Disclamer : Les personnages sont à Disney et Square-Enix
LW- Cette fic a été commence il y a longtemps. Donc tout rapprochement avec d'autre fic ou ressemblances est du hasard ! Je n'ai pas vérifié mais bon on ne sait jamais ! Enfin bref, j'ai eut l'idée de cette histoire à cause d'un délire avec une amie, et j'avais envie de traîter deux têtes brûler, Zexion et Saïx. J'en avais marre de leur réputation, surtout le pauvre devin alors j'ai proposé l'idée à Becca. Et voilà le résultat. (Soupir) Amour, gloire et similis si je puis dire. Non je plaisante bien sûre D.
Becca-Après des heures, des jours, des mois passés à suer sang et eau, voilà le premier chapitre de notre collaboration. :x J'espère qu'elle vous plaira! Surtout, n'oubliez pas de laisser des commentaires sinon mon esprit viendra vous hanter pour les treize prochaines nuits à venir. (Offre cumulable à chaque chapitre) Bonne lecture. :)
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NOBODY IS PERFECT
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Premièrement : Avoir du cœur
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Saïx - bien décidé à aider son supérieur - marchait dans les couloirs dépeuplés du manoir, en direction de la bibliothèque. Plus que quiconque, il voulait aider Xemnas à atteindre son but. Quoi de mieux que quelques recherches? Il lui semblait avoir entendu dire que la bibliothèque regorgeait de livres sur les Cœurs et leur nature. Il allait déjà commencer par là. Il ne risquait pas d'être dérangé, sachant pertinemment que la plupart des pièces de la demeure étaient rarement occupées. Les similis ne cherchaient pas à tuer le temps d'une quelconque manière, du moins, presque tous. Le Devin Lunaire arriva devant les immenses portes immaculées qui laissaient deviner la surface de la bibliothèque qui se trouvaient derrière. Il rentra, c'était ce même silence assourdissant, celui qui nous rapproche de ce que l'on redoute. Lorsqu'il n'y a plus rien pour combler ce vide, même pas les mots ou les soupirs. Seul avec son corps, une simple enveloppe dénuée de sentiments attendant son heure.
Saïx resta de marbre en apercevant Zexion, lisant tranquillement sur un siège près de l'entrée. Il aurait dû s'en douter : il était toujours flanqué dans un coin de la bibliothèque à lire tout ce qui lui tombait sous la main. Pendant un instant, il pensa lui poser quelques questions concernant le contenu des livres que renfermait la pièce, mais il vint à plusieurs conclusions. D'une part, Zexion et lui n'étaient pas exactement en bons termes. Ils ne cherchaient pas à s'entretuer, mais ne cherchaient pas non plus à se prêter main forte. Ils avaient souvent été de paire en mission, Zexion en tant que « cerveau » et Saïx comme combattant, mais généralement, ils ne s'adressaient que peu la parole. Ensuite, le jeune homme n'avait peut-être pas tout lu et, même si c'était le cas, il ne s'en souvenait peut-être pas. Comment pouvait-on lire autant et se rappeler de chaque détail?
Non, Saïx irait plus vite à chercher par lui-même. Il se dirigea vers l'une des étagères et parcourut les tranches des livres, à la recherche d'un titre, d'un mot évocateur. Le sixième leva les yeux quand la silhouette de Saïx passa devant lui, la présence de ce lèche-botte, comme il le considérait, l'intriguait un peu, et il était pourtant dur de le faire décoller d'un écrit. Un petit sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu'il vit l'homme se diriger vers une des rangées. Il soupira et tourna la page. Le bruit seul du papier froissé résonnait dans la pièce en plus des pas du septième. Le plus jeune dit d'une voix stoïque, reprenant sa lecture :
-Si tu veux mon avis, les contes de la ville d'Halloween n'intéresseront pas trop le Supérieur, Saïx...
Le dit simili fronça à peine les sourcils suite aux paroles de son « collègue ». Il poussa un long soupir.
-Je ne t'ai rien demandé, dit-il calmement, passant à une autre étagère. Ha, c'était trop fort ! Saïx n'arrivait même pas à lui demander de l'aide. De toute façon, il n'aurait eu aucune compassion pour lui et ce, même s'il l'avait voulu. Mais il voulait que cet homme s'en aille de « son » repère. Là, où il se sentait le plus humain. Il en étudiait les ouvrages du moins. La présence de Saïx ne lui plaisait pas du tout.
Qu'il s'en aille rapidement celui-là.
Pensa-t-il en refermant lourdement son livre. Le sixième suivit l'autre simili, feignant de vouloir reposer son ouvrage. Le septième eut un petit sourire en entendant Zexion refermer brusquement son écrit.
On devient nerveux.
Se dit-il, satisfait. Il continua à chercher parmi les livres, ignorant le plus jeune qui le suivait. Zexion retint un soupir dont le septième aurait pu se réjouir. Enfin se contenter était plus juste. Il emprunta une autre allée puis reposa précieusement son livre. Il resta sur place, observant Saïx à travers les rangées de romans, une étagère les séparant.
-Cherches-tu... quelque chose de particulier, Devin Lunaire?
-Si ma présence en ces lieux te dérange tant, pourquoi ne pas me le dire franchement? Demanda l'homme sans quitter les ouvrages des yeux. Mais je préfère te prévenir, ton avis importe peu. Le jeune homme fit quelques pas, laissant glisser sa main sur le bois étonnamment lisse des meubles par habitude. Le jeune resta coi quelques instants.
-Tu me déranges, c'est exact, mais le plus important n'est-il pas que tu rapportes des informations à notre... hum chef?
-En effet, répondit Saïx, imperturbable.
Il passa à une autre rangée en expirant. Pourquoi y avait-il autant de livres inutiles? Qu'en avait-il à faire des prestations d'une gamine à corps de poisson? Cela n'allait certainement pas aider son supérieur. Il se rendit soudain compte de la façon dont Zexion avait parlé de Xemnas. Comment osait-il remettre le statut de ce dernier en question? Bah, il n'allait pas perdre son temps avec lui pour l'instant. Les informations étaient sa principale préoccupation.
