N.A.: Une nouvelle fanfic :3 (je me replonge dans "Mon Nom Est Légion" tout de suite et je la finirai haha, don't worry). Sur ITP et un univers totalement nouveau pour moi qui est... hum... je veux pas vous spoiler xD
Un grand merci à MlleLol_A, alias Pamplelune d'Agrumes, comme d'hab, tu gères, merci de bêta *coeur*
Je ne sais pas trop si ça vous intéressera (je conçois que ça attirera moins de monde puisque plus spécialisé mais bon)(j'aime bien :3)(et le changement, c'est cool) mais laissez une review si oui, ça me fait plaisir et je me sens tout en sécurité dedans mon coeur.
Question pairing (je sais que ça intéresse), il y aura du Tueur/Commissaire, je laisse les autres dans le flou, vous verrez bien :3
Disclaimer : Aucun des personnages de m'appartiennent mais sont la propriété respective de InThePanda pour les personnages fictifs et à eux-mêmes pour ceux inspirés de personnes réelles.
En cas de demande explicite des personnes concernées, je m'engage à modifier et/ou supprimer cette publication.
Enjoy!
Tout ce sang sur ses mains.
Il recula d'un pas, s'adossant sur le mur. Respirer. Respirer putain. Il essaya de desserrer les poings. De fermer les yeux. Autour de lui, les ombres dansaient.
« Et te revoilà à chialer comme une fillette, j'y crois pas. Je ne m'en ferais pas tant pour eux, si j'étais toi. Ils le méritaient. »
Il releva les yeux et fusilla du regard la jeune fille gouailleuse à l'origine de la pique.
« Je me passe cordialement de tes remarques de merde, Karol. »
Son interlocutrice se contenta de sourire. Souplement, elle descendit de la rambarde sur laquelle elle se tenait et atterrit en douceur sur le sol… Presque. Elle grimaça. La grâce n'avait jamais été son point fort.
« Putain. » jura-t-elle. La grâce, disions-nous.
« Tu étais en retard. » Son ton à lui était acide. Mais au-delà de l'énervement, il empestait la peur.
« Wowowo, tu vas commencer par baisser d'un ton. » Elle lui lança un regard réellement mauvais et l'espace d'une seconde, l'air sembla onduler autour d'elle. Elle expira profondément, et l'impression se dissipa. « J'aurai aimé t'y voir. Déjà le trafic à cette heure est impossible. Et ce n'est pas comme si j'avais une voiture, moi… »
« Je n'en ai pas non plus… »
« Ce n'est pas la question ! »
Pendant près de cinq solides minutes, il dût subir le laïus intempestif de la jeune femme, qui semblait déterminée à profiter de l'invalidité temporaire du pauvre gars en face d'elle pour se plaindre sans scrupule.
A défaut d'autre chose, le discours lui donna au moins le temps de se ressaisir. Il bloqua ses paroles et se concentra sur sa respiration. Doucement. Sa tête lui faisait si mal. Il sentait le sang qui refluait à ses tempes emportant les murmures qui dansaient dans ses oreilles, tangibles devant ses yeux, palpables presque.
« Ça va mieux ? »
Il releva la tête. Dans les yeux de la fausse rousse, on aurait vu, derrière le voile d'agacement apparent, une inquiétude sincère. De fait, lui n'avait pas besoin de la regarder pour le savoir. Tout le lui disait. La coloration de sa voix, sa posture, à la fois souple et rigide, tout en nervosité… Non. Il faillit vomir. Non ! Il ne devait pas se concentrer comme ça. Il devait… Penser à autre chose, penser à autre chose.
Karol se balança d'un pied sur l'autre.
« Bon, bah j'y vais hein. »
La bile remonta alors qu'il la sentait s'éloigner. Elle lui arrachait quelque chose de lui en s'en allant, il ferma les yeux. Il pouvait la suivre, mais le fil s'atténuait déjà. Elle était forte, assez pour le repousser. Il rouvrit les paupières et détourna le regard, frottant sa nuque, ou plutôt s'enfonçant les ongles dans sa peau pour se calmer. Il se souvenait que son père détestait quand il faisait ça.
