Yo !

C'est une histoire que j'ai commencé il y a fort longtemps, quand j'étais en seconde… et que j'avais jamais finie. Mais comme j'ai déjà pas mal de texte en manuscrit et que je commence à la reprendre, je me suis dit que tant qu'à faire, autant poster le début. Enfin bref. Les personnages sont à Tetsuya Nomura.

Excusez le manque absolu d'inspiration pour le titre. Et le titre des chapitres.

Bêta de CrimsonRealm, remerciez-la !

Bonne lecture !

Deux gars.

Chapitre 1 : Fumer tue

« Vanitas ! Qu'est-ce que tu fais ?

—Rien, M'dame.

—C'est bien ce que je te reproche ! Tu resteras me voir à la fin de l'heure.

Pff , encore une vieille folle qu'allait lui faire la morale

Le jeune homme soupira, puis reprit avec ferveur son activité inexistante.

« Bon, Vanitas, il va falloir te ressaisir !

—Ah.

—Tu me prends pour une idiote ?

—Non, M'dame

Je sais que vous êtes conne, nuance.

—Mais alors pourquoi tu ne travailles pas, à la fin ? Tu devrais prendre exemple sur…

Ventus.

—… Ventus !

Bingo.

—Me décolorer les ch'veux, v'voulez dire ? P'is avoir de grands yeux bleus, aussi ?

—Montre un peu de respect envers tes aînés ! C'est exactement ce que je disais ! Ventus ne répond pas, c'est un élève agréable, comparé à certains !

—Ventus, Ventus, vous n'avez tous que ce nom-là à la bouche, sérieux !

—Ce n'est pas étonnant, Ventus est un élève sérieux et persévérant !

—Ouais, ouais, j'sais, qui travaille malgré ses difficultés et tout et tout ….

—Pourquoi tu n'es pas comme ça, hein ?

—Pourquoi vous n'êtes pas muette, hein ?

—Ça suffit ! Je te colle tous les soirs pour les deux prochaines semaines. Je demanderai à Ventus de te donner des cours particuliers, afin que tu acquières les bases de la méthodologie et du sérieux que, visiblement, tu ne connais pas.

—C'est pas plutôt vous qui me connaissez pas, par hasard ? Lui ? Me donner des cours ? Pff, la bonne blague.

—Tais-toi donc. Retourne en cours, maintenant. »

Ya, Hitler.

Il sortit du bureau honni, pestant mentalement contre cette maudite professeur, et même contre les professeurs de manière générale. Il songea un instant à retourner en cours, puis se ravisa. Il était déjà venu toute la matinée, 'fallait quand même pas abuser non plus. Il quitta l'établissement grisonnant, laissant derrière lui les mur de béton emprisonner les élèves modèles, Ventus compris. Bordel, mais pourquoi i' pensait à çui-là, aussi ? Et merde, à la fin. Il plongea ses mains fines dans la toile usée de sa veste militaire et en sortit du tabac, des feuilles slim et du thé. Enfin, du thé, c'est comme ça qu'on appelait la beuh, avant, et il aimait bien dire ça. Le vrai thé, à fumer, c'était pas le top en pur. Il déchira un bout de la couverture de son carnet de correspondance, ça irait, pour un tonc'. Il roula, avec tout le savoir-faire que l'expérience amène avec elle. Il prit le tube cancérigène entre ses lèvres et sortit de la poche de son jean déchiré par le temps un briquet en plastique jetable. Il plaça sa main gauche en coupe, protégeant le joint du vent, et fit rouler la pierre de son briquet. Il porta la flamme jaune à l'extrémité du tube bourré d'herbe et inspira profondément. Il ferma les yeux, profitant pleinement de la tête tournante de la première taffe. Putain, qu'est-ce que c'était bon. Ça faisait un bail qu'il avait pas eu de beuh, ça lui avait un peu manqué. Vanitas tira encore une latte, souffla la fumée et l'aspira par le nez. Un ghost, que ça s'appelait, très utilisé pour impressionner les potes qu'il avait pas. Encore une grande bouffée, et sa tête tournait bien. Sa gorge chauffait de l'intérieur et il sentait l'odeur de marijuana l'entourer et l'enlacer. La fumée blanchâtre qu'il dégageait semblait émaner de sa peau, comme une aura fantomatique. Une aura de beuh, ça lui plaisait bien, ça. Un fantôme protecteur qui le serrait dans ses bras purs, à t'en faire tourner a tête. Il prit une taffe et la recracha en un souffle.