Zexion hocha la tête pour lui même.
-Je vois, de toute façon tu n'as pas de temps à perdre...hum... Il se frotta le menton, réfléchissant à un moyen de le faire partir. Qu'attends-tu de Xemnas lorsque tu lui auras rendu ce service? Il arriva au bout de l'allée et se plaça devant celle de Saïx qui en était également à son extrémité.
-Tout ce que je souhaite, c'est un cœur. Quand Xemnas aura accompli son œuvre, je partirai, ni plus ni moins. Répondit l'homme d'une voix monotone. Toujours pas de trace de livre intéressant. Il stoppa net lorsqu'il arriva devant l'illusionniste.
-Pourtant tu devrais savoir que nous, similis, nous nous rappelons de ce que sont les sentiments humains, et nous savons briser un cœur, sinon tu n'aurais pas cet état de rage auquel j'ai déjà assisté, et tu as toujours désiré avoir un cœur... Ou tu désires plus aider Xemnas que d'avoir un cœur peut-être... Il tourna la tête. Oui, oui tu es bien un simili fidèle à ses principes...
Saïx ne répondit rien et réfléchit aux paroles du plus jeune. Aider Xemnas était-il plus important qu'obtenir un cœur? La réponse était déjà toute trouvée.
-Xemnas est ma priorité pour l'instant. Admit l'homme en toisant son homologue du regard.
Il le contourna et se dirigea vers une autre étagère.
-Tss...Le conspirateur regarda Saïx s'éloigner, trouvant ses propos absurdes autant que ses actions. Il marcha derrière lui et dit simplement. L'atmosphère est différente maintenant...
Je ressens tes ténèbres, elles sont trop envahissantes…
Saïx fronça les sourcils, incertain de savoir ce à quoi l'autre garçon faisait référence. Il se contenta de hausser les épaules et continua à chercher.
-Tu as l'intention de me suivre encore longtemps? Demanda-t-il, légèrement irrité.
-Si tu commençais par me demander ce que tu cherches, tu gagnerais du temps, non? Répondit le cadet du tac au tac.
-... Le plus âgé resta silencieux un instant et considéra la proposition. Plus vite il trouverait ce stupide livre, plus vite il retrouverait son cœur.
- Je veux me renseigner sur les « cœurs ».
-Les cœurs... Zexion afficha un sourire carnassier et marcha lentement avec un air méditatif. « Le cœur est un organe creux et musculaire qui assure la circulation du sang en le pompant, par des contractions rythmiques, vers les vaisseaux sanguins et les cavités du corps de...» Hum, ou c'est autre chose? Moi je n'ai jamais vraiment compris ma foi et toi?
- Ne joue pas au plus malin avec moi. Tu sais très bien de quoi je veux parler. Maugréa Saïx d'un ton calme. Il se contenta de fixer Zexion et d'attendre que ce dernier daigne répondre. S'il n'en faisait rien, alors il continuerait à chercher par lui-même.
-Ha la la, il faut toujours que tu sois pressé. Il secoua les épaules et fit signe au simili de le suivre. C'est dans une réserve, il n'y a pas grand chose, alors c'est bien gardé. La plupart sont des travaux d'Ansem que nous avons récupérés au cours de missions. De plus, la plupart des archives sont stockées sous forme de données informatiques.
Le septième suivit Zexion, l'air impassible. Bientôt, il pourrait mettre les mains sur ces si précieuses informations. Il pouvait déjà entendre le rire jubilatoire de son supérieur.
Le simili de Ienzo s'arrêta devant une petite porte coulissante électrique et fronça légèrement les sourcils. Il puis ouvrit la porte à l'aide d'un code et se retourna vers Saïx.
-Après toi, Devin Lunaire… Fit-il sur un ton mensongèrement flatteur.
Ca sentait le piège à plein nez. Même une tête brûlée comme Saïx le savait. Mais s'il rechignait à entrer le premier, peut-être que son unique chance d'accéder aux informations lui filerait entre les doigts. Il pensa forcer le plus jeune à passer le premier, pendant un instant, mais se ravisa. Il ne pouvait rien faire à Zexion... Tant qu'il n'était pas certain d'avoir eu ce qu'il voulait. Restant sur ces gardes, le Devin Lunaire passa la porte.
Zexion s'appuya contre l'encadrement de la porte en soupirant, puis il tourna légèrement la tête vers Saïx.
-Désolé, il n'y a pas de lumière ici. Même si je pouvais créer une illusion pour te tourmenter, je n'ai pas ce genre de pensées... douteuses. Tu te méfies de moi?
-Ne me dis pas que tu as peur de l'obscurité? Demanda l'homme sur un ton amusé. Il entra dans la pièce et fronça les sourcils, essayant de voir un peu mieux dans la pénombre. Il faisait vraiment sombre.
Zexion râla quelque peu, et entra tout en embrassant la pièce du regard. Quelques lumières ici et là brillaient, indiquant la position des ordinateurs.
-Nan, mais tu tiens tant que ça à ce que je vienne avec toi dans cette pièce sombre?
-Je suis incapable de me servir des ces... Saïx regarda les ordinateurs avec mépris. Choses.
Le sixième jeta ses bras en arrière et dépassa l'homme, affichant un air qui laissait bien constater à Saïx que Zexion le prenait pour un arriéré dépourvu d'intelligence. Le cadet se mit au clavier et les écrans s'allumèrent.
-Seul cet ordinateur m'est accessible. Avoua-t-il. En effet, la pièce était peu grande et ce n'était pas les "choses" qui y manquaient.
Saïx ne dit rien et se contenta de regarder le plus jeune à l'œuvre, les bras croisés.
-Bon alors...
