Archet. Douleur; déchirement souffrance pulsion folie tristesse. Sherlock touche rarement son archet. Tranchant. Couteau. Lame. Archet. Ennui. Peur – non. Ennui. Musique et émotions? Émotions. Ennui. Il a raison. Sherlock aime jouer: il aime le son du violon. Par touches. Par morceaux. Un cri de l'instrument: suave mélodie.

Un cri de John. Cri de joie, qui de peur, cri de surprise, cri de plaisir. John ne crie pas souvent: il respire. Il soupire. Il inspire, il expire. Maîtrise. Il tire aussi – souvent. Il parle, il chuchote, il glisse à l'oreille. Il hurle parfois. Il gémit. Sans doute. Sherlock ne l'a jamais entendu gémir. Est-ce fugace? Long? Retenu? Mordu? Gémir de douleur. De plaisir? Non. Ennuyeux.

Ennuyeux. Évidemment.

Portable. Trop loin, sur la chaise. Encore John. Encore – encore. C'était pour l'appeler, en plus. Dommage. Sherlock sourit. Un peu – pas beaucoup. Juste une vulgaire contraction des zygomatiques. Petite boule de coton dans la gorge, plissement d'yeux. John le fait sourire – souvent. John est naïf. C'en est exaspérant. Il ne sait rien! Rien d'intéressant. Il sourit un peu plus – la petite boule grandit. Elle roule, roule, roule jusque dans sa poitrine. Un peu de chaleur. Froid. Chaud. John est chaud – physiquement parlant. Enfin scientifiquement parlant. Évidemment.

Cette donnée est juste... inintéressante. Inutile. Intraitable et inutilisable. Perte de temps; perte de place dans son disque dur. Perte. Perte. Il perdait beaucoup de chose à cause de John. De la place. Du temps. Des moyens. Perte de moyens.

Effacement de donnée. Effac – chaudes. Ses mains sont chaudes. Sur son front. C'est John près de ses cheveux. Il lui parle. Sherlock ne peut pas lui répondre. Pas qu'il ne le veuille pas. Yeux clos. Mains jointes. Il pense. Cette main le dérange, cette main l'intrigue. Ennuyeux. Alors il ne répond pas.

Ennuyeux. Agaçant même. Dérangeant. John le touche, c'est dérangeant.

Il ne part pas. Il ne part... pas. Il reste. Avec sa main. Ses doigts. Sherlock sait le nombre d'os qu'il y a dans une main, comment relever, analyser, comparer une empreinte digitale, combien de litres de sang y circule et le temps qu'il met à coaguler après qu'un poignet soit tranché. Tout cela est utile. La main de John est inutile. Pourtant elle est là. Elle est en contact avec son épiderme. Elle le touche. Provoque ses terminaisons nerveuses. Elle vit. Elle respire.

Comme John. John respire. C'est ennuyeux. Mais c'est indispensable. John doit respirer. Sherlock respire aussi. C'est désespérant. Il se drogue – mais il respire. C'est drôle, non?

Non. John dit non. Sherlock soupire. Ennuyeux.

Tiens. il a parlé. Sherlock pense parfois trop fort. C'est plus fort que lui – il ne se retient pas vraiment. Trop vite. Trop loin. Trop vrai pour les petites gens. Les gens ne l'aime pas. Comme c'est ennuyeux. Mais ils respirent. Pourquoi? John le suit lui. Mais il respire aussi. Tout le monde respire. Il l'oublie, souvent. Le Sherlock. Quand ils sont morts, les gens ne respirent plus. Ils moisissent. Ils pourrissent. S'effritent, s'émiettent, verdissent et meurent. Ils meurent quoi. Parfois les gens sont tristes. Pathétique.

Sherlock ne veut pas que John pourrisse. Mais sa main est chaude – alors ça va. Il faudrait qu'il arrête de penser de temps en temps. Il ne veut pas. Il n'y arrive pas. Penser. Respirer. C'est la même chose. Il ne peut pas s'arrêter. Pas de bouton. Pas de machine. Alors il pense à John. John est reposant. C'est ennuyeux – mais pas tant que ça. Il reste, lui. Il reste. Avec lui. Il l'aide – un peu. Peu. C'est vrai. Mais il l'aide quand même – à sa manière.

Merci pense Sherlock.

Respire répond John.

Alors Sherlock ouvre les yeux. La main est partie. Ce n'est pas grave. Les lèvres de John. Sur son front. Sherlock sourit. Et il respire. Mieux. Il respire. C'est ennuyeux. John aussi respire. C'est mieux.

..o..SherlocK * HolmeS..o..

Merci de m'avoir lue!

Un avis est toujours le bienvenu :) Ça rime en plus, rien que pour ça une ch'tite review? *pleure un peu.* :3

Respirez. By Shir