« Arrête de t'abîmer, on ne t'a pas élevé pour que tu finisses en mauvais état. »
Ses ongles s'enfoncèrent de quelques centimètres en plus. Une goutte de sang coula. Il suivit son trajet sur sa peau, sans la voir. Elle traçait des volutes sur son cou, glissait sur sa chemise, la tâchant un peu et s'écrasa soudainement sur le sol.
Il s'en alla.
Le jour commençait à se lever de toute façon. Les corps derrière lui gisaient, difformes. Il ne les regarda pas.
Girs. Gris. Grisgrisgrisgris…
« Hé, oh, le gros, fais gaffe. »
Gris et acide, boule amère et compacte dans sa gorge, qu'il mourrait d'envie de cracher mais non. Il fallait mâcher, déglutir. Avaler.
« Je t'ai dit de bouger, sale gros. »
Bon dieu, qu'il détestait la fac.
Il jeta un regard indifférent au groupe d'individus qui venaient de l'interpeller. L'aura qu'ils dégageaient était familière mais ça ne la rendait pas plus plaisante. Grossière. Vulgaire. Terne. Creuse.
Tristement quelconque.
« Les gens sont cons. Et ennuyeux. Au mieux. »
Il y avait eu une époque où cette constatation le révoltait. Ouvrait les vannes de la rage dans sa poitrine. Plus maintenant.
« Tu deviendras un vieux bonhomme désagréable et cynique. » lui répétait souvent Alice. « Tu sais, ceux qui gueulent sur les gosses qui marchent sur leur pelouse et crachent sur la Société. Tu seras un sale vieux après avoir été un sale jeune. »
Et en parlant d'Alice… Il la sentait arriver, alors même qu'elle était encore loin. Elle se détachait nettement au-dessus de la masse des âmes présentes, colorée, entêtante, presque printanière. Il cligna des yeux lorsqu'elle arriva comme une fleur pour se planter devant lui. Quatre ans en sa compagnie et il n'était toujours pas habitué à sa présence. Il hésitait à chaque fois entre l'embrasser et lui gerber dessus.
« Vic, faudra que tu m'expliques comment tu te débrouilles pour avoir une tête aussi à chier chaque matin. »
Victor grimaça. Entre ses cernes bleuâtres qui lui mangeaient une grande partie du visage, ne le cédant qu'à sa barbe, au point qu'on ne savait plus où commençait l'une et où finissaient les autres, son teint beaucoup trop pâle, blafard et ses cheveux si désordonnés que ça en devenait presque artistique, il ne pouvait qu'aller dans le sens de la jeune fille mais…
Sa grimace se transforma en sourire un peu dément. Qu'aurait pensé Alice en le voyant la veille au soir, tâché de sang jusqu'aux dents, les mains égratignées, un peu. Les yeux hallucinés. Presque à la jouissance. Sentant les os se briser sous ses poings. Son sourire se fana.
Elle aurait eu peur. A juste titre.
La nuit tombée, alors qu'il se mettait en chasse, il n'était plus Victor. Il était une bête sauvage, traquée et traquant, flirtant avec la fureur et s'enivrant d'elle, ne méritant rien, pas même un nom.
Et c'est moi. Je peux me renier, hurler que non mais c'est moi.
Il eut un rire sec, totalement dénué d'humour.
« Nuit difficile. » grommela-t-il en se passant une main sur le visage. Comme toutes les autres.
Alice hocha la tête, comme si elle comprenait – alors que sérieusement, pas besoin d'empathie pour voir qu'elle ne comprenait saintement que dalle – et lui enjoignit d'un signe de tête à se rendre en amphi.
Victor déglutit. Il détestait les amphis. C'était simplement une stéréo infernale sur les pensées simultanées d'une centaine d'étudiants. La seule attitude possible qu'il avait trouvée pour endurer de bout en bout un cours magistral dans ses conditions était de fixer un point invisible devant lui d'un regard bovin, laissant les humeurs des autres le traverser sans l'affecter.
C'était lui tout ça. C'était sa vie.