Zexion commença à entrer les codes d'entrées, mais il n'avait pas l'air aussi habile qu'avant, surtout du fait que si l'homme le voyait faire une faute, il ne manquerait pas de le charrier. Il sentait le regard glacial de l'autre simili dans son dos. Le sixième essaya tout de même de garder son sang-froid pour entrer les mots de passe, mais lorsque le mot « erreur » se fit entendre dans la pièce, suivit de « intrusion, verrouillage en cours » et de la fermeture de la porte, il eut de vraies raisons de paniquer. Il se redressa, l'air effaré et se tourna d'un seul coup, les mains aggripées au bord du clavier.
-... He... Fut le seul son qu'il put émettre.
Saïx regarda tout autour de lui, se demandant ce qu'il se passait jusqu'à ce que la porte d'entrée soit close. Il soupira et fusilla Zexion du regard, en admettant que le plus jeune puisse le voir.
- Bien, j'imagine que tu viens de nous enfermer. J'aurais peut-être dû m'en occuper moi-même, finalement.
Le sixième fulmina intérieurement, et se replaça face à l'écran pour tenter une autre manipulation. Il n'avait vraiment pas envie de rester ici avec ce... « Accès refusé ». Zexion abaissa un poing rageur sur le tableau de contrôle. Lui qui voulait tant que le septième s'en aille, il était à présent prisonnier avec celui-ci. Il souleva machinalement sa frange trop longue et tomba assis le long du mur.
- Oui, peut-être que tu aurais dû, Devin Lunaire...
Saïx observa l'autre garçon sans sourciller. Le voilà coincé avec ce prétentieux... Génial.
- Je te préviens, je n'ai pas l'intention de rester éternellement ici. Dit l'homme en invoquant son arme. Si cette machine ne nous laisse pas sortir, je vais me créer une sortie ailleurs.
Zexion se leva d'un bond et se plaça devant la porte tout en faisant apparaître le Lexicon :
-Arrête, je n'ai pas envie que ta seconde nature nous tue tous les deux! Et tu risquerais de détruire cet endroit ! De toute façon, si les autres ne nous voient pas, au bout d'un moment, ils nous chercherons, non? Il esquissa un sourire sarcastique. Enfin, ce sera une bonne occasion de voir si Xemnas tient autant à toi... que toi tu ne tiens à lui.
Zexion se rendit compte un peu tard qu'il était allé trop loin dans la provocation, déjà que Saïx était armé!
- Qu'est-ce qui te fait croire que quelqu'un te chercheras?
Menaça Saïx en s'avançant vers le plus jeune. Il est clair, en tout cas, que Xemnas me considère plus que toi. Vraiment, quelle utilité as-tu, au fond, dans l'Organisation? C'est à se demander si notre Supérieur ne t'a pas oublié. Ajouta-t-il d'un ton froid, ses doigts se resserrant autour de son arme.
Zexion observa la claymore juste au-dessous de son visage. Il sembla pâlir.
-La seule chose qui me console, c'est que je sois dans la même situation que toi... D'un autre côté, le conspirateur pensait qu'il ferait mieux de se taire, Saïx pouvant perdre le contrôle de lui-même à tout instant. Je me moque de la reconnaissance de notre chef, reprit-il, je préfère me servir de similis plus naïfs que toi pour servir mes propres intérêts, comme je le fais toujours, et comme beaucoup le font aussi...
-Vous êtes stupides, répondit l'homme sans jamais faiblir, Xemnas sait tout ça. Mais crois-tu qu'il vous laisserait faire si ça ne le servait pas, lui aussi? Saïx approcha davantage son arme du cou de Zexion. Et je te rappelle qu'il est aussi TON supérieur !
Le sixième avala durement sa salive puis soutint le regard de l'autre simili sans sourciller.
-Laisse-moi ! Je n'ai pas de supérieur, je n'appartiens à personne. Je sais trop ce qui m'attend après, comme toi d'ailleurs. Il me laisse faire car je peux l'aider, mais c'est pour me tuer après, il veut le pouvoir, et il ne partage pas. Qu'est ce qui te prouve que tu seras récompensé?! Le ton avait monté sur cette dernière phrase, un risque pour lui, il avait du mal à l'avouer, mais il craignait Saïx. Aussi feignait-il l'arrogance pour l'affronter.
Cela étonna probablement Zexion, mais Saïx se mit à rire, baissant enfin son arme et la faisant disparaître.
-Le pouvoir?! Il peut bien le garder pour lui seul, je n'en ai rien à faire. Moi, je saurai me contenter du peu de pouvoirs que je possède déjà. Libre à lui de prendre des risques, du moment que je réussis à avoir ce que je désire.
Il fit disparaître la claymore et se mit alors à faire les cents pas dans la pièce. Il détestait se sentir prisonnier. Zexion soupira légèrement et se rassit de nouveau, les jambes repliées contre lui, puis colla son front contre ses genoux. Son livre s'évapora. Il se lova totalement. Regarder Saïx tourner en rond lui donnait mal à la tête. Ce qu'il pouvait être impatient! L'idée que Saïx préférait être avec lui que seul lui traversa vaguement l'esprit, se rendant compte de ce que signifiait cette pensée, il secoua la tête.
L'homme marcha encore un peu puis, lassé, finit par s'asseoir à l'autre bout de la salle, observant attentivement l'autre garçon. Il aurait pu tout lui mettre sur le dos et l'ennuyer avec ça jusqu'à ce que quelqu'un vienne les chercher, mais il préféra ne pas s'engager sur cette voie. Ca ne l'amuserait pas assez longtemps de toute façon.
-Combien de temps? Demanda-t-il.
Le jeune garçon leva à peine les yeux.
-'Sais pas, prends ton mal en patience. Accusa-t-il. Que je sois là t'est insupportable, tu n'as qu'à me crier dessus en me faisant culpabiliser pour ne pas t'ennuyer. Ce que tu fais très bien. T'as pas besoin d'un cœur, tu sais déjà parfaitement détester.
