De l'autre côté de la barrière
Les Dursley ont été emmenés par Dedalus Diggle et Hestia Jones au début du tome 7. Ils vont vivre dans un premier temps dans un endroit reculé, seuls. C'est du moins ce qu'ils pensent lorsqu'un problème survient… et qu'ils soient transférés dans une maison de sorcier.
Chapitre 1 : Le trou perdu
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Dudley était sur le siège arrière à la droite de Dedalus Diggle. Il n'en menait pas large. Depuis que son cousin, Harry, lui avait dit tous les dangers auxquels lui et sa famille étaient exposés, il avait insisté pour que ses parents le laissent partir avec l'Ordre. Le sorcier à côté de lui avait l'air ridicule, mais il ne dit rien, se souvenant de l'issue malheureuse de chacune de ses rencontres avec un magicien. D'abord, la queue de cochon lorsqu'il avait onze ans, puis sa langue volumineuse à quatorze ans et l'attaque des Détraqueurs à quinze ans. Pour lui, c'était suffisant jusqu'à la fin de sa vie… Il jeta un coup d'œil à sa mère, assise de l'autre côté du haut-de-forme. Elle gardait la tête obstinément tournée vers la fenêtre, si bien qu'il ne pouvait voir son visage. Son père, quant à lui, conduisait avec une expression grave qu'il ne lui connaissait pas. Il semblait réfléchir. Mais lorsque Vernon Dursley croisa le regard de son fils, il changea aussitôt d'expression pour en prendre une plus familière, celle de la colère.
- Eh bien… Hum… Vous vous demandez peut-être où nous vous installerons ? demanda Mr Diggle dans un courageux effort pour briser le silence pesant qui s'était insinué dans la voiture des Dursley.
Mais le père de Dudley lui adressa simplement un grognement dédaigneux, Pétunia était toujours tournée vers la vitre, sans qu'on sache si elle avait entendu ou non. Dudley accorda un regard au sorcier, gêné par tant d'hostilité.
- Moi, je voudrais bien savoir. Il y aura la télé là-bas ?
- On vous emmène dans les Highlands en Ecosse. C'est un endroit assez reculé, personne ne pourra vous y trouver. Et la têlé ? Qu'est-ce que c'est ?
Vernon Dursley sursauta violemment et sa femme se tourna enfin. Ils regardaient tous Mr Diggle avec de grands yeux ronds.
- Les… Les Highlands ? murmura Mr Dursley, ayant peine à y croire.
Ils semblaient oublier que cet homme ne connaissait pas la télé. Dudley l'avait remarqué, lui.
- Vous ne savez pas ce qu'est une télé ?
Les yeux ronds, il interrogeait du regard successivement Hestia Jones assise à l'avant et Dedalus Diggle assis près de lui.
- Euh… Non. Mais ce serait bien aimable à vous de nous expliquer ! fit-il avec un grand sourire éclatant.
- Eh bien… C'est un objet… dans lequel vous pouvez voir des images qui bougent… et…, commença le jeune moldu éberlué.
- Arrête Dudley, ça ne sert à rien ! Ca m'étonnerait que l'on puisse avoir la télé dans les Highlands ! intervint Mr Dursley d'un ton furieux.
Il fusilla les deux sorciers du regard qui eurent la sagesse de ne pas répondre. Le silence se réinstalla, plus lourd que jamais. Dudley avait du mal à y croire. Pas de télé ? L'ordinateur, ça devrait passer, il en avait emporté un avec.
- Mr Dursley, tournez à gauche maintenant s'il vous plaît, demanda poliment Mrs Jones.
Ils arrivèrent dans un petit bois. La montre de Mr Diggle qu'ils avaient déjà entendu auparavant se mit à s'égosiller : « Dépêchez-vous ! Encore une minute ! »
- Il faut sortir, maintenant.
Les sourcils haussés, tout ce petit monde sortit de la voiture. Mrs Jones s'approcha d'elle et la tapota de sa baguette magique. La rutilante voiture de Mr Dursley disparut aussitôt.
- Mais… MA VOITURE ! Qu'est-ce que vous avez fabriqué ?!
- Du calme, Mr Dursley. Nous lui avons simplement jeté un sortilège de Désillusion.
Mais Vernon semblait croire que c'était justement une raison de s'inquiéter. Pétunia avait blêmi et serrait Dudley de plus en plus fort comme si elle avait peur qu'ils fassent disparaître son fils aussi.