« Expecto Patronum.

—Fan d'Harry Potter ? Je n'aurais jamais deviné. »

Qui donc osait le perturber dans ses délires envoûtants ? Ah, encore lui. Il devrait pas être en cours, le p'tit chouchou ?

« Qu'est-ce' tu fous là, blondin ? Tu sèches ? Monsieur se rebelle, hé !

—Pas du tout. Monsieur LeSage est absent, les cours sont finis. »

Il devait être aux alentours de deux heures et demie, mais bon, c'est pas comme s'il en avait quelque chose à branler. Il décida de simplement et purement ignorer le blondin devant lui et porta le pilon à ses lèvres douces. Il commença à inspirer, mais fut interrompu par une voix trop aiguë pour être clairement masculine.

« Ce n'est pas bon pour la santé, les cigarettes. »

Vanitas lâcha un rire hargneux qui tordit ses traits en un rictus moqueur. Il reprit une taffe et planta son regard jaune pisse dans les orbes bleu méthylène. Il sourit encore, d'un sourire qui semblait déchirer ses lèvres roses. Il se rapprocha lentement de Ventus, le pas félin et la démarche souple. Il se planta devant lui, à tel point que ses Doc usées semblaient ancrées dans le sol rude. Il recracha le nuage toxique au visage poupon, lâchant un dragon de fumée blanchâtre sur le pauvre blondin sans défense, et le sentiment de magie qui l'embrassait quelques minutes plus tôt revint l'envahir.

« C'est pas une clope, gamin.

—Je ne suis pas un gamin, merci. Je m'appelle Ventus.

—Je savais. Que tu t'appelles Ventus, j'entends.

—De nous deux, qui est le plus gamin, selon toi ?

—Toi, sans aucun doute. P'is t'es pas très malin, non plus.

—Alors pourquoi c'est à moi de te donner des cours ?

—Allons, n'essaie pas de faire du cynisme, ça ne ressemble à rien. Les notes n'ont rien à voir avec l'intelligence. La beuh non plus d'ailleurs.

—Les gens qui fument ne sont pas intelligents.

—C'est tes vieux qui t'ont dit ça ?

—Ça ne te regarde absolument pas.

—Bien sûr que si. (Il prit une taffe, la recracha sur le côté.) Tu me juges, j'ai bien le droit de savoir d'où vient ce jugement.

—Ce ne sont pas mes parents qui m'ont dit ça.

—Menteur.

—Je dis la vérité et quand bien même il s'agirait des mots de mes parents, qu'est-ce que cela changerait ?

—L'origine des mots change leur sens. T'as pas vu ça, en histoire ? L'importance de la source, objectivité/subjectivité ?

—Bien sûr que si, mais je suis tout à fait d'accord avec mes parents.

—Tu admets avoir menti, donc.

—Non, je pense ce que j'ai dit, les mots de mes parents sont mes mots.

—Mais qui crois-tu berner ainsi ? Personne ne peut être totalement d'accord avec ses parents. Arrives-tu sincèrement à y croire toi-même ? Es-tu toujours sûr d'être plus mature que moi alors que tu n'es même pas capable de te détacher cinq secondes de tes parents ?

—C'est sûr qu'avec ton esprit de contradiction, toi, t'es jamais d'accord avec eux et cela fait bien sûr de toi quelqu'un de mature ! »

Les yeux de Vanitas se voilèrent un instant et il prit une nouvelle inspiration toxique. Sa tête commençait sérieusement à tourner et son aura brumeuse formait autour de lui comme une autre dimension qui l'éloignait petit à petit de Ventus et de son environnement.
Dans un souffle fumigène, il lâcha :

« J'en sais foutrement rien. »

Et c'était vrai. Il savait pas, il savait plus. Il savait pas si ça faisait de lui un mec mature, il savait même pas s'il était d'accord avec ses vieux, en fait. Il savait pas c'que ses parents pensaient, pour tout avouer. Ça f'sait bien trois, quatre, peut-être cinq ans qu'il avait pas discuté avec sa mère plus de trente seconde, et le père … mais tout ça, il le savait.

« Tu sais pas si t'es mature, donc.