-Et toi, tu sais parfaitement mépriser les autres. On croirait presque une véritable personne. Rétorqua Saïx en ricanant. Dommage que je n'aie pas hérité de cet atout.
La voix de Zexion parut soudain moins sévère.
-C'est vrai, mais tu dois être plus humain que moi. La haine est plus humaine que le mépris, pourtant... Je me demande parfois ce que nous sommes vraiment, et si nous ressentons déjà des sentiments, pourquoi avoir un cœur?
Son interlocuteur imprima les propos de Zexion dans sa mémoire et réfléchit un instant.
-Ce gamin, le porteur de la Keyblade, n'éprouve pas qu'une seule émotion, comme nous. C'est ce qui fait qu'on est si... Il regarda ses mains et serra les poings. Vides. Je veux me sentir réel, me rappeler ce que c'était que d'avoir un cœur.
Zexion se redressa et pencha la tête légèrement sur le coté, puis en arrière.
-Peut-être que...Puis il fixa à nouveau de ses yeux améthyste. Les similis ont un cœur, mais ils ne le savent pas. Le corps, l'âme et le cœur… Parce qu'on leur a dit qu'ils n'en avaient pas, et qu'ils n'ont jamais cru de ce fait pouvoir aim... Aimer.
- Vraiment? Adjura Saïx, un sourcil haussé. Aimer, hein... Il soupira doucement. C'est tabou, pour des êtres comme nous. Complètement stupide et inutile. Grommela-t-il, les bras croisés.
-Comme nous quoi... Dit le plus jeune sur le même ton. Un petit silence suivit cette réplique plutôt acerbe, puis Zexion se leva et se dirigea de nouveau vers le clavier, une idée en tête. Il pianota un instant, puis une fenêtre apparut sur l'écran. Il opina pour lui même et continua sa manœuvre.
-J'aimerais ne pas avoir à gâcher la bonne humeur générale avec mes mots, commença-t-il d'un ton ironique, mais on ne peut pas parler ainsi d'une chose que l'on ne connait pas. Je n'ai pas l'esprit aussi étroit que certains similis.
-Il y a une marge entre un esprit étroit et un esprit naïf. Commenta Saïx en observant les gestes du plus jeune. Est-ce que cette... Chose fonctionne correctement, au moins? Demanda l'homme, un soupçon de nervosité dans la voix. Il faisait sombre, l'espace était affreusement petit et il avait l'impression que les murs se rapprochaient et étaient sur le point de le comprimer.
-Je te rassure, ça fonctionne. Rétorqua-t-il en ignorant la remarque plutôt amère. Ah voilà, hum bon... Voyons voir ce qu'il me répond... Pourquoi il se fiche celui-là, bon qui vienne m'ouvrir !! Les lettres s'affichèrent pour former une nouvelle phrase.
« Je suis avec le Supérieur... Mais j'arrive?? »
Le visage de Zexion devint blême, il se recula des commandes, il se retrouva acculé contre le mur, son visage laissant paraitre cette fois, plus que de l'anxiété, de la peur.
Saïx sentir le brusque changement dans l'attitude de Zexion et il le regarda étrangement.
-Quelque chose ne va pas? Demanda-t-il légèrement déconcerté.
Le garçon ne le regarda pas, trop effrayé par la perspective de ce qui risquait de lui arriver. Et ses mots. Saïx lui posait-il cette question pour se réjouir de son angoisse? Il respira longuement puis…
-Vexen était dans son labo, alors j'ai pu lui parler via nos ordinateurs, mais il est avec le Supérieur pour discuter du projet... Bref, ils vont venir tous les deux, et devine pourquoi, oh oui pour nous libérer, mais notre "chef" va me faire comprendre d'une façon fort délicate que j'ai commis une erreur.
Sa détresse le fit légèrement trembler, il ne voulait pas paniquer. Il devait rester toujours fort et placide. Mais c'était impossible car la parole était sa seule arme contre ceux qui lui étaient supérieurs.
Saïx se contenta de baisser les yeux, réfléchissant à ce que venait de lui dire Zexion. Xemnas lui-même allait venir? Comme l'avait dit le plus jeune, il ne faisait aucun doute que c'était pour le corriger. Xemnas était comme ça. Il pardonnait difficilement les écarts. Plus il y réfléchissait, et plus Saïx trouvait injuste de punir Zexion, qui n'avait fait que l'aider. Il ne savait pas pourquoi, mais c'était ce qu'il pensait. S'il ne s'était pas mis en tête de chercher ces fichues informations, ils ne seraient pas bloqués ici.
-Xemnas ne te fera rien. Finit par dire Saïx de sa voix calme.
Le sixième se retourna, face à l'homme, le dévisageant. La situation était devenue inintelligible pour lui. Il ne comprenait pas la réaction de Saïx qui connaissait pourtant bien le caractère de son chef. Et ce qu'il lui disait. Etait-ce ironique? Zexion ne pouvait admettre que quelqu'un ici, se fasse du souci pour lui. Il s'approcha du divin lunaire tout en le fixant.
-Arrête de te moquer de moi. Je l'avoue, je ne suis pas sans failles et je crains Xemnas, mon éloquence est peut-être la seule chose qui me permette de ne pas baisser les yeux, abandonner et mourir. Vous...Vous êtes...Vous êtes tous les mêmes!
Saïx haussa les sourcils. Pour une fois qu'il ne se moquait pas de quelqu'un, on lui renvoyait ses belles paroles à la figure. Il soupira.
-Bien, si tu préfères que Xemnas te punisses toi. Moi, ça ne m'aurait pas dérangé. J'ai l'habitude... Continua-t-il en s'étirant un peu. Il se sentait beaucoup moins nerveux maintenant qu'il avait l'esprit occupé.