- Maintenant, nous allons transplaner. Veuillez vous accrocher bien fort à l'un de nous.
- C'est quoi cette idiotie encore ?
- Cette idiotie, comme vous dites Mr Dursley, va certainement vous sauver la vie, déclara Mrs Jones, le réduisant au silence.
« Maintenant ! » Dudley sursauta. Mais c'était simplement la montre du sorcier, qui attrapa leurs bras et ils transplanèrent.
Transplaner était véritablement une drôle d'expérience. Dudley eut l'impression qu'on comprimait de toutes parts son corps volumineux, ce qui lui donna l'impression d'étouffer pendant les deux secondes de ce supplice. Il s'affala au sol, crachant et haletant pour retrouver son souffle.
- Plus… Plus jamais.
Ses parents étaient aussi blancs que lui, mais ils étaient restés debout. Une honte cuisante naquit en lui, et il se promit de maigrir. Car c'était sans doute à cause de son poids qu'il était aussi affecté par le transplanage.
- Tout va bien ? Je sais, c'est toujours remuant la première fois…
Mr Diggle lui tapotait l'épaule d'un air compatissant. Dudley ne répondit et se releva, furieux. Mais ce qu'il vit lui coupa à nouveau le souffle. Ils étaient sur une montagne, apparemment assez haut, à en juger par la minuscule taille des arbres qui parsemaient la vallée. Malgré cela, le paysage était d'une beauté à couper le souffle. Le soleil était en train de se coucher sur le versant d'une des montagnes qui lui faisaient face, projetant ses derniers rayons d'une couleur orangée. Même Dudley qui méprisait la beauté de la Nature ne pouvait s'empêcher d'être muet d'admiration.
- Belle vue n'est-ce pas ? Venez, nous allons vous emmener dans votre demeure provisoire, le temps que les choses se calment.
Un chalet en bois de pin les attendait derrière eux. Il avait l'air plutôt spacieux et confortable. La porte d'entrée, surélevée par rapport au sol, était accessible grâce à une volée de marche, également en bois. Les fenêtres étaient grandes et aucune vitre n'était brisée, pas comme il avait l'habitude d'en voir quand il partait au ski. Inutile de dire que c'était lui qui s'en chargeait. Des rideaux d'un bleu profond cachaient l'intérieur. Par contre, il n'y avait aucune antenne télévisée, ce qui assombrit davantage son humeur.
- Cela vous plaît ?
Personne ne daigna répondre au pauvre Dedalus Diggle qui pensait leur avoir fait un grand plaisir. Ils pénétrèrent à l'intérieur et les deux sorciers leur firent faire le tour du propriétaire. Le chalet comportait deux chambres, une cuisine équipée, un salon-séjour et une salle de bains. Tout le nécessaire. Mais pas la moindre trace de télé, ni d'ordinateur.
- Et… nos bagages ? demanda Dudley.
Il avait peur de connaître la réponse.
- Oh ne vous inquiétez pas, jeune homme ! Ils sont dans votre voiture, en sécurité ! Nous vous avons déjà fourni tout le nécessaire dans vos armoires respectives. Mr et Mrs, nous avons quelques détails à vous préciser avant de partir. D'abord, nous reviendrons tous les jours pour voir si tout se passe bien et en même temps, nous vous apporterons de quoi manger. Il y a un réfrégéracteur dans votre cuisine, mais les produits frais ne peuvent pas tenir plus de quelques jours.
Il ne prêta pas attention à l'expression scandalisée dePétunia et continua.
- Ensuite, nous vous demanderons de ne pas vous aventurer trop loin dans les montagnes. Nous avons lancés quelques sortilèges pour repousser les géants, mais ils ne sont actifs que dans un certain périmètre. Je vous serai reconnaissant de ne pas essayer de les traverser, sinon les géants pourront vous trouver.
- Les… Les géants ? balbutia Dudley. Il y a des géants par ici ?
- Malheureusement oui, mais c'est là qu'ils vivent.
- Est-ce qu'il y a aussi des… des Détraqueurs ?
Dudley frissonna à la pensée de ces créatures qu'il ne pouvait pas voir.
- Non, il n'y a pas assez de monde, ne vous inquiétez pas. Nous devons partir maintenant, ma famille et celle de Mrs Jones vont s'inquiéter. Bien le bonsoir, Mrs et Mr Dursley. A vous aussi jeune homme.
Et ils transplanèrent, laissant les Dursley, pétrifiés sur place.
Ca vous plaît ? =)