—Si, je suis mature. Plus que toi, tout du moins. Je sais pas ce qui fait de moi quelqu'un de mature. Je sais pas si je suis d'accord avec mes vieux.

—Si tu ne sais pas, en quoi es-tu mature ? Tu ne sais même pas ce que tu penses ?

—Je sais que je ne sais pas. J'ai conscience de tout ça. Pas toi. Je sais ce que je pense.

—Alors comment se fait-il que tu ne saches pas faire la différence entre d'accord et pas d'accord ?

—Je sais faire la différence. Si je savais ce que mes parents pensaient, je saurais. Sauf que je sais pas.

—Tu es étrange. Tu ne parles pas avec eux ?

—Non. »

Il prit encore une latte et son visage doux se durcit une seconde, avant de revenir à son état naturel. La beuh lui faisait dire trop de trucs, décidément. Bah, quitte à dire c'qu'il pensait, autant y aller.

« Mais en leur parlant pas, j'suis moi. Et toi, t'es qui ? T'es où ? J'suis fonce-dé, s'tu veux, mais j'ai beau regarder partout, j'te vois pas. »

Une bouffée cancérigène, un patronus blanchâtre, des yeux explosés.

« Tu es définitivement stupide. Je suis Ventus, et je suis là, devant tes yeux.

—Pour répondre comme ça, je crois qu't'as pas compris la question. Mais qui es-tu, Ventus ? Vas-y, regarde-moi dans les yeux et ose me dire qui tu penses être, ce que tu penses aimer et ce que tu penses vouloir être. P'is ose me dire que tu t'es jamais posé ces questions, aussi. »

Le blond parut déstabilisé un instant, puis planta son regard bleu ciel d'été dans les iris bouffées par le sang de son vis-à-vis.

« Je sais qui je suis. Mes parents m'aiment, et je suis leur enfant, gentil et soigné. Mes amis m'apprécient et je me battrais pour eux. J'aime mes parents, mes amis, mes professeurs. Je veux faire des études sérieuses et avoir un emploi stable et assez bien rémunéré pour vivre avec ma famille, je -

—Arrête, me fais pas rire ! Tu penses vraiment ce que tu dis, là ? Non mais tu t'entends, au moins ? L'Humanité m'a toujours paru stupide mais là, tu bats des records. Tu ne te vois qu'à travers le regard des autres, je ne vois pas en tes paroles la moindre once de personnalité ! Et c'est à ça que les professeurs voudraient que je ressemble ? Mais c'est du foutage de gueule ! Écoute-moi bien, Ventus : tu n'existes pas, tu n'es personne, même, tu n'es rien. Regarde-toi, tu n'as aucune pensée propre, tu n'es qu'une marionnette aux mains de cette société que tu sembles apprécier ! Tu es vide à l'intérieur, creux. Seul, tu serais entièrement démuni. Tu n'es pas capable de quoi que ce soit qui te soit propre, que ce soit une identité ou un goût. Réfléchis un peu, pour une fois.

—Ah, parce que tu penses que tu es mieux ? À critiquer sans arrêt les autres, tu te crois au-dessus de tout le monde ? Avec ton joint entre les doigts et ta manie de sécher les cours, tu te sens intelligent ? Franchement, tu crois qu'on sait pas tous ce qui se cache derrière ta beuh, ta veste et tes Doc ?

—Vas-y, gamin ! Continue comme ça ! Tu le sens pas, là ?

—Qu'est-ce que je sens pas ?

—Tu sens pas que tu existes ? Là, tu vois, t'as pas l'impression d'être quelqu'un ?

—Parce que tu crois que gueuler fait de nous quelqu'un ? Non, monsieur ! On n'est pas tous comme toi ! Si j'existe, c'est indépendamment de ça ! Je suis peut-être stupide et peu original mais moi, au moins, je suis honnête avec moi-même ! Tu remarques, au moins, que tu te caches derrière un masque ?

—Mais ta gueule !

—Ah, ça y est ! Tu me demandes d'être réel mais dès qu'on te met en face de quelque chose qui te plaît pas, tu demandes à ce qu'on arrête ! Et tu te prétends mature ?