-Ne me fait pas... Zexion fut interrompu dans son élan de colère par le bruit du déverrouillage de la porte. Vexen apparut à l'issue. Le conspirateur se crispa net.
-Comment tu as fait ton compte... Tiens, il est là, lui aussi. Le savant désigna Saïx du menton. J'espère que Xemnas ne le prendra pas trop mal! Il fit signe à Zexion de sortir, mais celui-ci ne pouvait plus bouger. Le châtain insista dans son geste. Le Conspirateur jeta un regard presque implorant à Saïx avant de sortir, et malheureusement pour lui, on l'attendait.
Saïx suivit la scène d'un air calme. Lorsque Zexion fut sorti, il se leva et sortit à son tour de la salle. Il aperçut immédiatement le Supérieur se tenir face au plus jeune. Saïx reconnut le regard de Xemnas. Zexion allait passer un sale quart d'heure. Poussé par un élan soudain, Saïx vint se tenir devant le jeune simili et regarda le Supérieur droit dans les yeux.
-Il n'est pas responsable. Commença le Devin de son ton serein. J'ai voulu chercher quelque chose dans l'ordinateur et j'ai déclenché la fermeture des portes quand il est venu me dire de ne rien toucher. Il s'est retrouvé pris au piège avec moi.
Zexion le fixa avec des yeux ronds. Il hallucinait. Comment ce type, à la solde de Xemnas qui lui graissait sans arrêt la patte et froid comme un bloc de glace, pouvait-il prendre sur lui? Pour sa faute en plus. Il se demanda si cela ne cachait pas quelque chose. D'un coté, il espérait que le Supérieur allait croire son meilleur servant. Mais le chef sembla tout aussi irascible et saisit Zexion par le poignet. Le garçon eut un haut le corps.
-Saïx, débuta-t-il d'un ton sévère, je sais parfaitement que tu ne sais pas te servir d'un ordinateur, mais cela m'étonnerait que Zexion t'ait laissé y toucher. Je vous connais trop bien, et je devine bien ce qui s'est passé. Mais si tu essayes de lui sauver la mise pour ensuite le punir, tu le peux. Mais...
-Pourquoi tenterais-je de l'aider? Demanda Saïx sans jamais quitter le Supérieur du regard. Je ne fais que dire ce qu'il s'est réellement passé, rien de plus. Il a bien essayé de m'arrêter mais vous me connaissez, je me suis un peu trop emporté et je suis entré. C'était stupide de ma part.
Oui il devait bien avoir un plan..; ce fut la conclusion d'un Zexion qui s'était fait des idées. Il essaya de reculer, mais l'autre n'était pas près de le lâcher.
-Ecoute, je sais très bien quand tu mens. Zexion n'aime pas ceux qui s'immiscent dans son "lieu", car il se sent seul, et il n'a pas envie qu'on l'énerve en plus. Là-dessus, il attira le sixième vers lui et ses yeux orangés s'étirèrent, paralysant Zexion. Puis le chef dévisagea son serviteur, essayant de percer la vérité au cœur de ces iris topaze vides mais ne laissant rien paraître, vérité ou mensonge.
-Et je te connais toi, Saïx, assez pour savoir que quand tu as l'occasion de détruire quelqu'un, tu ne la rates pas. Mais ce ne serait pas trop grave après tout, n'est ce pas Zexion? Tu n'es rien. Rien. Même pas un grain de sable dans l'univers. Ta mort ne me ferait ni chaud ni froid, à personne d'ailleurs, même si j'ai encore besoin de toi. Un objet, un simple outil, voilà ce que tu es et seras. Un corps impie. Une erreur.
Ses yeux bleuâtres n'allaient pas tarder à verser leur lacrymal. Zexion se sentait honteux d'être si faible et impuissant. Ces mots le tenaillaient, tels des poignards, dans tout son être. Il détestait que l'on remue ainsi le couteau dans la plaie. Il savait bien tout cela. Dans un geste de consentement, il baissa la tête et se mordit légèrement la lèvre.
-Ne me fais pas cette scène. Grommela Xemnas avant de lui coller sa main au visage.
Le jeune simili resta complètement sonné tandis que le sang de Saïx ne fit qu'un tour et il arracha Zexion aux griffes du métis. Sérieusement, il ne savait pas pourquoi il agissait comme ça, mais c'était plus fort que lui. Il ne l'avait pas montré, mais il n'avait cessé de se rappeler les paroles du plus jeune lorsqu'ils étaient tous deux dans la salle. Le sentiment qu'il avait éprouvé en se confiant, à sa manière, lui était complètement inconnu. Et un tel changement était le bienvenu. Peut-être était-ce la raison pour laquelle il avait décidé, à l'instant même où il lut la peur sur le visage de son compagnon, qu'il le protégerait de Xemnas. De tous, peut-être que Zexion était celui dont une partie de son cœur avait demeuré. Mieux encore, peut-être avait-il vraiment, comme il l'avait suggéré, un cœur rien qu'à lui. Et le Devin avait envie de rire en se trouvant à espérer, à souhaiter qu'il avait raison. Car alors, il n'avait plus besoin de subir le courroux de Xemnas et avait déjà, en sa possession, un pouvoir immense. Saïx invoqua son arme et la pointa vers le Supérieur. Ce dernier détestait que l'un de « ses » similis fasse une erreur quelconque, mais ce qui le rendait encore plus furieux, c'était bien la rébellion. Il ne lui faudrait qu'une fraction de seconde avant qu'il n'oublie Zexion. Saïx allait certainement le payer au prix fort, mais il y survivrait, comme toujours.
Zexion et Xemnas eurent une réaction à peu près similaire face au comportement du Divin Lunaire. Ils étaient surpris d'une telle réaction venant de la part d'un simili si flegmatique. Vexen s'interposa entre son maître et le rebelle.
-Qu'est ce qui te prends, Saïx, de vouloir défier ainsi notre Supérieur?! Abaisse ton arme tout de suite !
