Tu réalises
Est-ce que tu réalises ?
Que rien ne rivalise avec toi
Prends tes valises
Que l'on officialise toi et moi
Tu réalises ?
Que rien ne rivalise avec toi
Prends tes valises
Que l'on officialise toi et moi
Un saut périlleux et je suis à côté de toi. Tu ne me jettes qu'un regard à la dérobée, mais je sais que tu as bien assimilé mon arrivée. Automatiquement, tu m'annonces les caractéristiques du vilain du jour. Les détails que tu me donnes me font me demander si tu n'as pas assisté au moment déclencheur avant de vivement secouer la tête, cherchant à me reconnecter avec la réalité. Chacun bondit dans tous les sens, cherchant à atteindre l'akumatisé et sauver Paris, pourtant, je ne suis qu'à demi attentif à la situation, gardant presque continuellement les yeux sur toi. Te rends-tu compte de la grâce de tes mouvements ? T'es tu déjà aperçue que tout en toi respirait la beauté et la douceur ? Réalises-tu que je suis complètement sous ton charme ?
Toi et moi ça pourrait
Être une belle histoire bah ouais
Quand tu auras un problème j'accourrai
Si tu te noies je serai ta bouée
Soudain, un jet grisâtre fonce vers toi alors que tu es en plein saut et je plonge pour te faire dévier de son chemin. Mes bras s'enroule autour de toi avec la force de l'habitude et mon corps se contorsionne pour atterrir le premier sur l'asphalte. Ce n'est pas la première fois que ça arrivait et cela ne sera sûrement pas la dernière. Tu es précieuse. Que ce soit pour moi ou pour Paris, tu n'as pas le droit de te faire du mal. Quelque soit ton problème, je suis toujours là pour accourir à ton secours, en preux chat-valier que je suis. Je serais toujours à tes côtés, et j'espère vraiment que tu le sais.
Oh bébé, dis-moi ton secret
Pour m'avoir autant secoué
Car à toi je suis voué
Je dois l'avouer
Tu te redresses la première et me tends une main pour m'aider à me relever, un sourire sympathique et un léger signe de tête en guise de remerciement. Autant à nos débuts nous parlions beaucoup pour nous comprendre, autant maintenant, avec plus de quatre ans derrière nous, un simple regard suffit. Quelque fois, j'en suis déçu. Je te suis tellement dévoué que un seule regard de toi me comble l'espace d'un instant, mais cette relation presque trop professionnelle me pèse un peu, une fois le costume au placard. Parfois, je me remémore nôtre premier jour et je me demande encore comment tu as pu voler mon cœur en aussi peu de temps. C'est fou non ? Quelques gestes de toi et PAF, je suis tien à jamais.
Est-ce que tu réalises ?
Que rien ne rivalise avec toi
Prends tes valises
Que l'on officialise toi et moi
Tu réalises ?
Que rien ne rivalise avec toi
Prends tes valises
Que l'on officialise toi et moi
On vient rapidement à bout de ce vilain et si sauver Paris est gratifiant, savoir que je vais devoir te laisser et attendre un nouveau vilain pour te voir me brise le cœur. Je sais que tu ne parcours pas la ville aussi souvent que moi, la nuit. Ou alors tu es si discrète que même ma vision féline ne te repère pas, bien que j'en doute. Des fois, j'imagine que tu me vois bondir de toit en toit et que tu souris avec toute la tendresse que tu peux avoir pour moi. Que tu hésites un instant à venir me rejoindre mais qu'un je-ne-sais-quoi t'en empêches à chaque fois. Et quand je pense à ça, je prie toujours pour que ce ne soit pas un petit-ami endormi près de toi. Je crois que je n'y survivrai pas.