Victor, Vic de préférence, 20 ans, vie à chier le jour, meurtrier anonyme la nuit.
Car c'est ce qu'il était, il le reconnaissait. Il était même pire. Mais ce n'était pas sa faute. Pas complètement. N'est-ce pas ?
Pas sa faute si le ressenti des autres résonnait en lui aussi fort que des hurlements dans ses oreilles, dans sa tête, dans son corps, dans ses os. Pas sa faute si sous sa peau frémissaient des pulsions inavouables, inexplicables. Pas sa faute si le monde et les gens étaient assez moches pour les nourrir.
Pas sa faute.
Pas sa faute.
Pas sa faute.
…
Une vive douleur à sa main lui fit baisser les yeux avec un grognement étouffé. Les ongles de sa main gauche, crispés autour de son poignet droit venait de ripper une partie de la couche superficielle de son épiderme, entortillant un lambeau de peau sur lui-même au milieu des traces blanches en forme de demi-lune laissées par ses ongles sur son bras qui s'était marbré de rouge.
Un rire monta en lui, incontrôlable.
Pourquoi lutter, encore ? Il était damné et c'était bien fait. Merde, il aimait ça. Il aimait entendre le bruit de leurs crânes heurtant le sol. Le cri de leurs pensées, puis plus rien. Voir la flamme qui s'éteint et s'en brûler les yeux. Il aimait tout ça.
Il ne se sentait jamais aussi vivant que la nuit.
Jamais aussi vivant que lorsqu'il n'était pas lui.
Il regarda le ciel d'hiver qui s'assombrissait déjà à la fenêtre. Le soir viendrait vite.
Quelqu'un hurla.
Lui huma l'air, détectant la Peur au goût légèrement métallique sur le bout de la langue. Peur et sang. Pas énormément encore. Mais ça viendrait.
Il courrait parmi les ombres en direction de cette Peur. Au ras des murs, dissimulé par reflexe, il ressemblait trait pour trait au Monstre que les médias prétendaient qu'il était. On lui en avait donné des noms d'ailleurs. Monstre. Tueur Vengeur. Serial Killer Au Grand Cœur. Justicier Sanglant. Ça l'énervait prodigieusement pour dire la Vérité. S'il n'avait choisi aucun nom, il y avait une raison.
Il se faufilait parmi les ombres. Il ne portait jamais de masque, mais les ombres gardaient sa part humaine secrète. Elles le protégeaient. Elles gardaient celles qu'elles considéraient comme l'un des leurs.
La Peur s'accentuait et avec Elle, une autre sensation. Plus diffuse, plus rare aussi.
Les sons commençaient à lui parvenir également. Une voix nette et ferme.
« Rendez vous. »
C'était lui. La source de la Peur. Un policier qui avait plongé dans quelque chose qui le dépassait de loin.
L'Ombre, puisque c'était ce qu'il était devenu, se glissa parmi ses sœurs. Et observa.
Observa les deux silhouettes masculines faisant face au policier se lever tranquillement. Ils étaient à peine humains, eux aussi. Celui caché dans les ténèbres les reconnaissait, comme on reconnait ses semblables.
Le plus petit éclata d'un rire moqueur.
« Oh, regarde ça Antoine, un petit poulet perdu. »
« Rendez vous. »
« Tu crois qu'on pourra s'amuser avec lui ? »
« Rendez vous. »
Le dénommé Antoine s'approcha. Le coup de feu partit, mais dans la mauvaise direction. D'un geste paresseux, Antoine avait bougé le bras, provoquant une force qui avait arraché l'arme des mains de l'homme qui lui faisait face.
« On ne joue pas avec la nourriture, Mathieu. »
L'autre rit encore. Un rire un peu hystérique.
L'Humain va mourir, chuchotaient les ombres autour de celui qui observait. Et les ombres en riaient.
Et lui, tapi parmi elles, savait que l'humain devait mourir. Car l'humain avait vu. Il avait vu ce qu'ils étaient. Il ne pouvait plus vivre. Ce n'est qu'un Humain. La nuit appartenait aux monstres.