Mais Xemnas le poussa, l'air passablement amusé.
-Laisse-le, Vexen. J'aimerais comprendre ses motivations, alors que nous savons tous deux que Zexion est coupable. Je ne t'avais surement pas dit qu'il y avait des caméras de surveillance dans une pièce aussi importante. Il se frotta le menton. Le sixième fixait toujours Saïx, complètement éberlué, une main frottant sa joue douloureuse. Tout cela le dépassait complètement mais pour une raison qu'il ne s'expliquait pas, il ne voulait pas que le septième soit puni à sa place.
-Mais qu'est ce qui te prend? Tu es fou?! Murmura le jeune simili dont le regard dérivait vers l'air posé de leur chef.
Saïx ignora les paroles de Zexion et continua à fixer le Supérieur du regard, réfléchissant à ce qu'il pourrait bien répondre. Zexion était dans un sale pétrin et il ne savait plus comment l'en sortir.
-Des caméras de surveillance dans cette salle? Saïx eut un sourire mauvais. S'il y a vraiment des caméras, c'est dire si vous nous faites confiance. Dit-il tout en regardant Xemnas. Peut-être que dévier la conversation était la meilleure solution, pour l'instant.
- J'ai comme l'impression que cette salle n'est pas la seule à être surveillée, je me trompe?
Xemnas croisa les bras, gardant ce sourire sarcastique accroché au visage.
-Et bien non, tu ne te trompes pas, mais ne t'inquiète pas va, je laisse un peu d'intimité à mes similis. Par exemple, la bibliothèque ne l'est pas, car je sais qu'il y va souvent, ou plutôt, qu'il y est toujours cloitré... Tout en disant ces derniers mots, il lança un regard presque assassin à Zexion puis lui fit signe de venir devant lui. L'illusionniste ne savait pas quelle allait être la réaction de Saïx mais préféra obéir, préférant ne pas alourdir la liste des charges du septième.
-Bien, Saïx, tu es accusé d'insubordination, mais comme c'est toi le geôlier, je ne peux pas te punir évidemment. En revanche... Vexen, va chercher Xaldin et Lexaeus. Le savant se courba et disparut dans un brouillard de ténèbres. Bien Saïx, range ton arme et je ferais en sorte d'oublier tout cela.
-Je ne la rangerai que lorsque je saurai ce qu'il lui arrivera. Dit l'homme en regardant brièvement Zexion. J'avoue qu'il a déclenché la sécurité, mais ça ne serait pas arrivé si je ne lui avais rien demandé. Je n'obéirai que quand je serai certain qu'il ne lui arrivera rien. Continua l'homme.
Il savait bien que Xemnas n'en ferait rien, même s'il lui disait le contraire. Mais il espérait un peu que Zexion trouverait une solution pour se tirer d'affaire pendant qu'il tentait de leur faire gagner du temps. Il avait trouvé quelqu'un qui avait réussi à lui faire ressentir quelque chose. C'était peut-être fou mais cette lueur d'espoir, il ne pouvait plus l'ignorer à présent. Et il était prêt à prendre le risque de croire les paroles de Zexion. Non, il ne méritait pas le sort que lui réservait le Supérieur. Il lança un regard noir à Xemnas, presque menaçant...
-Quel est ce regard? Je n'aime guère cette attitude, Saïx, cela ne te ressemble pas. Aurais-tu été influencé par Axel? Il s'avança vers le Devin Lunaire en observant cette haine brûlante facilement perceptible dans ses yeux. Tu as bien changé, dis moi. Il y a des choses autour de toi qu'il vaut mieux que j'écarte. Ce fut à ce moment qu'apparurent Vexen et ceux qu'on lui avait fait mander. Zexion sursauta et vit avec peur que les similis se saisissaient de lui. Le visage de Xemnas se fendit d'un large sourire.
-Emmenez-le où vous savez, je crois qu'il a tellement l'habitude d'y aller maintenant. Je me réserve son sort pour plus tard.
Le numéro six se débattit avec force, mais ce n'était pas comparable avec la puissance de Lexaeus et Xaldin. Et ils n'y allaient pas de main morte. Zexion eut soudain l'impression que tout les os de ses bras se brisaient.
-Je… Je ne veux pas retourner là-bas, arrêtez!!
-Il est un peu trop tard pour cela, Zexion, tu ne crois pas? Ne t'inquiète pas, on prendra soin de toi…
Saïx perdit soudainement tout son intérêt pour Xemnas et tourna brusquement la tête vers ceux qui emmenaient Zexion. Il se mordit furieusement la lèvre. Il serait stupide, suicidaire même, de se battre avec les deux autres similis. Saïx serait peut-être capable de prendre le dessus en combat singulier, mais à deux contre un? Il ne tiendrait pas plus d'une minute. Non, il devrait attendre. Il valait mieux réfléchir à la situation de Zexion une fois au calme. Pour l'instant, il ne ressentait qu'une rage infinie pour le supérieur et il se mordit la lèvre davantage, un mince filet de sang coulant le long de son menton tandis qu'il se sentait trembler de colère. Si ça continuait comme ça, il allait encore perdre ses esprits, et qui sait ce qu'il ferait si cela arrivait? S'il levait la main sur Xemnas, c'en était fini de lui, et il le savait. Mais il ne pouvait plus se contenir. Il se trouva à espérer qu'on l'arrêterait avant qu'il n'atteigne le point de non retour.
-Saïx, arrête!! N'attaque pas! S'exclama la voix lointaine de Zexion.
Xaldin le fit bien vite taire et ils disparurent. Mais alerté par le jeune simili, Xemnas se retourna vers le berseker et d'un geste rapide, il le désarma, puis concentra une sphère de ténèbres dans sa main et il projeta celle-ci contre le numéro sept. L'impact ne fut pas extrêmement puissant car le Supérieur ne voulait pas le tuer, mais il envoyer valser son serviteur plus loin, espérant que cela serait suffisant.
