La chambre d'hôpital sombra, comme si elle s'engouffrait dans les abysses. Le reflet des quelques rayons de soleil passants au travers du rideau noir de la fenêtre prenait une couleur bleu, teintée de désespoir, et le silence interminable noyait la pièce comme si elle ne contenait rien. La salle au clair obscur portait toute son attention sur le jeune homme blond, assis sur le matelas dur et inconfortable du lit en métal, qui, de son dos maladroitement vouté, et de ses yeux d'un bleu aveugle, cherchait quelque chose du regard, ou quelqu'un. Qui aurait pu être le jeune garçon aux allures de corbeau assis à ses côtés, regardant attentivement le profil du blond, tout en cherchant la cible de ces yeux.

« _Sasuke, tu es là ? »

Il prononça sa demande toute en levant la main dans le vide, que Sasuke devina comme à la poursuite de son visage, et de sa présence. Son cœur se serra sur la seconde, en voyant la faiblesse du jeune homme aveugle mise à l'épreuve, et si fragile. Mais il ne chercha pas pour autant à montrer qu'il était bel et bien là. Il voulait encore pouvoir le regarder, avec ce silence et cette tendresse dessinée sur son visage, même s'il aurait préféré qu'un sourire y figure simplement. La main tendue en l'air bougea, cherchant, observant avec ses doigts, la figure du brun, qu'elle finit par trouvée, toute contente et apaisée.

Que de soulagement de se savoir accompagner. De le savoir à ses côtés.

« _Je t'ai trouvé, enfoiré. »

Le silence se fit plus lourd sur les épaules du jeune blond, qui cru un instant s'être trompé. Mais il reconnut là, la douceur de ses cheveux.

« _Je suis toujours là, idiot. »

Un sourire étendit légèrement les lèvres du corbeau, tandis que son ami sourit pleinement, plissant ses yeux malades. Sasuke attrapa la main posée sur son visage, et la caressa du bout de ses joues, en fermant ses yeux, essayant de transmettre rien qu'au touché la douceur de ses sentiments envers lui.

« _Je serai toujours , Naruto. »

Par la fragilité de ses yeux brisés, il laissa descendre ses larmes qu'il avait du laisser trop longtemps enfermés au fond de lui, et comme si la paix d'une âme existait, ces quelques mots venants de lui, pouvaient le libérer de son étroitesse et de sa peur. Il n'osa rien dire, profitant seulement du baisé abandonné par l'Uchiwa sur son front, et de son menton craie qui balaya en une douce caresse la ligne de cils de ses yeux à demie ouverts.

« _Merci. »

Dit-il simplement. Ca suffisait, pour le moment.