—Tais-toi …

—C'est facile, maintenant ! « Tais-toi », et ça sera réglé ? »

Vanitas commençait à se rapprocher dangereusement du blond, son regard jaune pisse brûlant d'un feu glacial. Mais Ventus ne semblait pas vouloir s'arrêter, comme s'il ne voyait pas l'épée de Damoclès qui stagnait avec difficulté au-dessus de sa tête.

« Non mais tu te prends pour qui ? Vas-y, tire sur ta beuh, ça va te faire oublier à quel point t'es un trouillard et-

—Tais-toi …

—NON ! Ça va te faire oublier à quel point t'es un trouillard et une putain de tafiole pas capable d'être honnête ! Un peureux ! Une tapette ! Une-

—Mais putain ta gueule ! »

Vanitas planta ses yeux jaune vif dans les orbes bleues. Ventus s'était arrêté net et regardait maintenant le brun avec étonnement, comme si tout ce qu'il venait de dire le dépassait totalement. Il ne comprenait pas. Mais la colère qui s'était formée dans son cœur aux mots du brun était toujours présente.

La rage incendiait le regard jaunâtre et semblait vouloir fusiller le blond. Pour sûr, si les yeux de Vanitas avaient été des Beretta, Ventus serait mort trente-six fois. Puis Vanitas aurait rechargé, et Ventus serait encore mort trente-six fois.

Le plus âgé des deux – Vanitas donc – cracha un dernier patronus pestilentiel et écrasa son mégot encore brûlant dans le cou du blond.

Un hurlement. Un coup. Je t'avais DIT de FERMER ta GuEuLE. MenteuR. GaMin. D'autres coups. Comme une pluie. Bam. Bam. Bam. Encore et encore. Un craquement. AH. J'aI Mal. TafiOLE. Et puis un giclement. Du sang. Par terre. J'vais t'faire bouffer tes DENTS. T'es trop StOne pour ça. Et puis une myriade de coups. Une kyrielle. Des cascades. Bam, boum, crack. Zboum. CRAC. CRAC. AH. PUTAIN. MAL. MAL. MAL. Connard. Tapette. Menteur. Sale gosse. T'eXistEs PAS ! BAM. BOUM. SLASH. SHKAF. BAM BAM ! Stop-

Plic. Ploc. Plic. Ploc.

Plus rien. Plus de coups, plus d'insultes.

Juste le clapotis de la pluie qui avait suivi les coups. Et puis deux corps, au sol. Étendus comme du linge. Abandonnés. Deux souffles erratiques, et le plic-ploc incessant de la pluie. Des bleus, du sang. Un mégot, quelque part. Deux sacs, au sol également. Et tous ça mêlé dans un joyeux bordel chaotique, apocalyptico-dramatique. Vanitas, un sourire goguenard sur ses lèvres fendues, laissa échapper un bébé rire qui se perdit dans le chuchotement de la pluie.

« Pourquoi tu ris ?

—J'repensais à une connerie qu'on m'a dite, un jour de pluie.

—C'était quoi ?

—« Eh, mec, y a l'ciel qui nous crache dessus, l'bâtard ! »

—Pff … Qui est-ce qui t'a dit ça ?

—J'sais plus. Pas envie d'réfléchir, j'suis bien, là …

—Avec ton œil au beurre noir, tes coupures et un gamin ?

—Ouais. Avec mes p'tits bobos, un punching-ball marionnette et puis un connard là-haut qui nous crache dessus. T'es pas bien, toi ?

—J'sais pas.

—C'est cool.

—Te fiche pas d'moi.

—J'me fous pas d'ta gueule, c'est vraiment cool. Si tu dis qu'tu sais pas c'est qu't'as compris que t'étais pas forcé d'tout savoir. C'est cool, ça.

—C'est pas grâce à toi.

—J'ai pas dit ça.

—Tu l'as pensé.

—Je le pense toujours.

—Moi pas.

—Si tu l'pensais pas au moins un minimum, pourquoi t'en aurais parlé ?

—Je sais pas.

—C'est cool.

—Tu vas répondre ça à chaque fois que je dirai ne pas savoir quelque chose ?

—J'sais pas.

—C'est cool.

—On n'a pas l'air con. 'P'is c'est ma réplique.

—T'y as pas mis de copyright, à ce que je sache.

—J'aurais dû.

—Ça aurait changé quoi, au fond ?

—Rien d'autre que les législations. Rien d'important, quoi.

—Ça sert à quoi, les législations ?

