Bonjour, bonjour, je suis de retour, prête à vous poster quelque chose de nouveau.
J'espère que ça vous plaira, c'est le premier chapitre d'une fanfiction. Première fois que je m'engage dans quelque chose de plus long qu'un OS pour la Swan Queen, je suis excitée comme une puce. Je ne sais pas du tout combien de chapitres elle comportera, je ne vais pas essayer d'imaginer car à chaque fois j'en rajoute. (pour un autre ship j'avais assuré aux gens que la fic ferait moins de 5 chapitres, pour en finir, il y en a eu 18)
Je serais ravie d'avoir votre avis sur ce début, je ne sais pas vraiment ce qu'il vaut parce que ça va faire plusieurs semaines que je n'ai pas lu de fanfictions SQ, alors voilà. je vous laisse lire. ;)
L'histoire se situe au cours de la saison 1, après l'épisode de la mine.
Rien ne m'appartient, je ne suis pas rémunérée pour cet écrit.
Ripped Skin
CHAPITRE I
Le silence étouffant du bureau aux décorations noires et blanches pesait sur la maire de Storybrooke. Seule au milieu de cette pièce uniquement éclairée par l'imposant lustre sombre et la lumière émise par la demie Lune brillant haut dans les ténèbres, Regina souffla. L'envie d'envoyer l'intégralité des objets reposant sur son bureau contre la porte entrouverte afin de la refermer la prit. Elle se retint, de justesse. Personne n'errait dans les couloirs du bâtiment à cette heure. L'unique être humain présent dans l'enceinte de l'établissement était elle-même. L'idée de retrouver son manoir vide la révulsait.
Il était vingt heures et ce vendredi, Henry l'avait convaincue de le laisser quitter la maison pour la nuit afin de dormir chez un de ses amis. L'idée qu'il puisse avoir sympathisé avec un de ses camarades de classe et que celui-ci pense à l'inviter ainsi lui réchauffa le cœur et la rassura. Depuis sa plus tendre enfance, son fils avait pris un plaisir certain à la solitude. Lorsqu'il lui avait demandé de lui accorder cette permission tant attendue, elle n'avait pas osé lui refuser. Il l'avait scrutée avec ces yeux brillants auxquels elle ne pouvait résister. Elle se retrouvait donc seule, assise sur son fauteuil de bureau en cuir noir à se perdre dans la contemplation de sa vie imparfaite.
L'ancienne reine émit un rire sarcastique en songeant à la sombre malédiction supposée la rendre heureuse qu'elle avait lancé. L'illusion d'un bonheur sans faille avait duré une journée, puis celle-ci s'était évaporée. Après plusieurs années, elle avait découvert que ce vide qu'elle ressentait, ce besoin incommensurable d'amour ne serait attisé uniquement grâce au divin sentiment que lui procurerait la maternité. Persuadée qu'adopter un nourrisson serait la solution à ce problème, elle s'était tournée vers l'infâme Monsieur Gold, puis Henry était arrivé dans sa vie.
Des années durant, elle l'avait élevé, aimé comme s'il avait été biologiquement son fils. Lors de sa dixième année, il avait reçu ce maudit livre qui refermait ses secrets les plus précieux. Après cela, elle n'était plus, à ses yeux, sa mère, mais simplement une méchante et dangereuse reine aux pouvoirs puissants. Sa descente aux enfers avait débuté, puis cette étouffante impression de n'être rien aux yeux du monde l'avait retrouvée. Sans doute était-elle destinée à être malheureuse. Peut-être n'y avait-il pas de place pour l'amour et la joie dans sa vie. Certaines personnes n'étaient pas faites pour une fin heureuse, Regina croyait faire partie de celles-ci.
Le visage familier d'une blonde lui vint soudainement à l'esprit. Ce maudit nouveau shérif aux boucles d'or semblait être la cause de l'intégralité de ses problèmes. Son arrivée dans sa vie l'avait dévastée comme un immense tank renverse le cadavre de soldats inertes. La mère biologique entrant dans le quotidien de son fils abandonné était la crainte de toute mère adoptive. Son pire cauchemar était devenu réalité. Depuis plusieurs mois, qui lui paraissaient être des années, elle se voyait impuissante être renvoyée au second plan. Elle était la méchante et comme le disaient tous les contes de fée, aucun scélérat ne pouvait devenir héro.
