Je commence un petit recueil d'OS avec un léger texte plumien pour Aelig, pour la "remercier" de son retard de publication de son chapitre de Revenge. Je sais que je dois un OS à quelqu'un d'autre, mais je ne sais plus qui (merci à ma mémoire, qui fait concurrence à celle de Bidibulle...) Donc si cette personne pouvait se manifester, meci! :)

Les bras croisés, debout derrière la vitre sans tain, l'agent Dinozzo observait la jeune fille qui se trouvait dans la salle d'interrogatoire.

Il s'agissait d'une adolescente, seize ans à tout casser. Elle semblait inquiète, s'asseyait un instant, se relevait brusquement, tournait autour de la pièce. L'italien esquissa un sourire lorsqu'elle fit un bond en arrière, surprise par le bruit de la chaise qu'elle venait de bousculer tombant sur le sol. Elle la redressa maladroitement, tout en jetant un regard effaré tout autour d'elle.

L'agent se décida à la rejoindre. Il ouvrit brutalement la porte de la salle d'interrogatoire, amenant ainsi un nouveau bond de frayeur de la part de la jeune fille.

Il lui désigna la chaise d'un mouvement de tête, et tous deux s'installèrent.

La jeune fille prit immédiatement la parole.

« Pourquoi vous m'avez enfermée ici ? Je n'ai rien fait de mal, je le jure ! Enfin, j'ai volé ce chapeau, mais je ne voulais pas, je l'avais essayé, et puis une dame venait juste de prendre le sac de mes rêves, et ça m'a rendue tellement triste que j'ai oublié que j'avais encore le chapeau sur ma tête, et je suis sortie comme ça, mais je l'ai ramené le lendemain, quand je m'en suis aperçue ! Je vous assure que… »

Tony l'interrompit

« Stop ! On ne vous a pas amenée ici pour une histoire de chapeau ! »

« Ah bon ? Pourquoi alors ? » Un air de stupéfaction se peignit sur le visage de l'adolescente.

« Si vous commenciez par me donner votre nom, mademoiselle ? »

« Je m'appelle… Attendez ! » Elle s'interrompit, et croisa les bras d'un air de défi. « Je ne vous dirai rien. Je veux un avocat. »

« Un avocat ? » reprit l'agent, surpris de son changement soudain d'attitude.

« Oui. J'ai vu ça dans des séries TV. »

« Ah, oui ? Je vous propose quelque chose. Vous me dites votre prénom, et je vous dis pourquoi vous êtes là. Ça vous va ? »

« Aelig »

« Pardon ?

« Aelig. C'est mon prénom. »

« Aelig ? »

« Oui, c'est un nom breton. Ça veut dire petit ange. Ou petite ange. C'est un prénom mixte. Maintenant, dites moi pourquoi je suis là. »

« Tu sais, c'est marrant, ce nom » commença l'agent. « Petite ange, pour une terroriste, assez ironique non ? »

Elle étouffa un hoquet de stupeur

« Terroriste ? Moi ? »

« C'est la quatrième fois en moins d'une semaine que tu es présente au même endroit et au même moment qu'un membre présumé d'Al Qaida. »

« Excusez-moi ? J'ai 16 ans, je suis au lycée, pas dans une cellule terroriste ! »

Tony continua comme si elle ne l'avait pas interrompu.

« D'abord, devant le capitole. Ensuite, au musée de l'air et de l'espace. Puis à la Galerie Nationale. Et enfin, juste à côté d'ici, au Starbucks. Beaucoup de coïncidences, n'est ce pas ? »

« J'ai deux semaines de vacances. Et j'aime beaucoup tout ce qui a trait à l'art. J'en profite pour aller me balader et visiter des musées. C'est tout ! »

« Je peux faire en sorte que tu ne sortes de prison que dans quelques dizaines d'années. A moins que tu ne coopères. »

« C'est un cauchemar…Dites moi que c'est un cauchemar ! Je vais me réveiller, n'est ce pas ? »

Avant que l'agent ne puisse lui répondre, la porte de la salle d'interrogatoire s'ouvrit pour laisser le passage à McGee. Il se pencha vers l'italien, pour lui murmurer quelques mots, puis quitta la pièce. Tony semblait maintenant ennuyé.

Il reprit.

« Tu as raison. C'est un cauchemar. On va te raccompagner à la sortie du bâtiment, et tu te réveilleras à ce moment. »

Aelig ne suivait plus. « Attendez, je ne suis plus accusée de terrorisme ? »

« Non. Les agents qui t'ont gentiment ramenée ici se sont… trompés de personne »

Elle étouffa un rire nerveux « vous, vous vous êtes trompés ? »

L'agent grimaça. « Pas nous. Eux. Des bleus. Incapables d'aller chercher un malheureux café. »

« Donc je m'en vais juste… Comme ça ? Vous venez de me faire passer le pire moment de ma vie, et là je pars comme si de rien était ? »

« Tu veux une casquette souvenir ? »

« On peut faire un marché ? »

Tony la regarda, étonné. Et acquiesça.

« Dis-moi à quoi tu penses. »

« Vous me faites une visite guidée de vos locaux. Pour que je puisse voir comment ça se passe en vrai. Sinon, je raconte tout à mes parents. Et ils ne laisseront pas passer ça. Alors ? »

Malgré son ton assuré, la jeune fille n'en menait pas large. Elle fixait des yeux le visage indéchiffrable de l'agent, et poussa un soupir de soulagement lorsqu'un large sourire s'étala sur celui-ci.

« C'est d'accord. On dirait qu'on est d'accord ! On commence ? »

Aelig hocha la tête, bondit de sa chaise, et suivit l'agent pleine d'enthousiasme.

« Alors, on commence par quoi ? Les bureaux, le labo de l'expert médico-légal ? Vous avez un ou une experte ? Ou la morgue ? Il y aura un cadavre ? Vous avez une arme ? Comme dans les films ? … »

Tony poussa un léger soupir. Plus la jeune fille parlait, et plus il regrettait d'avoir accepté. Tout ça pour éviter un surplus de paperasse…