—Ah ça ! C'est pas moi qui vais t'aider à croire à ces conneries.

—Mais ça sert bien à quelque chose, non ?

—Ça aide les connards qui les font à gagner de la thune plus facilement. Des conneries, j'te dis.

—Mais c'est pas nécessaire ? Sans ça, que seraient les Hommes ?

—Libres.

—Mais ce serait le chaos, l'anarchie !

—Ouais, l'anarchie. Mais l'anarchie c'est l'ordre, juste sans le pouvoir.

—Comment ça ?

—L'anarchie est un mode de vie ne comportant ni règles ni hiérarchie. Rien à voir avec le chaos ou le désordre, encore des conneries de gens qui parlent sans savoir. L'anarchie, c'est juste une question d'autogestion.

—Oh… Tu as foi à ce point en l'Humanité ? Je croyais que tu nous trouvais stupides.

—Mais JE vous trouve CONS. C'est en partie à cause des lois, j'crois. Si on laissait ces enfoirés de pétés d'thunes se démerder sans loi et sans système monétaire, ils se feraient bouffer, comme tout le monde. Et un claudo aurait les mêmes chances que toi. Ouais, 'faudrait abolir la thune. Quelle connerie, ça aussi. 'Faudrait tout un tas de trucs, en fait. Galère, tout ça.

—Tu penses trop.

—Vous ne pensez pas assez. »

Il y eut comme un silence, entrecoupé du plic-ploc de la pluie et de celui, plus fort, de l'eau qui s'écrasait dans la flaque sous le débouché de la gouttière. Vanitas soupira, et Ventus se redressa.

« Il va falloir que j'y aille.

—Que vont dire tes parents, s'ils te voient dans cet état ? Papa ne va pas se fâcher ?

—Oh, ça va, hein ! Je n'aurais qu'à leur dire que je suis tombé !

—Ils ne te croiront pas, ils ne sont probablement pas si cons.

—Ils ne me croiront pas plus si je leur dis que je me suis battu.

—C'est vrai que le fils à papa prône la non-violence.

—Ouais.

—Reconnais tout de même que ça fait du bien.

—Pas faux. Mais je reste contre.

—Hm. »

Le silence dura encore et Ventus se releva totalement. Le brun était toujours allongé au sol.

« Hey, gamin …

—Quoi ?

—J'sais pas. T'vas vraiment rentrer comme ça ?

—C'est-à-dire que je n'ai pas vraiment le choix.

—Tu veux que j't'arrange ça ?

—Tu as une trousse de premiers secours sur toi ?

—Chez moi.

—Ta mère va rien dire ?

—Tant que tu caches pas la tété, elle remarquera même pas qu't'es là.

—Et ton père ?

—Qui ça ? Jamais entendu parler. »

Vanitas eut un rictus cynique et se releva à son tour. Il s'épousseta légèrement et attrapa son sac au sol. Ses cheveux étaient trempés, de l'eau coulait sur son visage tuméfié et ses vêtements tâchés dégoulinaient de pluie et de sang, accrochant quelques saletés du sol. Mais son air perpétuellement blasé et je-m'en-foutiste au possible lui conférait encore une certaine classe. Ventus, les cheveux partiellement collés à son visage meurtri, ressemblait plus à un chien mouillé et battu. Il lançait un regard plein d'admiration à l'aura de classe qui se dégageait de Vanitas, légèrement hébété. Il se baissa maladroitement et ramassa sa besace à bandoulière grise.

« T'as un sac de fille.

—C'est où, chez toi ?

—Pas loin. »

Le brun se retourna et le blond le regarda encore quelques secondes avant de lui emboîter le pas.

Ils marchèrent à travers les rues encore pluvieuses dans un silence complet. Il arrivèrent relativement rapidement, soit en une vingtaine de minutes, devant un immeuble gris aux murs sales.

Vanitas entra en donnant un coup de pied dans la porte en plexiglas crasseux, tandis que son camarade jaugeait avec étonnement le bâtiment quasi désaffecté. C'était donc là, que vivait le brun garçon. C'était glauque, triste. Pas étonnant que Vanitas ait une vision si péjorative des choses.

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Voilà, alors je savais absolument pas où couper ce chapitre…

Enfin, j'espère que ça vous a plu ! Laissez une review, donnez votre avis !

Mata nee ^^ !