Contre sa propre volonté, elle s'était vue tomber face à ce démon en veste rouge. Le choix de son fils avait été fait chaque jour, contre son accord, il se glissait hors du bus scolaire censé le conduire jusque son école primaire et fuyait la rejoindre pour passer une heure à ses côtés. L'interdire de croiser son chemin ne suffisait pas à l'arrêter. Impuissante, elle l'observait lui filer entre les doigts comme l'eau d'une rivière emportée par le courant. Tous ses efforts pour le rendre heureux étaient réduits à néant, il se fichait éperdument de ses attentions. Seule Emma Swan comptait.
Une vague de rage la traversa. Le besoin de se lever de sa chaise de bureau la prit. Elle se dirigea vers la table de réunion où trônait comme toujours un pichet de cidre maison. Elle considéra le liquide, puis se résigna. L'envie d'un alcool plus fort s'intensifia. Une force la poussa jusqu'à l'étagère en bois peinte de blanc sur laquelle reposait une bouteille à demie pleine de liquide ambré qu'elle gardait lorsqu'elle recevait d'influents hommes friands de ce whisky dans son bureau. Ces pantins se croyaient plus forts qu'elle, mais la vérité, la réalité, était toute autre. Elle contrôlait la ville entière, elle les contrôlait tous. Tous, sauf Emma, Henry et Gold. Sa gorge la brûla alors qu'elle avalait une partie du contenu de son verre en cristal travaillé.
Pourtant la femme ayant le plus de pouvoir dans la ville, elle se sentait faible. Son propre esprit la trahissait. L'amour l'avait frappée une nouvelle fois. Cette tendance à laisser son cœur choisir des personnes qui lui feraient plus de mal que de bien l'épuisait. Il y avait eu sa mère, qui ne lui avait jamais réellement porté une attention autre que de faire d'elle ce qu'elle-même pas réussi à devenir. Elle reprit une nouvelle gorgée du liquide ambré. Ensuite, Daniel qui l'avait tragiquement quittée. Son père, assassiné par ses propres mains pour cette malédiction. Puis Henry, qui l'avait tant aimée pour ensuite la laisser. Et désormais, il y avait Emma.
En l'espace de plusieurs semaines, elle s'était vue fondre pour ce cygne qu'elle aurait tant souhaité détester. Sa façon de lui tenir tête lorsque le reste des habitants s'écrasaient sur son passage la séduisait ces confrontations étaient les illuminations de sa vie morne. Chaque semaine, elle passait la porte du bureau de la jeune blonde pour avoir l'occasion de hausser la voix sur elle afin qu'elle lui réponde. Bien au-delà de l'attirance physique, cette sensation de bien-être lorsqu'elle se trouvait autour d'elle ne la quittait plus. Le besoin de la ressentir constamment grandissait en elle et l'envie de pouvoir poser ses mains sur sa peau à l'apparence si douce devenait plus forte à chaque fois qu'elle tentait de la refouler.
Jamais elle ne s'était sentie attirée par une femme. Ce sentiment si nouveau la grisait. Elle se haïssait de porter autant d'affection à celle qui était devenue l'ennemie à abattre. D'un geste rapide, elle vida le contenu de son verre. Son énervement revint, pas le moins du monde attisé par l'alcool circulant désormais dans ses veines. Ses yeux la brûlèrent. Les perles salées formées sans qu'elle ne s'en aperçoive menaçaient de s'effondrer contre sa joue. L'amour est une faiblesse, comme le disait sa mère. Au fond, sans doute avait-elle raison. Être dirigé par la haine causait bien moins de problèmes.
Elle laissa éclater un sanglot. Pleurer était un de ces moyens d'évacuer toute la tension accumulée. Le récipient de cristal précédemment entre ses mains valsa en direction du mur pour terminer en débris. Elle considéra les morceaux de sa place. Intérieurement, elle pensait avoir subi ce même traitement : être lancée contre une cloison, se briser et finalement être réparée mais toujours plus fragilisée et une nouvelle fois jetée. Il viendra une fois où les morceaux ne seront plus récupérables, que ses blessures ne pourront plus être guéries. Regina se laissa glisser sur le sol.