J'aime ton style, j'aime ton fun
Ne sois pas hostile et donne ton phone
D'un battement de cil, je suis plus personne
Mes jambes vacillent, mon cœur résonne
Sais-tu que j'aime tout de toi ? Ton courage sans faille. Ta détermination à toutes épreuves. Cet incroyable sens du devoir. La douceur que l'on arrive à lire dans tes yeux. La gentillesse dont tu fais preuve avec les victimes. Même cet humour pince-sans-rire que tu as dès que j'ai le malheur de sortir un jeu de mot m'émeut. Je serais prêt à tout te donner pour connaître ton identité, pouvoir te voir en dehors des combats, t'inviter au cinéma le week-end, se retrouver au parc ou aller manger des glaces chez André. Mais, professionnelle que tu es, tu refuses. Oh ! Je comprends tes réticences, après tout, ce serait dangereux pour nous deux de connaître vraiment l'autre. Combien de fois me suis-je retrouvé manipulé par un akumatisé ? Trop pour me souvenir de toutes. Bien sûr, la majorité était surtout pour prendre le coup à ta place, mais cela ne change rien.
T'as l'air in, t'as l'air on
Un peu coquine mais loin d'être conne
Je te taquine pour que tu déconnes
Comme Anakin viens on décolle
Ce qui me ravit toujours, c'est que ta répartie est toujours au rendez-vous. Chacune de mes tentatives de séductions sont sincères, mais ta façon, toujours dans l'humour, de me repousser est presque devenue un jeu entre nous. Mon cœur t'appartient et j'espère que tu le sais, ce n'est pas pour autant que ce match de tennis que nous jouons chaque fois m'agace. J'aime aussi voir cette lueur amusée dans tes yeux toutes ces fois. Savoir que j'ai un peu égayé ta journée me met du baume au cœur. Après tout, je ne suis absolument pas capable de te demander de faire le psy pour toi, je sais d'avance que tu refuserais, préférant ne pas prendre en compte cette remarque qu'essayer de parler sans donner d'indice sur ton identité.
Mais à ce qui paraît
Je suis pas assez bien pour être ton homme
Ouais à ce qui paraît
Tu n'aimes pas quand les mecs te collent
Ouais à ce qui paraît
Tu es plus heureuse quand tu es seule
Mais laisse-moi être celui qui te console
Perdu dans mes pensées je ne t'entends pas te rapprocher de moi pour me rappeler que je n'ai plus beaucoup de temps avant de redevenir Adrien. Quand ta main se pose sur mon épaule, je sursaute si violemment que tu en ris. Et malheureusement pour moi, mes pensées s'échappe de mes lèvres sur un ton si vide de sentiments :
- Pourquoi repousses-tu toujours mes avances ?
Ton rire s'étrangle dans ta gorge et tu tousses. Gêné, je détourne le regard et m'empresse de sortir mon bâton pour fuir cette situation que j'ai involontairement provoquée.
- Non, oublies, te suppliai-je, affreusement gêné. Bonne fin de…
Mes paroles se coupent à l'instant même où tu attrapes mon bras.
- Je te repousse parce que je pensais que c'était un jeu pour toi. Je t'apprécie énormément, Chat, mais… il y a ce garçon dans ma vie quotidienne et…
- C'est bon, ma Lady, je comprends. J'y vais, où tu sauras tout de moi.
Je te fais un sourire crispé et je m'élance dans le ciel, direction la fac. Presque personne ne devrait y être au vu de l'heure tardive, mais je me souviens d'un parc non loin qui me servira de refuge temporaire.
Est-ce que tu réalises ?
Que rien ne rivalise avec toi
Prends tes valises
Que l'on officialise toi et moi
Tu réalises ?
Que rien ne rivalise avec toi
Prends tes valises
Que l'on officialise toi et moi
A peine arrivé que le costume s'envole. Plagg retombe dans mes mains en gémissant et je lui sors un camembert de la poche réfrigérante de mon sac. J'ai vraiment bien fait de l'acheter, celui-là, me congratulais-je, avec un sourire triste. Tout pour ne pas penser à tes derniers propos... Trop tard... Un garçon... Tu côtoies un garçon... Comme si, en plus du fait de ne pas savoir ton identité, il fallait que mes pires cauchemars prennent forme...
J'attends, prostré, que Plagg finisse son en-cas, qu'on puisse rentrer et que je m'effondre comme une larve dans mon lit pour ne plus jamais en sortir...