Ce n'était pas la première fois qu'un Innocent mourrait. Karol appelait ça ''la rançon de la gloire'' avec une ironie mordante.
Mais c'était la première fois qu'il hésitait à le laisser mourir. Parce qu'il venait de reconnaître cette sensation si rare mêlée à la Peur. Le Courage.
Les Ombres riaient mais il ne riait pas. Il hésitait.
S'il voulait tuer les deux autres, il devrait attendre qu'ils soient repus. Que leur garde soit abaissée. Mais l'humain mourrait. Dans la douleur, probablement.
L'humain plongea vers son arme. Inutile. Arme qui vola encore plus loin sous les ricanements de Mathieu.
« C'est mignon. » feula-t-il. « Il… »
Sa phrase se perdit brusquement en un halètement et il se retourna, les narines dilatées.
Derrière lui, celui qui était sorti de l'Ombre venait de briser d'un coup sec la nuque d'Antoine qui s'affaissa sans un bruit sur le sol.
La colère crispa le visage du châtain.
« Non ! »
Ils foncèrent l'un vers l'autre. Deux fauves à pleine puissance.
Un poing fit contact avec le visage de Mathieu, explosant son visage, ses pommettes, son nez. Il n'y eut aucune manifestation de douleur, seulement une morsure profonde de l'oreille en réponse.
Le monstre de l'Ombre souffla. Il était plus fort mais Mathieu semblait s'infiltrer partout, s'échapper, revenir, vicieux comme la teigne qu'il était.
Il finit par planter ses doigts à l'endroit tendre juste sous l'os de la mâchoire et à tirer. Le monstre hoqueta. La pression s'interrompit soudain au moment où un coup de feu retentissait.
Devant lui, l'air étonné, Mathieu fixa sa poitrine trouée d'une balle. Il se retourna lentement vers le tireur qui les observait, l'arme fumante, les dents serrées. Peur disparue.
Il siffla, à la manière d'un chat en colère, fonça sur ce deuxième adversaire qui fut projeté durement sur le mur et s'enfuit dans la nuit.
Le monstre renâcla intérieurement. Autour de lui, les ombres hurlaient pour l'occasion manquée. Pour le sang. Il retourna vers elles, après avoir bougé du pied le corps inertes d'Antoine. Elles s'apaisèrent doucement.
L'humain – encore lui – chercha à ramper vers lui. Il souffrait, mais il continuait. Tenait-il tant que cela à mourir ?
« N'approche pas. » sifflèrent les ombres.
Il s'arrêta.
« Qui es-tu ? » Pas de réponse. Il parla plus fort. « Tu es… comme eux ? Tu… J'ai vu… Tu…. Vous êtes des monstres. Tu ne vaux pas mieux… Je sais qui tu es ! »
« Si tu sais, tu sauras que je ne te ferai aucun mal. Tant que tu ne m'approches pas. »
« Tu n'es… Tu n'es pas meilleur qu'eux, tu sais, tu… »
« Ne me mets pas en colère. »
« Vous méritez de mourir ou… d'être enfermés. Vous êtes… Vous êtes… »
« Des monstres. »
Pour la première fois, les ombres éprouvent du regret. Qui l'étouffe, lui. Il se retourna.
« Ne t'approche plus de nous. Tu n'en sortiras pas vivant. »
Il partit, les ombres pâlissant autour de lui. Il regarda à l'Est. C'était bientôt le matin.
Ce fut lorsqu'il ouvrit les yeux plus tard, alors que le Soleil était bien haut dans le ciel et qu'il vit une Karol furibarde au pied de son lit, qu'il se dit qu'il avait peut-être commis une erreur.
« Bon Dieu, connard, qu'est-ce que tu as fait ?! »
To be continued…
Et voilà, une fic longue qui s'annonce sur un personnage que personnellement j'adore dans un AU, cépabo? Dites moi ce que vous en pensez, surtout ! Vos commentaires font vivre mes fics vu que c'est parfois vous qui me donnez des idées ^^
On se reverra sur Mon Nom Est Légion. A pluche !