Des larmes s'éclatèrent contre le carrelage froid. Elle aurait voulu que tout s'arrête, que cette douleur lancinante qui ne la quittait plus disparaisse. L'unique personne la retenant de tout plaquer était Henry. Elle ne trouverait jamais la force de le laisser, peu importe à quel point il la méprisait. Etre mère était faire passer son enfant avant ses propres sentiments, elle le comprenait désormais. Un nouveau sanglot la secoua. Combien de temps serait-elle encore capable de tenir avant de ne plus pouvoir supporter cette situation ? Elle se sentait si proche de la saturation.
Emma Swan s'avançait lentement dans le hall de l'hôtel de ville de Storybrooke. A cette heure de la soirée, vingt heures, celui-ci serait certainement vide. Elle s'infiltra discrètement dans la cage d'escalier lui permettant de rejoindre le bureau de la redoutée Maire. Depuis plusieurs jours déjà, son infâme supérieure lui réclamait l'intégralité de la paperasse qu'elle laissait traîner. Remplir ces rapports soporifiques lui était simplement désagréable. La grande blonde s'avança dans le couloir et fronça le nez en apercevant de la lumière provenant du bureau de la brune. La porte était entrouverte
Son plan de départ avait été d'entrer dans son antre en crochetant la serrure qu'elle imaginait verrouillée et déposer la pile de papiers avant de fuir et lui faire croire qu'ils se trouvaient déjà sur son bureau quelques jours plus tôt. Ce scénario était malheureusement impossible. Elle devrait se confronter à ce tyran. L'absence d'Henry pour la nuit n'attiserait en rien son énervement. Le shérif souffla, terminer sa semaine par une remontrance n'était pas l'idée qu'elle se faisait lorsqu'elle pensait à passer une soirée au calme. Mary-Margaret lui avait laissé l'appartement pour rejoindre son cher et tendre amant.
Une soirée à passer en tête à tête avec une canette de bière et l'écran plat du salon la motiva à entrer. Plus vite aurait-elle fait face au dragon, plus rapidement serait-elle capable de s'effondrer dans son canapé pour s'abrutir devant une série télévisée afin d'échapper à sa vie si ennuyeuse. Retrouver sa progéniture abandonnée avait été un choc presque figeant. Au cours du temps, elle s'était habituée à cette bourgade calme, loin des agitations des grandes villes dans lesquelles elle ne faisait que passer. Ces personnalités atypiques l'avaient intégrée comme aucunes autres n'avaient réussi.
Dire qu'elle avait trouvé un semblant de bonheur ne serait pas intégralement faux. Un sentiment qu'elle n'avait plus connu depuis le départ du père de son fils la tourmentait pourtant. L'envie de fuir était toujours plus pressante. Elle ne pouvait se résoudre à tomber ainsi pour quelqu'un qu'elle se pensait destinée à combattre. Une méchante Reine comme Henry le disait. Elle ne pouvait se résoudre à croire à cette réalité alternative. Regina ne pouvait être une sorcière aux intentions non-louables. Certes, elle était sévère, froide et majestueuse, mais elle ne l'imaginait pas ravager des villages entiers simplement parce que la beauté de sa belle-fille surpassait la sienne.
L'idée qu'une personne soit considérée comme plus agréable aux yeux que la mère de son fils adoptif semblait absurde. Aux yeux d'Emma, celle-ci était une des créatures à la plastique la plus douce qu'il lui eut été donné de voir. La première fois qu'elle l'avait aperçue, son maquillage noir dégoulinant sur ses pommettes, ses jambes fuselées dénudées par une robe de créateur et des Jimmy Choo, elle l'avait trouvée à couper le souffle. Elle n'avait pu se dépêtrer de cette première impression, pire encore, les mises en beauté de la brunette n'avait fait qu'intensifier cette attirance. En plusieurs mois, elle s'était sentie tomber la tête la première dans un puis d'attachement -qu'elle ne pouvait imaginer réciproque- pour la Maire.