Une fois le costume de nouveau sur le dos, je m'élance dans la nuit tombée vers le manoir Agreste quand un petit feu follet rouge capte mon attention. Serais-tu encore de sortie ? Tu sembles faire des arrêts de quelques secondes avant de repartir. Mais que fais-tu donc ? Je te suis, curieux comme un chat. Dès que tu se rends compte de ma présence, tu t'arrêtes net et attends que je m'approche.
- Chat ! Oh Chat, je suis désolée ! me dis-tu, les yeux brillants.
Un instant interloqué, je reste muet et complètement figé. Est-ce que tu t'excuses de ne pas m'aimer ? Ou alors d'être avec quelqu'un d'autre ? Que quelqu'un me rassure, tu n'étais pas en train de me chercher moi pour ça, si ? Ma tête de dépressif a dû répondre à ma place, parce que des larmes coulent à présent sur ton doux visage.
Allez donne donne donne donne moi
Le temps de t'expliquer ce que je ressens depuis des mois
Allez pardonne pardonne pardonne pardonne-moi
Le fait que je perds mes moyens lorsque je suis près de toi
Car personne ne t'arrive à la cheville
C'est avec toi que je veux faire ma vie
- Je suis un monstre, pardonne-moi…
- Quoi ? m'exclamai-je, enfin, en attrapant tes mains. Mais ma Lady, qu'est-ce que tu racontes ?! Tu es la femme la plus gentille et la plus douce que je connaisse ! Tu es adorable, gracieuse, magnifique ! Tout Paris le pense, tout Paris le dit, tout Paris le sait. Tu es comme un ange descendu pour nous sauver ; comment pourrais-tu être un monstre ? Rien chez toi n'est mauvais !
- Oh Chat… si seulement c'était vrai… Mais ton cœur… oh mais qu'est-ce qui ne va pas, chez moi ?
- Ma Lady ? Expliques-moi, s'il te plaît… Je sais que je suis perdu, quand je suis près de toi, mais je donnerai ma langue au chat pour comprendre ce qui se passe dans ta jolie tête.
Tu me fais grâce d'un sourire léger avant de murmurer doucement :
- Je t'ai un peu menti, toute à l'heure et je m'en veux… Quand je t'ai parlé de lui, l'étincelle dans tes yeux a complètement disparue et… En vérité, cela fait un moment que je suis partagée et que mes sentiments pour toi ont basculés au-delà de l'amitié… J'avais peur… J'ai peur… Je ne sais pas ce qu'il se passera si je te dis oui et qu'au prochain akuma je me retrouve face à toi… Ne pas savoir est en même temps une excuse et un frein, alors j'ai préféré tout taire mais… J'en peux plus Chat… Je suis divisée et ton regard, tout à l'heure… j'ai… J'ai décidé de te laisser une chance… Si tu veux toujours de moi…
Est-ce que tu réalises ?
Que rien ne rivalise avec toi
Prends tes valises
Que l'on officialise toi et moi
Tu réalises ?
Que rien ne rivalise avec toi
Prends tes valises
Que l'on officialise toi et moi
Mon cœur s'envole dans ma poitrine. Lui qui, l'instant d'avant, semblait visiter le centre de la Terre, se retrouve à voguer parmi les étoiles. Je lâche brusquement tes mains et le temps d'une micro seconde, je vois ton visage s'assombrir de tristesse avant que je ne t'attrape par les hanches et que je te fasse tournoyer autour de moi dans un éclat de rire incrédule. Tu pousses un cri perçant de surprise avant de te laisser envahir par ma joie incontrôlable. Et lorsque je te laisse reposer les pieds sur le sol, je te réponds, mon sourire retrouvé :
- Oh ma Lady ! Bien sûr ! Bien sûr que je veux de toi ! Qui serais-je pour me refuser à la plus belle femme de l'Univers ? Celle qui illumine le monde d'un rire ? Celle qui transforme le gris des nuages en un magnifique arc-en-ciel ? Celle à qui j'ai donné mon âme et mon cœur ?
Je chuchote cette dernière phrase, mon front contre le tien, à un cheveu de réaliser mon plus beau rêve. Et pour mon plus grand bonheur, c'est toi qui le concrétises juste après un dernier murmure :
- Alors, c'est décidé, Chaton.
Et tu déposes tes lèvres roses sur les miennes.