-Bon, cela suffit à présent. Tu es geôlier alors ne me déçois pas. Zexion est dans une des prisons spéciales près du laboratoire. Et ne t'avise pas de le laisser sortir ou... C'est toi qui lui donneras sa peine. Bien, je te salue. Puis à son tour, il se téléporta.
Saïx entendit clairement les propos du Supérieur, ce qui l'étonna car il voyait trouble. Sa colère avait complètement disparu et il était littéralement vidé de ses forces. Il eut un dernier sourire - qui n'avait rien de joyeux, mais plutôt quelque chose de triste - en se rendant compte où tous ces efforts l'avaient amené. Zexion avait été capturé, et Xemnas avait encore eu le dernier mot et l'avait laissé en plan. Zexion ne l'avait même pas remercié d'avoir pris sa défense.
Encore faut-il avoir un cœur pour être reconnaissant. Songea Saïx en perdant peu à peu connaissance. Xemnas n'avait certainement pas de cœur, et ça, il en était certain.
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Xaldin était vraiment une brute. Zexion se massa le haut du crane après avoir été violement projeté dans sa cellule qui, en fait, était une pièce sans porte, ni fenêtre, ni barreaux et totalement plongée dans l'obscurité. Le numéro six se redressa, assit, les jambes ramenées contre lui. Il ne connaissait que trop bien cette prison. On vit telle dans les ténèbres qu'elles finissent par vous consumer.
On perd toute notion du temps et de l'espace, puis on devient soi-même les ténèbres. On devient un reflet ou pire. Zexion posa son front contre ses genoux. Qui pourrait venir le chercher à présent? Saïx? Pourquoi Saïx… Pourquoi avait-il agit ainsi? Aurait-il été tenté de suivre ses paroles? Zexion ne pouvait admettre une telle chose, Saïx n'avait pas plus de sentiments qu'un reflet. Pourtant, il se rappela de cette conversation que l'homme et lui avaient tenue. Saïx avait réagi à sa détresse, puis il l'avait ensuite aidé. Non, il fallait qu'il arrête de penser, de faire comme si ils possédaient tous un cœur.
Le cœur…Saïx... Où est-il, le tien, le mien...
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Saïx se réveilla après plusieurs heures passées dans le noir le plus total. Il ouvrit lentement les yeux, grommelant en portant une main à son front. Il ne le sentait pas, mais il était certain d'avoir mal au crâne. Il ignora cette étrange sensation et regarda autour de lui. C'est alors que la situation lui revint à l'esprit. L'ordinateur, la salle fermée, Xemnas et Zexion emmené.
Zexion...
Saïx se redressa. Il lui semblait encore entendre les appels du plus jeune. Xemnas avait bien dit qu'il avait été emmené dans l'une des cellules près du labo... Ces horribles cellules. Il se rappelait avoir été emmené là-bas plusieurs fois suite à ses difficultés à contrôler sa colère. Ou à se contrôler tout court. C'était un endroit peu rassurant qui avait eu pour effet de le rendre semblable à une marionnette. Tous pensaient que Saïx avait toujours été comme ça, mais ça n'était pas du tout le cas.
Il n'avait perdu toute personnalité - s'il en avait eu une auparavant, il ne s'en souvenait même plus - qu'après y avoir passé des heures, des jours, peut-être même des semaines entières. On perdait toute notion du temps et même de tout ce qui nous entoure dans ces geôles. A tel point que Saïx était devenu une poupée sans vie que Xemnas se faisait un plaisir de manipuler en souriant, fier d'avoir réussi à contrôler "l'effroyable Saïx". Mais Zexion avait changé la donne et il était impensable de ne pas le lui rendre. Ni une ni deux, Saïx invoqua une dizaine de Berserkers, qui répondirent aussitôt à son appel.
« Cherchez-le. Dit-il aux similis qui disparurent aussitôt. A son tour, il se téléporta, employé fermement à retrouver le jeune simili. »
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-Hum? Zexion cligna des yeux. L'espace d'un instant il avait cru se trouver dans la bibliothèque. Il pensa alors qu'il devait vraiment commencer à devenir fou. Le silence assourdissant l'écrasait comme s'il était compressé par quelque chose d'invisible. Il ne fallait pas qu'il panique, sinon il était vraiment fichu. On ne pouvait se téléporter dans cette cellule, il n'y avait que le système de sécurité désactivé qui pouvait le permettre. Et dire que c'était une idée de lui, comme ce laboratoire souterrain aussi, comme beaucoup de choses. Etre un génie avait ses avantages, mais il commençait à regretter amèrement son choix. Pourquoi était-il néé simili? C'était peut-être vrai, alors, qu'il n'était rien. Même dans cette pièce il n'était rien, il ne pouvait même pas faire face aux ténèbres et à la solitude.
Il avait l'habitude d'être seul. Mais cette solitude était différente. De plus rester solitaire ne lui avait jamais vraiment plu. Il était presque l'opposé de Saïx. Pourtant, celui-ci arrivait à vivre avec de tels inconvénients. Une larme silencieuse coula, il n'en revenait pas, il ne pouvait pas pleurer, et il ne devait pas pleurer pour une telle chose. C'était ridicule...
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Le Divin Lunaire poussa une série de jurons lorsqu'il se rendit compte que ses tentatives avaient échoué. Il était impossible de se téléporter dans ces fichues cellules! Ha, quel crétin avait bien eu l'idée géniale d'empêcher une telle chose? S'il y avait réfléchi en étant moins énervé, il se serait rendu compte que c'était, au contraire, une idée brillante. Mais pour l'instant, le "crétin" qui s'était occupé de la sécurité l'empêchait de faire ce qu'il voulait. Il poussa un long soupir et resta planté en plein milieu du couloir aux nombreuses portes, les bras croisés.
Comment faire si je ne peux pas entrer?