Un bruit de verre se brisant retentit du bureau de celle qui hantait ses pensées, suivi d'un sanglot qui déchira le silence de l'endroit. Alarmée par ces sons, Emma déposa au sol son sac contenant la pile de dossier à remettre à la jeune femme et empoigna son arme. Toute sorte de scénarios catastrophes prenaient place dans son esprit. Elle bondit jusqu'à l'entrée du bureau, avançant le plus silencieusement afin de ne pas alerter quiconque de sa présence. L'idée qu'un des habitants de la ville maudite ait pu se rebeller et attaquer leur dirigeante lui traversa l'esprit. Elle entra dans la pièce, pointant son révolver contre la source du mouvement, prête à venir à la rescousse de la Reine déchue. Elle découvrit, en pénétrant dans l'endroit, un spectacle bien plus effroyable que toute agression.
Adossée contre le bureau, les genoux repliés sous elle, les yeux rougis et dégoulinant de larmes, Regina se tenait, la tête collée au bois. Un bruit provenant de la porte l'interpela. Tel un automatisme, elle essuya ses joues et tenta de reprendre une posture digne de son rang. Elle se releva, défiant Emma du regard, comme pour lui faire comprendre qu'elle ne pouvait parler de ce moment de faiblesse à aucune âme qui vive. La blondinette rangea son arme. L'envie de réconforter la Maire la traversa, mais elle ne trouvait pas les mots. Elle se doutait pourtant que la cause de ces sanglots était sa présence dans la vie de leur fils.
« Regina… » Murmura le shérif en s'approchant de la brune.
Celle-ci émit un mouvement de recul, refusant de laisser quiconque la voir dans un tel état de faiblesse, surtout si cette personne était la cause de ce mal-être. Leur position lui rappela cet après-midi passé à la mine. Rongée par l'inquiétude pour Henry, la petite brune s'était laissée aller et avait libéré ses traits de son masque de stoïcisme. Au milieu de ces pierres et équipes de secours, elle s'était sentie si proche de l'ancienne adjointe de Graham qu'elle s'était rapprochée afin de l'intimider. Arrivée devant son visage si parfait, elle n'avait pu se résigner à la menacer, ni même à prononcer des paroles cassantes l'envie irrépressible de l'embrasser pour calmer sa détresse l'avait presque étouffée.
« Partez, Miss Swan. » Ordonna-t-elle. Sa voix se brisa dès la première syllabe. La boule omniprésente dans sa gorge menaçait de se transformer en un nouveau sanglot.
Emma n'en fit rien. Le besoin de lui apporter du réconfort fut plus important que celui de lui obéir afin de ne pas subir ses foudres dans un futur plus ou moins proche. Elle s'approcha d'elle, posant une main sur son avant-bras afin de la rassurer. Les yeux bruns de sa supérieure lançaient des éclairs dans sa direction avec conviction. La grande blonde se sentit tout à coup ridicule : elle n'avait aucune idée de la façon dont Regina Mills pouvait être consolée. Elle l'imaginait si forte et indépendante, jamais elle n'aurait pu croire qu'une femme aussi fière qu'elle ne s'effondre ainsi.
Avant qu'elle n'ait pu faire un second mouvement, la maire se dégagea rapidement de son emprise, s'éloignant autant qu'elle pouvait de la shérif. Le contact de ses doigts contre sa peau dénudée par son chemisier l'avait électrisée. Sans jeter un regard dans sa direction, elle sortit du bureau et se dirigea vers une des salles de réunion de l'hôtel de ville, espérant que la jeune femme prenne cela pour une invitation à quitter l'endroit. La sentir si proche d'elle avait augmenté la vitesse de son cœur à une centaine de battements par minute. Ce rapprochement si nouveau et sincère l'avait touchée, bien plus qu'elle ne le désirait.
Elle aurait souhaité se plonger au fond de ses yeux clairs - comme on le ferait dans un verre de vin - et y trouver toutes les solutions à ses problèmes, toutes les réponses qu'elle recherchait depuis tant d'années.
to be continued.