Pensa-t-il, les sourcils froncés. Il se rappela vaguement avoir entendu Zexion parler "d'odeur". Quel genre d'odeur était-il sensé sentir? Le plus jeune disait que Xemnas avait une odeur très forte, pourtant, Saïx, malgré son odorat développé pour quelque raison que ce soit, n'avait jamais rien senti. Peut-être s'était-il simplement habitué? Il en conclut que cela devait être simplement une image. Bref, il pouvait aussi faire une croix sur cette solution. Il ne pouvait ni entrer, ni sentir la présence de Zexion. Il ne lui restait plus qu'une solution : l'entendre. A nouveau, il invoqua un groupe de similis et leur ordonna de frapper à chaque porte et de prêter attention au moindre bruit. Lui-même se mit au travail, et ses premiers échecs ne le découragèrent pas. Il était certain qu'on pouvait entendre ce qu'il se passait à l'extérieur. Il se souvenait encore de la peur qu'il ressentait quand il entendait les bruits de pas de Xemnas, lorsqu'il venait le sortir de sa cellule...
Zexion entendit à nouveau quelques coups contre le mur. Il en vain à penser qu'on le cherchait vraiment. Non, c'était impossible…
« Tu es sûr? Interrogea le divin au reflet, se demandant si ce dernier n'avait pas entendu des voix. La créature ne bougea pas et se contenta de fixer son maître du regard. Ne pouvant se fier à autre chose, Saïx pressa la paume de sa main contre l'écran de sécurité et déverrouilla la porte. Lorsqu'elle fut complètement ouverte, il jeta un œil à l'intérieur mais ne vit rien tant les ténèbres y étaient denses.
-Hey! Apostropha-t-il, voulant être absolument certain de ne pas s'être trompé.
Zexion était vraiment soulagé que ce soit Saïx qui soit venu le trouver. Il s'avança au vers le milieu de la pièce. C'est alors qu'il repensa à leur discution avec le Supérieur et il se dit qu'il valait mieux pour Saïx qu'il ne le libère pas, sinon ce serait lui qui risquait le pire. Il resta stoïque, caché par les ténèbres.
-Arrête...Débuta-t-il d'une voix peu assurée et distante. Il ne faut pas que tu me libères, je n'ai pas envie que tu paies pour moi!
Saïx fronça les sourcils. De toutes les réactions possibles, il ne s'attendait certainement pas à celle-là. Il renvoya le berserker et s'avança vers la pièce engloutie dans l'obscurité.
-De toute façon, commença-t-il à dire en fronçant les sourcils. Il était tellement habitué à ces ténèbres qu'il finirait par s'accommoder et à voir la silhouette du plus jeune. Tout ça ne serait pas arrivé si je ne t'avais pas demandé d'aide. Dit-il en tendant une main, là où l'obscurité semblait encore plus dense. Il commença à distinguer Zexion.
-Viens. Ordonna-t-il en refermant la main sur le poignet du plus jeune.
Zexion ne consentit pas à le suivre et fit de son mieux pour rester sur place.
-A... arrête, je ne peux pas croire une telle chose. Tu n'as jamais montré une quelconque... pitié pour quelqu'un. Je… je ne comprends pas où tu veux en venir, Saïx!
Le Devin stoppa net.
-Moi non plus, je ne sais pas... Murmura-t-il doucement, relâchant finalement le poignet de Zexion. Je ne sais même pas pourquoi je fais ça. Continua-t-il en regardant vers le sol. Ce que tu m'as dit tout à l'heure, au sujet du cœur qu'on aurait... J'ai envie d'y croire. Avoua-t-il en levant les yeux vers l'autre garçon. J'ai trouvé tes propos complètement stupides sur le coup, mais plus j'y pense et plus je me dis que finalement, ça n'est peut-être pas faux. La colère, l'ennui, l'envie... Ce sont bien des sentiments, non? Moi, je n'ai jamais rien ressenti d'autre que de la colère et de la lassitude, mais quand tu m'as parlé, tout à l'heure, je crois bien que c'est de l'espoir que j'ai ressenti. Il se mordit soudainement la lèvre, se rendant compte qu'il en avait trop dit. Beaucoup trop.
Zexion allait se moquer de lui. Ou être mort de peur tant ce Saïx était différent de celui qu'il montrait la plupart du temps. Pourquoi Zexion était-il capable de le faire sortir de la prison dans laquelle il s'était caché, de peur d'être faible, comme l'avait dit Xemnas lorsqu'il avait découvert ce caractère doux chez « son » simili?
-Partons maintenant, et ne pose pas de questions. Dicta Saïx, retrouvant son ton froid et distant habituel.
La vérité, aussi étrange soit-elle, était difficile à entendre pour Zexion et pas tout à fait compréhensible pour lui. Ses mots avaient-ils réellement eu de l'importance au point de toucher Saïx? Pourtant, il n'avait dit que sa propre vérité. Il se retrouva donc complètement muet face aux paroles de l'homme et sentit comme des petits papillons qui s'agitaient dans son ventre. Cette réaction lui étant inconnue, il jugea préférable de sortir sans se poser d'autres questions.
Saïx suivit l'illusionniste en dehors de la cellule et prit soin de la refermer derrière lui.
-Il vaut mieux ne pas traîner ici, ou ils auront vite fait de nous trouver. Dit l'homme sans perdre son sang froid. Il fronça les sourcils. Il savait exactement où il voulait aller, mais comment faire suivre Zexion? Il fit alors la première chose qui lui vint à l'esprit : il lui tendit la main.
Le sixième posa son regard sur la main que lui proposait Saïx, avant de le dévisager. Il ne put rien faire contre ce regard qui lui intimait muettement d'obéir, et avec hésitation, et un peu de gêne, il prit sa main dans la sienne. Le Devin la serra fermement et ouvrit un portail. Il s'avança, entraînant le plus jeune avec lui.
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